DANIEL, LE CAPTIF QUI PRIAIT

 

 

 DANIEL, LE CAPTIF QUI PRIAIT

 

          Le livre de Daniel s’ouvre sur une période extrêmement difficile pour le peuple de Dieu :

          « La troisième année du règne de Jojakim, roi de Juda, Nebucadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem, et l'assiégea. Le Seigneur livra entre ses mains Jojakim, roi de Juda, et une partie des ustensiles de la maison de Dieu… » (1.1-2)

          Les jugements de Dieu annoncés à maintes reprises par les prophètes s’abattaient sur la nation d’Israël ; une nation qui s’était détournée de son Dieu et qui s’était plongée dans l’idolâtrie et la corruption. La Parole de Dieu ajoute :

          « le roi Nebucadnetsar donna l'ordre à Aschpenaz, chef de ses eunuques, d'amener quelques-uns des enfants d'Israël de race royale ou de famille noble, de jeunes garçons sans défaut corporel, beaux de figure, doués de sagesse, d'intelligence et d'instruction, capables de servir dans le palais du roi, et à qui l'on enseignerait les lettres et la langue des Chaldéens. » (1.3-4)

          Daniel fit partie de ces jeunes déportés et exilés. La Bible dit :

          « Il y avait parmi eux, d'entre les enfants de Juda, Daniel, Hanania, Mischaël et Azaria. » (1.6)

          La mise en condition dans ce pays fut telle que l’identité même de ces jeunes gens fut changée :

          « Le chef des eunuques leur donna des noms, à Daniel celui de Beltschatsar, à Hanania celui de Schadrac, à Mischaël celui de Méschac, et à Azaria celui d'Abed Nego. » (1.7)

          Nous nous plaignons et gémissons parfois dans nos épreuves. Nous nous apitoyons sur notre sort. Mais imaginez un instant la situation de Daniel et de ses compagnons : transportés loin de leur pays au sein d’une nation païenne, loin de leur famille, loin de la maison de Dieu et des services religieux, privés de nombreux privilèges spirituels. Ils étaient maintenant  sans temple pour adorer l'Éternel, ni repos de sabbat, ni lecture publique de la Parole de Dieu. Mais dans ces circonstances extrêmement défavorables, Daniel se révéla comme le type même d'un jeune homme décidé de s'attacher au Tout-Puissant coûte que coûte. Il n'a pas oublié son Dieu. Il a prouvé de façon irréfutable qu'il pouvait être un véritable serviteur de Dieu même dans une atmosphère hostile. Son secret ? Il lui restait un appui ferme qui ne le quittait jamais et dont personne ne pouvait le priver : ses prières secrètes.

          Les difficultés n’ont pas tardé. Le roi Nebucadnetsar voulant trouver parmi les jeunes captifs des garçons capables de servir dans son palais, leur a réservé un traitement spécial : « Le roi leur assigna pour chaque jour une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait, voulant les élever pendant trois années, au bout desquelles ils seraient au service du roi. » (1.5)

          Daniel prit d’emblée position pour son Dieu qu’il aimait, le Dieu vivant et vrai. La parole de Dieu déclare :

          « Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi et par le vin dont le roi buvait, et il pria le chef des eunuques de ne pas l'obliger à se souiller. » (1.8)

          Dans son cœur, sans avoir hésité un seul instant ni fait le moindre compromis, Daniel a résolu d’être fidèle à l’Éternel. Il était un jeune homme qui craignait Dieu plus que tout et qui était fermement résolu à le vénérer à n'importe quel prix.

          Sa vie a été tout sauf un long fleuve tranquille. Nebucadnetsar, un roi fantaisiste, tyrannique et déraisonnable, l’a mis à l'épreuve, et Daniel a dû démontrer la qualité de sa vie de prière. Le roi eut un songe étrange dont il oublia les détails précis, mais qui l'a tourmenté. Il était si perturbé qu'il a demandé à tous les magiciens, les devins et les astrologues de lui raconter son songe (ce qui était humainement irréalisable), puis de l'interpréter. Il a classé Daniel et ses trois compagnons, Schadrak, Méschak et Abed-Nego, dans la même catégorie que ces hommes, quoiqu'ils n'aient rien eu de commun avec eux.

