LA SAINTE CÈNE ET LA NATURE DE L’ÉGLISE

 

 

 

LA SAINTE CÈNE ET LA NATURE DE L’ÉGLISE

 

          La Sainte Cène définit la nature de l’Église ; puisqu’elle est une communion, elle le fait par l’égalité de tous ses membres. « Vous êtes tous frères. » Les participants à la Sainte Cène s’assoient autour de la table. L’Église anglicane avait autrefois la belle coutume de placer la table de communion au centre du bâtiment en sorte que tous les sièges étaient disposés autour d’elle. Cela représentait certains inconvénients du point de vue de la prédication et, par la suite, on déplaça la table de communion. La table symbolise l’égalité de tous les membres. Le pasteur, les anciens et les diacres se tiennent autour d’elle avec la congrégation.

          La Sainte Cène symbolise également notre dépendance à tous à l’égard de Christ. Nous mangeons tous, nous buvons tous et nous avons tous besoin de la même nourriture qui nous vient du Seigneur Jésus. Rappelons-nous le passage sur lequel nous nous sommes arrêtés dans l’Évangile de Jean, et qui parle de manger le corps et de boire le sang du Seigneur Jésus. Tout comme on se nourrit de pain, on se nourrit aussi de Christ et il entretient notre vie. Chaque fois que nous participons ensemble à la Sainte Cène, nous reconnaissons ouvertement que nous vivons par lui, qu’il est notre nourriture, notre force, et que sans lui nous périssons. Si l’on veut mettre en contraste le baptême et la Sainte Cène, l’on peut dire que le premier symbolise que nous sommes en Christ, alors que la seconde symbolise que Christ est en nous.

          De plus, la Sainte Cène définit la nature de l’Église, non seulement par l’égalité de ses membres et leur dépendance commune à l’égard du Seigneur, mais aussi par son unité. Elle sert à unir une assemblée en liant les croyants dans une commune loyauté. Chacun s’identifie à celui qui est assis à côté de lui. L’expression de Paul en 1 Corinthiens 10.17, est ici significative : «Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps; car nous participons tous à un même pain. » Paul développe là sa remarque précédente où il demandait : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ ? » Souvent, lorsque chacun se trouve chez soi, à l’usine ou au magasin, éloignés les uns des autres, nous pensons que nous « sommes plusieurs ». Isolés et solitaires dans la vie courante, nous qui « sommes plusieurs » venons à la table du Seigneur et nous voyons que nous sommes en fait un pain et un corps, car nous participons tous à ce « même pain ». Au chapitre 11, verset 29, Paul envisage le cas de ceux qui mangent et boivent indignement, et nous nous rappelons que cela veut dire manger et boire sans en comprendre la signification ni la valeur. Ce qui caractérise, selon lui, leur mauvais comportement est qu’ils le font « discerner le corps du Seigneur ». En premier lieu, cela signifie le corps du Seigneur Jésus qui fut livré dans la mort : nous devons discerner cela dans la Sainte Cène. Mais en second lieu, et par extension, il s’agit du corps spirituel, l’Église, car c’est ce que Paul décrit dans le chapitre précédent. Nous sommes un seul corps, et si l’on ne prend pas la Sainte Cène correctement, on ne reconnaît pas non plus l’unité des croyants dans leur vie commune au sein du corps de Christ.

          Éphésiens 5.30 souligne cette vérité, de même que 1 Corinthiens 12 où, comme vous le savez, Paul utilise l’image du corps humain pour représenter l’Église. « La Sainte Cène », disait un des pionniers baptistes du dix-septième siècle, « se mange par ceux qui sont la chair de sa chair et les os de ses os dans la communion du Saint-Esprit. » La table du Seigneur démontre de la manière la plus solennelle et impressionnante possible que nous appartenons les uns aux autres. Paul s’émerveille au sujet d’une assemblée de chrétiens parce qu’ils faisaient mieux que ce qu’il espérait. N’est-ce pas extraordinaire si le pasteur découvre que ses membres font mieux que ce qu’il attend d’eux ? Il explique qu’ « ils se sont d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu » (2 Corinthiens 8.5). A la table du Seigneur, nous nous donnons les uns aux autres. Il y a un petit proverbe plein de sagesse qui dit ceci : « Un homme replié sur lui-même forme vraiment un très petit paquet. » Combien d’entre nous sont repliés sur eux-mêmes ! Nous pensons à notre prospérité spirituelle, à notre réconfort spirituel, ou bien, à notre espérance éternelle, à nos péchés, à nos ceci, à nos cela. Si seulement nous pouvions nous donner ; si seulement nous pouvions nous engager non seulement envers le Seigneur, mais les uns envers les autres ! Voilà précisément ce que la Sainte Cène accomplit. Combien d’entre nous attirent sur eux-mêmes une condamnation pour ne pas apprécier la réalité du corps du Seigneur ! Puissions-nous nous unir autour de la table du Seigneur.

 

Ernest KEVAN

www.batissezvotrevie.fr

 

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