LES SEPT MILLE FIDELES

 

 LES SEPT MILLE FIDELES

 

          Dans la caverne, un prophète de Dieu est assis, solitaire. Cet homme de Dieu est parvenu à un âge avancé. Il a probablement plus de quatre-vingts ans. Il se sent tout seul. Il a perdu tout espoir en la société.

          Quelque quarante jours auparavant, ce prophète a supplié Dieu de le faire mourir. Voici ce qu'il avait dû dire au Seigneur : « Cette nation est allée trop loin. Elle est tellement rétrograde qu'il n'y a plus aucun espoir. Tous les conducteurs ne sont que des marionnettes entre les mains du diable. Aucun réveil n'est plus possible. Il n'y a plus d'espoir. Seigneur, j'en ai assez ! Je t'en prie, prends ma vie ! » (Voir 1 Rois 19.4).

          Qui était ce prophète ? C'était le grand Elie. C'est après avoir remporté la plus grande victoire de sa vie qu'il avait atteint un tel état de désespoir.

          Vous vous rappelez cette histoire. Sur le Mont Carmel, Elie avait confronté les huit cents cinquante faux prophètes, pour prouver publiquement à qui Dieu allait répondre. C'était une question de vie ou de mort. Quatre cents cinquante de ces faux prophètes servaient le dieu païen Baal. Et les quatre cents autres servaient les idoles introduites par la méchante reine Jézabel. Les prophètes de Baal avaient pratiqué leurs rites démoniaques, dansant, criant, et s'efforçant de réveiller leur dieu. A la fin de leurs invocations frénétiques, ces prophètes saignaient à profusion, complètement épuisés.

          C'est alors que s'avança Elie. Il invoqua simplement le Seigneur, et aussitôt un feu surnaturel tomba du ciel. Cette flamme dévorante consuma à la fois le sacrifice offert par le prophète, et les douze cruches d'eau qu'il avait fait verser tout autour. Le feu consuma même les pierres de l'autel.

          Quelle magnifique manifestation de la toute-puissance de Dieu ! En voyant cela, les faux prophètes se mirent à trembler. Et tous les Israélites rétrogrades présents tombèrent à genoux et crièrent : « C'est l'Eternel qui est Dieu ! C'est l'Eternel qui est Dieu ! » (18.39).

          Elie égorgea ensuite tous ces huit cents cinquante faux prophètes ! Un réveil soudain avait éclaté en Israël ! Le réveil pour lequel Elie avait prié était enfin venu. Il a dû penser : « C'est l'heure du Seigneur ! Voilà le début du réveil pour lequel je prêche depuis si longtemps ! »

          Elie était survolté ! Il courut devant le char d'Achab pendant près de quarante kilomètres, jusqu'à Jizréel, la capitale. Il devait penser à une foule de choses exaltantes : « Qui peut résister à ce que Dieu a fait aujourd'hui ? Le gouvernement sensuel et impie de cette nation doit être balayé ! Et Jézabel aussi ! Elle doit sans doute être en train de fuir vers sa cité de Sidon en ce moment même ! Elle a certainement entendu parler du feu tombé du ciel, et elle veut sûrement échapper au jugement du Saint-Esprit ! C'est sans doute le plus grand moment de toute l'histoire d'Israël ! »

          Elie était convaincu que le peuple allait à présent l'écouter. Je crois qu'il était déterminé à se rendre immédiatement au Temple abandonné, et à restaurer le vrai culte divin à Jizréel.

          Mais, avant même qu'il parvienne à Jizréel, il fut abordé par un messager de la reine Jézabel. La reine lui faisait dire ceci : « Que les dieux me traitent dans toute leur rigueur, si demain, à cette heure, je ne fais de ta vie ce que tu as fait de la vie de chacun d'eux ! » (19.2). Ce qu'elle voulait dire était simple : « Prophète, tu n'as plus qu'un jour à vivre, avant que je te fasse égorger de la même manière que tu as égorgé mes prêtres ! »

          Moins de vingt-quatre heures après son incroyable victoire du Mont Carmel, Elie s'enfuit dans le désert, et il s'assit en tremblant sous un genêt. Dans son esprit, tout était perdu. Tous ses espoirs de réveil s'étaient évanouis en moins d'une journée !

