LA QUESTION FONDAMENTALE DE L’ADORATION

 

 LA QUESTION FONDAMENTALE DE L’ADORATION

 

          Le sujet qui nous préoccupe maintenant est exprimé dans une toute petite phrase prononcée par Néhémie. Souvenons-nous que ce dernier avait entrepris de reconstruire la muraille de la ville de Jérusalem.

          Alors que ses ennemis l’avaient appelé à se rendre dans un lieu précis afin de le prendre au piège, Néhémie leur fit savoir ceci :

          « J’ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre. » (Néhémie 6.3)

          Résumons cette réponse de Néhémie en ces quelques mots : « un grand ouvrage. » Car le livre de Néhémie fait ressortir de façon figurée, dans ce texte historique, le grand travail de Dieu.

          Néhémie précise qu’il n’a dévoilé à personne ce que Dieu lui avait mis à cœur d’entreprendre. Il ne le fait que plus tard. Ce grand travail dont il parle était quelque chose que Dieu avait réellement mis sur son cœur.

          Mais avant d’aborder ce sujet de la reconstruction de la muraille du témoignage, je voudrais ouvrir une parenthèse importante – non pas basée sur une affirmation ou un point particulier – sur l’atmosphère qui se retrouve dans tout le texte : l’adoration.

 

          Lorsque nous y réfléchissons, Jérusalem, telle qu’elle est, entourée par ses murs, nous parle de l’adoration ; elle contient en elle-même le caractère de l’adoration. Oui, l’existence même de Jérusalem n’a qu’un seul but : l’adoration. La ville de Babylone était le siège, le centre de la fausse adoration, de l’idolâtrie, de quelque chose qui ne venait pas de Dieu. Mais, dans toute la Bible, Jérusalem se dresse aux antipodes de Babylone. Elle s’élève pour l’adoration. C’est l’endroit où l’on adore Dieu.

          Par conséquent, le mur de Jérusalem est l’image de ce qui entoure et contient l’adoration. Il est en lui-même un symbole d’adoration. La Bible fait référence à l’adoration comme étant le premier moyen d’un contact avec Dieu. L’adoration est aussi une des dernières choses mentionnées dans la Parole. Nous pouvons voir qu’elle existait déjà avant que la création n’apparaisse. Les « fils de Dieu » étaient consacrés à l’adoration du Seigneur avant la création du monde ; ces fils de Dieu sur qui nous ne savons pas grand-chose, mis à part ce fait indubitable qu’ils adoraient. Ils chantaient joyeusement ensemble et étaient dans l’adoration. Ceci était réel. Cela avait réellement lieu.

 

          Ensuite, l’adoration est apparue dans la création et a constitué un facteur essentiel de celle-ci. Et, comme nous le savons, c’est la rupture de l’adoration qui a été le tout premier péché d’Adam. Quand l’adoration a été complètement bouleversée sur la terre, l’Éternel l’a rétablie. Il a conservé un culte en son honneur tout au long des âges. L’une des choses particulières qui se retrouve à la fin des temps et que nous pouvons vérifier dans nos Bibles, c’est l’adoration universelle de l’Éternel Dieu. Et Jérusalem, je le répète, aussi loin que remonte l’histoire de cette ville en tant que modèle ou symbole, demeure le siège terrestre de l’adoration envers Dieu.

          Si nous portons maintenant nos regards sur le Nouveau Testament, nous découvrons cette nouvelle dispensation amenant le terrestre vers le céleste, nous nous trouvons en marche vers « la Jérusalem céleste » avec les myriades d’anges, l’assemblée des premiers nés inscrits dans les cieux. Et là se trouve aussi l’adoration. L’adoration rétablie dans le ciel (Hébreux 12.22-23).

