LA PARABOLE DU FILET

 

LA PARABOLE DU FILET

 

          Matthieu 13.47-50 : « Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent; et, après s'être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais. Il en sera de même à la fin du monde. Les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

 

 

Introduction

 

          C’est la septième et dernière des « paraboles du royaume » en Matthieu 13.

          Notons sa ressemblance avec la parabole de l'ivraie. Pour cette raison, certains commentateurs les considèrent souvent comme jumelles. D'autres préfèrent éviter cette dernière parabole.

          Mais le Seigneur ne gaspille jamais ses paroles. Même quand il semble aborder un sujet déjà traité, un examen attentif révèle qu'il le fait pour une raison très distincte.

          Les paraboles précédentes se concentraient sur le contenu du message et sur sa

réception. L'horizon s'élargit ici, car Jésus confronte ses disciples avec leur futur ministère de messagers. Il les enverra pour proclamer l’Évangile du royaume.

 

 

Le sens de la parabole

 

          Cette parabole décrit l'effet de l’Évangile dans l'Histoire humaine, le travail des

serviteurs de Dieu, et le témoignage de l'Église.

 

 

Le filet jeté dans la mer

 

          « ...semblable à un filet...» : il s’agit d’une seine, d’un long filet, suspendu par des flotteurs de liège et alourdi par des poids à sa base, qu'on tire en arc de cercle.

          « ...jeté dans la mer... » :

          Jésus fait allusion aux peuples de la terre, le monde.

          Il annonce prophétiquement ce qui allait devenir une œuvre continuelle de rassemblement des hommes dans le royaume des cieux.

          Il montre ce qui allait se produire lorsque le message de l’Évangile traverserait

l'Histoire humaine et attirerait l'attention et l'engagement d'une multitude d'individus.

          L'Église de Christ est une mission qui atteindra le monde entier en touchant le

maximum de gens (Matthieu 24.14 : « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin » ). La foi chrétienne n'est donc pas une sorte de lumière intérieure pour le bénéfice exclusif d'un cercle limité d'initiés secrets ! Le service de l’Évangile entraîne la recherche active des hommes perdus et leur évangélisation pour le royaume de Dieu.

 

 

Les pêcheurs

 

          « ...les pêcheurs le tirent... »

          Voyez Matthieu 4.18-19 : « Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer; car ils étaient pêcheurs. Il leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes; et encore Luc 5.10 : « Alors Jésus dit à Simon: Ne crains point; désormais tu seras pêcheur d'hommes. Jésus indique à ses disciples leur œuvre future de serviteurs de l’Évangile, une œuvre indispensable (cf Rom. 10.14-17 : « Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche ? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés ? selon qu'il est écrit: Qu'ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles ! Mais tous n'ont pas obéi à la bonne nouvelle. Aussi Ésaïe dit-il: Seigneur, qui a cru à notre prédication ? Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ ») :

          L’Évangile et ses serviteurs se consacrent à la recherche des âmes, et Dieu a le

dessein de sauver les hommes perdus (1 Timothée 2.4 : « … Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. » )

          La tâche des disciples de Jésus revêt un aspect impératif car les hommes se précipitent par myriades en enfer !

          Cette pensée est bien différente du pluralisme moderne (« j'ai raison et vous aussi ») ouvert à tous les points de vue à la mode.

          Dieu n'est pas pluraliste. Tous les « méchants » seront jetés dans l'enfer. Cf Psaume 9.18 : « Les méchants se tournent vers le séjour des morts, toutes les nations qui oublient Dieu. »

 

 

Les poissons de  toute espèce

 

          v. 47 : « ...ramassant des poissons de toute espèce... »

          Le mot « espèce », en grec « genous », signifie naissance, c’est-à-dire temps de la naissance, lieu ou condition de la naissance, origine, descendance, tout être créé, toute réunion d'êtres créés.

 

          1) Il est donc question dans cette parabole de la portée universelle de l’Évangile. Le royaume de Dieu n'est plus l'apanage exclusif du peuple de l'ancienne alliance, les Juifs, mais il s'étend à tous les peuples de la terre.

          Comparer Amos 3.2 : « Je vous ai choisis, vous seuls parmi toutes les familles de la terre », et  Genèse 12.3 : « Toutes les familles de la terre seront bénies en toi. » Le salut s'étend désormais à tous les peuples de la terre.

 

          2) Jésus parle de tous ceux qui entrent dans la manifestation visible du royaume, c’est-à-dire le peuple de Dieu, l’Église de Jésus-Christ considérée dans son aspect extérieur. Car tous ceux qu'on appelle chrétiens ne sont pas nécessairement des croyants authentiques.

          Comme l'ivraie et le bon grain, il y aura, tout au long de l'histoire du royaume visible de Dieu, des croyants authentiques et des prétendus chrétiens ; des hommes véritablement convertis et d'autres qui ne le sont pas ; des fidèles et des hypocrites, des sauvés et des perdus, des élus et des réprouvés, le bien et le mal.