Quarante jours plus tard, nous voyons Elie entrer dans une caverne pour y passer la nuit, tout seul. Le terme hébreu traduit par « passer la nuit » signifie aussi « s'arrêter, séjourner ». Il implique aussi l'idée de plainte et d'amertume. Apparemment, Elie avait décidé que tout était fini. Si le feu miraculeux du ciel ne pouvait pas ramener au Seigneur un peuple rétrograde, rien ne pourrait le ramener !

          Ensuite, la Bible nous dit ceci : « Et voici, la parole de l'Eternel lui fut adressée, en ces mots : Que fais-tu ici, Elie ? » (verset 9). En quelque sorte, Dieu lui disait : « Qu'est-ce qui te tracasse, Elie ? Pourquoi une telle attitude ? De quoi te plains-tu ? »

          Alors, le prophète commença à décharger son cœur lourd devant le Seigneur : « J'ai déployé mon zèle pour l'Eternel, le Dieu des armées ; car les enfants d'Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l'épée tes prophètes ; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie" »(verset 10).

          Ce que disait Elie était en grande partie vrai. Le peuple de Dieu était dans une triste condition spirituelle. La méchanceté abondait en Israël. Les vrais prophètes étaient calomniés, et l'on se moquait de leurs paroles. Pourtant, malgré tout cela, Elie était resté fidèle. Il était entièrement consacré à la cause de Dieu, et priait avec ferveur pour un réveil. Mais il avait tort de penser qu'il était le seul à porter le fardeau du Seigneur !

          Je ne crois pas que c'était par orgueil qu'Elie avait dit, en fait : « Dans toute cette nation, je suis le seul prédicateur à haïr encore le péché et à craindre Dieu ! » Je crois tout simplement qu'Elie était accablé par sa solitude. Je crois qu'il avait fini par dire à Dieu : « Seigneur, si d'autres sont aussi zélés que moi pour toi, où sont-ils donc ? Je ne vois personne dénoncer le péché comme je le fais ! »

          En fait, les chrétiens qui prient beaucoup sont souvent très seuls. Il y en a peu qui aiment la fréquentation de leurs semblables. Pourquoi ? Parce que tous ceux qui luttent avec le Seigneur dans la prière partagent le fardeau de son cœur. Ils voient ce que Dieu voit. Ils sont capables de discerner le véritable état spirituel du peuple de Dieu. Ils sont accablés de voir toutes ces manifestations charnelles et insensées dans la Maison de Dieu. Cela les pousse à tomber à genoux et à prier comme priait Elie, le cœur brisé et angoissé.

          Si vous êtes un homme ou une femme de prière, il vous est probablement arrivé de vous sentir seul, comme Elie. Peut-être vous lamentez-vous aussi sur votre nation. Peut-être gémissez-vous en voyant les flots de sang que l'Amérique a versés en pratiquant l'avortement. Peut-être, comme Amos, avez-vous crié : « Seigneur, que jamais je n'éprouve un sentiment de satisfaction, devant tous les liens qui enserrent ton Eglise ! » Peut-être vous demandez-vous, comme Elie : « Où sont les vrais hommes de Dieu, et les vrais pasteurs au cœur brisé et contrit ? Où sont ceux qui croient encore en la nécessité de se sanctifier, au lieu de se livrer à toutes ces pratiques charnelles ? J'ai l'impression d'être un fanatique complètement à côté de la plaque ! Je t'en prie, Seigneur, fais-moi rencontrer des chrétiens qui voient les choses comme je les vois ! »

          Pensez à présent à Elie, tout seul dans sa caverne. Il devait se sentir complètement submergé par son sentiment de solitude. Soudain, il entendit une petite voix douce lui dire : « Que fais-tu ici, Elie ? » (1 Rois 19.13). Elie répondit au Seigneur : « … Je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie » (verset 14).

          Cette fois, Dieu lui répondit : « Tu n'es pas seul, Elie ! Tu vas bientôt rencontrer Hazaël, mon serviteur, et tu l'oindras comme roi de Syrie. Et tu rencontreras aussi mon serviteur Jéhu, que tu oindras roi sur Israël. Tu rencontreras aussi le jeune prophète Elisée, qui entrera à ton service ».

