LA DEUXIÈME TROMPETTE

 

 LA DEUXIÈME TROMPETTE

        

 

          Que va-t-il survenir pour la terre, au son de la deuxième trompette, du deuxième ange ? Nous lisons dans l’Apocalypse : «  Le second ange sonna de la trompette. Et quelque chose comme une grande montagne embrasée par le feu fut jeté dans la mer; et le tiers de la mer devint du sang, et le tiers des créatures qui étaient dans la mer et qui avaient vie mourut, et le tiers des navires périt. » (8.8-9)

 

          Après le son de la première trompette, le tiers de la terre, le tiers des arbres, et toute herbe verte sont brûlés.

          Après le son de la deuxième trompette, ce sont les eaux de la mer qui sont touchées. Non seulement la terre menace ruine, mais la mer elle-même est bouleversée ; une grande partie des poissons périt ; le tiers des navires est atteint, ce qui perturbe complètement le trafic maritime.

 

          Ici encore, les uns proposent une interprétation littérale de ces versets, alors que d’autres, plus nombreux il est vrai, préfèrent leur donner une valeur de symbole.

 

 

L’interprétation symbolique

 

          Certains ont interprété ce passage de l’Écriture de manière allégorique, en se prévalant de versets bibliques comme Daniel 2.35, où il est question du songe de Nebucadnetsar. Parlant d’une pierre frappant l’immense statue, la Bible dit : « Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre » ; ou encore Zacharie 4.6-7, où l’Éternel s’adresse à Zorobabel, pour l’encourager : « Ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Éternel des armées. Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel ? Tu seras aplanie ».

          En s’appuyant sur ces textes de la Parole de Dieu, certains voient dans ce que l’apôtre Jean écrit, l’écroulement d’une grande puissance terrestre, rompant l’équilibre entre les nations ; celles-ci d’ailleurs, dans leur ensemble, sont souvent représentées symboliquement par l’image de la mer. L’Orient aime assez le langage symbolique pour que nous ne puissions pas d’emblée écarter de semblables interprétations. Il est dit dans notre texte : «  quelque chose comme une grande montagne... », ce qui tend à favoriser, évidemment, l’interprétation symbolique de ce passage  et son explication allégorique.

          Dans ce cas, la mer pourrait être la Méditerranée. Et pourquoi ? Ses pays riverains ont souvent servi d’objectifs à la prophétie, et de cadre à de nouveaux événements. Le prophète Daniel, par exemple, déclare (7.2): « Je regardais pendant ma vision nocturne, et voici, les quatre vents des cieux firent irruption sur la grande mer. »

          Dans le passé, les exégètes ont vu tour à tour (chacun y allant de son interprétation personnelle), dans la montagne tombée dans la mer, Vespasien conquérant la Palestine, Genséric et les Vandales ou les Huns envahissant l’empire romain jusqu’aux rives de la Méditerranée, ou encore Alharic incendiant Rome.

          Cette montagne a représenté aussi, pour certains, de façon moins spectaculaire il est vrai, la pénétration séculaire des grandes hérésies et des ambitions cléricales dans l’Église.

 

          Mais il est bon d’en venir à l’Écriture. Que dit-elle ?

 

          La mer parle de l’humanité sans Dieu ou des peuples qui s’agitent sans cesse. Le prophète Esaïe déclare : « Mais les méchants sont comme la mer agitée, qui ne peut se calmer, et dont les eaux soulèvent la vase et le limon » (57.20) ; et encore : « Oh! quelle rumeur de peuples nombreux! Ils mugissent comme mugit la mer. Quel tumulte de nations! Elles grondent comme grondent les eaux puissantes. Les nations grondent comme grondent les grandes eaux... Il les menace, et elles fuient au loin » (17.12-13). Et Jean écrit dans l’Apocalypse : « Il me dit: Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations, et des langues. » (17.15)

 

          Quant à la montagne, elle illustre très souvent une puissance politique, dont Babylone est l’image la plus représentative. Lisons Esaïe13.1, 2, et 4 : « Oracle sur Babylone, révélé à Ésaïe, fils d'Amots… Sur une montagne nue dressez une bannière, élevez la voix vers eux, faites des signes avec la main, et qu'ils franchissent les portes des tyrans! On entend une rumeur sur les montagnes, comme celle d'un peuple nombreux; on entend un tumulte de royaumes, de nations rassemblées: l'Éternel des armées passe en revue l'armée qui va combattre. »

