LE CIEL DANS VOS YEUX

 

  

 LE  CIEL  DANS  VOS  YEUX

 

 « Tes yeux sont comme les étangs de Hesbon, près de la porte de Bath-Rabbim. »

(Cantique des cantiques 7.5)

 

          A deux reprises, le Cantique des cantiques a évoqué la beauté des yeux de Sulamith. Ils ont été comparés à des colombes (1.15; 4.1). Simplicité, sincérité, pureté, douceur, discernement spirituel, sont les traits magnifiques du caractère visible et caché de la bien-aimée.

 

 

Les étangs de Hesbon

 

            Cette ville était bien arrosée et comptait plusieurs étangs, situés au-delà de ses murs, à environ huit kilomètres au nord-est du mont Nébo. Il y a quelques années, on y a découvert les ruines d'antiques bassins. Un peu à l'est de la ville, il y a un grand réservoir, lequel correspond probablement à l'un des étangs qui se trouvaient en dehors des remparts.

 

 

Le reflet du ciel

 

            Notre texte compare les yeux de la Sulamithe à des étangs. Ceux-ci sont exposés à la lumière, à l'inverse de l'eau d'un puits. Leur éclat les fait ressembler à une nappe d'eau reflétant l'azur du ciel.

            Bien-aimés, nos regards doivent être tournés vers le ciel, vers Dieu. « Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie, et le visage ne se couvre pas de honte. » (Psaumes 34.6) Jésus a dit: « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. » (Matthieu 6.19-20) L'apôtre Paul a écrit: « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre. » (Colossiens 3.1-2)

            Qu'ils sont beaux les yeux dans lesquels se reflète le ciel de Dieu et de Christ ! Les autres peuvent y lire le fondement, la richesse, l'espérance, l'assurance, la destinée des croyants. Ils sont des repères pour les égarés de la vie, des repaires pour les sans-abri spirituels. Lors des terribles persécutions qui ont sévi à Lyon, alors que l'on dressait frénétiquement les bûchers pour les inflexibles croyants,, un bourreau, plaçant sa main sur la poitrine d'un jeune martyr, s'étonna de ce que son rythme cardiaque n'était nullement perturbé. Le jeune homme déclara au bourreau: « Aujourd'hui, dans le ciel, on distribue des couronnes, et je vais là-haut pour recevoir la mienne ». L 'azur du ciel était dans ses yeux.

 

 

Le repos de Christ

 

            Les expressions employées pour « les yeux du cœur » donnent la mesure de la croissance dans la vie divine. L'eau d'un étang ne coule pas, contrairement à la source. Celui qui a les « yeux comme les étangs de Hesbon » est une personne au cœur pur, une nouvelle création, jouissant du repos parfait. Jésus a promis deux repos. Le premier, il le donne à ceux qui viennent à lui, fatigués et chargés: « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Matthieu 11.28) Ceux qui sont venus à lui, qui prennent son joug et qui reçoivent ses instructions, trouvent le second repos: « Prenez mon joug sur vous, ajoute le Christ, et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » (Matthieu 11.29-30)

          Nos yeux spirituels peuvent-ils être comparés aux profondeurs calmes,  transparentes des étangs ? Notre vie connaît-elle désormais le repos parfait en Dieu ? Avons-nous appris à demeurer dans le calme, et à connaître Dieu ? Est-il nécessaire que Dieu se révèle à nous dans un vent violent qui déchire les montagnes, dans un tremblement de terre, ou dans un feu ardent ? Ne sommes-nous pas capables de reconnaître en notre cœur « le murmure doux et subtil », par lequel il nous fait connaître sa volonté ? Vous savez, cette volonté, cet instrument divin pour enseigner à ses enfants la différence entre ce qui est saint et profane, entre ce qui est pur et impur. Il est écrit, à propos des sacrificateurs, et des lévites: « Ils enseigneront à mon peuple à distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ils lui feront connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur. » (Ézéchiel 44.23)

 

 

La profondeur de la perception spirituelle

 

          C'est ce que suggère aussi l'image des « étangs de Hesbon ».

          Demeurons en notre Bien-aimé Jésus. Recevons de lui, dans sa douce intimité, le discernement des esprits. Dans ces temps d'apostasie, de séduction et de confusion, apprenons à ne pas juger selon la chair et d'après ce que nos yeux voient, mais à la lumière de Dieu, dans son sanctuaire.

