DESTINATION, RAISON, RECOURS, RÉCOMPENSE DE LA PRIÈRE

 

DESTINATION, RAISON, RECOURS, RÉCOMPENSE DE LA PRIÈRE

 

          « Cantique des degrés. Dans ma détresse, c'est à l'Éternel que je crie, et il m'exauce. Éternel, délivre mon âme de la lèvre mensongère, de la langue trompeuse! Que te donne, que te rapporte une langue trompeuse ? Les traits aigus du guerrier, avec les charbons ardents du genêt. Malheureux que je suis de séjourner à Méschec, d'habiter parmi les tentes de Kédar ! Assez longtemps mon âme a demeuré auprès de ceux qui haïssent la paix. Je suis pour la paix; mais dès que je parle, ils sont pour la guerre. » (Psaume 120.1-7)

 

 

Les montées

 

          Notons tout d’abord que ce psaume est introduit par la mention « cantique des degrés ». Il ouvre un ensemble  de quinze psaumes qui constituent un petit recueil spécial. On s’est interrogé sur la signification du mot « degrés » ou « montées ». De quelles montées s’agit-il ? Plusieurs hypothèses et suppositions ont été avancées, mais qui ne reposent sur aucun fondement précis. L’interprétation qui paraît rendre le mieux compte de ce titre « cantique des degrés », est celle qui rapproche le mot « montées » de l’expression usuelle « monter » au sanctuaire, « monter » au temple ou à Jérusalem. On la trouve dans un certain nombre de textes bibliques. Cette expression a son origine, moins dans le fait de l’altitude de la colline du sanctuaire, que dans le sentiment de respect qu’avaient les adorateurs de l’Éternel pour ce lieu, qui leur apparaissait comme le centre et le faîte suprême de la vie nationale d’Israël. Ces quinze psaumes seraient donc spécialement destinés  aux pèlerinages annuels que les Hébreux faisaient à Jérusalem de toutes les parties du pays et même de l’étranger, à l’occasion des grandes fêtes religieuses. Rappelez-vous le texte d’Esaïe 30.29 : « Vous chanterez comme la nuit où l’on célèbre la fête, vous aurez le cœur joyeux comme celui qui monte au son de la flûte, pour aller à la montagne de l’Éternel, vers le rocher d’Israël ». A la lumière de ces psaumes, nous imaginons les pèlerins partant des diverses régions et pays, s’avançant vers la ville sainte, et la traversant pour monter au temple.

          Ce titre « cantique des degrés » ou « des montées », qui revient donc à quinze reprises, est déjà, à lui seul, un enseignement, un stimulant pour notre âme. Au sein de nos détresses, face à tous nos besoins personnels et à celui de nos frères et sœurs en la foi, devant les souffrances multiples et effroyables de notre monde, montons dans la présence de notre Dieu, et là, répandons librement notre cœur devant lui. David dit : « Qui pourra monter à la montagne de l’Éternel ? Qui s’élèvera jusqu’à son lieu saint ? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur… il obtiendra la bénédiction de l’Éternel, la miséricorde du Dieu de son salut. » (Psaume 24.3-5) Lorsque Jésus nous enseigne à prier et qu’il déclare : « Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux... » (Matthieu 6.9), ne nous presse-t-il pas de « monter », par la foi, et au moyen de la prière, vers notre Père céleste ? Nous sommes sur une terre de misère, et notre Dieu, qui est riche pour tous ceux qui l’invoquent, règne dans les cieux. L’homme de Dieu dit : « Quel autre ai-je au ciel que toi ? Et sur la terre je ne prends plaisir qu’en toi » (Psaume 73.25)

          Considérons attentivement le verset premier du Psaume.120. Nous y découvrons :

          1. La destination de la prière

          2. La raison de la prière

          3. Le recours qu’est la prière

          4. La récompense de la prière

 

 

La destination de la prière

 

