LA RESTAURATION APRÈS LA CHUTE

 

 LA  RESTAURATION  APRÈS  LA  CHUTE

 

« Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle des femmes ?

De quel côté ton bien-aimé s'est-il dirigé ?

Nous le chercherons avec toi. -

Mon bien-aimé est descendu à son jardin, au parterre d'aromates,

pour faire paître son troupeau dans les jardins,

et pour cueillir des lis.

Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi;

il fait paître son troupeau parmi les lis.»

(Cantique des cantiques 6.1-3)

 

 

          L'alliance du bien-aimé avec la jeune fille n'a pas été rompue. Lui ne change pas.

          Notre bien-aimé Seigneur Jésus-Christ ne change pas non plus. L'Écriture déclare à propos du Père des lumières, qu'il n'y a en lui «  ni changement ni ombre de variation. » (Jacques 1.17)

 

 

La restauration après un temps de tiédeur ou de chute

 

          L'âme de Sulamith se repose en son bien-aimé. Elle sait qu'il ne l'a pas abandonnée. Elle demeure dans son amour.

          Il doit en être ainsi de nous. « Qui nous séparera de l'amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée ? Selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » (Romains 8.35-39)

 

          Il y eut la manifestation de la grâce après un temps de tiédeur. La bien-aimée l'a saisie par la foi, et c'est pourquoi elle se repose.

          La grâce et la paix vont ensemble; la seconde découle de la première. Les deux sont liées par la foi. « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu. » (Romains 5.1-2)

          Si, après un temps de défaillance, nous courons ici et là pour chercher le Seigneur; si nous épuisons nos forces dans le labyrinthe d'une multitude de livres; si nous nous fourvoyons dans la jungle d'une foule de conversations stériles, c'est que nous nous croyons séparés, éloignés de lui. Nous avons perdu la vision de la révélation de notre union avec lui. Notre âme est alors privée de repos, de stabilité, de fermeté en Christ. Il nous faut prendre une toute autre direction. Après un faux pas, fuyons tout désespoir et rejetons l'accusation incessante de Satan. N'est-il pas « l'accusateur des frères » ? (Apocalypse 12.10) Refusons une recherche fiévreuse de Jésus-Christ, qui n'est pas saine parce qu'elle est le produit de l'incrédulité. « Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » (1 Jean 2.1-2)  Ayons donc la foi dans la  promesse de l'amour immuable de Jésus.

 

 

La croissance dans l'amour

 

          Au chapitre deux, verset seize, Sulamith avait déclaré: « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui. » Elle a d'abord éprouvé « l'amour en herbe ». C'est ce que j'appellerais « l'amour en retour ». Son bien-aimé est à elle, et en retour, elle est à lui.

          Pour ce qui nous concerne, cet amour-là est le miracle de la grâce, le fruit de la vie divine en nous, la réponse à l'amour de Jésus pour nous. Nous prenons la bonté et l'amour de Dieu notre Sauveur à pleines mains, à plein cœur. Nous buvons à longs traits le lait spirituel qui se trouve dans la parole de Dieu. Nous sommes des consommateurs avides du salut. Jésus donne en abondance. Nous recevons de sa plénitude. Il est notre part d'héritage et notre breuvage. Rien ne nous donne une joie indicible comme la communion avec lui. Il nous aime. Nous l'aimons. « Pour nous, nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier. » (1 Jean 4.19) Il est à nous, et nous sommes à lui. A lui, par sa miséricorde et par son élection. A lui, parce qu'il a déployé sur nous son amour, et qu'il nous a choisis pour être siens. A lui, par la foi et par la soumission. C'est une union que la mort et l'éternité ne peuvent ni altérer, ni dissoudre. A lui, jusqu'à la fin du jour. Jusqu'à ce moment-là, notre communion avec lui est vécue parmi les ombres. Mais quand poindra l'aurore du grand jour, ces ombres fuiront. En attendant, nous sommes à notre Bien-aimé tout autant à l'heure de la souffrance qu'au jour de la gloire. Que notre amour augmente de plus en plus ! Que notre terre, après avoir produit l'herbe, donne aussi l'épi !

 

          La Sulamithe a connu une croissance dans l'amour, la croissance de l'amour. Après avoir dit « mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui », plus tard elle déclare « je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi. » (6.3) Voilà donc la croissance de l'amour, exprimée ici dans sa forme la plus pure, la plus simple, la plus puissante aussi. Une nouvelle étape a été franchie vers la maturité spirituelle. Les sentiments de la bien-aimée ont mûri sous les doux rayons de la contemplation amoureuse. Ses yeux et son cœur ont caressé la beauté inégalable de son berger. Elle l'aime, mais elle l'aime mieux. Le stade de « l'amour en retour » est maintenant dépassé. Elle n'aime plus seulement parce qu'elle a été aimée en premier. Elle se donne à son bien-aimé, sans se soucier de l'avenir. L'amour jaillit, bouillonnant, intense, exclusif. Elle est toute à son berger parce qu'elle s'est donnée à lui. Qu'il soit présent ou absent, elle est sienne, avant toute autre chose. C'est l'amour en épi, après l'amour en herbe ! Apprenons cet amour-là qui donne avant même de recevoir, qui se donne sans attendre le don de l'Être aimé, le don de Dieu. Ne disons pas: « Je t'aimerai si... »; ou: « Je t'aime parce que... »; ou encore: « Moi aussi, je t'aime ! » Mais déclarons notre amour désintéressé et spontané.

 

          D'où vient cette croissance ? Le bien-aimé n'est pas seulement le berger, quoiqu'il fasse « paître son troupeau parmi les lis ». Il se distingue entre dix mille. Il est plein de charme et revêtu de magnificence. Il est le grand Roi, dont le royaume n'est pas de ce monde. Lorsque nous contemplons la splendeur de notre Époux céleste, nous nous donnons à lui avec bonheur. Nous ne vivons plus pour nous-mêmes, mais pour lui. Nous ne cherchons pas nos intérêts, mais les siens. Quelles que soient les incertitudes du lendemain, nous sommes à notre Bien-aimé. Les mirages de cette terre, séducteurs, trompeurs, ne feront pas vaciller notre âme. Ce qui est réel, c'est notre amour pour Jésus-Christ, auquel répond le sien, fidèle et constant. Soyons aptes, et toujours prêts à donner raison de l'espérance qui est en nous, à tous ceux qui nous la demandent. Un tel témoignage personnel est encourageant pour qui cherche le Seigneur avec ardeur. Quand l'apôtre Paul écrit (2 Corinthiens 5.14-15): « L'amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts; et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux », il évoque « l'amour en herbe », celui qui nous porte à dire: « Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui ». Mais lorsque le même apôtre déclare (Romains 14.7-8): « Nul ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même. Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur », il fait allusion à « l'amour en épi », celui qui nous fait dire: « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ».

 

          Aucun faux-pas, aucune tiédeur, aucune défaillance  ne sont irrémédiables. Revenons au Seigneur avec foi, et goûtons aux délices de sa communion, nous offrant à lui dans une consécration nouvelle, et sans condition.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

 

 

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