La parabole du trésor caché

 

 

 La parabole du trésor caché

 

          «Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ. » (Matthieu 13.44)

 

          L’interprétation habituelle voit dans cette parabole le pécheur – l’homme – qui découvre Christ – le trésor – et va vendre tout ce qu’il possède pour l’acquérir et être sauvé. L’interprétation serait alors la même dans la parabole suivante : la perle de grand prix. Nous allons montrer pourquoi cette interprétation est fausse :

 

          1. Jésus aurait donné deux paraboles en suivant, ayant la même signification ? Cela ne cadre pas du tout dans cet ensemble de sept paraboles sur le royaume des cieux.

 

          2. Jésus n’a jamais été un trésor caché, bien au contraire.

 

          3. L’homme achète tout le champ. « Le champ, c’est le monde. » (Matthieu 13.38) Faut-il que le pécheur achète le monde entier pour gagner Christ ?

 

          4. L’homme qui a trouvé le trésor le cache à nouveau (v.44). Le pécheur qui a trouvé Christ, le cacherait-il à nouveau ? N’est-il pas appelé, au contraire, à le faire connaître autour de lui ?

 

          Pour ces quatre raisons, au moins, nous pensons que cette interprétation est erronée.

 

 

L’image du trésor

 

          Le symbolisme de l’Ancien Testament nous aide dans l’interprétation de la parabole. La perle de grand prix représente l’Église. La Parole de Dieu nous montre que le trésor représente la nation d’Israël.  Ces deux paraboles sont complémentaires l’une de l’autre.

          Notons que le trésor caché est mentionné avant la perle de grand prix.

          Nous lisons en Exode 19.3-6 : «Moïse monta vers Dieu ; et l'Éternel l'appela du haut de la montagne, en disant: Tu parleras ainsi à la maison de Jacob, et tu diras aux enfants d'Israël: Vous avez vu ce que j'ai fait à l'Égypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d'aigle et amenés vers moi. Maintenant, si vous écoutez ma voix, et si vous gardez mon alliance, vous m'appartiendrez entre tous les peuples, car toute la terre est à moi; vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux enfants d'Israël. »

          « Vous m’appartiendrez… vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs... » Voilà le trésor caché, propriété de « l’homme », l’Éternel lui-même.

          « Vous m’appartiendrez entre tous les peuples, car toute la terre est à moi » : voilà le champ.

 

          Voyez Deutéronome 10.14-15 : « Voici, à l'Éternel, ton Dieu, appartiennent les cieux et les cieux des cieux, la terre et tout ce qu'elle renferme. Et c'est à tes pères seulement que l'Éternel s'est attaché pour les aimer; et, après eux, c'est leur postérité, c'est vous [Israël] qu'il a choisis d'entre tous les peuples, comme vous le voyez aujourd'hui. » 

          Psaume 135.4 : « Car l'Éternel s'est choisi Jacob, Israël, pour qu'il lui appartînt. »

          Deutéronome 4.20 : « Vous [Israël], l'Éternel vous a pris, et vous a fait sortir de la fournaise de fer de l'Égypte, afin que vous fussiez un peuple qui lui appartînt en propre, comme vous l'êtes aujourd'hui. »

          Deutéronome 14.1-2 : « Vous êtes les enfants de l'Éternel, votre Dieu... tu es un peuple saint pour l'Éternel, ton Dieu; et l'Éternel, ton Dieu, t'a choisi, pour que tu fusses un peuple qui lui appartînt entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre. »

          Deutéronome 32.8-9 : « Quand le Très Haut donna un héritage aux nations, quand il sépara les enfants des hommes, il fixa les limites des peuples d'après le nombre des enfants d'Israël, car la portion de l'Éternel, c'est son peuple, Jacob est la part de son héritage. »

          1 Rois 8.52-53 : «Que tes yeux soient ouverts sur la supplication de ton serviteur et sur la supplication de ton peuple d'Israël, pour les exaucer en tout ce qu'ils te demanderont ! Car tu les as séparés de tous les autres peuples de la terre pour en faire ton héritage, comme tu l'as déclaré par Moïse, ton serviteur, quand tu fis sortir d'Égypte nos pères, Seigneur Éternel ! »

 

 

La vocation d’Israël

 

          Israël a été placé dans le monde pour glorifier Dieu. Mais cette nation, le peuple élu, a échoué dans sa mission. Toute l’histoire de l’Ancien Testament nous le démontre : Israël est devenue une nation cachée, un trésor qui n’a pas produit des intérêts pour Dieu.

