DES PROPHÈTES DE COUSSINETS !
« Mon peuple, ceux qui te conduisent t’égarent, et ils corrompent la voie dans laquelle tu marches. » (Esaïe 3.12)
Ézéchiel était seul pour s’opposer à tous les faux prophètes d’Israël. Ces prophètes ne faisaient aucun cas du message qui proclamait la droiture et le jugement imminent. Au lieu de cela, ils prophétisaient une ère de paix, de tranquillité et de prospérité.
Le treizième chapitre du livre d’Ézéchiel représente la parole même prononcée par Dieu contre les prédicateurs et les prophètes qui servent au peuple des paroles plaisantes pour la chair en affirmant qu’elles viennent du Seigneur. Leurs discours étaient conçus pour que le peuple de Dieu soit tranquille face au jugement imminent.
En fait, bien installés dans leurs magnifiques résidences et leurs lits de tranquillité en ivoire, ils essayaient de fournir au peuple des coussinets pour chaque coude en plus de leur prophétiser des jours heureux. Ils les encourageaient à ne pas s’en faire. « Malheur à celles qui fabriquent des coussinets pour toutes les aisselles. » (Ézéchiel 13.18) « Voici, j’en veux à vos coussinets par lesquels vous surprenez les âmes. » (Ézéchiel 13.20)
Ézéchiel était horrifié à la vue des prophètes qui avaient développé l’art de mettre à l’aise le peuple de Dieu. Le Seigneur a dit : « Ces hommes ont élevé leurs idoles dans leurs cœurs et ont placé devant leur face la pierre d’achoppement de leur iniquité. Ils se sont tous séparés de moi par leurs idoles. » (Ézéchiel 14.3, 5 Darby)
Voici la véritable parole du Seigneur : « Tu mangeras ton pain avec tremblement, tu boiras ton eau avec inquiétude et angoisse. Dis au peuple du pays : …leur pays sera dépouillé de tout ce qu’il contient, à cause de la violence… les villes peuplées seront détruites, et le pays sera ravagé…il n’y aura plus de visions vaines, ni d’oracles trompeurs." (Ézéchiel 12.18-20, 24)
Pendant qu’Ézéchiel exhortait les gens à s’humilier et à se repentir et qu’il tentait de préparer le peuple de Dieu aux jugements qui allaient bientôt venir, ces prophètes de coussinets prophétisaient les rêves et les fantaisies de leur propre cœur. Même s’ils disaient, avant leurs prédictions : « Écoutez la Parole du Seigneur », Dieu ne leur avait pas parlé. Il a plutôt dit : « Je ne les ai pas envoyés ; ils ne parlent pas en mon nom. »
Ces prophètes transportaient avec eux de jolis coussinets qu’ils plaçaient sous les coudes de tous ceux qui s’assemblaient pour écouter leurs fausses prophéties. Ils plaçaient un voile sur leur tête pour démontrer la confiance qu’ils avaient dans le message de ces prophètes qui prêchaient le confort et la satisfaction des désirs égoïstes.
Alors que les foules s’assemblaient pour entendre leurs paroles agréables, Ézéchiel leur proclama d’une voix tonitruante : « C’en est fait… des prophètes d’Israël qui prophétisent sur Jérusalem, et qui ont sur elle des visions de paix, quand il n’y a point de paix ! dit le Seigneur, l’Éternel » (Ézéchiel 13.15, 16). « Ils suivent leur propre inspiration et inventent leurs visions » (Ézéchiel 13.3, La Bible en français courant).
Jérémie, qui était un véritable prophète de l’Éternel, se tint devant la maison du Seigneur et cria d’une voix forte : « Je traiterai cette maison comme Silo, et je ferai de cette ville un objet de malédiction pour toutes les nations de la terre. » (Jérémie 26.6)
Les sacrificateurs retombés dans le péché et les prophètes de coussinets « se saisirent de lui, en disant : Tu mourras ! Pourquoi prophétises-tu au nom de l’Éternel, en disant : Cette maison sera comme Silo, et cette ville sera dévastée, privée d’habitants ? » (Jérémie 26.8-9)
Les prophètes de coussinets montèrent le peuple contre ce « prophète de malheur » en disant : « Jérémie mérite la mort à cause de ses prophéties » (Jérémie 26.11). Si ce n’avait été des chefs de la maison du roi qui l’avaient délivré des mains fébriles de ces prophètes, Jérémie aurait été tué.