 

 

L’adoration ou notre rédemption pour L'Éternel notre Dieu

 

          Penchons-nous quelques instants sur ce sujet de l’adoration. Nous voyons que la tâche de Néhémie était de rebâtir la muraille de Jérusalem. C’était réellement un travail de rédemption. Sauver la situation, restaurer le témoignage. Un travail de rédemption. Maintenant, nous avons compris que la rédemption est pour Dieu. Lisons ce passage du livre de l’Apocalypse :

 

          « Tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation. Tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu. » (Apocalypse 5.9 et 10)

 

          Tu nous as rachetés pour Dieu. Voilà la phrase essentielle. Et l’adoration signifie que toutes choses ont été rachetées pour Dieu. Elles ont été ramenées à Dieu et restaurées pour Dieu. Ce grand travail de rédemption agit encore aujourd’hui. Il est à l’œuvre constamment afin de contrer cette tendance naturelle au mal. Contrer le cours des événements qui perturbent la création depuis que Satan est venu tenter Adam.

          La création, depuis la chute, décline constamment. Dans tous les domaines de la création, le cours naturel des choses tend vers le bas. Nous sommes tous confrontés à cet état de fait. Si vous possédez un jardin, vous savez que pour le soigner, vous devez lutter quotidiennement contre cette tendance vers le bas. Il en est de même pour les médecins ou les infirmières qui doivent lutter contre cette dégénérescence de la vie physique. Bien que nous prenions grand soin de notre corps, nous sommes confrontés à cette horloge implacable qui nous tire vers le bas, vers une détérioration. La profession médicale est entièrement préoccupée par la rédemption. Et ainsi, dans tous les domaines, nous avons à lutter, car partout et en toutes choses, le naturel tend inexorablement vers le bas, vers le déclin.

          Et si cela se vérifie dans le naturel, dans le côté physique de la création, cela se vérifie aussi dans le domaine spirituel. La Bible nous fait réaliser un fait certain : quoique Dieu nous ait envoyé d’en haut la possibilité de contrecarrer les choses, toute la création dans son ensemble descend constamment vers le bas. Encore et toujours, à la lecture de la Parole, nous constatons l’existence de ces mouvements : déclin, dégénérescence d’une part, et Dieu agissant en rédempteur et rachetant pour lui, d’autre part. L’adoration alors signifie la rédemption de toutes choses pour Dieu. Elle donne à toutes choses un sens divin.

 

 

L’adoration, une question de but

 

          Réfléchissons un instant à l’adoration. Une adoration simple, élémentaire, qui laisse toute notion de religion de côté pour le moment. Car l’adoration se situe en dehors de toute forme ou système religieux. Elle est tout simplement là, inhérente à la création. Qu’est-elle encore dans son principe élémentaire ? Elle est notre raison même de rester en vie, le facteur clé de notre raison de vivre. Elle donne un sens à notre vie, une vie qui vaut la peine d’être vécue. La plus tragique et la plus triste des situations serait de ne plus trouver aucun sens à la vie. Nous ne pourrions pas descendre plus bas que cela. La vie serait un échec et ne vaudrait pas la peine d’être vécue. Et ce serait la chose la plus triste qui pourrait nous arriver.

          Mais le sens que nous donnons à la vie est basé sur l’adoration. Nous avons un mobile, un but. Et ce sens donné à la vie réside dans l’adoration. C’est un but que nous pouvons poursuivre et qui se vérifie réellement dans le monde entier excepté dans ces sphères tragiques où des individus ont capitulé n’ayant justement plus de raison de vivre. Mais à cette exception près, l’adoration n’est autre chose que l’acceptation de la vie, la volonté de reconnaître que la vie vaut la peine d’être vécue. Voilà la base même de l’adoration.

          Maintenant, transportons-nous dans le royaume le plus grand et le plus élevé. Quelle est notre raison de vivre dans ce royaume, sinon d’y apporter notre adoration ? Oui, notre adoration. Et là, dans ce royaume de justice, celle-ci devient alors notre unique raison d’exister. Car qui est celui qui justifie notre vie et lui donne son véritable sens sinon notre Seigneur ? Ce monde ne peut être adoré, ni les princes de ce monde, ni son dieu. Mais notre Seigneur, lui seul, en est digne. Il est la plus grande préoccupation de notre vie. Il est toute notre vie, toute notre existence. Il doit prendre en nous toute la place, devenir notre Seigneur adoré, celui qu’on ne peut plus quitter un seul instant.

