LES ASSEMBLÉES DE DIEU ET LES TZIGANES

 

LES ASSEMBLÉES DE DIEU ET LES TZIGANES

 

Souvenirs de Clément le Cossec

 

Naissance et croissance d’un Mouvement de l’Esprit, parmi un peuple méconnu et sans frontières. Pour comprendre le cheminement de ce Mouvement, il est nécessaire de rappeler quelques dates.

 

1946

Un jeune Tzigane vient à une réunion de l’Assemblée de Dieu de Lille, dont je suis alors pasteur. Il me demande d’aller prier pour sa mère atteinte d’une maladie de cœur. Elle est guérie miraculeusement par le Seigneur lors de l’imposition des mains. La nouvelle se répand. Le jeune homme m’introduit dans les caravanes stationnées sur un terrain vague. Le Seigneur accomplit de nouvelles guérisons et pendant un mois plusieurs assistent aux réunions, puis repartent sur les routes. Et je les oublie.

 

1950

Je suis en vacances à Lisieux où j’ai commencé mon ministère en 1940, dans l’Assemblée de Dieu. J’ai la surprise de rencontrer des Tziganes qui viennent de se convertir, à la suite de la guérison miraculeuse d’un jeune du groupe des Manouches. Le pasteur Gichtenaere est allé à l’hôpital prier pour ce jeune homme, dont le docteur avait dit à la maman qu’il  ‘y avait pas d’espoir de guérison.

 

1952

Alors que je suis engagé dans l’évangélisation de la Bretagne, je vois arriver dans la salle du Nouveau Théâtre de Brest, où je tiens des réunions, un groupe de Tziganes. Ils me supplient d’aller les voir dans leurs caravanes. Par la suite, je découvre qu’ils forment un peuple sans frontières. Ils viennent de l’Inde et ont des coutumes différentes de nous. Je les invite à la réunion de prière et, ce soir-là, plusieurs reçoivent le baptême dans le Saint-Esprit. Le dimanche, je les baptise dans la mer. Je me base alors sur le texte d’Actes 10.47. Et c’est le départ d’un Réveil qui s’étendra à toute la France, à toute l’Europe, aux Amériques, en Asie, et particulièrement en Inde.

 

1953

Plusieurs centaines de Tziganes s’étant convertis, ils me supplient de leur envoyer un conducteur spirituel. Nous n’étions alors que deux pasteurs des Assemblées de Dieu en Bretagne. Alors, suivant l’exemple de l’apôtre Paul, j’établis parmi eux quatre anciens qui ont un très bon témoignage. Je leur apprends à lire, et ils suivront plus tard les séminaires bibliques que je ferai en divers endroits de France, avant d’établir une école biblique tzigane. Aujourd’hui… ils ont pris en mains leurs propres organisations.

 

1958

C’est une date cruciale. Environ trois mille sont convertis. Je demande, dans une Convention nationale des Assemblées de Dieu à Nice, l’envoi d’un missionnaire parmi eux. Cela est refusé, avec cette précision : « Nous avons nos Églises, qu’ils y viennent comme les autres. » Au cours de la Convention nationale tzigane que j’organise à Rennes, je prends la décision de me consacrer à ce peuple. Je laisse à des jeunes pasteurs le soin de l’Assemblée que j’ai fondée avec Douglas Scott, et je m’aventure par la foi parmi ce peuple.

 

 

Deux Mouvements frères

 

Je fonde une association cultuelle et une association culturelle, dans le cadre des Assemblée de Dieu. Deux Mouvements frères sont ainsi reliés par la même doctrine. Je publie les enseignements de base en éditant dix-neuf livrets bibliques, après les avoir soumis à plusieurs anciens collègues. Depuis, les relations se maintiennent en France par l’envoi de deux délégués dans les Conventions nationales des deux Mouvements.

 

1962

C’est mon aventure aux États-Unis. Dès mon arrivée, je prends contact avec Gayle Lewis, président des Assemblées de Dieu du pays, qui me recommande à ces Églises. Pendant deux mois, je traverse le continent, rencontrant çà et là des Tziganes, dont certains sont déjà baptisés et inclus dans la Mission Intérieure des Assemblées de Dieu américaines. L’année suivante, deux prédicateurs de France m’accompagnent et des projets sont lancés. Quinze fois je voyage à travers les États-Unis. pour affermir l’œuvre avec l’aide de prédicateurs français. Il y a un million de Tziganes aux États-Unis. et maintenant plusieurs Églises sont établies dans diverses grandes villes, certaines comptent de cinq cents à mille membres.