          Dieu dit aussi à Elie : « Je laisserai en Israël sept mille hommes, tous ceux qui n'ont point fléchi les genoux devant Baal, et dont la bouche ne l'a point baisé » (verset 18). En fait, Dieu disait à Elie : « Elie, je connais sept mille hommes et femmes, qui sont cachés, et qui n'ont pas laissé entrer dans leur cœur l'esprit de ce monde. Ils sont demeurés dans mon Esprit et ils croissent en lui. Et ils partagent le même fardeau que toi ! »

          Parmi ces sept mille, il y avait cent véritables prophètes, qu'un homme de Dieu, Abdias, avait cachés dans des cavernes. Abdias était un fonctionnaire de haut rang, qui servait à la cour du méchant Roi Achab. Il avait caché les cent prophètes dans deux cavernes, cinquante par caverne, et il les nourrissait avec du pain et de l'eau.

          Manifestement, Elie devait connaître l'existence de ces hommes pieux. Il devait aussi connaître Michée, ce prophète de Dieu qui avait été emprisonné par Achab, parce qu'il lui prophétisait des choses dures (voir 22.8). Malgré le fait qu'il connaissait tous ces hommes, Elie était pourtant submergé par son sentiment de solitude, comme il le prouve par le cri de son cœur.

 

 

Ces sept mille fidèles représentent le « reste saint »

que Dieu prépare aujourd'hui, avant le chaos qui s'approche

 

          Dans notre génération, Dieu possède aussi un reste fidèle, qui ne s'est pas incliné devant les idoles de notre époque. Pour pouvoir pleinement comprendre ce concept de « reste », nous devons étudier ce qui se passait en Israël au temps d'Elie.

          Le culte de Baal remonte à l'époque de la Tour de Babel, sous le règne de Nimrod. Cet homme impie avait déclaré : « Faisons-nous un nom ! » (Genèse 11.4). C'est ainsi que Babel commença à construire un monument à la gloire de la réussite humaine. Au sommet, il y avait un observatoire, où les astrologues pouvaient suivre les corps célestes. Ces hommes fiers s'efforçaient littéralement « d'atteindre les étoiles ».

          A l'époque d'Elie, le dieu Baal promettait à ses adorateurs le succès, la réputation et la prospérité. Ceux qui embrassaient les pieds de l'idole recherchaient un plein accomplissement dans tous les domaines du matérialisme et de la sensualité. Qui étaient ces adorateurs de Baal ? Des membres du peuple élu de Dieu, d'anciens adorateurs de Yaweh qui avaient rétrogradé. Comme moi, vous pouvez vous demander comment le peuple de Dieu avait pu être attiré dans une idolâtrie aussi manifeste.

          Tout d'abord, Dieu avait déjà jugé ces gens, parce qu'ils convoitaient la prospérité. Ils avaient dû s'enfuir en Egypte, où ils avaient été confrontés à la pauvreté, à la faim et à la misère. C'est là qu'ils avaient remarqué que les adorateurs de Baal étaient bénis matériellement.

          Ils se sont donc dit : « Nous avions une abondance de nourriture à Jérusalem, quand nous servions nos idoles. Nous étions bénis et nous avions du succès, nous n'avions aucune souffrance. Mais, depuis que nous avons cessé d'adorer ces idoles, nous n'avons rencontré que des difficultés. Recommençons donc à leur offrir de l'encens, et à présenter des offrandes à la Reine du Ciel ! Peut-être obtiendrons-nous à nouveau tout ce que nous désirons ! » (Voir Jérémie 44.16-19).

          Le peuple de Dieu était tombé sous la séduction d'un puissant « Evangile de la prospérité ». Il avait été saisi par un esprit de convoitise et de cupidité. Les Israélites ne pensaient qu'à obtenir des richesses et à être reconnus.

          Bien entendu, il n'y a aucun mal à avoir du succès, si vous agissez conformément à la volonté de Dieu, si vous restez attachés à Christ, et si vous donnez avec générosité, en obéissant à sa volonté. Mais il y avait en Israël un mélange impur : les gens servaient l'Eternel, parce qu'ils craignaient ses jugements, mais ils convoitaient aussi les biens matériels.