« Les chefs… dirent aux sacrificateurs et aux prophètes : Cet homme ne mérite point la mort; car c’est au nom de l’Éternel, notre Dieu, qu’il nous a parlé. » (Jérémie 26.16)
Jérémie continua de prêcher le jugement, et les prophètes de coussinets continuèrent de se moquer de lui tout en allant çà et là pour raconter leurs propres rêves et leurs prophéties de paix et de prospérité. Jérémie les défièrent en disant : « Si un prophète prophétise la paix, c’est par l’accomplissement de ce qu’il prophétise qu’il sera reconnu comme véritablement envoyé par l’Éternel. » (Jérémie 28.9)
Pendant un certain temps, alors que le pays connaissait la paix et la prospérité, Jérémie eut l’air d’un faux prophète. Puis, soudainement, Nébucadnetsar et ses armées cruelles furent à la porte ! Jérusalem fut pillée ! La maison de Dieu devint comme Silo, et le peuple fut emmené en captivité. Les prophètes de coussinets furent réduits au silence et couverts de honte.
Il y a encore des prophètes de coussinets avec nous !
Ils parlent de la Parole de Dieu et de la prophétie et assaisonnent leurs messages apaisants avec une foule de versets. Pourtant, ce qu’ils prêchent est empreint de fausseté. Ils ne prêchent ni la croix, ni la sainteté, ni la séparation d’avec le monde. Ils n’exigent aucun sacrifice de ceux qui les suivent et ne parlent que rarement du péché et du jugement. La simple mention de la souffrance et de la douleur leur fait horreur. Pour eux, les héros des Hébreux étaient des lâches sans foi, des perdants sans ressources qui avaient peur de revendiquer leurs droits.
« Voici, dit l’Éternel, j’en veux aux prophètes qui prennent leur propre parole et la donnent pour ma parole. Voici, dit l’Éternel, j’en veux à ceux qui prophétisent des songes faux, qui les racontent, et qui égarent mon peuple par leurs mensonges et par leur témérité; je ne les ai point envoyés, je ne leur ai point donné d’ordre, et ils ne sont d’aucune utilité à ce peuple, dit l’Éternel. » (Jérémie 23.31, 32).
Tout comme les prophètes de coussinets de l’Ancien Testament, leur désir suprême est de promouvoir le luxe et d’apaiser la conscience des gens face à la recherche d’une belle vie. Ils ne parlent pas au nom de Dieu. Ils ne font que distribuer des coussinets, de façon à ce que chacun de leurs partisans en ait un sous chaque coude.
Il n’y a rien d’étonnant à ce que les foules s’assemblent pour écouter leur message car il ne contient que de belles choses. On n’y retrouve pas cet appel de Christ à renoncer à soi-même et à prendre sa croix. « Ainsi parle l’Éternel des armées : N’écoutez pas les paroles des prophètes qui vous prophétisent ! Ils vous entraînent à des choses de néant; ils disent les visions de leur cœur, et non ce qui vient de la bouche de l’Éternel. Ils disent à ceux qui me méprisent : l’Éternel a dit : Vous aurez la paix; et ils disent à tous ceux qui suivent les penchants de leur cœur : il ne vous arrivera aucun mal. » (Jérémie 23.16, 17)
Les prophètes de coussinets ont créé l’Eglise de Laodicée
Les prophètes qui prédisent le confort, la tranquillité et la prospérité ont créé l’âge de l’Église de Laodicée dont il est question au troisième chapitre de l’Apocalypse, une Église tiède qui se vantait de toujours s’enrichir, de connaître un accroissement de biens, de richesses et de tout ce dont le corps pourrait avoir besoin.
« Tu dis : je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien. » (Apocalypse 3.17)
Connaissez-vous des enseignants et des croyants d’aujourd’hui dont l’évangile contient exactement les mêmes éléments ? La Parole de Dieu n’est-elle pas assez claire sur ce sujet ? Les croyants de Laodicée réclamaient de leur bouche des richesses, un accroissement de biens ainsi que la disparition de toute souffrance et de tout besoin. Ils aspiraient à ne plus avoir aucun besoin !