          Cette adoration n’est pas celle qui se pratique dans un bâtiment ecclésiastique, semaine après semaine, deux fois par semaine ou pendant le petit moment consacré à la louange. Ce n’est pas de cette adoration-là qu’il s’agit. Celle-ci n’en est qu’une forme vide, une condescendance à louer Dieu… Voilà qui est bien loin de la véritable adoration. Car l’adoration n’est pas une habitude hebdomadaire, un petit quart d’heure que l’on prend lors de la communion ou que l’on attribue aux grandes fêtes annuelles de Pâques ou de Noël. La véritable adoration réside dans le fait que notre vie entière est pour Dieu. Chaque minute, chaque heure, chaque jour chaque semaine, chaque année. Tout est pour le Seigneur. Voilà l’adoration.

          Notre première pensée, le matin, c’est le Seigneur, et notre dernière pensée, le soir, c’est le Seigneur. Malgré nos diverses occupations morales ou physiques durant les heures de la journée, quelque chose reste là, en nous, demeure en nous qui avons été rachetés pour Dieu. Et ce quelque chose nous porte sans cesse vers lui.

          De telles vies sont elles-mêmes des prières d’adoration. Des prières qui ne sont pas forcément des mots ou des phrases. Elles ne présupposent pas que nous soyons constamment à genoux, ou que nous participions sans cesse à des réunions. Dans cette prière, dans cette attitude, se trouve cette avidité constante de trouver le Seigneur. Nous languissons après le Seigneur. Cela est vrai pour nous, et cela était vrai pour ceux qui avaient vécu dans les jours de la gloire de Jérusalem. Tous les Juifs qui en avaient été bannis soupiraient après elle. Oh, comme ils auraient aimé se trouver là, à la place où Dieu se tient, à l’endroit même de l’adoration !

          A Babylone où il était exilé, ce petit reste ne pouvait être satisfait. Son cœur était constamment tourné vers Jérusalem. Ceux qui avaient vécu un exil loin d'elle demandaient à ce petit peuple de chanter des cantiques de Sion. C’est ce que nous lisons dans le psaume 137 :

 

          « Chantez-nous quelques-uns des cantiques de Sion !... Mais aux saules de la contrée nous avions suspendu nos harpes. Comment chanterions-nous le cantique de l'Éternel sur un sol étranger ? »

 

          Oui, ces hommes et ces femmes soupiraient après Jérusalem, tiraillés par la douleur. Et nous pouvons comprendre cela dans un sens spirituel. Car notre Jérusalem spirituelle n’est pas cet endroit particulier de la Terre. Elle se trouve en nous, elle est ce qui nous pousse constamment vers le Seigneur et nous murmure : « Comment puis-je être encore plus totalement à lui ? »

          Si vous lisez le livre de Néhémie à la lumière de ce qui vient d’être exprimé, vous réaliserez des choses merveilleuses. Néhémie avait commencé à se lamenter et à chercher le Seigneur là-bas, à Babylone. Puis il est arrivé à Jérusalem et a constaté que la situation n’était pas à la gloire de l'Éternel. Après avoir pleuré et prié, il s’est mis au travail et a encouragé le peuple à le suivre dans cette tâche. Il ne s’est accordé aucun répit avant d’avoir terminé tout le travail, quel qu’en soit le prix. C’était un témoignage pour le Seigneur parfaitement et totalement accompli. C’était une question d’adoration. Et tout le peuple qui s’était engagé avec lui dans cette grande reconstruction avait le désir de travailler hardiment, avait un esprit volontaire. C’était l’esprit de l’adoration. Ce peuple accomplissait ce que nous lisons dans l’épître aux Romains, au chapitre 12 et au verset 1 :

 

          « Je vous exhorte, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. »

 

          Chacun engageait son corps dans ce travail, c’était une adoration dans l’action. Oui, l’adoration naît de notre motivation.