          Aujourd'hui encore, nous voyons que ce même esprit de Baal saisit toute notre nation. A Wall Street, au fronton de la Bourse Américaine, nous pouvons voir l'image de ce dieu païen. Il s'agit de la statue en bronze d'un taureau imposant, censé représenter le marché boursier. On recherche une prospérité toujours plus grande, de grandes richesses, la gloire et la réussite humaine. Voilà les dieux devant lesquels notre nation s'incline !

          Réfléchissez à cela : on considère qu'un homme a réussi s'il est parvenu à amasser des millions. Il peut alors posséder assez d'argent pour vivre à l'aise pendant tout le reste de son existence. Cela lui a peut-être même permis d'acquérir une certaine reconnaissance personnelle. Je vous le dis, peu importe si son ménage se brise, s'il sort avec des prostituées, ou s'il ruine des innocents dans sa recherche de gloire, de puissance et de richesse. On continuera à juger qu'il a réussi, selon les critères de notre monde.

          Quelle conception fausse et pervertie de la réussite ! Pourtant, les multitudes ont soif d'une telle réussite. Dans toute notre nation, résonne cette question, qui traduit cette soif de richesses : « Qui veut devenir millionnaire ? »

 

 

Cette conception pervertie de la réussite s'est introduite dans l'Eglise

 

          Ce même esprit séducteur de Baal est à l'œuvre dans toutes sortes d'églises en Amérique. Des multitudes de chrétiens sont motivés par le désir ardent de la réussite. Ils sont poussés à adopter un style de vie luxueux, tout en s'enfonçant dans des abîmes de dettes.

          Cet esprit a fait adopter dans l'Eglise les mêmes critères de réussite que dans le monde. Récemment, un mouvement pentecôtiste canadien a organisé un séminaire pour « pasteurs qui ont réussi ». Il était précisé que seuls pouvaient s'inscrire les pasteurs d'églises d'au moins mille membres ! Apparemment, c'était le nombre qui était leur seul critère de réussite !

          J'ai observé quelque chose de semblable quand j'ai commencé à travailler avec les gangs et les drogués de New-York. On m'avait présenté à un évangéliste célèbre, qui conduisait une croisade dans une église locale. Une phrase de cet homme m'avait choqué. Il m'avait dit : « Si tu n'y arrives pas avant d'avoir cinquante ans, tu ne décrocheras jamais le gros lot ! Il me reste cinq ans pour atteindre mon but. En ce moment, je travaille à une série télévisée qui représente peut-être ma dernière chance d'atteindre mon objectif ! »

          J'avais été abasourdi. Que voulait dire cet homme en me parlant « d'y arriver » ? Recherchait-il la notoriété et la gloire ? Pour moi, « y arriver » signifiait plutôt « avoir assez d'argent pour payer mes factures d'électricité au Centre de Teen Challenge ». Cela pouvait aussi signifier « trouver un nouveau drogué qui accepte que Jésus le délivre ».

          Nous mesurons trop souvent la réussite d'un ministère au nombre de membres de son église, ou à la taille de son budget. Si vous demandez à un chrétien de vous dire de quelle manière Dieu l'a béni, il vous dira sans doute : « Le Seigneur m'a donné une nouvelle voiture, une belle maison, un bon salaire ». Pourtant, à une autre époque, ce même chrétien aurait pu vous dire : « Dieu m'a béni en me donnant un fardeau pour la prière, et une nouvelle vision des âmes perdues. Il m'a donné une nouvelle soif pour lui ! »

          Voici ce que Jésus dit à propose de ceux qui deviennent tièdes : « D'autres reçoivent la semence parmi les épines ; ce sont ceux qui entendent la parole, mais en qui les soucis du siècle, la séduction des richesses et l'invasion des autres convoitises, étouffent la parole, et la rendent infructueuse » (Marc 4.18-19). En un mot, tout ce qui nous empêche de bien marcher avec Jésus est un péché. Si nous laissons un désir impie dominer notre cœur, un besoin de réussite, d'argent ou de reconnaissance, cela nous conduira à nous incliner devant Baal. Nos yeux spirituels deviendront aveugles, et nous perdrons notre zèle pour Jésus.