L’Éternel leur déclara : « Tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu. » (Apocalypse 3.17) Je trouve cela tout à fait tragique; pourtant, je remarque cette attitude partout où je vais. Ces gens riches, mais pauvres sur le plan spirituel, s’approchent de moi et me demandent : « Prospérez-vous ? » Ils ne me demandent pas : « Grandissez-vous dans la connaissance de Christ ? » ni : « Êtes-vous en train de chercher la face de Dieu, de renoncer à vous-même et de prendre sa croix ? » Absolument pas ! Ils veulent plutôt savoir si je suis arrivé à ne plus avoir besoin de rien.
Ce qui attriste le plus mon cœur dans tout cela est que les croyants qui sont pris dans cet enseignement sectaire sont plus difficiles à atteindre avec l’Évangile du sacrifice et de l’abandon de soi que ceux qui n’ont jamais entendu parler de Christ. Pour « prouver » leur message, leurs enseignants ont tiré une avalanche de versets de la Parole de Dieu; toutefois, ils n’y choisissent que les bénédictions et laissent de côté les malédictions.
Un peuple riche, qui n’a besoin de rien, finit par devenir tiède. De telles personnes deviennent misérables, aveugles face à leur propre pauvreté spirituelle. Dieu les considère comme les victimes d’une détresse particulière.
Je reçois depuis quelque temps de nombreuses lettres provenant de chrétiens ravivés qui me disent : « Je remercie le Seigneur de m’avoir délivré de ce faux évangile qui m’aveuglait. Les enseignants semblaient tellement sincères. J’avais en moi le besoin profond d’être quelqu’un; je voulais obtenir le succès et réussir financièrement, mais tout a résulté en un désespoir total. Je suis maintenant revenu à l’adoration, à la soumission à Christ, ainsi qu’à une foi simple en la miséricorde et en la grâce de Dieu ».
Encore une fois, j’affirme clairement que les prophètes de coussinets sont responsables de la création de l’esprit de Laodicée que nous connaissons aujourd’hui. Ils aveuglent les croyants et les empêchent de prendre conscience de la nécessité qu’il y a à débarrasser leur vie du péché et du bien-être qu’ils ressentent en vivant dans le monde. Ils ne répondent pas à l’appel que leur lance l’Esprit pour pleurer et gémir entre le portique et l’autel. Ils ont goûté au fruit du succès et de la prospérité, et ils ont empoisonné les brebis avec le même faux évangile.
Certains d’entre eux préféreraient voir le monde prospérer plutôt qu’être purifié. Sophonie a dit à cette sorte de gens : « En ce temps-là, je fouillerai Jérusalem avec des lampes, et je châtierai les hommes qui reposent sur leurs lies, et qui disent dans leur cœur : L’Éternel ne fait ni bien ni mal. » (Sophonie 1.12)
Je scrute le message des prophètes de coussinets dans l’espoir d’y trouver un point de partage ou un évangile auquel je pourrais m’identifier, mais en vain. En les écoutant proclamer fièrement que la prospérité représente le message de ces derniers jours, j’ai tout simplement envie de me précipiter vers le lieu secret de la prière pour dire à mon Père céleste : « Est-il possible que nous soyons incurablement aveugles ? Comment des hommes de Dieu peuvent-ils adopter un tel message ? » Dans leur prédication, il n’y a aucune mention de sacrifice, de renoncement à soi, de fardeau ou du sang de Jésus. Ils ne parlent pas non plus de l’importance qu’il y a à prendre la croix de Christ, et ils ne s’élèvent pas contre le péché et l’iniquité. On n’y retrouve aucun appel à la sainteté, à la repentance, à l’humilité et à la séparation d’avec le monde. On n’y parle pas non plus de brisement, de conviction, d’intercession ou de fardeau pour les âmes perdues.
Quelle différence y a-t-il entre les prophètes de coussinets et les véritables prophètes de l’Éternel ? Le prédicateur ou le croyant qui ne connaît pas la différence est sur un sol brûlant.
