JÉSUS AU BORD DU JOURDAIN

 

 

  JÉSUS AU BORD DU JOURDAIN

 

          Jean le baptiseur avait été envoyé pour préparer « le chemin du Seigneur » (Matthieu 3.3). Au milieu de la ruine morale d’Israël, un tout petit résidu attendait encore le Messie. On se faisait baptiser du baptême de repentance, en confessant ses péchés. Jean annonçait que celui qui viendrait après lui serait plus puissant que lui ; lui-même n’était pas digne de porter ses sandales. Le peuple devait donc s’attendre à voir paraître un grand personnage.

          « Alors Jésus vient de Galilée au Jourdain... » (Matthieu 3.13). « En ces jours-là… Jésus vint de Nazareth... » (Marc 1.9). Fils du charpentier de son village, charpentier lui-même, un homme pauvre, sans éclat s’approchait de la rivière. Il venait, non pour accomplir des miracles, mais humblement prendre place parmi ceux qui se repentaient, sans avoir lui-même aucun péché à confesser : « Lui qui n’a pas commis de péché » (1 Pierre 2.22) : « Celui qui n’a pas connu le péché » (2 Corinthiens 5.21) ; « Il n’y a pas de péché en lui » (1 Jean 3.5). Il était entièrement séparé du mal dans sa nature et dans sa conduite. Mais il convenait à la position qu’il avait prise au milieu de son peuple terrestre, qu’il « accomplisse toute justice » (Matthieu 3.15). Il trouvait ses délices dans ces « excellents » de la terre qui, eux, se repentaient et confessaient leurs fautes (Psaume 16.3). Ce premier contact mettait en évidence sa grande humilité, et la grâce qui, aujourd’hui encore, pousse à la repentance et y répond.

          Il fallait pourtant qu’il soit nettement distingué de tous les assistants. A peine baptisé, il s’éloigne aussitôt de l’eau et prie (Luc 3.21). Les cieux lui sont ouverts et l’Esprit descend sur lui. Lorsque Jean le voit venir à lui, il déclare : « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1.29).

          D’où venait-il cet Agneau ? Pas seulement de Nazareth ! A travers tout l’Ancien Testament, plusieurs types* avaient annoncé sa venue. Depuis la colline de Morija (Genèse 22), son sacrifice avait jalonné toute l’histoire d’Israël. Ses origines étaient d’ancienneté (Michée 5.2). Il venait de plus loin encore, du fond de l’éternité, « pré-connu avant la fondation du monde » (1 Pierre 1.20). « Il était avant moi », disait Jean le Baptiseur. « Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu » (Jean 1.1).

          Dans quel but venait-il ? Ôter le péché du monde, mais aussi baptiser « de l’Esprit Saint » les croyants, « et de feu » ceux qui auront refusé l’Évangile et seront atteints par le feu du jugement (Matthieu 3.11).

          Un témoignage plus grand que celui de Jean devait lui être rendu. A sa naissance, l’ange avait annoncé aux bergers le grand sujet de joie. Mais ici, la voix du Père lui-même se fait entendre : « Celui-ci est (dans Marc et Luc : « Tu es... ») mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matthieu 3.17). Pour la première fois le Dieu invisible s’adressait au Dieu manifesté. Il était bien Jésus de Nazareth dans son abaissement ; mais la foi apprenait à discerner en lui l’Agneau de Dieu. Il était plus encore : « Le Fils bien-aimé du Père ». La Trinité se donne à connaître : l’Esprit descend sur lui comme une colombe, et « demeure » sur lui (voir Jean 1.32-34).

          Jean n’était qu’une voix, pas un objet de contemplation. Il « voit » Jésus ; il lui rend témoignage. « Le lendemain encore… regardant Jésus qui marchait, il dit : Voilà l’Agneau de Dieu ! » (Jean 1.35-36). Tout son être et tout son cœur se concentraient sur cette Personne, et son témoignage allait engager d’autres à suivre Jésus. Ce fut sans doute une rencontre inoubliable dont les deux disciples ont noté le moment: la dixième heure. D’autres sont ensuite gagnés par leur témoignage. Si nous étions pénétrés dans nos cœurs de l’immense amour de l’Agneau de Dieu, ne serions-nous pas tous des témoins plus vivants de la grandeur de notre Sauveur et de son œuvre (voir Psaume 45.1) ?

          Le ministère du Baptiseur va s’arrêter. Quelle joie il avait eu de contempler cette Personne merveilleuse ! Par cette même contemplation, la vie de chacun de nous peut être transformée (2 Corinthiens 3.18). Et Jean « achève sa course » (Actes 13.25) sur cette parole, qui a retenti depuis au fond de bien des cœurs : « Il faut que lui croisse et que moi je diminue » (Jean 3.30).

 

Georges ANDRÉ

www.batissezvotrevie.fr

 

* Ce sont des personnes placées dans des circonstances préparées par Dieu pour préfigurer ce que Christ accomplirait.

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0