LES MAISONS OU JÉSUS A ÉTÉ INVITE

 

LES MAISONS OU JÉSUS A ÉTÉ INVITE

 

          On peut en relever trois sortes : celles des pharisiens ; celles des pécheurs ; enfin celles qui l'ont accueilli.

          À travers la diversité des lieux, des accueils, des réactions, nous retrouvons toujours la même Personne se mettant au niveau de chacun, constamment prête à donner. Quelle chose extraordinaire de voir le Fils de Dieu devenu homme entrer dans la maison d'une de ses créatures ! Ne voulons-nous pas dire avec d'autres: Seigneur, viens dans ma maison ! II désire être invité.

 

          a. Les maisons des pharisiens

 

          Il y pénétrait comme un docteur, parfois comme un censeur, apportant toujours la lumière qui manifeste l'état des cœurs, sans se laisser influencer par les règles factices d'une courtoisie et d'une politesse d'apparence.

          En Luc 7.36-50, « un des pharisiens demanda à Jésus de manger avec lui. Il entra dans la maison du pharisien, et se mit à table ». Jésus accepte l'invitation, et ne semble pas se formaliser par l'accueil abrupt de son hôte. Dans cette maison viendra une femme pécheresse, dont il pourra dire « ses nombreux péchés sont pardonnés – car elle a beaucoup aimé ». Il avait discerné la foi qui était dans son cœur, foi qui l'avait poussée jusqu'à entrer dans cette demeure hostile et à se jeter aux pieds du Sauveur. La visite ne devait pas être vaine non plus pour le pharisien : « Simon, j'ai quelque chose à te dire... Je suis entre dans ta maison ». Comment y avait-il été reçu ? Qu'en est-il de nos maisons ? Avons-nous pour le Seigneur les égards qui lui reviennent ? Y a-t-il même place pour lui ? et place pour les pécheurs qui voudraient venir à lui ?

          En Luc 11.37-54 « un pharisien l'invite à manger chez lui ». C'est l'occasion pour les scribes et les docteurs de la loi de le presser fortement, le provoquer, lui dresser des pièges, chercher à surprendre quelque chose de sa bouche, afin de l'accuser. Il avait osé s'asseoir sans s'être « d'abord lavé, avant le repas » ! Le Seigneur va montrer à ses hôtes qu'eux nettoyaient le dehors, mais qu'au-dedans ils étaient pleins de méchanceté. Ils cherchaient l'apparence extérieure, la considération parmi le peuple, mais ils avaient enlevé la clé de la connaissance : « Vous n'êtes pas entrés vous-mêmes, et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés ». Quand Jésus est là, les pensées des cœurs sont dévoilées.

          En Luc 14, il est invité par un des principaux des pharisiens un jour de sabbat. «Ils l’épiaient» :  allait-il, en un jour mis à part pour Dieu, se préoccuper du malheureux hydropique qui se trouvait devant lui ? Le cœur de Jésus, plein de compassion, guérit l'homme, mais, en même temps, il touche la conscience de ses accusateurs, qui ne pouvaient répliquer à ses questions. À son tour, il observe comment les invités « choisissaient les premières places ». Chacun s'attable à l'endroit qui lui paraît convenir à sa propre importance. Quand le Maître entre, il met à la dernière place l'invité qui s'était placé trop haut, et fait monter l'autre dont l'humilité avait choisi une position inférieure. Une fois encore, l'état des cœurs est mis en lumière.

 

          b. Les maisons des pécheurs

 

          À l'appel de Jésus, Lévi a tout quitté et l'a suivi. Mais il désire que ses amis les publicains, et d'autres personnes, fassent la connaissance du Sauveur qui vient de le trouver. « Lévi lui fit un grand festin dans sa maison ; il y avait une grande foule de publicains et d'autres gens qui étaient avec eux à table » (Luc 5.29). « Pourquoi », disent les scribes et les pharisiens, « mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs » ? Qu'était venu faire Jésus dans ce monde ? Condamner les hommes ? - «Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs, à la repentance » (v. 32). Le Sauveur était là : qui l'accepterait ?

          Zachée était aussi un chef de publicains. « Il cherchait à voir Jésus, qui il était (Luc 19.1-10). Sa position, la foule, le qu'en dira-t-on, sa petite taille, étaient autant d'obstacles. Les uns disent : Je ne sais pas ; d'autres : Je n'ose pas ; d'autres encore : Je ne peux pas. Jésus connaît le désir du publicain. Il le voit le premier, et lui dit de descendre de son sycomore « car il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison ». Avec autorité, le Sauveur s'invite comme convive parce qu'il a discerné chez cet homme une conscience délicate, et les premières manifestations de la foi et de la vie nouvelle. Avec quelle joie Zachée le reçoit, même si tous murmurent disant « qu'il était entré chez un pécheur pour y loger ». À cette maison, Jésus apporte le salut : « Le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (v. 10).