 

 

En Israël, les temples de Baal étaient bondés

 

          Les Israélites remplissaient les « églises » de Baal, à la recherche du succès et de la prospérité. Bien vite, cette Eglise rétrograde fut gagnée par une corruption innommable. C'est ce que dit le Seigneur à Elie, en parlant avec fierté de ces sept mille qui ne s'étaient pas inclinés devant Baal : « Je me suis réservé sept mille saints justes ! Ils ont résisté à toute convoitise pour la gloire et le succès ! Ils m'appartiennent totalement ! »

          Nous devons être reconnaissants à Dieu pour tous les grands héros de la foi : les prophètes zélés comme Elie, les lutteurs dans la prière comme Daniel, les hauts fonctionnaires puissamment utilisés comme Abdias, et tous ceux qui ont accompli de grands exploits, comme David et Déborah. Je crois que nous devons étudier leurs exemples, pour discerner les secrets d'une vie agréable à Dieu.

          Pourtant, combien de chrétiens cherchent réellement à imiter ces sept mille serviteurs de Dieu anonymes, qui ont refusé de s'incliner devant Baal ? De tels hommes et femmes de foi inconnus sont rares ! En vérité, je crois que le reste fidèle que Dieu s'est réservé n'est pas aussi important que nous pourrions le penser. La Bible dit très clairement qu'au sein de chaque génération impie, seul un faible reste demeure fidèle. En outre, dans les jours qui viennent, qui seront des jours de chaos, l'Eglise verra de nombreux chrétiens tomber dans l'apostasie.

          Paul a écrit : « De même aussi dans le temps présent il y a un reste, selon l'élection de la grâce » (Romains 11.5). Jésus lui-même a dit : « Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent » (Matthieu 7.13-14).

          Voyez-vous, ce ne sont pas seulement les prières d'Elie qui ont fait tomber le feu du ciel. Ce furent aussi les cris de ces sept mille fidèles anonymes, qui aimaient Dieu et qui priaient. Ils se réunissaient en cachette, et priaient dans les champs. Certains servaient peut-être dans la maison d'Achab, inconnus de tous sauf du Seigneur. Ils sont restés fidèles à l'appel qu'ils avaient reçu : intercéder. Et Dieu les a entendus.

 

 

Quels sont les critères de la réussite, du point de vue de Dieu ?

 

          Pour Dieu, le succès n'est rien d'autre que la fidélité complète de ceux qui le servent. De tels serviteurs ne cherchent pas à « y arriver ». Ils ne désirent aucune sécurité terrestre. Leur seul désir est de connaître leur Seigneur et le servir.

          Pensez à ces cent prophètes cachés par Abdias. Ils ont vécu cachés dans des cavernes pendant au moins trois ans et demi, tout au long d'une terrible famine. Ces hommes n'avaient aucun ministère public. Ils vivaient complètement cachés, oubliés par la plupart des gens. Ils n'ont même pas pu partager la victoire d'Elie sur le Mont Carmel. Le monde aurait certainement considéré que ces hommes étaient des ratés, des gens insignifiants qui n'avaient rien accompli de sérieux.

          Pourtant, le Seigneur avait accordé à ces fidèles serviteurs un don précieux : le temps ! Ils ont eu des jours, des semaines, et même des années pour prier, étudier, croître, et servir le Seigneur. Voyez-vous, Dieu les préparait pour le jour où il allait les libérer pour exercer un ministère en faveur de son peuple. En vérité, ce sont ces hommes qui allaient s'occuper de tous ceux qui devaient revenir à Dieu grâce au ministère d'Elie.

          Il y a des années, le Seigneur m'avait aussi accordé ce don béni du temps disponible. Avant de devenir pasteur, je pouvais aller dans les bois, et prêcher aux oiseaux et aux arbres. Je n'avais ni programmes, ni plans, ni rêves. Je n'avais qu'un seul désir : connaître le cœur de Dieu. Je priais donc chaque jour, cherchant et servant le Seigneur. Et j'annotais ma Bible d'un bout à l'autre.

          Plus tard, en tant que jeune pasteur maigre et inexpérimenté, je dus m'occuper d'une petite assemblée dans une petite ville de la Pennsylvanie. Nous avions nos réunions dans un bâtiment indéfinissable dont le toit était en papier goudronné. Notre assemblée était surtout composée de fermiers et de mineurs de charbon. J'étais complètement inconnu. Grâce à l'exemple de mon père et de mon grand-père, qui savaient prier, Dieu avait déjà fait de moi un homme de prière. Aujourd'hui, je peux dire honnêtement que toutes les bénédictions que j'ai reçues sont dues à ces précieux moments passés avec le Seigneur, tôt le matin.