 

 

Le Seigneur nous ramène à l’origine de l’adoration

 

          Maintenant voilà un point crucial de la Parole de Dieu :

          Quand Dieu a créé l’homme et l’a pris en amitié, tout était pour le Seigneur. L’homme n’avait pas d’autre objectif que le Seigneur dans sa vie et dans ses activités. Un merveilleux équilibre régnait. Il y avait l’homme et le Seigneur. Et le Seigneur venait dans la fraîcheur du soir et se promenait dans le jardin à la rencontre de ceux qu’il avait créés. Et la joie régnait sur leur vie et sur leur travail. Et le Seigneur prenait grand plaisir à cela. La Bible nous enseigne que notre Dieu prend plaisir et s’approche de ceux qui l’adorent en esprit. Oui, il est attiré par cette attitude intérieure de notre cœur qui se porte vers lui.

          Le Seigneur ne s’approchera pas de nous si notre attitude de cœur n’est pas celle que nous venons de décrire. A moins qu’il ne s’approche de nous pour le jugement. Mais quand il vient vers nous avec la bénédiction, c’est que notre cœur est réellement tourné vers lui. Il venait dans le jardin parce que deux cœurs battaient pour lui. Et cela le satisfaisait pleinement.

          Lorsque Jésus est venu, c’était exactement la même chose. Il se réjouissait à l’idée de trouver un cœur ouvert prêt à le recevoir, à répondre à son désir. C’est tout simplement pour cela qu’il s’est rendu si souvent à Béthanie. Là, il y avait un cœur pour lui. Là, il y avait un réel esprit d’adoration.

 

 

La grande tromperie du diable

 

          Mais une grande cassure s’est produite. L’ennemi est venu dans le jardin afin de détourner sur Adam lui-même toute l’attention que celui-ci portait à l'Éternel. Il est terrible de réaliser cela. Mais comment s’y est-il pris ? Il a fait réaliser à l’homme que son intérêt personnel existait et qu’il pouvait passer en premier. Il a amené Adam à considérer qu’il pouvait avoir quelque chose, posséder quelque chose, posséder pour lui-même quelque chose. Jusque là, tout était à Dieu, mais maintenant la situation changeait du tout au tout. L’homme pouvait avoir quelque chose. Et l’ennemi travaillait à cette fin de façon hardie et subtile pour détourner Adam de Dieu. Pour l’amener à faire alliance avec lui-même. Et c’est là qu’Adam a été trompé, croyant que tout reviendrait à lui, alors qu’en réalité c’était Satan qui devenait le grand bénéficiaire. Voilà comment toute l’humanité a été trompée.

          Adam a été détourné de Dieu et a pensé qu’il pourrait jouir de sa liberté et posséder le monde. Mais finalement, il a compris qu’il venait d’être dupé et que tout revenait à Satan, y compris lui-même. Telle a été la tragédie, l’amère séduction. De plus, en se détournant de Dieu pour se concentrer sur ses propres intérêts, sa propre suffisance, l’homme a brisé l’adoration. Et il en est ainsi depuis ce jour. Le monde est égoïste, il veut se suffire à lui-même. Ne pas reconnaître à Dieu sa place. Pas même un seul et unique instant. Voilà où le monde en est arrivé.

          Mais Dieu aspire à sa Jérusalem spirituelle. Il aspire à retrouver ce temps où, volontairement, joyeusement et même délicieusement, tout lui revenait. Un peuple qui faisait de lui ses délices. Notre Seigneur était l’incarnation parfaite de ce principe. Nous le lisons dans le Psaume 40 au verset 9 : « Je prends plaisir à faire ta volonté, ô Seigneur ! »

          Le plaisir de Jésus était en Dieu. Il était la parfaite incarnation de cet esprit de la Jérusalem céleste. Il existait pour Dieu, totalement, de tout son cœur et sans contrainte aucune.