Avec autant de prédicateurs qui attirent à eux un grand nombre de partisans, il est essentiel d’avoir le discernement de l’Esprit Saint. Les prophètes dont les idées sont embrouillées doivent être démasqués par la vérité. La plupart d’entre eux ont l’air sincère et semblent être des hommes de Dieu qui aiment la Bible. Cependant, le Seigneur a donné des tests infaillibles à son peuple pour déterminer ce qui est vrai et ce qui est faux. Nous devons éprouver chaque homme et chaque message par l’ensemble de la Parole de Dieu.
Permettez-moi de porter à votre attention trois caractéristiques d’un vrai prophète de Dieu.
1. Un véritable prophète de Dieu est saisi
par une vision du Seigneur Jésus-Christ !
Il a été tellement submergé et tellement possédé par cette vision glorieuse qu’il ne peut parler de rien d’autre. Il prêche tout le message de Dieu, avec Christ comme élément central. Dieu a dit des faux prophètes : « Malheur aux prophètes insensés, qui suivent leur propre esprit et qui ne voient rien. » (Ézéchiel 13.3). Cependant, il a été dit de Moïse : « C’est par la foi qu’il quitta l’Égypte, sans être effrayé de la colère du roi; car il se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible. » (Hébreux 11.27). Jésus a dit, à propos d’Abraham : « Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour : il l’a vu, et il s’est réjoui. » (Jean 8.56) Étienne a eu une vision glorieuse du Seigneur : « Et il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » (Actes 7.56). Ananias a dit à Paul : « Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté, à voir le Juste, et à entendre les paroles de sa bouche. » (Actes 22.14). A ses propres disciples, Jésus a déclaré : « Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez. » (Jean 14.19) Ces hommes avaient une chose en commun: c’était la vision du Seigneur Jésus-Christ qui dominait sur leur vie. Christ était leur grande cause, leur seule même. Il le voyaient à travers les yeux de la foi.
Moïse délaissa volontairement la tranquillité et la prospérité de l’Égypte pour souffrir de privations dans un désert, ceci parce qu’il avait été dominé par une vision de Christ. Plus rien d’autre n’avait d’importance alors, pas même son rêve de devenir un grand libérateur, car il voyait désormais au-delà de toute ambition humaine. Parce qu’il avait vu Christ, il était détaché de tout ce qui était terrestre. Il pouvait endurer n’importe quoi parce que rien au monde ne pouvait se comparer à ce qu’avaient vu ses yeux spirituels.
Abraham se détacha complètement de ce monde et devint volontairement un étranger sur terre, car ses yeux étaient fixés sur une cité dont Dieu est l’architecte et le constructeur. Mieux que cela encore, il avait eu une vision de Christ assis sur son trône dans cette cité sainte. A compter de ce moment-là, il n’était plus question pour lui de se contenter des choses temporelles ou terrestres. Sa foi était fondée sur la vision continuelle qu’il avait de Christ. Il était heureux et se réjouissait parce qu’il voyait l’invisible, le Christ éternel !
La même chose se produisit pour Paul qui, dès le moment où il avait vu le Seigneur, considéra tout le reste comme étant de la boue. Au moment précis où Christ se révéla à lui, il se résolut à ne rien connaître d’autre parmi les hommes que son Seigneur. C’est avec joie qu’il endurait épreuves, naufrages, lapidation, raclées, privations et emprisonnement. Rien de tout cela ne l’ébranlait parce qu’il se glorifiait dans sa vision du Seigneur.
Tout homme de Dieu qui est attaché à cette terre ou aux choses de ce monde n’a rien vu. S’il avait une vision de Christ et s’il était continuellement en union avec lui, il ne pourrait prêcher rien d’autre. Il se tiendrait devant les foules pour proclamer : « Je regarde toutes choses comme une perte. Elles ne sont que de la boue ! C’est Christ et Christ seul qui compte. Il est tout et il remplit toutes choses. Il est toute ma vie. »
Comme Esaïe, le véritable homme de Dieu qui voit le Seigneur élevé et exalté tombera sur sa face pour pleurer sur ses péchés et sur ceux du peuple de Dieu. Par la suite, il sera purifié et prêchera Christ dans la puissance de son impressionnante vision.
