L’ASSURANCE CHRÉTIENNE FACE AU PROCHAIN

 

 

 L’ASSURANCE CHRÉTIENNE FACE AU PROCHAIN

 

          Proverbes 29.25: «La crainte des hommes tend un piège. » Comme cette parole de l’Écriture Sainte est vraie! De très nombreuses personnes, par crainte du prochain, de l'opinion courante, se sont mises sous un véritable esclavage. Elles n'osent plus être elles-mêmes et se comportent en s'alignant sur la façon de penser et d'agir du plus grand nombre.

          Il est évident que, si le chrétien ne se dégage pas de ce piège, il perdra son utilité, il ne sera pas le témoin qu'il doit être. J'ai déjà rencontré beaucoup d'enfants de Dieu qui souffraient réellement de cet état de choses.

          - Mon cher pasteur, me disait un chrétien, au demeurant des plus fidèles, je perds la joie de mon salut par le fait que j'ai peur de m'affirmer!

Des déclarations comme celle-ci démontrent qu'il n'est pas nécessaire de tomber dans de graves fautes pour être neutralisé en tant que chrétien. Pour «perdre sa valeur», il suffit de se laisser lier par la crainte du prochain. Et puis, cette crainte prépare le chemin scabreux des compromis. Combien d'hommes ne sont-ils pas tombés dans des pièges, au travail, au service militaire, par crainte de paraître bizarres, par peur des copains!

          - j'ai eu peur de m'affirmer comme chrétienne dès le premier jour de mon entrée dans ma nouvelle place, me confiait une jeune fille pleurant sur son inconduite. J'ai voulu être comme les autres; par lâcheté j'ai caché mon drapeau et, petit à petit, voilà où j'en suis arrivée!

          - Ce n'est pas que j'aie honte de l'Évangile, m'avouait un chrétien fervent, il me semble que je pourrais, sans trop trembler, parler de mon Sauveur à des centaines de gens, mais, chose bizarre, quand je me trouve en face d'une seule personne, je suis saisi par une étrange timidité. Je crains de ne pas savoir m'exprimer, je pense que d'autres le feraient tellement mieux que moi, si bien que, souvent, je me tais alors que l’occasion de faire du bien par quelques paroles semblerait tout indiquée.

Ce cher ami ne s'était pas encore accepté comme Dieu lui-même l'acceptait, c'est-à-dire tel qu'il était. Il entrait alors dans le travers paralysant des comparaisons. Si mes lecteurs sont tentés d'en faire autant et de soupirer: «Ah! Si j'étais celui -ci ou celle-là, si j'avais la prestance de tel ou tel, si je savais parler comme le pasteur X... », je me permettrai de leur donner un conseil qu'ils suivront, je l'espère. Mettez vos plus beaux habits et campez-vous bien en face de votre armoire à glace. Regardez-vous avec bonté et répondez à cette question que vous vous poserez: « Qui le Dieu tout-puissant a-t-il accepté de considérer comme son enfant ?» Si vous pouvez répondre: «Moi», alors déclarez avec tout le sérieux d'un engagement solennel: «Si je suis assez important pour avoir été l'objet de l'amour de Dieu, je serais bien sot de me mépriser moi-même. Dès aujourd'hui, je m'accepte aussi tel que je suis, je m'adopte, je veux vivre et être libre, sous le regard de Dieu». En quittant votre chambre, redressez-vous et commencez par vous prendre un peu plus au sérieux: j'allais écrire: «Commencez par vous aimer un peu mieux !» Car comment aimer son prochain comme soi-même, si l'on déteste sa propre personne ? Dieu, en son temps, n'a pas donné raison à Jérémie quand ce dernier se qualifiait «d'enfant», d'incapable (Jérémie 1.7). Il ne se réjouit pas plus aujourd'hui quand il nous entend nous dénigrer nous-mêmes. Le pire, c'est que quelques chrétiens se figurent que cette attitude de dénigrement est la preuve d'une grande spiritualité. Ils s'imaginent peut-être, pour avoir été incomplètement enseignés sur la vraie humilité, que c'est ainsi qu'elle se démontre. Il faut pourtant savoir que l'humilité ne consiste pas à se mépriser ou à se sous-estimer, mais à réaliser, avec tout ce que nous sommes, une complète dépendance de Dieu. C'est tout différent, n'est-ce-pas ?

          Puisque j'en ai l'occasion, je ne saurais assez recommander aux parents et aux éducateurs qui liront ces notes de veiller à ne pas détruire la personnalité des enfants en les accablant de remarques comme celles-ci: «Tu ne sauras donc jamais rien ! Tu es toujours la même bécasse ! », «toujours» et «jamais» sont des mots dangereux dans l'art délicat de la réprimande. Et je crois savoir que, pour obtenir le maximum de nos enfants (et pour le faire non pas à leurs dépens, mais pour leur bien), le ministère de l'encouragement accomplit plus de miracles que celui de la réprimande. Souvent, sans le vouloir bien sûr, et même avec d'excellentes intentions, de chers parents ont enlevé toute personnalité à leurs enfants et les ont chargés de sentiments d'infériorité difficiles à extirper. Nous, parents chrétiens, nous devons veiller afin de ne pas encourir de telles responsabilités.

