LA BÊTE QUI MONTE DE LA MER

 

 LA BÊTE QUI MONTE DE LA MER

 

          « Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. La bête que je vis était semblable à un léopard; ses pieds étaient comme ceux d'un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité. Et je vis l'une de ses têtes comme blessée à mort; mais sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la terre était dans l'admiration derrière la bête. Et ils adorèrent le dragon, parce qu'il avait donné l'autorité à la bête; ils adorèrent la bête, en disant: Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle? Et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes; et il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et ceux qui habitent dans le ciel. Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation. Et tous les habitants de la terre l'adoreront, ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie de l'agneau qui a été immolé. Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende! Si quelqu'un mène en captivité, il ira en captivité; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la persévérance et la foi des saints. » (Apocalypse 13.1-6)

 

          Nous sommes arrivés à ce chapitre 13 de l’Apocalypse qui est certainement l’un des plus saisissants de toute l’Apocalypse. Il est tout entier consacré à l’apparition de deux « Bêtes » et la description de leur activité est sinistre et effrayante.

          Nous n’allons pas nous borner à découvrir l’horrible réalité à venir pour l’humanité, derrière les symboles de la vision apocalyptique, mais nous dégagerons aussi quelques enseignements pour notre vie spirituelle et notre marche avec le Seigneur, dans le temps présent. Car, en fait, à quoi nous servirait une connaissance intellectuelle, fût-elle exacte, des Saintes Ecritures, si cette connaissance n’engendre pas une piété plus grande, une foi plus affermie, et une communion plus étroite avec Dieu ?

 

          Lisons à nouveau le verset premier :

          «  Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. »

 

 

Une bête

 

          La traduction « une bête » est très regrettable. Elle est inexacte, et elle nuit au sens tragique de la vision donnée à l’apôtre Jean. En effet, le mot grec « Thèrion » ne désigne pas un animal quelconque ; mais une bête féroce, une bête fauve, sauvage, cruelle et indomptable… en général un animal malfaisant. On n’emploiera jamais ce mot pour parler d’un animal inoffensif. Lorsque le texte biblique fait allusion à un animal domestique, il emploie plutôt le mot « zoon ». Or, nous le comprenons fort bien à la lecture de ce chapitre, nous sommes ici en présence de l’un des deux plus grands « fauves » que la terre aura jamais porté. Le second étant décrit dans la seconde partie du chapitre 13 de l’Apocalypse. Le terme « thèrion » est donc approprié pour dépeindre le monstre redoutable que sera la Bête d’Apocalypse 13.

 

          Vous le remarquerez : cette bête féroce qui monte de la mer est en tout semblable au dragon. Rappelez-vous la description qui est faite du dragon au chapitre 12.3 :

          « Un autre signe parut encore dans le ciel; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. »

          Cette ressemblance est évidemment voulue ; elle marque l’intime parenté des deux apparitions. La Bête est en quelque sorte comme une incarnation de Satan et de sa puissance. J’aurais, bien évidemment, l’occasion de revenir largement sur ce point.

Mais je voudrais attirer ici votre attention : La Bête sera sous l’influence totale de Satan, à laquelle ce dernier aura donné et sa puissance, et son trône, et une grande autorité. Elle sera le serviteur planétaire du diable, accomplissant ses œuvres infernales. Elle ressemblera donc à Satan, son maître ; et ceux et celles qui l’adoreront, recevront une marque (le nom ou le nombre de son nom). Cette Bête représentera en sa personne le monde opposé à Dieu et soumis au « prince de ce monde », le diable.

 

          En opposition totale à cela, lorsque notre Seigneur Jésus est venu, comme le Serviteur du Père céleste (par la bouche du prophète Esaïe, Dieu parle du Messie qui allait venir, en l’appelant « mon Serviteur ») accomplir sa grande mission de salut, comment est-il venu ? Que dit l’Écriture ?

          « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde, et qui, étant le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne... » (Hébreux 1.1-3)

          Jésus est venu comme le reflet de la gloire du Père, et l’empreinte de sa personne. C’est pourquoi il dit à son disciple Philippe : «  Celui qui m'a vu a vu le Père. » (Jean 14.9)

          L’apôtre Paul écrit aux Colossiens (1.15) : « Il [Christ] est l’image du Dieu invisible » ; et encore : « En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (2.9)

          Qu’en est-il de nous ? Plus nous nous attacherons à Christ, plus nous vivrons près de lui, ou plus précisément plus nous le laisserons vivre sa vie en nous, plus nous l’aimerons, l’adorerons et le servirons, plus nous lui ressemblerons. Nous portons et nous porterons sa marque sur nos vies, son nom béni. Paul écrit : « Nous tous qui, le visage dévoilé, reflétons tel un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes [et non pas nous serons] transfigurés en cette même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » (2 Corinthiens 3.18)

          Jésus lui-même a déclaré : « Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus; j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau. » (Apocalypse 3.12)

