LES DEUX PREMIÈRES REVELATIONS UNIVERSELLES DE DIEU

 

  LES DEUX PREMIÈRES REVELATIONS UNIVERSELLES DE DIEU

 

La révélation de Dieu dans la nature

 

          Selon Paul, « ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces » (Romains 1.19-21). Le Psalmiste s’écrie : « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue manifeste l’œuvre de ses mains… Ce ne sont pas des paroles dont le son ne soit point entendu: leur retentissement parcourt toute la terre, leurs accents vont aux extrémités du monde » (Psaume 19.2-5).

          Cette révélation naturelle si frappante amène tout homme sincère à sentir sa petitesse en face de la création et de son Auteur : « Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains… qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ? » (Psaume 8.4-5). « Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main, pris les dimensions des cieux avec la paume ?… Voici, les nations sont comme une goutte d'un seau, Elles sont comme de la poussière sur une balance » (Esaïe 40.12, 15).

          Nous reconnaissons en même temps la toute-puissance, la sagesse, l’amour providentiel et l’éternité du Créateur de toutes choses. « Le Dieu vivant, qui a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s'y trouve... a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies, quoiqu'il n'ait cessé de rendre témoignage de ce qu'il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture avec abondance et en remplissant vos cœurs de joie » (Actes 14.15-17). Ce même Dieu « a voulu qu'ils [tous les hommes] cherchassent le Seigneur, et qu'ils s'efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu'il ne soit pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être » (Actes 17.27-28). Pour nier de telles évidences, il faut être aveugle, ou s’aveugler volontairement.  « L’insensé dit en son cœur : Il n’y a point de Dieu » (Psaume 14.1). En effet, seul l’insensé prétend que le monde s’est fait tout seul. Même Voltaire disait : « Le monde m’embarrasse, et je ne puis songer que cette horloge existe, et n’ait point d’horloger ».

          Voici en substance ce que P.E. Hughes déclare à ce propos :

          L’homme de science part de l’a priori que l’univers et la nature sont cohérents et que la découverte d’une « loi » conduira logiquement à une autre. La science ne peut être science que si la nature est un tout coordonné, un univers, et non pas un chaos de faits isolés, indépendants, dépourvus de sens. Le savant sait que les faits enregistrés le conduiront quelque part. Une telle connaissance est inhérente au cœur de l’homme. Il sait qu’il a été lui-même créé et que le monde a un plan et un but voulu de Dieu. Repousser cette conviction intérieure et innée, c’est refuser de se connaître soi-même. Admettre que le monde est l’œuvre de Dieu est tout naturel à celui qui a été créé à son image.

          Nous venons de voir que la révélation de ces grandes vérités se voit comme à l’œil dans la création (Psaume 19.1-4), et que tout en parle autour de nous. Cependant c’est précisément cette révélation toujours présente que les hommes déchus refusent de reconnaître. Aveuglés par le péché, « ils retiennent la vérité captive… Ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu… mais ils se sont égarés dans leurs pensées… Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous » (Romains 1.18-22). Préoccupés de sagesse et de philosophie humaines, les hommes consacrent leur énergie intellectuelle et spirituelle à une interminable « recherche de la vérité », alors que depuis toujours la vérité est là devant eux, aussi claire que le soleil en plein midi. L’homme a littéralement changé la vérité de Dieu en mensonge, adorant et servant la créature au lieu du Créateur (v.25). Ceci est vrai, non seulement de l’idolâtrie du paganisme primitif, mais encore de l’anthropocentrisme de notre civilisation.

          La contradiction fondamentale à la base de toute la pensée de l’homme irrégénéré consiste en somme à ceci : à côté du principe rationnel, indispensable à tout raisonnement logique, celui-ci introduit un principe irrationnel. Il connaît la vérité au sujet de la puissance éternelle du divin Créateur et de l’ordre établi par sa volonté dans la création – cette vérité qui seule rend possible une compréhension rationnelle et scientifique du monde. Et cependant, en même temps, l’homme supprime irrationnellement cette vérité. Ne voulant pas que Dieu le gouverne, il préfère interpréter les faits de l’univers dans les termes d’une philosophie autocentrique plutôt que théocentrique, glorifiant l’homme plutôt que Dieu. Par cet illogisme au cœur de son être, ses plus hautes facultés sont comme paralysées. De là vient l’échec de tous les systèmes humains de philosophie, si impressionnants qu’ils puissent paraître. Basés sur une contradiction, ils sont voués à la fragilité et se détruisent les uns les autres. (P.E. Hughes, « Scripture and Myth », Tyndale Press, London 1956, pp 21-24).