Dieu a prévenu Israël : « Tels des renards au milieu des ruines, tels sont tes prophètes. » (Ézéchiel 13.4) En d’autres termes, cela signifie que certains, au lieu de fixer leur regard exclusivement sur Christ, ont les yeux remplis de cupidité. Ils gâtent la vigne et prennent le meilleur pour eux-mêmes. Ils agissent à leur guise et nourrissent leur ego ! Ces prophètes égoïstes prétendaient avoir entendu la voix de Dieu et soutenaient que leurs paroles étaient des messages prophétiques venant directement du ciel. « Ils disent : L’Éternel a dit ! Et l’Éternel ne les a point envoyés; et ils font espérer que leur parole s’accomplira. » (Ézéchiel 13.6) Les nombreux enfants de Dieu qui courent ça et là pour entendre des messages apaisants ont besoin de réexaminer ce qu’ils écoutent et ce qu’ils croient. « Les visions que vous avez ne sont-elles pas vaines, et les oracles que vous prononcez ne sont-ils pas menteurs ? Vous dites : L’Éternel a dit ! et je n’ai point parlé. » (Ézéchiel 13.7) « Ils égarent mon peuple, en disant : Paix ! quand il n’y a pas de paix. » (Ézéchiel 13.10) Voici quel était le message de ces prophètes : « Dieu m’a dit que tout allait bien et qu’il n’y avait aucun malheur en vue. Des jours heureux nous attendent, des jours sans épreuves et sans tribulations. Le désir de l’Éternel est que tous soient heureux, prospères et tranquilles. » Pour Dieu, ces paroles ne sont que tromperie !
Je pense que les ministres ne prennent pas suffisamment au sérieux la tragédie qu’il y a à prêcher le mauvais message. Comment osons-nous prêcher la paix et des jours heureux sans fin à une nation et à un peuple qui sont sur le point d’être jugés ? « Ma parole n’est-elle pas comme un feu, dit l’Éternel, et comme un marteau qui brise le roc ? » (Jérémie 23.29) Le péché d’Israël était sur le point d’éclater en une série de feux incroyables provoqués par la colère divine. Ézéchiel ne voulait pas prêcher un message aussi troublant, surtout pas à un peuple qui s’était donné une foule de prophètes de coussinets pour se faire dire que tout allait bien. Écoutez ce que l’Éternel essayait de dire à son peuple. « C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Comme le bois de la vigne parmi les arbres de la forêt, ce bois que je livre au feu pour le consumer, ainsi je livrerai les habitants de Jérusalem. Je tournerai ma face contre eux; ils sont sortis du feu, et le feu les consumera. Et vous saurez que Je suis l’Éternel, quand je tournerai ma face contre eux. Je ferai du pays un désert, parce qu’ils ont été infidèles, dit le Seigneur, l’Éternel. » (Ézéchiel 15.6-8)
Le peuple a rejeté la véritable Parole de Dieu, et les foules courent après leurs enseignants préférés pour entendre ce message trompeur : « Dieu n’est pas ce genre de Dieu. Il ne désire que le meilleur pour nous tous. Une grande paix et des jours heureux nous attendent. N’écoutez pas les vieux prophètes de malheur. Dieu m’a dit, directement de son trône, que le meilleur restait à venir. » Je vous pose la question suivante : « Que feront ces prophètes de coussinets lorsque Dieu commencera à juger les péchés de cette nation et qu’il la privera de son pain et de son abondance ? » Pensez à ces multitudes de chrétiens sincères qui ne se seront pas préparés et qui devraient déjà être en train de se repentir de leur tiédeur, de pleurer à cause de leurs convoitises et de leurs compromis, et de tout délaisser au lieu d’accumuler biens et richesses. Dieu merci, le Saint-Esprit est en train de susciter un peuple saint qui en a assez de tous les ministères égocentriques et dont le cri du cœur est : « Nous voulons voir Jésus ». L’évangile centré sur l’homme ne peut plus durer encore bien longtemps, car un temps d’épuration approche. Nous nous dirigeons vers le feu purificateur. Pendant que les esclaves des convoitises se prélasseront sur leurs lits de tranquillité et qu’ils vivront paisiblement dans leur luxe, un reste se détachera et sortira à la recherche de l’Époux. Christ se révélera aux humbles et à ceux qui sont pauvres en esprit, et la véritable Parole du Seigneur coulera avec onction et puissance. L’union avec Christ deviendra la perle de grand prix.
