JÉSUS APPELLE SON ÉGLISE A LA VICTOIRE

 

  JÉSUS  APPELLE  SON  ÉGLISE  A  LA  VICTOIRE

 

« Qu'avez-vous à regarder la Sulamithe comme une danse de deux chœurs ? »

(Cantique des cantiques 7.1)

 

          Pourquoi les regards se tourneraient-ils vers nous ?

            Ainsi que nous le soulignions dans notre précédente étude, les jeunes filles admirent Sulamith. Elles veulent l'arrêter et la contempler à loisir. C'est d'ailleurs pour cette raison que le cortège royal et Salomon lui-même se sont arrêtés. Pas seulement pour voir la Sulamithe, mais pour la contempler.

          Sulamith, quant à elle, s'étonne de l'admiration dont une pauvre villageoise, comme elle, est l'objet. Sa modestie l'empêche d'être consciente de sa beauté.. C'est pourquoi elle s'écrie: « Qu'avez-vous à regarder la Sulamithe ? » Autrement dit: « Qu'ai-je de si extraordinaire ? »

 

          Si nous devions en tirer gloire et sombrer dans l'orgueil, il est bon que nous ne soyons pas conscients de notre beauté en Christ, soit pour ce que nous sommes, soit pour ce que nous faisons. Mais si, toutefois, nous reconnaissons l'œuvre de Jésus en nous, restons humbles, et demeurons constamment attachés à la grâce de Dieu. Nous lui devons tout.

            Après la guérison miraculeuse du boiteux à la porte du temple appelée la Belle, « tout le peuple étonné accourut » vers Pierre et Jean (Actes 3.11). « Pierre, voyant cela dit au peuple: Hommes Israélites, pourquoi vous étonnez-vous de cela ? Pourquoi avez-vous les regards fixés sur nous, comme si c'était par notre propre puissance ou par notre piété que nous eussions fait marcher cet homme ? Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus... » (Actes 3.12-13) Pierre détourna l'admiration de la foule vers Dieu, au lieu de se l'attribuer à lui-même et à Jean.

            Qu'avez-vous à regarder les serviteurs de Dieu pour leur attribuer une gloire qui ne revient qu'à Dieu seul ? Dieu dit: « Je suis l'Éternel, c'est là mon nom; et je ne donnerai pas ma gloire à un autre, ni mon honneur aux idoles. » (Esaïe 42.8)

          Paul écrit: « Ce n'est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. » (2 Corinthiens 3.5) Jésus n'a-t-il pas déclaré: « Sans moi vous ne pouvez rien faire » ? (Jean 15.5)

            Lors d'un voyage missionnaire, il y eut à Lystre un miracle extraordinaire. Dans cette ville, « se tenait assis un homme impotent des pieds, boiteux de naissance, et qui n'avait jamais marché. Il écoutait parler Paul. Et Paul, fixant les regards sur lui et voyant qu'il avait la foi pour être guéri, dit d'une voix forte: Lève-toi droit sur tes pieds. Et il se leva d'un bond et marcha. » (Actes 14.8-10) Vous pouvez facilement imaginer la réaction tout humaine des païens, témoins de ce miracle. « A la vue de ce que Paul avait fait, la foule éleva la voix, et dit en langue lycaonienne: les dieux sous une forme humaine sont descendus vers nous. Ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure... » (Actes 14.11-12) Combien auraient été flattés d'une telle réaction ! Mais ce ne fut pas l'attitude des apôtres Barnabas et Paul, véritables serviteurs de Dieu. « Ils déchirèrent leurs vêtements, et se précipitèrent au milieu de la foule, en s'écriant: O hommes, pourquoi agissez-vous de la sorte ? Nous aussi, nous sommes des hommes de la même nature que vous... » (Actes 14.14-15)

            « Qu'est-ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce que Paul ? », disait l'apôtre, « des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l'a donné à chacun. » (1 Corinthiens 3.5)

            S'il y a quelque beauté en nous, quelque puissance, quelque victoire, sachons rendre toute la gloire à Celui qui en est la source, et disons avec l'apôtre Paul: « Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine. » (1 Corinthiens 15.10) « Car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. » (Philippiens 2.13)

 

 

 Sommes-nous un « Mahanaïm » ?

 

          « Qu'avez-vous à regarder la Sulamithe comme une danse de deux chœurs ? », ou encore « comme une danse de Mahanaïm ».

          C'est l'un des passages qui ont le plus embarrassé les interprètes. « Mahanaïm » signifie « deux camps ». C'est le nom que donna le patriarche Jacob à l'endroit où, lors de son retour en Canaan, Dieu se révéla à lui par l'apparition d'anges: « Jacob poursuivit son chemin; et des anges de Dieu le rencontrèrent. En les voyant, Jacob dit: C'est le camp de Dieu ! Et il donna à ce lieu le nom de Mahanaïm » (Genèse 32.1). Deux camps ! Le camp de Jacob et celui des anges, le lieu où s'embrassent le terrestre et le céleste, le temporel et l'éternel, la faiblesse d'en bas et la force d'en haut.