          J'étais caché. Personne ne me voyait. Mais Dieu connaissait mon adresse ! J'utilisais mon temps avec sagesse. Aujourd'hui, j'exhorte tous les jeunes pasteurs à faire de même. J'entends souvent des jeunes pasteurs, dans tout le pays, qui sont désespérés parce qu'ils ne peuvent pas trouver une place pour exercer leur ministère. Voici ce que je leur conseille : « Cessez de chercher une place pour exercer votre ministère ! Passez plutôt votre temps à chercher Dieu. Il sait où il peut vous trouver ! Il vous convoquera lui-même quand il verra que vous êtes prêt ! Oubliez ce que font les autres. Ils peuvent vous sembler faire beaucoup plus de grandes choses que vous. Mais, en vérité, votre plus grand ministère, c'est la prière. Efforcez-vous d'avoir du succès devant le trône de Dieu ! Si vous servez le Seigneur, et si vous priez pour les autres, Dieu considérera que vous remplissez bien votre ministère. Tout véritable ministère est fondé sur la prière ».

 

 

Sachez si vous faites partie de ces sept mille

qui n'ont pas plié le genou devant Baal !

 

          Dans toute la Bible, nous savons que le nombre sept est associé au plan éternel de Dieu. Je crois donc que ce chiffre, sept mille, révélé par le Seigneur à Elie, concerne tous ceux qui font partie de son reste fidèle. Le peuple que Dieu se réserve peut représenter aussi sept millions ou soixante-dix millions de personnes. Ce qui importe pour le Seigneur, c'est qu'ils lui soient entièrement consacrés.

          Quelles sont donc les caractéristiques de ce reste fidèle ? En voici trois bien précises :

 

          1) Un engagement ferme à rester attaché au Seigneur.

          Tout Chrétien qui appartient au reste fidèle est absolument décidé à nager à contre-courant, au milieu de ce monde corrompu.

          Les sept mille fidèles de l'époque d'Elie sont restés fidèles, malgré la grande apostasie d'Israël. Leur société était avide de sensualité. Même leurs amis et les membres de leurs familles s'étaient tournés vers l'idolâtrie. Pourtant, en dépit de la puissante séduction qui les environnait, ces sept mille ont pu résister à ce courant. Ils ont subi la honte, les privations et la persécution. Ils n'avaient pas de Bible. Ils n'entendaient pas de prédications. Ils n'avaient pas de communion fraternelle autour d'eux. En vérité, plus leur société s'avilissait, et plus ils devenaient justes.

          Elie savait que les masses avaient le cœur partagé. Elles voulaient une mesure de Dieu, tout en gardant l'esprit du monde. Elie les confronta, et leur dit : « Jusqu'à quand clocherez-vous des deux côtés ? Si l'Eternel est Dieu, allez après lui ; si c'est Baal, allez après lui ! » (1 Rois 18.21).

          Avez-vous clairement pris votre décision de vous engager pour Jésus ? Peut-être craignez-vous de couper les ponts avec ceux que vous fréquentiez auparavant ? Vous voulez Christ, mais vous voulez aussi garder quelque chose de votre ancienne vie. Je vous le dis, cela ne marche pas ! Cela ne servira qu'à vous faire aspirer à nouveau par votre passé. Vous ne pourrez jamais témoigner à des pécheurs, si vous buvez vos liqueurs fortes avec eux, ou si vous riez en écoutant leurs histoires sales !

          Paul nous a avertis : « C'est pourquoi, sortez du milieu d'eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai » (2 Corinthiens 6.17). Il faut donc que vous commenciez par vous engager fermement, en déclarant : « Je me moque de ce que les autres vont dire ou faire ! J'appartiens au Seigneur ! Je refuse de céder à l'esprit impie de ce monde ! »

 

          2) Une volonté de vous identifier aux pauvres.

          La tendance de notre société est de vouloir s'associer aux riches et aux gens qui réussissent. A l'inverse, cherchez à vous associer à ceux qui souffrent.