          Une certaine crainte du prochain pourrait bien aussi avoir sa racine dans le fait artificiel des classes sociales. Ainsi, nous autres Suisses, qui avons appliqué les idées de liberté et d'égalité républicaines à chacun, bien avant les grandes révolutions européennes, nous sommes encore facilement impressionnés par «quelqu'un de bien», quelqu'un qui a de l'influence, par l'intellectuel ou les riches d'argent ou de moyens. Je ne crois pas médire en affirmant que nous sommes enclins à donner de la valeur à ce qui brille, à ce qui fait impression selon l'optique humaine. Il est équitable d'ajouter que nous ne sommes pas les seuls au monde à manifester pareille tendance. Toujours est-il qu'elle existe chez nous aussi et je pense qu'elle peut être une cause supplémentaire de crainte du prochain.

          Bien heureusement, pour Dieu il n'y a pas d'acception de personnes. I1 n'y a que des pécheurs qu'il voudrait sauver et des pécheurs qui se sont laissé sauver. Devant lui, le plus important personnage est «pauvre, misérable et nu» s'il n'est pas revêtu de la vie de Christ.

            Je crois qu'une des premières choses que le Saint-Esprit aimerait faire, si nous le laissions agir, serait de laver notre œil de toute considération charnelle et de nous faire regarder les gens comme Dieu les voit, tels qu'ils sont profondément.

          Quand quelqu'un vous impressionne, demande au Saint-Esprit de vous le montrer avec l'optique de Dieu. Alors vous serez saisis de constater qu'en vérité, s'il n'est pas converti, il est «pauvre, misérable et nu», selon l'expression du Seigneur dans l'Apocalypse 3.17. Si, par contre, il est converti, c'est votre frère et personne ne doit avoir peur de son frère.

          Mais, ce n'est pas surtout le fait de voir les gens tels que Dieu les voit qui nous aide à vaincre la crainte qu'ils pourraient nous inspirer. C'est bien plutôt de ne pas oublier ce que nous sommes aux yeux de Dieu et de l'affirmer.

          Toi qui es converti, sais-tu ce que tu es à ses yeux ? Écoute la Parole de Christ qui te le redit: Tu es «le sel de la terre, la lumière du monde, le porteur d'une vie précieuse». Tel que tu es, tu es sauvé de la perdition et rendu «participant de la nature divine» (2 Pierre 1. 4). Oui, toi qui as de la peine à accepter la matière première avec laquelle Dieu veut travailler, c'est-à-dire toi-même, c'est ce que tu es, dans le plan de Dieu et par Christ: participant de la nature divine !

          Crois-tu ces choses ?

          Crois -tu que les hommes les plus impressionnants ne sont que de pauvres âmes si Jésus ne les habite pas? Crois-tu que le plus simple parmi les humbles est fils de Dieu, porteur de la vie éternelle, si l'Esprit de Christ l'anime ?

          Si tu le crois, pourquoi craindre ? Pourquoi te laisser lier par le conformisme ? Pourquoi être tributaire de ce que peut penser ou dire de toi un inconverti ?

Sois toi-même, si tu es à Dieu. Face au prochain, sois chrétien ! Déclare-toi comme tel par ta vie et tes paroles, sans reculer devant la peur de tes épouvantails imaginaires. Après tout, un épouvantail est une chose parfaitement inoffensive. Fais-en la chasse, tu le verras bien toi-même !

Et si tu as encore besoin d'un aliment pour ta confiance naissante, rends personnelle cette dé déclaration de l'Écriture Sainte dans 2 Timothée 1.7: « Je n'ai pas reçu un esprit de timidité, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse. »

          Que les ex-prisonniers de la crainte ne manquent pas de répéter plusieurs fois par jour cette vérité libératrice !

Et souvenez-vous que, par Jésus-Christ, vous avez reçu un esprit de force, d'amour et de sagesse qui vous fera agir avec tact et vous comporter d'une façon bienveillante. Dans ce domaine comme dans tous les autres, il sera fait chacun selon sa foi,et selon sa foi déclarée. Je ne puis assez vous encourager, vous pour qui ces notes ont été rédigées, à faire l'expérience de la valeur de l'affirmation de votre foi et à croire et à dire ce qui est vrai pour vous en Christ, à savoir: « J'ai reçu un esprit de force, d'amour et de sagesse !»

Après vous y être exercés pendant trente jours, peut-être m'écrirez-vous simplement cette référence en guise de témoignage: Psaume 56. 5.

          Car ce sera votre expérience !

 

Adolphe HUNZIKER

www.batissezvotrevie.fr

 

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