          Lisons également Jérémie 51.25. L’Éternel parle de Babylone en ces termes : « Voici, j'en veux à toi, montagne de destruction, dit l'Éternel, à toi qui détruisais toute la terre! J'étendrai ma main sur toi, je te roulerai du haut des rochers, et je ferai de toi une montagne embrasée. »

          Nous retrouvons cette image de la montagne dans les Évangiles, où elle illustre l’enseignement de Jésus sur la prière : « Jésus leur répondit: Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne: Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait. » (Matthieu 21.21) Au-delà de l’exhortation adressée aux disciples, nous savons que le Seigneur a annoncé dans sa Parole, la chute de Satan. Nous sommes appelés, nous, enfants de Dieu, à voir par la foi cette prophétie s’accomplir. La puissance du diable sera précipitée, et cette chute sera la réponse aux prières des martyrs de la grande tribulation.

          Revenons à notre texte de l’Apocalypse.  Il nous parle de la destruction du tiers des créatures maritimes, et du tiers des navires. Les commentateurs qui persistent dans une interprétation symbolique de ce passage se heurtent là, bien évidemment, à un problème. Certains rapprochent ces mentions particulières, de la prophétie de Sophonie où les oiseaux et les poissons sont respectivement associés aux objets de scandale et aux méchants, et de celle d’Esaïe où les navires sont le symbole de ce qui flatte les regards et l’orgueil de l’homme. Lisons ces deux passages :

          Sophonie 1.3 : «   Je détruirai les hommes et les bêtes, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, les objets de scandale, et les méchants avec eux; j'exterminerai les hommes de la face de la terre, dit l'Éternel. »

          Esaïe 2.12-17 : « Car il y a un jour pour l'Éternel des armées contre tout homme orgueilleux et hautain, contre quiconque s'élève, afin qu'il soit abaissé; contre tous les cèdres du Liban, hauts et élevés, et contre tous les chênes de Basan; contre toutes les hautes montagnes, et contre toutes les collines élevées; contre toutes les hautes tours, et contre toutes les murailles fortifiées; contre tous les navires de Tarsis, et contre tout ce qui plaît à la vue. L'homme orgueilleux sera humilié, et le hautain sera abaissé: L'Éternel seul sera élevé ce jour-là. »

          Dans le cadre de cette interprétation symbolique du texte d’Apocalypse 8, le jugement de la deuxième trompette ne viserait-il pas tout particulièrement, dans ce cas, les réalisations techniques dont les hommes s’enorgueillissent, mais qu’ils utilisent aussi pour satisfaire leurs mauvais instincts ? De toute manière, la punition des hommes sera à la fois foudroyante et terrifiante.

 

 

L’interprétation littérale

 

          Personnellement, j’ai du mal à adhérer à l’interprétation symbolique du texte. Et je me demande pourquoi tant de commentateurs préfèrent se réfugier dans l’allégorie. Redoutons-nous les bouleversements planétaires et cosmiques au point de nous « rassurer » dans les symboles ? Il est vrai que l’apôtre Jean dit : «  Et quelque chose comme une grande montagne embrasée par le feu fut jeté dans la mer. » Mais où réside la difficulté d’y voir là un phénomène naturel terrifiant ? Dans ce cas, cela signifie qu’une masse enflammée, pareille à une montagne, et non une montagne proprement dite, tombera dans la mer, provoquant un désastre inouï.

          Nous constatons, il est vrai, que cette seconde plaie est décrite d’une façon assez peu nette. Et c’est précisément ce qui a conduit certains à voir dans ces versets, une plaie touchant la nature elle-même. Dans son commentaire sur l’Apocalypse, le pasteur Charles Brütsch écrit : « On a pensé naturellement à la fameuse éruption du Vésuve en 79 ; l’effroi qu’elle causa fit naître sans doute des descriptions fantastiques dans le genre de celle-ci… »

          Bien évidemment, la vision de Jean concernait des temps beaucoup plus éloignés. Et nous entrons dans ces temps apocalyptiques. « Quoi qu’il en soit, ajoute Charles Brütsch, il doit s’agir ici de l’écroulement inattendu d’une montagne ou d’une île ».

