LES FRUITS DE LA COMMUNION

   

 

LES FRUITS DE LA COMMUNION

 

« Les mandragores répandent leur parfum, et nous avons à nos portes tous les meilleurs fruits, nouveaux et anciens : mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi. » (Cantique des cantiques 7.14)

 

          La fiancée s’écrie : « Dès le matin nous irons aux vignes, nous verrons si la vigne pousse, si la fleur s’ouvre, si les grenadiers fleurissent. Là je te donnerai mon amour. » (7.13) Elle se livre ainsi à une ravissante rêverie ; elle s’imagine être libre et pouvoir inviter son bien-aimé à venir s’ébattre avec elle dans les campagnes environnantes, afin d’admirer ensemble les richesses de la végétation printanière. Dans la vivacité de son sentiment, elle ouvre la bouche pour dire des choses qu’éveillée  elle n’eût jamais prononcées. Son bien-aimé est là ; elle est à lui. Elle l’invite à une course dans les campagnes ; après cela elle le ramènera dans la maison de sa mère ; et là elle lui servira les fruits nouveaux et vieux qu’elle a gardés pour lui.

 

 

Les mandragores

 

          Les fruits de cette plante mûrissent au mois de mai et répandent un parfum agréable. La mandragore est une plante d’amour.

          La version en français courant traduit : « les pommes d’amour libèrent leur senteur » ; et la version TOB : «  les pommes d’amour donnent leur senteur ». Rappelez-vous le texte de la Genèse :

 

          « Ruben sortit au temps de la moisson des blés, et trouva des mandragores dans les champs. Il les apporta à Léa sa mère. Alors Rachel dit à Léa : Donne-moi, je te prie, des mandragores de ton fils. Elle lui répondit : Est-ce peu que tu aies pris mon mari, pour que tu prennes aussi les mandragores de mon fils ? Et Rachel dit : Eh bien ! il couchera avec toi cette nuit pour les mandragores de ton fils. Le soir, comme Jacob revenait des champs, Léa sortit à sa rencontre, et dit : C’est vers moi que tu viendras, car je t’ai acheté pour les mandragores de mon fils. Et il coucha avec elle cette nuit. » (Genèse 30.14-16)

 

          Il faut, bien évidemment, replacer tout ce passage dans le contexte de l’histoire de Jacob.

          La mandragore symbolise l’union entre époux. Chers frères et sœurs, sondons notre vie. Notre Sauveur et Seigneur bien-aimé peut-il respirer dans le jardin de nos cœurs les senteurs de notre amour ? Ou devra-t-il se contenter de l’odeur douceâtre du légalisme, de la religiosité, voire de la tiédeur ? Quelle beauté lorsque le Bien-aimé et son Église sont, l’un et l’autre, imprégnés du même parfum de la mandragore d’amour ! C’est ce que désirait Paul, lorsqu’il écrivait aux Éphésiens :

 

           « Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés ; et marchez dans la charité, à l’exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s’est livré lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur. » (Éphésiens 5.1-2)

 

 

 A nos portes

 

          « A nos entrées », dit le texte hébreu. Une première pensée s’impose. La jeune fille n’ pas besoin d’aller loin pour trouver des fruits.

 

          Beaucoup d’enfants de Dieu se découragent devant leur stérilité spirituelle. Ils voudraient tellement réserver des fruits exquis pour leur Seigneur, mais n’y parviennent pas. Pourquoi ? Ils tentent de puiser en eux-mêmes une vie qui ne se trouve qu’en Jésus. Et ils échouent. Leurs œuvres, leur zèle, leurs efforts sont infructueux. Pourtant, les fruits ne sont pas loin : à la porte, à l’entrée de leur cœur, dans une communion intime avec Christ. Savons-nous que nous possédons, dans une sphère d’intimité, une provision de fruits entièrement mûrs, réservés pour notre Maître ? Lui-même a déclaré :

 

          « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron… Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15.1, 4, 5)

 

          Apprenons donc à désespérer de nous-mêmes, pour dépendre et pour vivre uniquement de Jésus. Marchons fidèlement dans le chemin qu’il ouvre devant nous, en nous acquittant du service préparé pour nous. Nous n’aurons plus à courir de-ci de-là, à la recherche d’occasions pour moissonner « les fruits précieux ». Ils seront quotidiennement placés à la portée de notre main, à notre porte. Certes, il nous faudra une vigilante fidélité pour recueillir ce qui est à nos côtés. Sachons racheter le temps, et ne laissons perdre aucune occasion.

 

 

Tous les meilleurs fruits

 

          Remarquons encore que Sulamith ne cherche pas une seule sorte de fruits, mais des fruits de tous genres. Elle sait qu’il existe plus d’une espèce de fruits excellents. Son bien-aimé est unique, les fruits à lui offrir sont multiples.

          C’est ce que l’apôtre Paul voulait encore faire comprendre aux chrétiens d’Éphèse :

 

          « Le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. » (5.9)

 

          Bien-aimés, sachons discerner l’excellence et l’abondance des fruits que produit l’union avec Christ.

 

          Ici, nous avons plus que des bourgeons et des boutons (comparez Cantique des cantiques 7.13) ; il y a ce qui s’est pleinement développé pour la satisfaction du bien-aimé.

 

          Considérer si nous avons pour Jésus des « fruits exquis » devrait être notre exercice constant.

 

 

Pour lui

 

          La fiancée ajoute : « Je les ai gardés pour toi ».

          La récolte de tous nos fruits, excellents, exquis, les meilleurs qui soient, visent la gloire du Seigneur, et ne servent pas à nous vanter. N’oublions jamais que nous travaillons avec le Seigneur dans son œuvre, mais que toute la gloire lui revient. « A lui soit la gloire dans l’Église !», écrivait Paul (Éphésiens 3.21).

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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