ROBERT BOUDEHENT

 

ROBERT BOUDEHENT

 

          Il est né à Trédez, dans les Côtes d’Armor, en 1913. Ses parents viennent s’installer dans la ville du Havre, alors qu’il est encore enfant.

 

          Après un séjour de quelques mois aux États-Unis, il est l’un des premiers convertis à Jésus-Christ, lors du Réveil de Pentecôte au Havre, en 1930. Responsable du premier groupe de jeunesse de ces Églises au Havre, il prêche dès l’année 1931 et fera sa formation aux côtés du pasteur Félix Gallice, aidé de ses collaborateurs. Consacré pasteur en 1938, Robert Boudéhent pionnier, pasteur et évangéliste par-dessus tout, n’aura de cesse d’implanter, d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, visiter et prier pour les malades, au nom du Fils de Dieu.

 

            Il est un résistant reconnu. Le colonel Rémy le cite à plusieurs reprises dans l’un de ses ouvrages. Il n’a pas hésité à combattre l’injustice, sauver des enfants, visiter et protéger des résistants.

 

          Pasteur à Honfleur, Trouville, Caen, puis à Lisieux, il reprend la responsabilité de l’Église de Caen en 1948 et s’y installe avec sa famille pour de nombreuses années, à partir de 1949. Il va continuer à rayonner dans toute la région, implanter ou superviser des Eglises dont la majorité sont toujours bien présentes : Orbec, Mézidon, Flers, Drucourt, Aunay-sur-Odon, etc. On le retrouve même évangélisant la ville d’Angers – aux côtés de Douglas Scott – Le Mans, Paris…

 

          Maniant pelle et truelle, il ne comprend pas toujours que tout pasteur n’en fasse pas autant ! Ce dynamisme étonnera même des sœurs catholiques – Petites Sœurs des Pauvres – qui l’aideront matériellement à reconstruire l’église détruite par la guerre ! Le pasteur réformé de Caen l’aidera lui aussi autant que faire se peut. L’Église pourra quelques années plus tard, en 1956, construire un bâtiment de plusieurs centaines de places au pied du château de Caen, en plein centre-ville.

 

          Lecteur assidu de Charles Spurgeon – il possède l’ensemble des sermons écrits du défunt pasteur – il a des talents d’orateur et d’évangéliste d’envergure. A Paris, il prêche à la salle Wagram, à la salle de la Géographie, au Vel’ d’hiv devant 12 000 personnes. Même les journalistes d’ « Ici Paris » sont intrigués par les miracles et vont jusqu’à interviewer une dame ayant été aveugle et guérie à la suite de la prière. Des paralytiques bien connus sont guéris instantanément, au grand étonnement de tous.

 

          Actif au niveau national des Assemblées de Dieu, R.Boudéhent sera l’un des signataires de l’acquisition du château de Bièvres, siège initial de l’actuel ITB – Institut Théologique et Biblique de Bordeaux – aux côtés d’André Nicolle et Lucien Vivier. Invité d’honneur aux Conventions nationales, il est reconnu et apprécié par ses pairs. Il a travaillé auprès des grands pionniers du pentecôtisme : Douglas Scott, Ove Falg, Christo Domoutchief, Adolphe Hunziker, Alfred Gichtenaere, Clément Le Cossec, André Nicolle…

 

          Son travail de pionnier, sa persévérance, son ministère régional, permettent sans hésiter de classer cet homme de Dieu parmi les principaux pionniers évangéliques du Mouvement des Assemblées de Dieu.

 

          Il fait partie de cette longue liste de témoins qui, quoique morts, nous parlent encore.

 

 

La paralysée qui marche

(témoignage reçu du pasteur Charles HEUZE)

 

          Nous étions invités à manger le dimanche à midi, chez M. et Mme Boudéhent. C’était la première fois que j’assistais à un culte. La veille, une chrétienne était passée et avait dit pendant le repas : « Vous savez Mme Heuzé, demain on va avoir un service de baptême, on va voir de grandes choses. » Cette parole m’avait marqué et j’étais parti en m’attendant moi aussi à voir de grandes choses…

          Pendant le service de baptême qui s’est passé le dimanche matin, il y avait seize baptisés. Parmi ceux-ci, il y avait une femme de 35-36 ans, Mlle Lepetit, que je connaissais depuis mon enfance, et qui était paralysée et se déplaçait en fauteuil roulant. Avant de se faire baptiser, elle avait d’ailleurs été transportée par les frères vers les cabines de baptême, aidée par des femmes pour se changer, puis transportée à nouveau jusqu’au baptistère, portée par plusieurs hommes.

          Ce qui a été extraordinaire, c’est qu’après avoir été baptisée, elle s’est levée toute seule du baptistère et est repartie se changer, sans l’aide de qui que ce soit. Elle a été complètement guérie ! Je n’avais jamais vu cela de ma vie. J’ai été d’autant plus marqué que je la connaissais depuis des années, avant même de venir dans cette église. Je savais bien qu’il ne pouvait s’agir que d’un miracle. J’ai été bouleversé. Parmi les hommes baptisés, il y avait aussi mon jeune frère. Après avoir relaté son cheminement avec Dieu, il a terminé son témoignage en remerciant Dieu de lui avoir rendu son grand frère – moi-même. Cela m’a touché très profondément.

          Pendant la prédication de l’après-midi, Monsieur Boudéhent a fait un appel. Voyant que je n’y répondais pas, il m’a pointé du doigt et a dit devant tout le monde : « Jeune homme, c’est pour toi aussi et c’est maintenant. » A ce moment-là, j’ai été saisi par le Saint-Esprit, je me suis levé et me suis donné à Dieu le jour même.

          C’était le 12 octobre 1952 à 16 heures 50 !

 

PENTECÔTE

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