          Pour d’autres, cette montagne précipitée dans l’océan rappelle la catastrophe du mont Tarawara, au large de la Nouvelle-Zélande, quand l’éruption d’un volcan projeta toute une montagne dans le Pacifique.

          D’autres encore ont songé à un aérolithe ou météorite géant tombant dans les océans.

          Certains commentateurs se demandent s’il ne s’agirait pas, là encore, d’une nouvelle et gigantesque explosion atomique, mais se produisant cette fois dans la mer. En effet, ce qui est dit par l’apôtre s’applique exactement à ce qui a lieu, en pareil cas. Il se produit un véritable empoisonnement des eaux jusqu’à une grande profondeur ; et les poissons périssent. Évidemment, Jean ne pouvait pas parler d’empoisonnement atomique ; mais l’expression « la mer devint du sang » exprime ce fait : les eaux de la mer, que la vie remplissait, sont devenues mortelles.

          Nous pensons personnellement, comme pour la première plaie, dont nous parlions dans notre dernier message, qu’il s’agit là encore, d’un jugement divin touchant la nature elle-même. N’en voyons-nous pas déjà les prémices ?

          Après 50 ans de sommeil, un volcan situé dans l'archipel des Canaries, est entré en éruption le dimanche 19 septembre. Il crache depuis d'importants nuages de cendres, ainsi que des gaz volcaniques, des émanations de dioxyde de soufre.

          Par ailleurs, une animation cartographiée montre des émanations de dioxyde de soufre provenant d'un autre volcan, l'Etna, situé en Sicile, qui est à nouveau entré en éruption dans la même semaine.

          Sur les lieux de l'éruption, les autorités des Canaries craignent désormais le contact de la lave avec la mer, qui pourrait donner lieu à des émanations de gaz toxiques et de particules nocives. La rencontre de la lave, une roche fondue à plus de 1.000 degrés Celsius, et une eau de mer qui avoisine les 20-25 degrés Celsius a ainsi plusieurs effets, détaille Patrick Allard, directeur de recherche CNRS à l'Institut de Géophysique du Globe de Paris.

          Le premier est « une vaporisation brutale de l'eau de mer, comme si on mettait de l'eau dans une poêle chaude ». Jusque-là, rien de grave. Mais cette interaction peut-aussi être explosive, quand la coulée piège des poches d'eau de mer, qui se retrouve alors mise sous pression, « comme dans une cocotte-minute », et fait éclater des morceaux de coulée, « qui produisent des échardes de magma ».  Outre le danger de se trouver à proximité d'une telle explosion, il y a ensuite celui du transport par les airs de ces « brindilles de lave », qui sont comme du verre, et peuvent être toxiques pour les animaux d'un champ où elles se déposeraient.

          Un autre effet éventuellement toxique du nuage est la présence d'aérosols d'acide chlorhydrique. L'eau de mer est en effet riche en chlore, via le sel marin, autrement dit le chlorure de sodium. La vaporisation de l'eau, en la décomposant en oxygène et hydrogène, associe ce dernier au chlore. L'association hydrogène/chlore donne de l'acide. « Le plus gros de la partie toxique de l'éruption est lié aux gaz magmatiques, qui sont à haute température et chargés en acides chlorhydrique et fluorhydrique, en dioxyde de souffre », souligne Patrick Allard.

          Les coulées de lave du volcan continuaient de tout emporter sur leur passage ces jours derniers, en descendant vers la côte de l'île espagnole de La Palma, où leur arrivée est redoutée en raison de la possible émission de gaz toxiques.

          Cette éruption, qui a débuté sur cette île de l'archipel des Canaries, a déjà provoqué le déplacement de 6.100 personnes, dont 400 touristes « qui ont été éloignés des zones de risque », selon un communiqué du gouvernement régional des Îles Canaries.