 

 

L’œuvre de Christ pour Israël

 

          Jésus-Christ a donné tout ce qu’il possédait – réfléchissez à son abaissement, son humiliation jusqu’à la mort de la croix – pour acheter, racheter le monde et pour sauver premièrement la nation d’Israël.

          Israël était, pour notre Seigneur, un trésor d’une valeur inestimable à son cœur. Il l’aimait d’un amour infini.

          Ce fut un trésor coûteux. La totalité de ses biens célestes, de sa gloire, de son rang divin n’a pas été un prix trop élevé à payer.

          « Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le sanhédrin, et dirent: Que ferons-nous? Car cet homme fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation. L'un d'eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là, leur dit: Vous n'y entendez rien; vous ne réfléchissez pas qu'il est dans votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas. » (Jean 11.47-51)

          « Mais l'ange leur dit: Ne craignez point; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie: c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » (Luc 2.10-11)

          Sur la croix, Jésus est mort pour le monde entier, mais dans un sens particulier, il est mort pour Israël. Esaïe déclare : « Il a été enlevé par l'angoisse et le châtiment; et parmi ceux de sa génération, qui a cru qu'il était retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple ? » (53.8) L’apôtre Paul écrit aux Galates : «  lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi, afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption. » 4.4-5)

 

 

Le trésor avant la perle

 

          Nous le disions au début de notre article.

          Jésus dit à la femme samaritaine : « Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. » (Jean 4.22)

          «Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes: N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. » (Matthieu 10.5-6)

          Lorsqu’une femme cananéenne fit une démarche vers Jésus, il dit à ses disciples : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. » (Matthieu 15.24)

          Après sa résurrection, Jésus apparut à ses disciples, et leur dit : « Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. » (Luc 24.47) ; et encore : « vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. » (Actes 1.8)

          Lorsqu’après la guérison miraculeuse d’un boiteux de naissance, Pierre s’adressa à une foule de Juifs à Jérusalem, il dit : « Vous êtes les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a traitée avec nos pères, en disant à Abraham: Toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité. C'est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur, l'a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités. » (Actes 3.25-26).

          Bien d’autres passages des Saintes Écritures pourraient encore être cités à l’appui de notre interprétation de la parabole du trésor caché.

 

 

L’avenir d’Israël

 

          Politiquement, la nation est née (ou ressuscitée) de nouveau le 14 mai 1948. Mais elle est encore bien loin de ce qu’elle devrait être spirituellement. Cependant, Dieu considère Israël comme son trésor ; et un jour, il le rétablira dans son royaume glorieux. La grande prophétie biblique est en marche de façon certaine.

 

          Nous chrétiens, nous devons avoir à cœur le salut d’Israël. Il nous convient de beaucoup prier à ce sujet. Paul dit aux Romains : « Frères, le vœu de mon cœur. et ma prière à Dieu pour eux, c'est qu'ils soient sauvés. » (10.1)

          Soyons humbles et reconnaissants envers le Seigneur. Paul, en effet, s’adressant aux païens sauvés par la grâce de Dieu, dit : « Mais si quelques-unes des branches ont été retranchées, et si toi, qui était un olivier sauvage, tu as été enté à leur place, et rendu participant de la racine et de la graisse de l'olivier, ne te glorifie pas aux dépens de ces branches. Si tu te glorifies, sache que ce n'est pas toi qui portes la racine, mais que c'est la racine qui te porte. Tu diras donc: Les branches ont été retranchées, afin que moi je fusse enté. Cela est vrai; elles ont été retranchées pour cause d'incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi. Ne t'abandonne pas à l'orgueil, mais crains; car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, il ne t'épargnera pas non plus. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu: sévérité envers ceux qui sont tombés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures ferme dans cette bonté; autrement, tu seras aussi retranché. Eux de même, s'ils ne persistent pas dans l'incrédulité, ils seront entés; car Dieu est puissant pour les enter de nouveau. » (Romains 11.17-23)

 

Paul BALLIERE

 

 

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