FIGURES ET PARABOLES DE L’ÉGLISE

 

 

 

 FIGURES ET PARABOLES DE L’ÉGLISE

(suite)

 

          2) Le troupeau est aussi une collectivité, groupée cette fois autour du berger. Les allusions de Jésus au troupeau font surtout ressortir le rôle du berger qui apparaît plus nettement que celui du roi dans le royaume :

          Luc 12.32 : « Ne crains point, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. »

          Jean 10.16 : « J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. »

          Matthieu 26.31 : « Alors Jésus leur dit: Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. »

 

          Il ne faudrait cependant pas insister outre mesure sur la différence entre le roi et le berger. Ces deux notions sont, pour l’Oriental, beaucoup plus voisines que pour nous.

          Le bon berger c’est Jésus-Christ :

          Jean 10.11, 16 : « Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis… J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là aussi, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. »

          « Il appelle les brebis qui lui appartiennent et les conduit dehors » (v.3 ; rappelons-nous que l’Église, comme son nom l’indique, naît de cet appel de Jésus-Christ), « il marche devant elles » (v.4), il les protège (v.11 : « Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis »), il les connaît (v.14 : « Je connais mes brebis, et elles me connaissent »), les associe aux brebis des autres bergeries en un seul troupeau (v.16 : « J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger »). Tout cela, Jésus-Christ le fait pour son Église. « Comme un berger, il paîtra son troupeau, Il prendra les agneaux dans ses bras, Et les portera dans son sein; Il conduira les brebis qui allaitent. » (Esaïe 40.11) Il va chercher la brebis égarée et « lorsqu’il l’a trouvée, il la met avec joie sur ses épaules » (voir Luc 15.3-7). « Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, j'aurai soin moi-même de mes brebis, et j'en ferai la revue. Comme un pasteur inspecte son troupeau... je les recueillerai de tous les lieux où elles ont été dispersées... Je les ferai paître dans un bon pâturage... C'est moi qui les ferai reposer… Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée, et je fortifierai celle qui est malade. »

          L’épître aux Hébreux appelle Jésus « le grand pasteur des brebis » (Hébreux 13.20) et l’apôtre Pierre parle de lui comme du « souverain pasteur », « le pasteur de vos âmes. » (1 Pierre 5.4 ; 2.25)

          Cela n’exclut pas le ministère de pasteurs humains. L’apôtre Paul dit que dans l’église Christ a établi certains comme « pasteurs et docteurs » (Éphésiens 4.11), aux anciens de l’église d’Éphèse il recommande : « Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Église du Seigneur, qu'il s'est acquise par son propre sang. » (Actes 20.28)

          Il semble donc que, lorsque la Parole de Dieu emploie l’image du troupeau, ce soit surtout pour attirer l’attention sur le rôle du berger : soit pour rappeler aux croyants leur privilège d’avoir un bon berger tel que Jésus, soit pour exhorter les bergers humains à remplir auprès du troupeau le même rôle que le souverain pasteur.

 

          L’Église chrétienne a fait sienne cette image du troupeau en se nommant une congrégation (du latin « grex » : troupeau), en parlant de pasteurs, d’ouailles (« ovicula » : petite brebis), de houlette, etc.

 

          Le danger de cette image, c’est qu’elle donne aux brebis un rôle passif et mineur par rapport aux bergers humains, ce qui ne correspond nullement à l’enseignement biblique, ni à celui que suggèrent les autres images. Aussi n’est-il pas étonnant que dans les formes cléricales de l’Église, on ait retenu pour ainsi dire, cette seule image (en omettant d’insister sur le fait que, dans la Bible, c’est surtout Jésus-Christ le berger).

 

(à suivre)

Alfred KUEN

www.batissezvotrevie.fr

 

 

 

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