          Cette promesse concerne les jours de l’éternité. Mais comment porterons-nous la marque de son nom aux jours des grandes récompenses, si nous ne la portons pas dès maintenant sur cette terre de misère ? Nos paroles, nos actes, nos pensées, nos sentiments, nos motivations, notre service doivent porter la marque du nom de Jésus-Christ, c’est-à-dire l’empreinte de sa personne. Lorsque les chefs du peuple et les anciens d’Israël virent l’assurance de Pierre et de Jean, ils furent étonnés… et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus. Leur témoignage portait la marque du Maître. Paul écrit encore : « Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c'est Dieu, lequel nous a aussi marqués d'un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l'Esprit. » (2 Corinthiens 1.21-22)

          Mes amis, il n’y a que deux maîtres, et il n’y a que deux sortes de disciples. Les uns adoreront la Bête et son maître Satan, et ils porteront sa marque. Les autres adorent Christ et Dieu le Père, et ils portent déjà le sceau divin en attendant la gloire céleste. L’enfer va déferler de façon effrayante sur l’humanité et la marquer de son empreinte terrifiante, tandis que les chrétiens authentiques vivent ce que Jésus disait dans sa prière : « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée… Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que je sois en eux. » (Jean 17.22, et 26)

          Il n’est donc pas étonnant que le fossé se creuse de plus en plus entre ces deux peuples, celui de Satan et celui de Dieu, et que les temps dans lesquels va entrer l’Église jusqu’au retour de Christ, seront de plus en plus difficiles.

          Je le répète aujourd’hui encore : travaillons à notre salut avec crainte et tremblement ; une sainte crainte, et un saint tremblement, bien entendu ; et non pas la peur de notre Dieu ! Affermissons nos cœurs. Amassons-nous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Souvenons-nous de l’avertissement de Jésus : là où est notre trésor, là aussi sera notre cœur. Dieu nous a appelés à la communion de son Fils Jésus-Christ. Pouvons-nous dire, comme Jean le déclarait : « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ » ? Quelle richesse pour celui qui vit près de Dieu ! Paul écrit : « celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. » (1 Corinthiens 6.17)

          L’expression « bête » est suffisamment révélatrice ; elle marque bien la déchéance de la puissance humaine livrée à l’orgueil et aux instincts. Quelqu’un a dit : « Humanité sans divinité équivaut à bestialité ». L’appellation « la bête », relève le matérialisme, la grossièreté, le caractère bestial de la puissance désignée ainsi, et qui va se déployer sur la terre entière : tout ce qui est humain lui sera étranger. C’est dire à quel niveau descendra celui que la Parole désigne ailleurs comme « l’homme de péché ».

          Tandis que les adorateurs de la Bête connaîtront les profondeurs de Satan et s’enfonceront toujours plus bas dans les abominations, les fils et les filles de Dieu, sont élevés dès maintenant à des degrés de gloire magnifique. Dieu nous a ressuscités ensemble avec Christ et nous a fait asseoir ensemble avec lui dans les lieux célestes. Dans les jours de sa chair, Jésus a été élevé à la perfection ; Dieu le Père a élevé par les souffrances le Prince de notre salut; Dieu voulait conduire à la gloire beaucoup de fils. Jésus nous sanctifie, et en lui nous pouvons nous élever jour après jour dans une qualité de vie magnifique, la vie éternelle. La Bible dit encore que Jésus « a appris, bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes, et qu’après avoir été élevé à la perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel. » (Hébreux 5.8-9) En d’autres termes, le salut ne consiste pas seulement dans le pardon de nos péchés. La rémission de nos péchés en est la base, le fondement. Le prolongement de ce salut, sa « construction » en quelque sorte, sur cette base, consiste en une élévation à la ressemblance de notre Seigneur. Trop de vies chrétiennes se limitent à la pose de la première pierre de l’édifice, et laissent le chantier spirituel à l’abandon. L’Église ressemble alors à une maternité, à une pouponnière, au mieux à une garderie de jeunes enfants. Les croyants sont vivants, mais sont restés de perpétuels nouveau-nés, sans aucune croissance, sans aucun développement. Or, les intentions du Seigneur nous sont clairement révélées. Il désire que nous parvenions tous « à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. » (Éphésiens 4.13-15)

          Sous la conduite de la « Bête », l’humanité descendra toujours plus dans les profondeurs des ténèbres ; les hommes adoreront Satan et les démons. Dès à présent, nous, les enfants de Dieu, élevons-nous, croissons dans la grâce, fortifions-nous, gravissons de nouveaux sommets spirituels. L’Éternel déclare à propos du Messie : « Voici, mon serviteur prospérera; il montera, il s'élèvera, il s'élèvera bien haut. » (Esaïe 52.13) Ces trois verbes expriment le superlatif de la grandeur. C’est le Roi-Messie, plus grand qu’Abraham, plus élevé que Moïse, exalté au-dessus des anges. Paul parlait de Jésus comme de celui qui a été « souverainement élevé » (Philippiens 2.9). A propos du texte d’Esaïe qui vient d’être cité, d’’autres versions de la Bible traduisent : « il grandira, il sera exalté à l’extrême, il sera haut élevé, il se dressera... »  

          Le prophète énonce ici le terme glorieux auquel doit aboutir toute la carrière du Serviteur de l’Éternel, notre Seigneur Jésus-Christ.

