HABITÉE ET ARMÉE

 

 

 HABITÉE  ET  ARMÉE

 

 

« Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem,

mais terrible comme des troupes sous leurs bannières.

Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent.

Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres, suspendues aux flancs de Galaad.

Tes dents sont comme un troupeau de brebis, qui remontent de l'abreuvoir;

toutes portent des jumeaux, aucune d'elles n'est stérile.

Ta joue est comme une moitié de grenade, derrière ton voile...»

(Cantique des cantiques 6.4-7)

 

 

          Ce texte nous place devant un changement d'atmosphère et d'environnement spirituel. Sulamith se trouve ici dans l'état du vainqueur. Après la restauration intérieure, la communion retrouvée avec le bien-aimé, la jeune fille doit affronter à nouveau Salomon. En effet, ce dernier n'a pas encore désarmé, et il garde quelque espoir de prendre la Sulamith dans ses filets. Il reparaît, tentant un suprême effort pour la séduire. Il renouvelle ses éloges, comparant Sulamith aux deux plus belles villes de son royaume.

 

 

Un besoin constant de vigilance

 

          Nous avons besoin de veiller jusqu'à notre dernier souffle. Le diable ne désespère jamais de nous faire tomber. Voyez sa manière d'agir à l'égard de notre divin modèle, le Seigneur Jésus: « Après l'avoir tenté de toutes ces manières, le diable s'éloigna de lui, jusqu'à un moment favorable. » (Luc 4.13) La version Darby traduit: « Et ayant accompli toute tentation, le diable se retira d'avec lui pour un temps »; et une autre traduction encore: « Et le diable ayant achevé toute la tentation, se retira jusqu'à une autre occasion. »

 

           Plusieurs réflexions s'imposent. Premièrement, dans un moment précis, le diable mettra toute la pression satanique pour essayer de nous faire chuter. Secondement, lorsque nous tenons bon, il se retire. Plusieurs textes de l'Écriture confirment ce fait et cette promesse. Mais quand Satan se retire, c'est seulement une accalmie. L'adversaire se retire « pour un temps », « jusqu'à... »

 

          Il y eut toutes sortes d'occasions tout au long de la vie de Jésus, où le diable l'a tenté comme nous en toutes choses. Mais la grande occasion fut l'agonie de Gethsémané et la croix. Lors de son arrestation, Jésus dit aux principaux sacrificateurs, aux chefs des gardes du temple et aux anciens, qui étaient venus contre lui: « C'est ici votre heure, et la puissance des ténèbres. » (Luc 22.53) Dans le temps précédant sa passion, Jésus dit à ses disciples: « Je ne vous parlerai plus guère; car le prince du monde vient. » (Jean 14.30)

          Le moment favorable, ce peut être l'instant où il nous faut faire la volonté de Dieu, alors que nous sommes en butte à la faiblesse de notre chair, le moment où il nous faut faire plier notre volonté devant celle de Dieu.

          Ce sont, pour nous, les circonstances imprévisibles qui peuvent nous surprendre, les moments de fatigue, de perplexité, de tristesse. C'est pourquoi la parole de Dieu nous exhorte en ces termes: « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. » (1 Pierre 5.8-9)

 

          « Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. » (Éphésiens 6.10-13)

 

 

L'épouse-cité

 

            « Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem. »

 

          La bien-aimée du berger est présentée ici, sous une double image, comme l'épouse-cité.

          Pour ce qui concerne Thirtsa, elle est mentionnée dans l'Écriture comme la plus belle ville du Nord du pays. Jéroboam en avait fait la capitale des dix tribus et sa résidence royale lors du schisme séparant Juda et Israël.