 

 

 

Un cœur partagé

 

          Maintenant, lorsque vous imaginez cette muraille de Jérusalem en ruines, vous vous posez certainement cette question : « Pourquoi cet état de choses ? Pourquoi ce tableau tragique ? Que s’est-il passé pour que personne n’y prenne garde ? Pour que personne ne hoche la tête, pour que personne ne pousse un soupir ? Que s’est-il passé pour qu’une telle gloire soit réduite à néant ? »

          La réponse est la suivante : l’adoration a disparu. La seule chose pour laquelle Jérusalem existait, sa consécration totale à Dieu, cette chose-là s’est écroulée ! Le peuple de Dieu a détourné son cœur, a tourné sa vie vers d’autres sujets d’adoration ! Et le Seigneur en a été mécontent.

          Il n’y avait plus aucune raison pour qu’il continue à veiller sur Jérusalem. Dieu ne voyait plus la nécessité de laisser continuer les choses comme auparavant, du temps de sa gloire. C’est pourquoi il l’a livrée à la destruction. Mais il n’aurait pas dû en être ainsi.

          Cela ne viendrait-il pas de notre grande faiblesse ? Oui, dans nos vies et dans l’Église dans son ensemble, celle qui porte le nom du Seigneur, que peut-on voir ? Échec, épuisement, absence de signes qui montrent que le Seigneur est présent, de ces signes qui montrent que le Seigneur se réjouit, qu’il est satisfait.

          Cela ne viendrait-il pas d’une certaine restriction mentale de notre part ? D’un cœur divisé ? Ou du fait qu’il existe finalement en profondeur une certaine réticence à nous mettre au travail afin de reconstruire la muraille. Je ne juge pas, mais je sais combien nous sommes bernés par l’ennemi, combien nos cœurs sont trompés. « Le cœur de l’homme est tortueux par dessus tout, il est incurable. Qui peut le connaître ?» (Jérémie 17.9)

          Très souvent, lorsque nous faisons quelque chose pour le Seigneur et que nous savons que c’est bien pour lui, et pour lui seul que nous le faisons, cela nous procure un immense bonheur. Mais il arrive parfois qu’en agissant pour lui, nous ne nous sentions pas vraiment heureux. Et en y réfléchissant, nous sommes obligés de reconnaître que cela provient du fait que nous retenons quelque chose pour nous-mêmes. Nous avons tous expérimenté cela, car il en est effectivement ainsi. Je ne voudrais pas être trop introspectif, mais vous ressentez certainement ce que je veux dire. Le Seigneur regarde à notre cœur. Et quand il voit que notre cœur est complètement pour lui, qu’il n’y a pas de mélange, pas d’autre dieu, pas d’autre intérêt, alors à ce moment là, il vient, il s’engage dans cette vie-là, dans cette Jérusalem-là. Le Seigneur s’approche de celui qui est entièrement sanctifié pour lui. Voilà encore la vraie adoration.

          Mais maintenant, nous pouvons voir que notre vie égoïste sous toutes ses formes est le terrain idéal de Satan qui porte atteinte à notre vie spirituelle en nous éloignant de Dieu. En contrepartie, le terrain de Dieu, celui où il campe, celui où il s’engage est son propre terrain. Dieu s’engage avec lui-même et avec personne d’autre. Si le Seigneur est là, dans notre vie, s’il a sa place tout entière, si tout est totalement pour lui, alors il s’engagera sur ce terrain là. Pas sur notre terrain à nous, et certainement pas sur celui de Satan. Mais si tout est pour lui, il sera aussi pour lui. Et nous sommes tous d’accord pour dire que ce terrain est sûr et qu’il n’y en a pas d’autre. C’est uniquement là que Dieu peut œuvrer et rester présent.

 

 

Une disposition pour le Seigneur

 

          Encore quelques mots sur le sujet, après quoi je conclurai.

          L’apôtre Paul nous donne un avertissement concernant le sujet de l’adoration qu’il développe dans l’épître aux Romains :

 

          « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au monde présent mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait. » (Romains 12.1-2)

 

          Et nous ne devons pas raccourcir de moitié ces deux versets mais bien les prendre dans leur ensemble. Ne vous conformez pas au monde présent, offrez vos corps comme un sacrifice vivant, ce qui sera de votre part un culte raisonnable, soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence. Une intelligence renouvelée, voilà la base de l’adoration.