          Dans le texte original hébreu, le Psaume commence ainsi : « Vers l’Éternel ». La destination de nos prières est notre Dieu Tout-Puissant. Vous me direz : « cela, nous le savons depuis longtemps ». Tant mieux ! Je suis persuadé que, lorsque nous prions, nous prenons soin de mettre la bonne adresse sur l’enveloppe de notre foi : nous ne nous appuyons pas sur les autres, sur nous-mêmes (nos mérites, nos œuvres, la qualité de notre vie spirituelle) ; nous ne comptons pas seulement sur les prières de nos frères en la foi, mais nous montons vers l’Éternel. N’est-ce pas dans les trésors célestes que se trouve tout ce dont nous avons besoin ? La Bible dit : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles... »  Où cela ? « Dans les lieux célestes en Christ. » (Éphésiens 1.3) Que notre intercession soit donc un cantique des « montées ». Allons vers le Très-Haut avec hardiesse, à cause de la personne et de l’œuvre de Jésus. Approchons-nous avec assurance du trône de la grâce.

 

 

La raison de la prière

 

          Le psalmiste dit : « dans ma détresse ». La détresse, c’est le sentiment d’abandon, de solitude, d’impuissance que l’on éprouve dans une situation difficile (un besoin, un danger, une souffrance) ; c’est une situation très pénible et angoissante, spécialement un manque dramatique de moyens. Dans notre Psaume, l’homme de Dieu exprime ses soupirs, alors qu’il se trouve au milieu d’un peuple infidèle et barbare. Il fait allusion aux calomniateurs, et aux gens remplis de haine qui l’entourent. Je ne sais par quel chemin vous passez actuellement ; ce que je sais, c’est que vos difficultés présentes doivent être l’élément moteur qui vous propulse jusqu’aux pieds de votre Seigneur. Que les heures sombres que vous traversez vous conduisent à vous jeter dans les bras de votre Sauveur bien-aimé.

 

 

Le recours qu’est la prière

 

          Le psalmiste dit : « J’ai appelé le Seigneur ». Il a lancé un appel. Certaines versions parlent d’un cri. Lorsqu’une personne se trouve dans un appartement qui prend feu, reste-t-elle à se prélasser dans un fauteuil du salon ? Ne va-t-elle pas crier au secours ? Lorsqu’une personne tombe et ne peut se relever, ne va-t-elle pas appeler à l’aide ? Si la détresse ne nous amène pas à nous tourner vers le Seigneur, qu’est-ce qui le fera ? Jonas, au cœur de la mer, et dans le ventre du poisson, a prié son Dieu. La situation était désespérée, sauf pour le Tout-Puissant. Je ne pense pas que l’on puisse se trouver plus bas que ne l’était le prophète Jonas au moment où il s’est adressé à Dieu. Il dit : « Je suis descendu jusqu’aux racines des montagnes. » (2.7) Mais il déclare aussi : « Tu m’as fait remonter vivant de la fosse… Ma prière est parvenue jusqu’à toi, dans ton saint temple. » (2.7-8) Dans sa détresse, il est « monté » jusqu’à Dieu par la prière de la foi. Montez vous aussi, vous qui m’écoutez, vers votre Dieu. La prière n’est pas une honte, c’est une arme efficace dans les mains du croyant. Priez jusqu’à ce que l’épreuve vous vomisse sur le rivage, comme le poisson a vomis Jonas sur la terre.

 

 

L’encouragement de la prière

 

          Voici le témoignage du psalmiste : « Et il [l’Éternel] m’a répondu. » Connaissez-vous un seul texte de l’Écriture où il soit dit que la prière, faite avec foi, conforme à la volonté de Dieu, et jaillissant d’un cœur intègre, n’obtient aucun exaucement ? Notre texte, et il y en a une multitude d’autres, nous encourage vivement à prier. Notre Dieu est le Dieu de l’exaucement, du secours, de la réponse céleste et divine, de la délivrance, du salut.

          Prenez donc courage. « Celui qui croit en lui ne sera point confus ».

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

 

         

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