          Comme Abdias, il se peut que vous ayez atteint une position sociale élevée. Cet homme de Dieu était un haut fonctionnaire dans la maison de Jézabel. Mais il était déterminé à ne craindre que le Seigneur. Il a prouvé que son cœur était avec ceux qui souffraient, en prenant soin de ces cent prophètes misérables et souffrants.

          Je bénis le Seigneur pour tous les chrétiens qui ont réussi socialement. Notre ministère est béni par les dons généreux de ceux qui ont réussi financièrement, mais qui aiment aussi s'identifier avec les besoins des pauvres. Pourtant, je vous pose une question : Pouvez-vous vous identifier avec le verset suivant : « Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu » ? (1 Corinthiens 1.27-29).

          Il n'y a pas beaucoup de riches dans l’Eglise de Jésus-Christ. Le Seigneur lui-même a dit : « Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » (Luc 18.24). Pourquoi ? Parce que trop peu de riches acceptent de s'identifier aux méprisés de ce monde, que Dieu a appelés et élus.

          Je pense à certains visiteurs riches, qui ont apprécié nos cultes de louange dans notre église de Times Square, mais qui ne voulaient pas que leurs amis sachent qu'ils étaient venus chez nous. Il y a trop de pauvres dans nos réunions, trop de races différentes, trop de choses inattendues ! Finalement, ces personnes ont préféré se fixer dans une église socialement plus reconnue.

          Je pense aussi à cette chère sœur qui distribue des traités d'évangélisation non loin de nos bureaux. Elle parle un mauvais Anglais, et elle ne s'habille pas à la dernière mode. Quand je l'ai rencontrée récemment dans la rue, le Seigneur m'a poussé à lui donner une petite offrande. Mais quand elle vit l'argent dans ma main, elle sourit et me dit : « Oh, non ! J'apporterai ma dîme demain ! » Elle pensait que je lui rappelais qu'elle devait payer sa dîme !

          Tout en faisant le travail du Seigneur, elle pensait qu'elle devait se rendre à l'église pour payer sa dîme ! Elle ajouta rapidement : « Pasteur, le Seigneur m'a gardée ! » Elle fait partie du reste fidèle, mais elle ne le sait sans doute même pas.

          J'ai entendu certains visiteurs bien habillés faire cette remarque : « Cette femme donne une mauvaise image de l'église. Elle est mal habillée, et elle sait à peine parler l'Anglais ». Je leur ai dit : « Si vous voulez faire partie du faible reste fidèle, vous feriez mieux d'accepter la compagnie de cette femme ici sur la terre ! Autrement, Jésus vous dit que vous ne pourrez pas être avec elle dans la gloire. Elle brille déjà comme une étoile ici-bas ! »

 

          3) Une ferme espérance.

          Les sept mille fidèles de l'époque d'Elie ont tout enduré, parce qu'ils espéraient la venue d'un jour de délivrance. De même, aujourd'hui, l'espérance bénie de l'Eglise est le prochain retour de Jésus. Il suffira d'une seule sonnerie de trompette pour que cessent toutes les œuvres impies. Le Seigneur mettra définitivement fin à tous ces meurtres de bébés, à toutes ces perversions étalées sans vergogne, à tous ces génocides ethniques.

          Bien entendu, nous devons évangéliser, exercer notre ministère, et travailler pendant qu'il fait encore jour. Mais, en même temps, nous devons vivre dans l'espérance du retour de Jésus, notre Roi. Il vient instaurer un nouveau monde, qu'Il dirigera depuis son trône éternel.

          Vous reconnaissez-vous dans ces trois caractéristiques ? Dans l'affirmative, vous faites partie du faible reste fidèle ! Et Dieu est fier de vous ! « En voilà un qui m'a donné tout son cœur ! Il a les yeux fixés sur moi ! Et il m'appartient totalement ! »

 

David WILKERSON

www.batissezvotrevie.fr

         

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Commentaires: 1
  • #1

    Cathie (samedi, 02 octobre 2021 22:56)

    Très beau message, plein de vérité.
    C'est vrai plus on s'attache à Dieu et plus les choses du monde pâlissent et on se moque de ce que peuvent penser les gens !
    Que Dieu nous aide et qu'à travers notre témoignage des cœurs soient touchés par Jésus-Christ.