          Ce qui se passe ici et là, « à petite échelle » sur notre terre en détresse, nous donne une idée de ce qui va se produire selon la prophétie de l’Apocalypse, à une dimension beaucoup plus grande, et nous permet une interprétation littérale de cette prophétie.

          En Égypte, Dieu avait changé l’eau en sang, donnant ainsi aux hommes une preuve éclatante de sa suprématie. Qui était-il, le pharaon de l’époque, pour s’opposer à ses desseins ? Et demain, lors du renouvellement de ce châtiment, qui sera-t-il, le pharaon universel – je veux parler de l’Antéchrist – pour s’opposer au Tout-Puissant ? Nous n’avons pas de mal à imaginer qu’avec l’ampleur de la catastrophe annoncée dans notre texte, la vie disparaîtra dans le tiers de la mer, et que le tiers des navires périra.

 

          Quelle que soit la manifestation de cette seconde plaie, que des écroulements se produisent en politique (un subit effondrement d’un grand pays par exemple) ou dans la nature, comme nous venons de l’évoquer, la raison dernière en est la même : il s’agit d’un jugement divin; et l’avertissement subsiste : il convient aux hommes d’entendre aujourd’hui la voix de Dieu, et de se tourner vers lui dans une profonde repentance.

 

 

Une tout autre montagne embrasée par le feu

 

          J’aimerais vous laisser une pensée consolante ; plus encore, stimulante, encourageante. Dans la vision de Nebucadnetsar, dont nous parlions au début de ce message, une pierre est venue frapper l’immense statue, d’une splendeur extraordinaire, et l’a détruite. Et la Parole de Dieu nous dit de cette pierre : « Elle devint une grande montagne, et remplit toute la terre » (Daniel 2.35). Lorsque Daniel donna l’explication du songe au roi, il dit : « … Le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d'un autre peuple; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement. »

          Mes amis, nous attendons le règne de Christ, nous attendons le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs ; son royaume subsistera éternellement, et la Bible le compare à une grande montagne remplissant la terre.

          Qu’attendons-nous, nous les gens de ce royaume, pour être embrasés par le feu, le feu du Saint-Esprit ? Jean-Baptiste n’a-t-il pas dit à propos de notre Seigneur Jésus-Christ : «  Lui, il vous baptisera du Saint Esprit et de feu » ? (Matthieu 3.11)

          Jésus a rappelé cette promesse avant de remonter au ciel : « Jean a baptisé d'eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint Esprit… Vous recevrez une puissance, le Saint Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. » Actes 1.5, 8)

          Le feu n’est-il pas tombé sur les disciples, donnant naissance au Pentecôtisme biblique ? Et je ne parle pas ici de dénomination religieuse, mais de vie et de puissance divines. «  Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. » (Actes 2.1-4) Pierre a alors annoncé que c’était là les prémices d’un royaume, d’une grande montagne embrasée par le feu qui remplirait la terre : « Repentez-vous, dit-il aux milliers de Juifs rassemblés à Jérusalem pour la Pentecôte, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. » (Actes 2.38-39)

          Le feu divin remplit Jérusalem, gagna la Judée, la Samarie, la maison d’un centenier romain à Césarée, Antioche de Pisidie, Derbe, Icone, Lystre, la Macédoine, l’Achaïe, l’Italie… et il ne cessa de se répandre. Partout où le feu tombait, il opérait des ravages extraordinaires. Ce qui avait vie selon la chair, le monde, et Satan, périssait. Le péché, les passions étaient vaincues, les vies étaient transformées. Les possédés étaient délivrés. Les maladies, les infirmités étaient vaincues. Les infirmes, les incurables se relevaient au nom de Jésus.  

          Où en est ce feu divin dans notre vieille Europe ? Dans notre France ténébreuse ? Dans nos Églises ? Dans notre famille ? Dans notre propre vie ?

          A chacun de nous d’y répondre. Un homme de Dieu a dit : « Brûlez, et l’on viendra vous voir brûler ».

          En attendant le moment où Christ va paraître « au milieu d’une flamme de feu, avec les anges de sa puissance », soyons, chacun pour notre part, aux yeux d’un monde plongé dans les ténèbres, les prémices de ce royaume flamboyant.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

 

                   

         

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