2. Un véritable prophète de Dieu
prêche et pratique l’abnégation
Comparez ce principe avec ce sur quoi les prophètes de coussinets portent leur attention ! Dieu leur a dit :
« Vous me déshonorez auprès de mon peuple pour des poignées d’orge et des morceaux de pain… trompant ainsi mon peuple. » (Ézéchiel 13.19) Une traduction moderne pourrait se lire ainsi : « Ces prophètes de coussinets ne pensent qu’à l’argent, ce qui en fait des menteurs. »
Voici le portrait complet d’un prophète de coussinets : donnant libre cours à son imagination, il vit et parle en se fondant sur l’idée que la prospérité durera à jamais. Il s’appuie sur des rêves et des projets et, pour les réaliser, il a besoin d’argent, de beaucoup d’argent. Son besoin d’argent devient le point central de son ministère et, pour en obtenir, il finit par raconter des mensonges aux enfants de Dieu. Ensuite, il jette le déshonneur sur tout cela en disant : « Dieu m’a dit. » Le prophète Malachie a déclaré : « Ses chefs jugent pour des présents, ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes prédisent pour de l’argent; et ils osent s’appuyer sur l’Éternel, ils disent : L’Éternel n’est-il pas au milieu de nous ? Le malheur ne nous atteindra pas. » (Michée 3.11)
Le message de Jésus-Christ est douloureusement brutal : « Renoncez à vous-même et prenez votre croix. » Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. » (Matthieu 16.24)
En cette époque où les gens cherchent à se dorloter dans la tranquillité, le concept d’abnégation semble provenir d’une autre planète, et les prophètes de coussinets l’ont carrément rejeté. L’abnégation est un renoncement, un abandon de tout ce qui entrave notre communion avec Christ. Il n’y a aucun mérite dans l’abnégation car nous ne sommes sauvés et « mis en sûreté » que par la grâce. Nous ne devons pas non plus renoncer à nous-même avec l’idée de mériter des faveurs de la part de Dieu. L’abnégation enlève toutefois les obstacles qui empêchent une communion constante avec Christ. Paul a dit : « Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même désapprouvé après avoir prêché aux autres. » (1 Corinthiens 9.27)
Or, nos corps ne sont pas soumis, et nos passions ainsi que nos appétits ne sont pas assujettis. De nos jours, des émissions de télévision qui prônent la sensualité stimulent les appétits charnels des chrétiens et entraînent ceux-ci vers la pornographie. La convoitise est presque totalement incontrôlée, même au sein du ministère. J’entends parler de certains ministres qui passent des heures à regarder des films « pour adultes ».
Des multitudes d’enfants de Dieu, y compris des prédicateurs de l’Évangile, perdent des heures précieuses à se prélasser devant leur idole, la télévision. Tout comme Lot, nos pensées sont tourmentées par les choses que nous voyons et que nous entendons. La nourriture est en train de devenir le narcotique des croyants. Nous n’avons pas besoin de cocaïne ni d’alcool car nous avons un sédatif légalisé : la nourriture. Durant toutes mes années de ministère, jamais je n’ai vu autant de chrétiens dont l’appétit n’est pas maîtrisé.
La vérité la plus profonde concernant l’abnégation se situe bien au-delà de l’abandon des choses matérielles. Vous pouvez vendre votre téléviseur, fuir tous les sons et toutes les images érotiques ainsi que soumettre tous vos appétits sans avoir pour autant renoncé à vous-même. Ce que Christ demande de nous, c’est une sorte de dévotion envers lui qui chasse du cœur tout ce qui constitue un obstacle à notre communion avec lui. C’est un engagement à n’être rien devant Dieu et les hommes. C’est d’être capable de dire avec Paul :« Je ne vis plus, c’est Christ qui vit en moi. » Le monde ne doit plus exercer aucun charme sur nous. Nous devons mourir à toute ambition personnelle et à tout attachement aux choses terrestres au point de pouvoir dire honnêtement : « Je suis mort à ce monde et à tout ce qu’il représente; je ne vis plus. »
Physiquement vivant, oui ! Mais je dois mourir à tout ce qui entrave ma vision et mon amour pour Christ. Peu importe de quoi il s’agit, cela doit partir. Qu’il s’agisse de plans personnels, d’amertume, de rancune, de respect de soi ou d’estime des hommes, je dois mourir à toutes ces choses, les porter à la croix et prononcer un jugement contre moi-même.