          Relevons cependant que, depuis la chute tout particulièrement, la révélation donnée dans la nature est insuffisante. Elle laisse entrevoir la puissance, la providence et l’éternité de Dieu ; mais elle ne présente pas clairement sa personne, sa sainteté, sa justice, ni surtout son amour rédempteur et ses plans éternels à notre égard. On s’en rend compte en voyant à quelles conclusions confuses et contradictoires sont arrivés, sur cette base, les anciens Babyloniens, les Égyptiens, les Romains, tout comme les Musulmans, les Hindous, les Bouddhistes et même les humanistes et rationalistes occidentaux. Il est donc indispensable que l’humanité ait accès à de tout autres lumières.

 

 

La voix de Dieu dans la conscience

 

          A la nature, extérieure à l’homme, vient s’ajouter la voix de Dieu s’adressant à sa conscience. Paul dit en effet : « Quand les païens, qui n'ont point la loi [écrite de Dieu], font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n'ont point la loi, une loi pour eux-mêmes; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s'accusant ou se défendant tour à tour. C'est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus Christ les actions secrètes des hommes. » (Romains 2.14-16)

          En créant l’homme à son image, Dieu l’a doué d’un sens moral et spirituel. Les grands principes de la loi divine sont imprimés dans son cœur : appréciation de l’excellence du bien, et joie de l’accomplir ; connaissance du mal opposé à la volonté divine, sentiment de culpabilité, désir de justification, responsabilité devant le Créateur. Évidemment, on peut pervertir et faire taire sa conscience. Un individu, ou un peuple, peut s’éloigner beaucoup de ces grands principes. Cependant, même involontairement, il en reste toujours quelque chose. La conscience d’un enfant non endurci par la vie réagit de la façon la plus vive. Il aura tout naturellement le sentiment du péché, même s’il ne s’agit que de désobéissance, de vols, de mensonges d’importance relative. C’est pour la même raison que, sur la terre entière, tous les peuples sont hantés par le besoin d’une expiation. D’une manière ou de l’autre, les religions humaines expriment la culpabilité de l’homme qui a offensé la divinité. Très rares sont celles qui ne proposent pas le sacrifice sanglant d’une victime immolée à la place du coupable. Nous croyons d’ailleurs que la notion universelle : « sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon » n’est pas surgie simplement de la conscience de l’homme. Elle a fait l’objet d’une révélation primitive, accordée aux premiers hommes après la chute : la nudité d’Adam et d’Eve fut couverte par des peaux d’animaux, sans doute mis à mort pour eux. Comparer Genèse 3.21, et 1.29 :

          « L'Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit. »

          «  Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. »

 

          Abel fut justifié par le sacrifice des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse :

          «  Abel, de son côté, en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande. » (Genèse 4.4)

          « C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn; c'est par elle qu'il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes; et c'est par elle qu'il parle encore, quoique mort. » (Hébreux 11.4)

 

          Noé sortant de l’arche offrit des holocaustes à l’Éternel :

          « Noé bâtit un autel à l'Éternel; il prit de toutes les bêtes pures et de tous les oiseaux purs, et il offrit des holocaustes sur l'autel. L'Éternel sentit une odeur agréable, et l'Éternel dit en son cœur: Je ne maudirai plus la terre, à cause de l'homme, parce que les pensées du cœur de l'homme sont mauvaises dès sa jeunesse; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l'ai fait. » (Genèse 8.20-21)

 