          À la fin de son chemin d'amour, Jésus allait être emmené dans une autre maison, celle de Caïphe le souverain sacrificateur (Luc 22.34). C'est là que Pierre le renie. Ceux qui le tenaient se moquaient de lui et le frappaient, crachant contre lui et lui couvrant le visage, multipliant les gifles. La « brebis muette » était « devant ceux qui la tondent ; et il n'a pas ouvert sa bouche » (Ésaïe 53.7) !

 

          c. Les maisons où il a été accueilli

 

          Reçu dans la maison de Simon et d'André, Jésus rencontre la belle-mère de Simon, couchée, ayant la fièvre (Marc 1.30). Faut-il renoncer à l'accueillir ? « Aussitôt ils lui parlèrent d'elle », comme nous aussi nous pouvons le faire dans tous les problèmes et les épreuves qui surgissent dans nos familles, avec nos enfants et nos proches. Représentons-nous la scène dans la chambre où le Seigneur entre, s'approchant de la malade, la prenant par la main ; « aussitôt la fièvre la quitta; et elle les servait » (Matthieu 8.15 dit « elle le servait » : où est la différence ?).

          Jaïrus avait supplié Jésus de venir dans sa maison, sa fille étant à l'extrémité. Le chemin est long. En route Jésus s'arrête pour guérir la femme qui l'avait touché. Entre-temps la jeune fille est morte. À quoi bon « importuner encore le Maître » (Marc 5.35) ? - «Ne crains pas, crois seulement », dit Jésus au père désolé. Arrivé à la maison, il met tout le monde dehors, prenant avec lui le père de l’enfant et trois de ses disciples, puis rentre là où l'enfant était couchée. Dans la pénombre de cette chambre mortuaire, le Sauveur s'avance. Comme il l'avait fait dans la maison de Simon, il prend la main de l'enfant et lui dit: « Jeune fille, je te dis, lève-toi. Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher ». Il a apporté la vie dans l'intimité de la maison, intimité si nécessaire entre une âme et son Sauveur. Autrefois Joseph avait voulu être seul avec ses frères pour se révéler à eux (Genèse 45.1). Qu'est-ce qui va marquer cette vie nouvelle ? Le jeune homme de Naïn se met à parler (Luc 7.15) ; la fille de Jaïrus doit manger. De Lazare il est dit : Laissez-le aller (Jean 11.44). Dorcas n'a-t-elle pas continué à servir (Actes 9. 36-42) ?

          À maintes reprises sans doute, la maison de Béthanie a accueilli le Pèlerin fatigué, qui trouve là comme un chez soi. Il ne vient pas comme censeur, ni même comme berger, mais comme ami. Un lien d'amour l’unit à cette famille. Des femmes que Jésus avait « guéries d'esprits malins et d'infirmités » (Luc 8. 2) l'ont suivi « sur le chemin », le servant et l'assistant de leurs biens. À leur heure, elles auront leur récompense. Mais celles qui l'ont reçu « dans leur maison », ont acquis de lui une connaissance encore plus intime. Marie s'assied à ses pieds ; Marthe apporte son service. Quand les deux sœurs sont dans le deuil, elles font l'expérience de toute la sympathie de l'Homme Parfait. Il n'y a plus l'une écoutant et l'autre servant, mais deux âmes unies dans une même douleur, n'ayant d'autre ressource que lui. Elles voient alors la vie jaillissant du royaume de la mort à la voix de Jésus, et comprennent le sens de cette parole : « Moi, je suis la résurrection et la vie » (Jean 11.25). Elles ne viendront pas s'attarder au bord d'un tombeau vide. Mais à l'heure opportune, dans la maison de Simon le lépreux, Marie versera le nard pur de grand prix sur la tête du Roi en Matthieu, sur celle du Serviteur en Marc, sur les pieds du Fils de Dieu en Jean. « Et la maison fut remplie de l'odeur du parfum » (Jean 12.3).

          La maison d'un inconnu accueillera les disciples qui viennent préparer la Pâque. « Quand l'heure fut venue, il se mit à table, et les douze apôtres avec lui (Luc 22.10-22). Dans ce logis ami, dans la grande chambre garnie, Jésus prend le pain qui parle de son corps donné, la coupe qui présente son sang versé. On chante une hymne avant d'aller à la montagne des Oliviers (Marc 14. 26). Le Seigneur Jésus y révèle tant de secrets à ses disciples, prolongeant la conversation dans la vallée du Cédron, leur parlant d'une autre maison, où des places sont préparées, d'où il reviendra pour prendre les siens auprès de lui, « la maison de mon Père » (Jean 14.2). À son tour, lui-

même les accueillera et « il se ceindra, les fera mettre à table et, s'avançant, il les servira » (Luc 12.37).

          Dans toutes les maisons où il était entré, il avait « donné » le salut, le pardon, la guérison, la vie, la lumière. Dans la maison de Simon le lépreux, il a « reçu » le parfum, et dans celle de Caïphe, le mépris et les coups. Dans la maison du Père, il recevra la louange éternelle.

 

Georges ANDRÉ

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