Pourquoi les chrétiens qui sont sur le point de mourir deviennent-ils si détachés du monde et des choses physiques et matérielles ? Parce que l’éternité est en vue. Tout cela pâlit en comparaison de la joie à venir. Pourquoi ne pourrions-nous pas toujours vivre ainsi ? Pourquoi ne pas garder nos pensées fixées sur Christ en tout temps ?
3. Un véritable prophète de Dieu dénonce hardiment
le péché; il ne « blanchit » jamais le mal !
« Fils de l’homme, fais connaître à Jérusalem ses abominations. » (Ézéchiel 16.2) « Crie à plein gosier, ne te retiens pas, élève ta voix comme une trompette, et annonce à mon peuple ses iniquités, à la maison de Jacob ses péchés. » (Esaïe 58.1)
Les prophètes de coussinets n’ont aucun fondement de sainteté sur lequel construire. Ézéchiel a déclaré : « Ses fondements seront mis à nu. » (Ézéchiel 13.14)
Ces prophètes érigeaient des murs avec du mauvais mortier et en couvraient les défauts avec du blanc de chaux. Le pire de tout est que leur message et leur comportement « affligeaient le cœur du juste par des mensonges. » (Ézéchiel 13.22)
Les véritables prophètes, ceux qui sont envoyés par Dieu, font toujours connaître leurs péchés aux enfants de Dieu. Leur seul désir est de détourner les croyants de leurs mauvaises voies. « L’Éternel vous a envoyé tous ses serviteurs, les prophètes, il les a envoyés dès le matin; et vous n’avez pas écouté, vous n’avez pas prêté l’oreille pour écouter. Ils ont dit : Revenez chacun de votre mauvaise voie et de la méchanceté de vos actions, et vous resterez dans le pays que j’ai donné à vous et à vos pères, d’éternité en éternité. » (Jérémie 25.4,5)
Les prophètes de coussinets « fortifient les mains des méchants » (Jérémie 23.14) Dieu les a accusés de mener les âmes à la perdition en passant le péché sous silence.
Le Seigneur était attristé de voir que les enfants de Dieu qui faisaient des compromis étaient encouragés plutôt que démasqués, et que leur légèreté envers le péché ne faisait que les affermir dans leur vie de compromis. « Je n’ai point envoyé ces prophètes, et ils ont couru ; je ne leur ai point parlé et ils ont prophétisé. S’ils avaient assisté à mon conseil, ils auraient dû faire entendre mes paroles à mon peuple, et les faire revenir de leur mauvaise voie, de la méchanceté de leurs actions. J’ai entendu ce que disent les prophètes qui prophétisent en mon nom le mensonge, disant : j’ai eu un songe ! j’ai eu un songe ! Jusqu’à quand ces prophètes veulent-ils prophétiser le mensonge, prophétiser la tromperie de leur cœur ? » (Jérémie 23.21, 25, 26)
Chaque prédicateur de paix et de prospérité devrait étudier les Lamentations de Jérémie. Il devrait se repentir d’avoir enseigné une telle vanité et une telle folie au lieu de prêcher la repentance et la sainteté. Jérémie a dit : « Tes prophètes ont eu pour toi des visions vaines et fausses; ils n’ont pas mis à nu ton iniquité, afin de détourner de toi la captivité; ils t’ont donné des oracles mensongers et trompeurs. » (Lamentations 2.14)
Lorsque Dieu envoyait son jugement sur Israël à cause de ses voies pécheresses, les prophètes de coussinets et les sacrificateurs retombés dans le péché étaient les premiers à rechercher la sécurité. « Mes sacrificateurs et mes anciens ont expiré dans la ville : ils cherchaient de la nourriture, afin de ranimer leur vie. » (Lamentations 1.19)
Au lieu de donner à sa nation la paix et la prospérité, « l’Éternel l’a humiliée, à cause de la multitude de ses péchés. » (Lamentations 1.5) Le tabernacle, ainsi que tous les palais et toutes les maisons, furent consumés par le feu; leurs portes et leurs murs furent démolis.
