L’ÉGLISE PEUT-ELLE SE PASSER DE LA PRIÈRE ?

 

L’ÉGLISE PEUT-ELLE SE PASSER DE LA PRIÈRE ?

 

          Combien Paul insistait fermement pour que ceux auxquels il écrivait et parlait saisissent l'importance cruciale de la prière ! Il a écrit à Timothée : « Je recommande en tout premier lieu que l'on adresse à Dieu des demandes, des prières, des supplications et des remerciements pour tous les hommes. » (1 Timothée 2.1) Ce devait être le premier objectif de l'Église. Avant tout, l'Église de Christ devait être une maison de prière où l'on intercédait pour tous les hommes. Il a demandé aux Philippiens d'observer cette ligne de conduite : « Ne vous mettez en souci pour rien, mais, en toute chose, exposez vos besoins à Dieu. Adressez-lui vos prières et vos requêtes, en lui disant aussi votre reconnaissance. » (4.6) L'Église ne doit s'inquiéter de rien, mais plutôt s'adonner à la prière. Rien n'est trop insignifiant pour qu'on le présente au Seigneur, rien n'est insurmontable pour le Tout-Puissant.

          Paul adresse à l'Église de Thessalonique cette injonction pressante : « Soyez toujours dans la joie. Priez sans cesse. Remerciez Dieu en toutes circonstances : telle est pour vous la volonté que Dieu a exprimée en Jésus-Christ. » (1 Thessaloniciens 5.16-18) L’Église doit prier en permanence, sans jamais se relâcher. Telle est la volonté de Dieu pour ses enfants ici-bas. Non seulement Paul entretenait soigneusement sa communion personnelle avec Dieu, mais il s'efforçait constamment de démontrer son importance capitale. Non seulement il poussait l'Église de son époque à prier, mais à le faire sans relâche. « Que la prière soutienne votre persévérance. Soyez vigilants dans ce domaine », écrivait-il (Colossiens 4.2). « En toutes circonstances, faites toutes sortes de prières et de requêtes », insistait-il (Éphésiens 6.18). « Je veux qu'en tout temps, les hommes prient en élevant vers le ciel des mains pures, sans colère ni esprit de dispute », ordonnait-il (1 Timothée 2.8). Comme il était le premier à le faire, il pouvait se permettre d'insister pour que les autres suivent son exemple. Paul avait été choisi par Dieu et tous le reconnaissaient et l'acceptaient. Son ministère était d'une puissance exceptionnelle. Sa conversion spectaculaire et radicale constituait un grand atout qui démontrait l'ampleur de la lutte spirituelle pour le salut des âmes. Son appel à devenir apôtre était clair, lumineux et convaincant. Mais les résultats spectaculaires de son ministère ne provenaient pas de tout cela. Le succès éclatant de Paul était dû avant tout à la prière.

          Il n'est donc pas surprenant qu'il ait tant insisté sur ce point dans ses prédications et dans ses lettres. Comment aurait-il pu en être autrement ? Comme la prière passait avant tout dans sa vie personnelle, elle occupait la même place dans son enseignement. Sa vie et ses messages ne faisaient qu'un. Oui, Paul vivait ce qu'il prêchait !

          Il était qualifié pour apprendre aux autres à prier. Sa communion avec Dieu lui permettait d'enseigner ce qu'était l'intercession et ce qu'elle pouvait accomplir. Il se devait de recommander aux chrétiens de ne pas négliger la prière, car l'enjeu était considérable.

          Quiconque veut apprendre aux autres à prier doit être lui-même un homme fervent. Comment inciter les gens à marcher sur un sentier qu'on n'a pas soi-même emprunté ? Du reste, les prédicateurs qui insistent sur ce point sont ceux qui ont une profonde communion avec Dieu. Sans cela, ils ne sont pas qualifiés pour le faire. Si ce raisonnement est juste, ne pouvons-nous pas en conclure que si on prêche si peu sur la prière de nos jours, c'est parce que les prédicateurs délaissent eux-mêmes cet exercice ?

          Nous pourrions démontrer la nécessité absolue et les immenses possibilités de la prière dans cette dispensation en partant de l'attitude de Paul à son égard. Si la force personnelle, l'énergie d'une volonté de fer, les convictions profondes, la culture et les talents, l'appel divin et la puissance du Saint-Esprit pouvaient diriger l'Église de Dieu sans prière, cette dernière ne serait pas indispensable. Si la profonde piété, la consécration sans réserve à un objectif élevé, la fidélité passionnée envers Jésus-Christ pouvaient exister sans prière ou si un dirigeant d'église pouvait réussir sans elle, Paul parlait en vain. Mais si l'illustre Paul, malgré tous ses dons, toutes ses capacités et tout son zèle, éprouvait la nécessité de prier sans cesse parce qu'il réalisait que c'était une tâche urgente et pressante et qu'il fallait absolument que l'Église s'y consacre assidûment, les autres serviteurs de Dieu et lui avaient un besoin impérieux d'être soutenus par des intercessions ferventes.

          La vie de prière de Paul, ses instructions et l'insistance avec laquelle il poussait l'Église à prier sont les preuves convaincantes de la nécessité absolue de la prière, grande force morale dans le monde, facteur indispensable et inaliénable du progrès et de la propagation de l'Évangile ainsi que du développement de la piété personnelle. Selon Paul, l'Église ne pouvait avoir aucun succès sans que les chrétiens prient, et prient beaucoup. Pour Dieu, la vie devait jaillir de l'Église comme un parfum, et ce dernier provenait des prières des chrétiens qui montaient vers Dieu.

          Prier partout, pour toutes choses, avec ardeur et sans cesse, telles étaient les consignes de Paul. Puissions-nous les appliquer dans notre vie !

 

Paul BALLIERE

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