          Quant à Jérusalem, elle était pour le Sud, et même bien plus encore, ce que Thirtsa était pour le Nord. « L'Éternel est grand, il est l'objet de toutes les louanges, dans la ville de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Belle est la colline, joie de toute la terre, la montagne de Sion; le côté septentrional, c'est la ville du grand roi. Dieu, dans ses palais, est connu pour une haute retraite. » (Psaume 48.1-4)

          Ainsi, la fiancée a la beauté des deux capitales. Elle est vue ici comme une cité. Comment ne pas penser à ce que l'Écriture dit de l'Épouse de Christ, dans le livre de l'Apocalypse: « Et je vis descendre, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux » (Apocalypse 21.2) ? Sa beauté réside dans le fait qu'elle est l'habitation même du Seigneur Messie. Présentement, il en est ainsi de nous, les disciples de Christ, sur le plan spirituel: « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l'édifice, bien coordonné, s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. » (Éphésiens 2.20-22)

 

 

          « Qu'il [Dieu le Père] vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur, en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi. » (Éphésiens 3.16-17)

 

 

L'épouse-armée

 

          « Terrible comme des troupes sous leurs bannières. » Cette comparaison revient deux fois (6.4; 6.10).

 

          La fiancée est maintenant décrite comme l'épouse-armée. Ce qui signifie, et Salomon le sent très bien, que Sulamith s'est de plus en plus durcie face à la séduction du monarque. Elle est l'épouse-cité vis-à-vis de son bien-aimé, et elle est l'épouse-armée face au séducteur. La première réalité ne va pas sans la seconde. Il est à remarquer que, chaque fois qu'il est parlé en détails de la beauté de la fiancée, c'est qu'elle s'est manifestée dans l'état du vainqueur. Regardez par exemple: « Que tu es belle, mon amie, que tu es belle... » (4.1); mais quelques versets plus loin: « Tu es un jardin fermé, ma sœur, ma fiancée, une source fermée, une fontaine scellée » (4.12) ; et encore: « Tu es belle, mon amie... » (6.4); mais aussi: « terrible comme des troupes sous leurs bannières » (6.4,10) ; et encore: « Que tu es belle, que tu es agréable, ô mon amour, au milieu des délices ! » (7.7); et plus loin: « Je suis à mon bien-aimé. » (7.11)

 

          L'épître aux Éphésiens nous présente l'Église comme l’Épouse de Christ : « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l'Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leurs maris en toutes choses. » (Éphésiens 5.22-24)

          Cette épouse, est l'épouse-cité: « En lui [Jésus-Christ] vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. » (Éphésiens 2.22)

          Elle est aussi l'épouse-armée: « Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu...Prenez toutes les armes de Dieu... » (Éphésiens 6.11,13; voyez les versets 14 à 17)

  

          « Comme des troupes sous leurs bannières », ou « comme des troupes aux bannières déployées ». Les bannières déployées représentent la gloire qui découle de la victoire. La beauté de Sulamith se manifeste ici dans sa solidité, dans sa paix, et dans la gloire de sa victoire devant l'ennemi et le monde.

 

          Nous devons être beaux de la beauté du Seigneur, et posséder également une nature guerrière. Qu'en est-il de nous aujourd'hui ? Sommes-nous beaux aux yeux de Dieu ? Inspirons-nous la crainte chez l'ennemi ? Chacun de nous doit trouver en lui ce qui est à vaincre: influences, tendances, habitudes, indolence spirituelle…

          Si, avec la grâce de Dieu, nous ne surmontons pas les ennemis spirituels, nous serons vaincus sur le champ de bataille. Si nous vivons dans la sainteté et la victoire du Seigneur, l'ennemi battra en retraite et le monde reculera. Mais hélas, bon nombre de chrétiens aujourd'hui ne font plus peur ni aux hommes, ni aux démons!

 

          Pourquoi Jésus exhorta-t-il les Églises d'Asie Mineure à être guerrières, à être vainqueurs ? Pourquoi dit-il à sept reprises « à celui qui vaincra » (Apocalypse 2 et 3) ? Parce qu'à l'exception de deux d'entre elles, il ne trouva pas, chez son peuple, la beauté qu'il attendait!

 

          Faisons la joie du Seigneur, en étant revêtus de la beauté de Christ. Vivons dans sa communion. Triomphons en lui. Soyons prêts pour l'enlèvement.

 

Paul BALLIERE

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