Les anciens étaient assis à terre et avaient recouvert leur tête de poussière. Les enfants et les nourrissons pleuraient pour avoir de la nourriture. « Ceux qui se nourrissaient de mets délicats périssent dans les rues. » (Lamentations 4.5) Les femmes mangeaient leurs propres enfants. « Les femmes, malgré leur tendresse, font cuire leurs enfants; ils leur servent de nourriture, au milieu du désastre de la fille de mon peuple. » (Lamentations 4.10). Les enfants de Dieu se tenaient le visage contre terre, et il y avait des pleurs et des lamentations partout. Dieu avait déversé sa furie, exactement comme l’avaient dit ses vrais prophètes.
Nous lisons également : « Il n’y a plus de loi. Même les prophètes ne reçoivent aucune visions de l’Éternel. » (Lamentations 2.9) Le jugement avait fait cesser toutes les prédications de prospérité, et les prophètes de coussinets couraient partout pour sauver leur propre vie. Dieu déclara que l’ennemi était venu détruire Jérusalem à cause « des péchés de ses prophètes, des iniquités de ses sacrificateurs. » (Lamentations 4.13)
Dieu ne laissera aucun ministre de l’Évangile attrister ou tourmenter ses enfants dévoués sans sa permission formelle. Toutefois, il ne permettra pas non plus à des prophètes de tranquillité d’appeler le mal « bien », ni de dorloter des chrétiens retombés dans le péché et qui ont besoin de se repentir.
Il est certain que nous sommes appelés à proclamer l’Évangile de grâce, de miséricorde et de pardon, mais l’homme de Dieu a aussi reçu cet ordre : « Crie à plein gosier, ne te retiens pas, élève ta voix comme une trompette, et annonce à mon peuple ses iniquités. » (Esaïe 58.1)
Se pourrait-il que nous soyons incapables de proclamer une norme élevée de sainteté parce qu’il y a de la corruption dans nos propres cœurs ? Nos péchés nous ont-ils dérobé notre sainte hardiesse ? Fermons-nous les yeux sur les péchés des autres à cause des péchés que nous entretenons dans nos cœurs ?
Connaissez-vous un homme de Dieu qui dénonce vigoureusement le péché ? Son message est-il vibrant, non pas de légalisme, mais d’une profonde pureté personnelle ?
Si oui, courez vers lui et écoutez son message, car il a la vérité qui vous rendra libre. Il est le véritable prophète de Dieu qui fait craindre et trembler tous les autres prophètes. Les prophètes de coussinets le méprisent parce qu’il marche avec la vérité incrustée dans ses entrailles.
Cherchez un homme qui fait de Christ une réalité !
Trouvez un homme de Dieu qui, par sa vie et par ses paroles, vous démontre qu’il a passé du temps avec Jésus, qui vous convainque que vous perdez du temps et que vos pensées sont tournées vers les choses terrestres, un homme qui vous pointera directement du doigt, qui discernera votre péché et qui s’écriera : « Tu es cet homme-là. » Il est celui qui vous aime vraiment et qui veille sur votre âme.
Les prophètes de coussinets construisent leurs immenses murailles. Ils semblent goûter au succès et aux bénédictions. Pourtant, l’Éternel déclare : « Vos murailles vont tomber ! Je les abattrai avec une pluie violente ! Je démolirai vos murailles, je leur ferai toucher la terre. » (Voir Ézéchiel 13.11-14)
L’Éternel nous a dit qu’en ces derniers jours, nos jeunes gens auraient des visions. Or, il s’agit non pas de visions de succès, de prospérité ou de grandes réalisations, mais d’une seule vision pour tous : Christ !
David WILKERSON
www.batissezvotrevie.fr
Écrire commentaire