DIEU PEUT-IL, OU VEUT-IL SE RÉVÉLER A L’HOMME ?
Autrement dit, la possibilité même d’une révélation existe-t-elle ? Certains philosophes l’ont niée en disant : Comment l’infini pourrait-il communiquer avec le fini, et le Créateur avec la créature ? La vérité absolue serait-elle exprimable dans les termes relatifs du langage humain ?
Ne voyons-nous pas chaque jour un père instruire son fils mot par mot, en adaptant sa pensée et son vocabulaire à la compréhension de l’enfant ? De même, un voyageur décrit l’inconnu en partant de termes connus. Dieu agit ainsi lorsqu’il s’abaisse jusqu’à nous, pour nous communiquer de façon intelligible sa vérité. « Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont le son ne soit point entendu : leur retentissement parcourt toute la terre. » (Psaume 19.4-5)
Soulignons encore un fait très important : la révélation est forcément un acte de Dieu. Les pensées intimes d’un homme ne peuvent être révélées que par lui (1 Corinthiens 2.11). De même, et encore bien plus, seul l’Esprit de Dieu peut nous faire connaître les mystères de la divinité. Nous venons de voir que, si l’homme pouvait de lui-même les sonder et les expliquer, il serait égal à Dieu. Car, par définition, les pensées du Seigneur dépassent infiniment les nôtres. Irénée a dit justement : « Le Seigneur nous enseigne que personne ne connaît Dieu si Celui-ci n’est Lui-même son instructeur ; c’est-à-dire que sans Dieu, Dieu demeure inconnu ».
En prétendant douter de la possibilité d’une révélation, l’agnostique met en question deux choses : la capacité de l’homme de connaître Dieu et la capacité de Dieu de se révéler.
Cette dernière proposition revient pratiquement à nier Dieu. Car l’idée d’une révélation divine est liée à l’existence même du Seigneur. En effet, s’il existe, il est normal qu’il se révèle, et même de façon surnaturelle et infaillible. Tout homme désire communiquer avec son enfant. Comment Dieu ne désirerait-il pas entrer en contact avec les êtres créés à son image, et capables de communier avec lui sur le plan moral, intellectuel et spirituel ? Et s’il parle, que leur transmettra-t-il, sinon le message de vérité et d’amour qui émane de sa nature même ? Le Dieu lointain des déistes, silencieux et indifférent à l’égard de ses créatures, n’est pas un dieu parfait: il lui manque la plus grande des perfections, l’amour, et il ne mérite nullement d’être appelé Dieu.
Que dire d’une incapacité de l’homme à percevoir la voix de Dieu ? De nouveau, l’admettre serait nier en fait Dieu lui-même. Il aurait donné à l’homme une oreille pour entendre les bruits subtils ou discordants de la terre ; et, tout en mettant dans son cœur la pensée et la nostalgie de l’éternité (Ecclésiaste 3.11), il n’aurait pu lui faire percevoir la voix du ciel ? Un dieu aussi impuissant ne saurait retenir notre attention.
Toute la Bible démontre au contraire que le Seigneur s’adresse à nous et que notre plus grand bonheur est de l’entendre.
« Cieux, écoutez ! Terre, prête l’oreille ! Car l’Éternel parle. » (Esaïe 1.2)
La créature ne peut vivre qu’en fonction du Créateur, et l’homme déchu n’est sauvé que par la révélation même du Tout-Puissant : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » (Jean 17.3)
René PACHE
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