          Pourquoi une telle image à propos de la Sulamithe ? En voyant la fiancée du berger bien-aimé dans un tel halo de gloire à cause de l'amour qui la transfigure, les jeunes filles se demandent finalement si elles ont la vision d'un être humain ou d'un être angélique, d'un être terrestre ou d'un être céleste. Les deux à la fois, certainement !

          Moïse était un « Mahanaïm ». Il « descendit de la montagne de Sinaï, ayant les deux tables du témoignage dans sa main, en descendant de la montagne; et il ne savait pas que la peau de son visage rayonnait, parce qu'il avait parlé à l'Éternel. Aaron et tous les enfants d'Israël regardèrent Moïse, et voici la peau de son visage rayonnait... » (Exode 34.29-30)

          Lors du procès d'Étienne, le martyr, ceux qui siégeaient au sanhédrin ne virent-ils pas « Mahanaïm » en la personne du disciple bien-aimé de Christ ? Cet homme de Dieu n'était-il pas, lui aussi, « comme une danse de deux chœurs » ? Que dit l'Écriture ? « Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin ayant fixé les regards sur Étienne, son visage leur parut comme celui d'un ange. » (Actes 6.15) Quelle beauté ! Quelle gloire !

 

          Bien-aimés frères et sœurs en la foi, nous sommes dans le monde, mais nous ne sommes pas du monde. Ayant reçu Christ, nous avons désormais une nature divine, céleste, habitant notre nature humaine. Nous sommes un « Mahanaïm »; nous sommes deux camps. L'apôtre Paul, parlant de la splendeur de l'Évangile de la gloire de Christ; évoquant aussi la lumière qui brille dans le cœur des croyants pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ, ajoute: « Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. » (2 Corinthiens 4.7) Deux camps, « Mahanaïm ». L'un, le vase de terre; l'autre, le trésor de Dieu.

 

 

Une danse de deux chœurs

 

          Danser est un signe de victoire. Après la traversée victorieuse de la mer Rouge, les enfants d'Israël chantèrent un cantique à l'Éternel. « Marie, la prophétesse, sœur d'Aaron, prit à sa main un tambourin, et toutes les femmes vinrent après elle, avec des tambourins et en dansant. » (Exode 15.20)

          « Comme ils revenaient, lors du retour de David après qu'il eut tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d'Israël au-devant du roi Saül, en chantant et en dansant, au son des tambourins et des triangles, et en poussant des cris de joie. » (1 Samuel 18.6)

 

          « ...Comme une danse de deux chœurs ». Certains ont  traduit « chœurs » par « bandes ». Il y a ici une allusion militaire. Les deux « bandes » sont un double témoignage de la puissance triomphante. La danse des deux camps doit donc signifier la victoire. Elle suggère le fait que tout ennemi ayant été mis en déroute, il ne reste plus qu'à danser de triomphe.

 

          Lorsque Dieu parvient à imprimer la beauté de Christ en nous, il est glorifié en nous, et nous sommes glorifiés en lui. N'est-ce pas la danse de deux chœurs ? Nous sommes appelés à être vus avec le caractère d'une complète victoire. Nous devons être vus dans l'aspect le plus marqué du vainqueur. Le Seigneur désire que nous soyons mis en évidence dans un sens de triomphe.

          Où que nous soyons, et quelles que soient les conditions dans lesquelles nous nous trouvons, nous sommes appelés à être vainqueurs. N'est-ce pas ce qui apparaît à sept reprises dans les chapitres 2 et 3 de l'Apocalypse ? « A celui qui vaincra », dit Jésus. Que nous soyons à Éphèse dans l'abandon du premier amour; à Smyrne dans sa persécution ; à Pergame, là où était le trône de Satan; à Laodicée dans sa tiédeur, ou dans quelque autre lieu, c'est là que nous avons à triompher. Nous pouvons être attristés de voir la faiblesse qui nous caractérise et les tendances qui nous marquent, mais elles sont juste l'occasion qui se présente pour vaincre avec la force de celui qui nous fortifie. Chacun de nous pourrait dire: « Dans ma localité, dans mon église, dans mon foyer, dans ma vie, il y a tellement de difficultés ». C'est précisément dans ces conditions et à ces endroits que nous avons à triompher. Ne pensez pas un seul instant qu'ils indiquent la défaite. Pensez aux ressources que vous avez en Dieu, dans le Seigneur Jésus-Christ, et dans le Saint-Esprit ! Pensez à la puissance de la prière et aux résultats bénis de votre position en Christ ! Soyez assurés que si vous marchez avec Dieu, vous serez certainement capables de louer son nom avec des accents de triomphe.

          Le Seigneur appelle les membres de son Église à revenir à une position de victoire. Si vous ne pouvez vaincre dans le lieu et dans les circonstances où vous vous trouvez, vous ne serez vainqueurs nulle part ailleurs.

 

  Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0