          Sommes-nous entièrement disposés pour le Seigneur ? Toute notre détermination se porte-t-elle vers lui ? Soyons transformés par le renouvellement de notre intelligence, de notre état d’esprit, de notre inclination, de notre disposition. Il s’agit là d’une toute nouvelle disposition tout à fait à l’opposé de celle que nous avons reçue en Adam au moment de ce que nous appelons « la chute ».

          Je remercie Dieu pour une chose, à mon avis, tout à fait justifiée. Une chose qui est beaucoup plus évidente qu’il n’y parait. Nous sommes parfois troublés et en souci pour des choses qui ne nous concernent pas, qui ne sont pas vraies à notre propre sujet. Il nous arrive de penser des mensonges sur nous-mêmes. Bien sûr, nous connaissons notre promptitude à pécher, nous connaissons le côté mauvais de la chair, nous savons combien nous pouvons être méchants et indignes. Mais parfois, nous permettons à certaines pensées sur nous-mêmes d’aller trop loin. Alors permettez-moi de vous poser cette question : avec toute notre indignité, notre promptitude à pécher et tout ce mal qui est là, sous-jacent, n’avons-nous pas malgré tout un cœur pour le Seigneur ?

          Oui, nous avons parfois l’impression de tâtonner, d’avancer à l’aveuglette. C’est vrai. Mais notre cœur est toujours pour le Seigneur. Et d’où cela nous vient-il ? Il y avait un temps où nous n’avions aucun sentiment pour lui, aucune disposition, aucun intérêt. Nous n’avions aucune envie d’aller vers lui. Mais quelque chose s’est produit en nous. Quelque chose de plus profond, de plus fort que toute notre faiblesse, toute notre rébellion, notre péché, notre folie… Maintenant, nous pouvons constater que nous réagissons immédiatement chaque fois que nous commettons une erreur. Oui, nous éprouvons de la peine et nous ne sommes pas en repos avant de nous être mis de nouveau en accord avec notre Seigneur.

          D’où nous vient cette disposition ? C’est quelque chose que Dieu fait lui-même en nous. C’est là la base de l’adoration. Nous devenons ce terrain malléable sur lequel il peut agir librement. Alors ne nous décourageons pas nous-mêmes par nos pensées négatives à notre sujet. Attention ! J’espère qu’ici, vous ne pensez pas que je vous encourage à fermer les yeux sur votre péché et à lui redonner une quelconque place dans votre vie. Je vous invite plutôt à ne pas écouter la voix de Satan car il peut nous raconter beaucoup de choses mauvaises, nous concernant. Mais nous pouvons néanmoins nous appuyer sur les paroles de ce petit chant :

 

          « Oui, je le sais, plus d’un péché

          J’ai commis, et mille encore…

          Mais Jésus n’en a trouvé aucun. »

 

          Nous pouvons aussi proclamer : Dieu a fait en moi quelque chose afin que je sois placé en lui. Et malgré mes manquements, mon cœur est à lui. En dépit de mes chutes, je suis pour lui.

          C’est ainsi que nous allons de l’avant. Voilà l’esprit de cette loi de l’adoration qui brûle en nous et qui nous consume. Et dans cette adoration, nous trouvons sa présence. Cette présence où il n’y a plus que lui. Plus que lui.

 

          Un seul nom : Jérusalem. Le point de départ de ce qui vient d’être développé. Tout ce que nous pourrions encore dire, tous les détails que nous pourrions encore apporter sur ce sujet, celui de la reconstruction de la muraille, tout cela prend sa source dans l’adoration.

          Cette Jérusalem doit être une louange à Dieu sur la terre, elle doit parler de la gloire de Dieu. Elle doit nous amener à nous tourner entièrement vers le Seigneur, à lui témoigner gloire et honneur.

          Voilà le pourquoi de l’existence de Jérusalem, de la Jérusalem céleste et spirituelle qui est la nôtre. Rendre tout à Dieu, lui apporter tout notre amour afin qu’il fasse de nous ses délices, et nous transforme en témoignage vivant de son entière satisfaction.

 

Théodore Austin SPARKS

www.batissezvotrevie.fr

 

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