 

          Un triage est donc indispensable. Le filet attrape inévitablement un mélange de

poissons, des « bons» et des « mauvais ». Sans aucun doute, de mauvais poissons entrent dans le filet et y sont retenus avec les bons. Mais ils ne sont pas bons ! Ce sont ceux qui se disent chrétiens ne le sont pas dans la réalité.

          Ce triage se fait dans l’Église par : l'enseignement de la Parole de Dieu,   l'exercice correct et nécessaire de la discipline, une administration spirituelle sérieuse de l’Église, un engagement dans le baptême correspondant à une vraie repentance et conversion authentique. Paul a écrit : « Tous ceux qui descendent d'Israël ne sont pas Israël » (Romains 9.6). Il en est ainsi dans l’Église. Certains « descendent » des chrétiens, mais ne sont pas chrétiens : enfants de parents croyants, enfants de pasteurs, personnes «gagnées » par l'ambiance des réunions, par les sentiments...

          Notez bien : les mêmes pêcheurs qui ont jeté le filet, le tirent sur le rivage, et font le triage. Il ne s'agit pas de remplir les « vases » de n'importe quelle sorte de poissons ! II faut mettre en sécurité les bons poissons et c'est la responsabilité de ceux qui ont tiré le filet. Ce travail ne se fait que lorsqu'on a « débarqué » : il s’agit de l’édification, de la sanctification qui suivent l’action d’évangélisation.

          Les pêcheurs ne sont occupés que des bons poissons. Ils les connaissent ! Ils les mettent à part parce qu'ils sont précieux. Cet acte de pêcheurs fait partie de l'histoire même du royaume des cieux. Avoir de bons poissons est leur affaire, c'est le but de leur pêche. De même, les saints sont réunis, non pas par les anges, mais par  ceux qui ont travaillé au nom du Seigneur. La distinction ne se fait pas par le jugement final, mais par les ouvriers occupés des bons « poissons ».

          Ce triage ne doit donc pas être confondu avec le jugement final des méchants. En effet, le sort final des bons n'est pas d'être mis à part sur le rivage, ni celui des mauvais d'être laissés là seulement. D'autre part, le jugement des mauvais ne se fait pas seulement  par leur séparation d'avec les bons, auxquels ils avaient été mêlés, mais par leur destruction.

          Il y a donc…

 

 

Un tri ultérieur

 

          v.49 « ...il en sera de même à la fin du monde. »

          Le triage accompli par les pêcheurs doit être d'autant plus sérieux qu'il s'effectue dans la perspective du triage définitif fait à la fin du monde, par les anges eux-mêmes.

          Toutefois, tout le travail sérieux des pêcheurs « assis sur le rivage » ne garantit pas un royaume de Dieu 100% pur sur la terre. Nous le savons par expérience. C'est impossible et Dieu ne l'a pas prévu ainsi ! La perfection de l’Église doit attendre le jour du jugement et la gloire qui sera révélée dans les cieux. Les meilleurs responsables dans l’Église ne peuvent pas lire les pensées et les intentions du cœur humain, et ainsi ils ne peuvent pas de façon totale purger l’Église des hypocrites et des dissimulateurs. Jusqu'à la séparation finale des bons d'avec les mauvais « poissons », les églises seront sujettes au compromis et à l'erreur.

 

          Jésus utilise trois fois l'expression « à la fin du monde » (v.39,40,49).

          A la fin des temps, Dieu séparera les vrais croyants des faux, et le bien du mal. Dans ce jugement final, les ouvriers n'ont rien à y faire. Les anges sortiront et sépareront les méchants d'avec les justes.

          Il y a donc une grande différence entre ce que Jésus dit dans la parabole, et l'explication qu'il donne ensuite. Cette dernière va bien au-delà de la parabole en y ajoutant, comme toujours, d’autres faits :

          Sur le rivage, les pêcheurs séparent les bons poissons d'avec les mauvais (v.48).

« Ce qui est bon » est cité en premier.

          « A la fin du monde », les anges viendront séparer « les méchants d'avec les justes » (v.49). Les méchants sont cités en premier.

          Mettre les « bons » dans les vases n'était pas l'affaire des anges, mais des pêcheurs.

 

 

Conclusion

 

          Soyons préoccupés de notre grande mission, et de notre grande responsabilité : l'évangélisation des myriades de perdus.

          Le salut s'étend à tous les peuples de la terre : évangélisons sans esprit d'exclusion, de rejet, de mépris, et développons un esprit missionnaire.

          L’Église parfaite n'existera jamais sur la terre. Personne ne peut empêcher l'entrée d'hypocrites dans l'Assemblée de Dieu. Il y en aura jusqu'au jour du jugement final.

          Veillons à être fidèles, en remettant les grands jugements au Seigneur : « C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due. » (1 Corinthiens 4.5)

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Moksia Augustin Marc (mercredi, 26 juillet 2023 18:03)

    C'est très pertinent comme message. Il est incisif et interpellateur. Que l'Éternel vous accorde d'avantage cette sagesse pour interpeller le monde.