          Pourquoi souligner ces choses ? Parce que Christ nous associe à son triomphe et à sa gloire. Il ne veut pas des enfants chétifs, mais des hommes faits, des adultes spirituels, des soldats vaillants, des héros, des vainqueurs, des maîtres capables d’enseigner, des disciples régnant dans la vie par lui, et lui seul. Quelle tristesse pour notre Seigneur et Sauveur, qui a payé si cher notre rançon, de voir certains de ses rachetés sans aucune aspiration, sans faim, sans soif des choses d’en haut, sans désir de grandir, de connaître, d’avancer, mais qui se contentent de dresser leur tente à la frontière du bien et et du mal, se limitant (et encore) à ne pas toucher aux choses corrompues de ce monde !

          Laissons-nous attirer plus près de Jésus. Ayons faim de lui. Chérissons sa vie. Désirons sa force. Soyons imprégnés de sa gloire.

 

          Remarquons maintenant d’où surgit la Bête.

 

« Je vis monter de la mer une bête »

 

          Il est dit en Esaïe 27.1 : « En ce jour, l'Éternel frappera de sa dure, grande et forte épée Le léviathan, serpent fuyard, le léviathan, serpent tortueux; et il tuera le monstre qui est dans la mer. »

 

          Pour un Oriental, un habitant de la Palestine ou de l’Asie Mineure, les armées et les gouverneurs envoyés par Rome venaient par la grande mer qui baigne ces contrées.

          D’autres voient dans la mer la multitude des peuples, avec leurs perpétuelles agitations. Ils se réfèrent à ce qui est écrit en Apocalypse 17.15 : « Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations, et des langues. »

          Jésus a pris l’image de la mer pour parler des diverses nations du monde. Rappelez-vous la parabole du filet, en Matthieu 13.47-49 :

          « Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent; et, après s'être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais. Il en sera de même à la fin du monde. Les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes... »

 

          Notons encore ceci : L’apôtre Jean emploie le verbe « monter » : « Je vis monter de la mer une bête... »

          On voit donc, dans ce chapitre, la Bête apparaître, et s’élever au-dessus du chaos dans lequel les nations sont plongées. Le bouleversement mondial actuel avec tout son cortège de misère dans tous les domaines, prépare l’émergence de cet homme, le suppôt de Satan, dans les temps de la fin.

          Il y a là, puisque nous sommes encore sur cette terre, un grand défi à relever. L’Église n’est pas destinée à la résignation, au fatalisme, à l’immobilisme. Elle n’a jamais été destinée à subir l’Histoire. Elle doit au contraire faire l’Histoire; elle doit l’écrire pour la gloire de Dieu. Lorsque Jésus est venu, ce n’est ni Hérode, ni Caïphe, ni Anne, ni Pilate, ni les principaux sacrificateurs, ni les anciens, ni les chefs du peuple qui ont fait l’Histoire. Jésus l’a faite, et l’a bouleversée. L’Église du premier siècle a fait l’Histoire : ni les persécuteurs, ni l’Empereur de Rome, ni les Barbares, ni les sages, ni les philosophes n’ont pu arrêter les desseins de Dieu au travers de son peuple. L’Évangile a commencé à se répandre un peu partout, dans le monde connu d’alors.

          La mer des nations verra surgir l’Antichrist de son sein. En attendant, Christ doit être proclamé partout, et avec force. Que les pécheurs d’hommes qui vont jeter les filets de l’Évangile soient de plus en plus nombreux ! Dieu peut-il trouver encore des hommes et des femmes de foi, et remplir leurs barques d’une pêche miraculeuse ? L’Antichrist est actuellement retenu par le Saint-Esprit et par l’Église de Jésus-Christ. Si nous l’avons compris et si nous le croyons, nous avancerons malgré tous les obstacles de l’adversaire, nous travaillerons en dépit des oppositions, nous lancerons les filets au prix des souffrances et des persécutions. Un jour, nous contemplerons dans le ciel le gigantesque résultat de la pêche planétaire : des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation, tirés de la mer de ce monde, et rachetés par le sang de l’Agneau. Avançons donc en pleine eau, sans crainte, sans honte de l’Évangile, et jetons nos filets sur la parole de Jésus. Nous verrons qu’il n’a pas changé. Il demeure le Christ des miracles et des prodiges.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Patrac (vendredi, 08 avril 2022 09:19)

    Amen sauve nos enfants ramène nos redrograde seigieur et Vient ������