 

 

En Inde

 

Les Tziganes étant dispersés dans de nombreuses nations, je suis dans l’obligation de voyager dans une quarantaine de pays, et partout je m’efforce de coopérer avec les Assemblées de Dieu locales. Ainsi en Italie, en Finlande, en Suède, etc. Quant à l’Inde, d’où ils sont venus en Europe il y a mille ans, ils ont été accueillis dans le cadre des Assemblées de Dieu indiennes qui ont environ quatre cent mille membres. l’œuvre tzigane que j’ai fondée en 1966 n’en compte que trente mille. Le champ missionnaire est vaste dans ce pays où il y a quarante millions de Tziganes, et dont la religion est l’hindouisme.

Un jour,un chef de village me dit : « Nous ne pouvons donner qu’un seul repas de riz par jour à nos enfants. Pouvez-vous nous aider à leur en donner deux ? »

De retour en France, je parle de cette misère à quelques amis et plusieurs prennent à cœur. de venir en aide à ces enfants pauvres de l’Inde.

Ainsi, j’ai fondé un premier pensionnat. Aujourd’hui il y en a dix-huit, soit en tout neuf cents enfants qui ont trois repas de riz par jour, qui sont vêtus, soignés, éduqués et surtout élevés dans la connaissance de Jésus-Christ. A ce jour, en 1999, soixante-seize des garçons de ces Maisons d’enfants sont devenus des prédicateurs de l’Évangile parmi leur peuple. Sept jeunes hommes ont été admis dans les écoles bibliques des Assemblées de Dieu indiennes, fondées par les frères américains. Ils sont diplômés après trois ou quatre années d’études. Aujourd’hui huit autres y sont aussi admis.

 

 

La formation des responsables

 

Pour faire face aux nombreuses vocations, j’ai fondé une école biblique tzigane. Elle peut accueillir chaque année cent élèves. Les études des vérités bibliques de base durent six mois. En 1999, on compte trois cents prédicateurs sortis de cette école et ce nombre est en croissance rapide.

La formation des ouvriers diffère selon les pays. Ainsi l’œuvre que j’ai établie en Espagne a d’abord prospéré avec le concours de plusieurs prédicateurs de France qui parlaient espagnol. Au fur et à mesure du progrès de l’évangélisation, des hommes se lèvent pour être prédicateurs. Ils sont instruits par les aînés et lors de séminaires bibliques. Ils sont aujourd’hui environ quatre mille et ont leur Convention à Madrid une fois par an. Le nombre des chrétiens gitans en Espagne est évalué à environ deux cent cinquante mille, répartis dans près de mille Églises.

Dans les pays de l’Est, notre action a été assez restreinte au temps du communisme. Depuis la chute du Mur, l’œuvre s’y développe plus rapidement et l’on y compte aujourd’hui environ trois cents prédicateurs.

 

 

Comme dans les Actes des Apôtres…

 

Il faut noter que l’Évangile prêché aux Tziganes a été accompagné de guérisons miraculeuses. Cette démonstration de la puissance divine a beaucoup contribué à la conversion d’un grand nombre.

Certes il a fallu établir des règles de conduite comme l’apôtre l’écrivit à Timothée. Ainsi, à travers le monde, et malgré leur dispersion, les Tziganes ont reçu de ma part les bases bibliques fondamentales qui sont celles des Assemblées de Dieu.

 

On estime à environ six cent mille le nombre des chrétiens tziganes en Europe, soit le tiers des pentecôtistes européens. Ceci sans compter ceux des autres continents comme les Amériques et l’Asie. La population tzigane globale dans le monde est évaluée à soixante millions, dont quarante en Inde. Ce Réveil tzigane dans le moitié du XX° siècle est un miracle, car ce peuple était oublié des Églises.

 

Clément le Cossec

(Source : Pentecôte

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 3
  • #1

    Jean-Paul (jeudi, 06 mai 2021 10:07)

    Concernant l'article de 05 Mai 2021
    Alleluia!!! Gloire à DIEU qui a accompli une oeuvre merveilleuse de salut chez les Tsiganes par son humble serviteur Clément Le Cossec.
    C'est tout simplement la Grâce du Seigneur encore de nos jours car "Jésus-Christ est toujours le même hier, aujourd'hui et éternellement" (Hébreux ch 13 v8)
    Comme pour le livre des Actes des apôtres, la puissance de Dieu se manifeste encore aujourd'hui à notre époque par Sa Parole et Son Esprit.
    Ah! que c'est bon et rassurant d'avoir Jésus-Christ comme notre Sauveur et Seigneur ici bas et pour l'Éternité...

  • #2

    Patrac (vendredi, 07 mai 2021 14:11)

    Guan dieu fait un neuvreux il faut rein ajoute rein retranché il la comense il l’a fini parfaitement �����❤️

  • #3

    Stigmamax (dimanche, 27 novembre 2022 11:24)

    J'ai des souvenirs d'un vieux Gitan qui se nommait Joseph et qui venait chanter dans une église de Soissons dans les années 70. Il y avait guitare, violon, chants, très Tsiganes. Quelques années plus tard ils revenaient sans les instruments mais avec des sonos assourdissantes. Leurs témoignages étaient toujours simples et glorieux.