          Pendant un temps, Asaph jugea les personnes, les événements, et même Dieu, d'après un regard humain. Le résultat ? Son pied allait fléchir, ses pas étaient sur le point de glisser. Il porta envie aux insensés, en voyant le bonheur et le bien-être des méchants, jusqu'à ce qu'il pénètre dans les sanctuaires de Dieu, et que ses yeux soient imprégnés d'une perception spirituelle profonde. Il apprit à être conduit par le conseil de l’Éternel. Dieu fut le rocher de son cœur, son partage et son refuge (Psaume 73). Il conclut le psaume en ces termes: « Pour moi, m'approcher de Dieu c'est mon bien. » C'est le nôtre aussi.

          Nous voyons, en Marie de Béthanie, un sens profond de perception spirituelle qui la conduit à discerner le moment convenable pour oindre le Seigneur (Jean 12.1-7). Elle n'aurait peut-être pas pu expliquer pourquoi elle accomplissait cet acte-là, à ce moment-là, mais le Seigneur pouvait dire qu'elle avait gardé ce parfum pour le jour de sa sépulture. Elle discernait ce qui convenait à ce moment précis. C'est encore un trait des plus attrayants de beauté spirituelle.

 

 

Hesbon

 

          D'après Nombres 21.26, cette ville était l'ancienne capitale, la cité royale des Amoréens située à l'est du Jourdain, là où Sihon avait été vaincu par Moïse: « Car Hesbon était la ville de Sihon, roi des Amoréens; il avait fait la guerre au précédent roi de Moab, et lui avait enlevé tout son pays jusqu'à l'Arnon. » Sihon avait triomphé du roi de Moab, mais Moïse triompha de Sihon. Hesbon, et ses étangs voisins étaient désormais le témoignage d'une belle victoire. Le vainqueur d'hier, était le vaincu d'aujourd'hui. Hesbon signifie « raison, intelligent ». Éden fut le Hesbon du diable. Le tentateur entraîna Eve sur le terrain de la raison et de l'intelligence. Pourquoi donc se priver de l'arbre de la connaissance du bien et du mal ? Pourquoi l'homme allait-il mourir ? Allons donc ! Le souffle satanique insinua un mensonge de la part de l’Éternel.: « Vous ne mourrez point, dit le serpent ancien; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Genèse 3.4-5) Le fruit défendu fut mangé, et la véritable intelligence fut perdue. La voyez-vous défiler tout au long des siècles, la longue et triste lignée d'Adam, tous les fils de la Hesbon vaincue ? Paul parle des « païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées. Ils ont l'intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l'ignorance qui est en eux, à cause de l'endurcissement de leur cœur. » (Éphésiens 4.17-18) « Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous. » (Romains 1.22)

          Notre Hesbon spirituelle serait-elle perdue à jamais ? Quelqu'un de plus grand, de plus fort que Moïse en déposséda Satan. Christ triompha de l'ancien et provisoire vainqueur. Par une croix plantée dans le Crâne: le Golgotha ! Il combattit avec des armes, puissantes par la vertu de Dieu pour renverser des forteresses. Il renversa les raisonnements et toute hauteur qui s'élevait contre la connaissance de Dieu. « Hesbon » repassa entre les mains de Christ. L'homme croyant en son Sauveur allait retrouver une raison saine.

          La véritable intelligence est de chercher Dieu. Dans les yeux de celui qui marche avec Dieu, vous voyez le ciel, et la victoire de Christ sur Satan.

 

 

Près de la porte de Bath-Rabbim

 

          Bath-Rabbim signifie « fille d'une foule, fille de multitudes », soit que cette porte tirât son nom des foules qui entraient dans la ville et en sortaient, soit de sa direction vers quelque endroit voisin du nom de Rabbim. C'est pourquoi certaines versions traduisent: « près de la porte Populeuse », ou « près de la porte de la ville populeuse ».

          Jésus est notre Bath-Rabbim. Au ciel, des rachetés de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue adoreront Dieu et l'Agneau. Christ, leur porte d'entrée, l'unique porte d'accès à la félicité, sera le sujet de leurs louanges éternelles. Ils seront une grande foule, que personne ne pourra compter.

          Au fait, serez-vous de ce nombre ?

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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