          Les astrologues ont objecté qu'il était totalement impossible de révéler le sens du songe sans savoir de quoi il s'agissait, mais ils ont déclaré que si le roi le leur racontait, ils l'interpréteraient. A ces mots, le monarque s'est mis violemment en colère:

          « Il s'irrita violemment. Il ordonna qu'on fasse périr tous les sages de Babylone. La sentence fut publiée, les sages étaient mis à mort, et l'on cherchait Daniel et ses compagnons pour les faire périr. » (2.12-13)

          Mais Daniel s'est interposé:

          « Alors Daniel s'adressa d'une manière prudente et sensée à Arjoc, chef des gardes du roi, qui était sorti pour mettre à mort les sages de Babylone. Il prit la parole et dit à Arjoc, commandant du roi : Pourquoi la sentence du roi est-elle si sévère? Arjoc exposa la chose à Daniel. Et Daniel se rendit vers le roi, et le pria de lui accorder du temps pour donner au roi l'explication. » (2.14-16) Et « ensuite Daniel alla dans sa maison, et il instruisit de cette affaire Hanania, Mischaël et Azaria, ses compagnons, les engageant à implorer la miséricorde du Dieu des cieux, afin qu'on ne fît pas périr Daniel et ses compagnons avec le reste des sages de Babylone. » (2.17-18)

          Quel fut le résultat de cette puissante, de cette ardente intercession ? Il nous est rapporté en ces termes : « Alors le secret fut révélé à Daniel dans une vision pendant la nuit. Et Daniel bénit le Dieu des cieux. » (2.19)

          Ainsi, à la suite de la prière de ces quatre hommes, Daniel a fait connaître au roi son songe et son interprétation. Le monarque a reconnu la puissance de son Dieu, puis il a placé Daniel et ses trois associés à des postes élevés.

          Tout cela s'est produit parce qu'un homme de prière s'est trouvé là au moment critique ! Bénie est la nation dans laquelle des hommes et des femmes de prière ont une influence directe ou indirecte sur leurs dirigeants païens ! L’apôtre Paul a écrit :

          « J'exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. » (1 Timothée 2.1-2)

          Quelle place ce sujet de prière tient-il dans notre vie d’intercession ?

 

          Daniel fit une autre expérience marquante, lors de sa captivité à Babylone. Un nouveau roi régnait sur la nation : Darius. Les chefs et les satrapes étaient jaloux de la position de Daniel dans le royaume. La Bible dit qu’ils « cherchèrent une occasion d'accuser Daniel en ce qui concernait les affaires du royaume. Mais ils ne purent trouver aucune occasion, ni aucune chose à reprendre, parce qu'il était fidèle, et qu'on apercevait chez lui ni faute, ni rien de mauvais. Et ces hommes dirent: Nous ne trouverons aucune occasion contre ce Daniel, à moins que nous n'en trouvions une dans la loi de son Dieu. Puis ces chefs et ces satrapes se rendirent tumultueusement auprès du roi, et lui parlèrent ainsi: Roi Darius, vis éternellement! Tous les chefs du royaume, les intendants, les satrapes, les conseillers, et les gouverneurs sont d'avis qu'il soit publié un édit royal, avec une défense sévère, portant que quiconque, dans l'espace de trente jours, adressera des prières à quelque dieu ou à quelque homme, excepté à toi, ô roi, sera jeté dans la fosse aux lions. Maintenant, ô roi, confirme la défense, et écris le décret, afin qu'il soit irrévocable, selon la loi des Mèdes et des Perses, qui est immuable. Là-dessus le roi Darius écrivit le décret et la défense. » (6.4-9)

          Lorsqu’il s’agit d’être fidèle à Dieu, lorsque les enfants de Dieu sont confrontés à des lois contraires à la volonté et à la sainteté de Dieu, une règle s’impose, celle que les apôtres ont proclamé devant les autorités religieuses de Jérusalem : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. » (Actes 5.29)

          Ainsi, Daniel n'a pas tenu compte du décret du roi Darius, car il est écrit :

          « Lorsque Daniel sut que le décret était écrit, il se retira dans sa maison, où les fenêtres de la chambre supérieure étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem; et trois fois le jour il se mettait à genoux, il priait, et il louait son Dieu, comme il le faisait auparavant. » (Daniel 6.10)

          N'oublions pas que c'était ce que Daniel faisait systématiquement. Le résultat fut glorieux. Certes Daniel fut jeté dans la fosse aux lions, mais l'Éternel a envoyé un ange qui a fermé la gueule des lions. L’homme de Dieu fut merveilleusement délivré.

          Tout au long de sa vie, Daniel fut un homme de prière. Ses prières étaient édifiantes, simples, ferventes, précises. Imitons un tel homme dans sa relation avec Dieu ! Lorsque nous prions, le Seigneur est plus proche de nous que nous l’imaginons. Il écoute nos requêtes et y répond lorsqu’elles sont faites avec foi et conformes à sa volonté.

          Il est bon que nous poursuivions notre combat spirituel, même lorsque Dieu semble ne pas entendre ou ne pas répondre immédiatement. Prier prend du temps, et obtenir l’exaucement aussi. Les délais ne sont pas des refus de la part de notre Dieu. Pour prier victorieusement, il ne faut pas seulement être courageux et persévérants : nous devons aussi nous armer de patience.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

 

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