          Idéalement, tout homme instruit par les deux révélations de la nature et de la conscience devrait être prêt à recevoir le salut : réalisant sa petitesse et la grandeur merveilleuse de l’univers, il adore le Créateur invisible. En même temps, il tremble devant lui, car sa conscience l’accuse, nul ici-bas n’ayant jamais obéi à toutes ses injonctions. Plus ou moins directement, il cherche une rédemption. S’il veut l’accomplir lui-même, il deviendra l’adepte d’une des innombrables religions humaines qui toutes proposent le salut de l’homme par l’homme. Si, convaincu par l’Esprit de Dieu, il reconnaît sa totale incapacité à effacer le mal commis et à accomplir le bien commandé, il recevra avec soulagement et reconnaissance l’annonce du Sauveur qui remplit toute la Bible, la révélation écrite. Nous avons l’exemple d’une telle attitude chez des païens tels que l’eunuque éthiopien (texte ci-dessous) et le centenier Corneille (voyez Actes 10.1-48) :

          « Un ange du Seigneur, s'adressant à Philippe, lui dit: Lève-toi, et va du côté du midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, celui qui est désert. Il se leva, et partit. Et voici, un Éthiopien, un eunuque, ministre de Candace, reine d'Éthiopie, et surintendant de tous ses trésors, venu à Jérusalem pour adorer, s'en retournait, assis sur son char, et lisait le prophète Ésaïe. L'Esprit dit à Philippe: Avance, et approche-toi de ce char. Philippe accourut, et entendit l'Éthiopien qui lisait le prophète Ésaïe. Il lui dit: Comprends-tu ce que tu lis? Il répondit: Comment le pourrais-je, si quelqu'un ne me guide? Et il invita Philippe à monter et à s'asseoir avec lui. Le passage de l'Écriture qu'il lisait était celui-ci: Il a été mené comme une brebis à la boucherie; et, comme un agneau muet devant celui qui le tond, il n'a point ouvert la bouche. Dans son humiliation, son jugement a été levé. Et sa postérité, qui la dépeindra? Car sa vie a été retranchée de la terre. L'eunuque dit à Philippe: Je te prie, de qui le prophète parle-t-il ainsi? Est-ce de lui-même, ou de quelque autre? Alors Philippe, ouvrant la bouche et commençant par ce passage, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l'eau. Et l'eunuque dit: voici de l'eau; qu'est-ce qui empêche que je ne sois baptisé? Philippe dit: Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L'eunuque répondit: je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Il fit arrêter le char; Philippe et l'eunuque descendirent tous deux dans l'eau, et Philippe baptisa l'eunuque. » (Actes 8.27-38)

          Dans tous les champs de mission, on a rencontré parfois de pareilles dispositions chez de belles âmes, alors qu’elles entendaient l’Évangile pour la première fois. Malheureusement, il ne s’agit là que de très grandes exceptions. L’immense majorité des hommes ne prêtent pas l’attention qu’ils devraient aux deux grandes voix de la nature et de la conscience. Les païens dits primitifs se détournent du Créateur pour adorer de faux dieux, des idoles, des fétiches et même des animaux. Les païens modernes et civilisés s’adorent eux-mêmes et exaltent orgueilleusement l’homme sous tous ses aspects, en attendant d’acclamer le Surhomme, l’Antichrist :

          « … puisque ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté, selon les convoitises de leurs cœurs; en sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps; eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen! » (Romains 1.21-25)

          « Que personne ne vous séduise d'aucune manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. » (2 Thessaloniciens 2.3-4)

          Ayant perdu la bonne conscience, ils ont peur du vrai Dieu, et ont fait naufrage par rapport à la foi :

          « … en gardant la foi et une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns l'ont perdue, et ils ont fait naufrage par rapport à la foi. » (1Timothée 1.19)

          C’est pourquoi l’apôtre Paul les déclare inexcusables :

          « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables... » (Romains 1.20)

          Ils sont perdus et passibles du jugement terrible du Seigneur. Pourtant Celui-ci les aime et a envoyé son Fils dans le monde précisément pour les arracher à une telle perdition. Pour nous faire connaître son amour rédempteur, Dieu a donc dû nous donner une troisième révélation, celle de l’Écriture.

 

René PACHE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Adrien (samedi, 18 septembre 2021 08:00)

    Excellent message, soyez béni homme de Dieu.