UN CŒUR TENDRE

 

UN CŒUR TENDRE

 

          Sans la tendresse de l’esprit, la vie la plus intensément juste et religieuse est comme l’image de Dieu sans sa beauté et son attraction. Il est possible d’être très religieux, et fidèle, et persévérant dans tous les devoirs chrétiens, et même d’être sanctifiés, et d’être un brave défenseur et prédicateur de la sainteté, d’être mathématiquement orthodoxe et sans reproche dans sa vie extérieure, et très zélé dans les bonnes œuvres, et cependant, de manquer cruellement de tendresse d’esprit, cet amour tout soumis, tout fondant, qui est la crème même du ciel, et qui s’écoule du regard et de la voix de Jésus.

 

          Beaucoup de chrétiens semblent être chargés de bons fruits, mais le fruit ne semble pas mûr. Il manque de goût et de saveur d’Octobre. Il y a une pointe de vinaigre dans leur sainteté. Leur pureté même possède un froid glacial. Leur témoignage est direct et déterminé, mais la qualité exquise leur fait défaut. Leurs prières sont intelligentes, fortes et précises, mais il leur manque le côté pathétique qui perce le cœur de Jésus mourant. La chaleur de l’été en eux fait défaut. Ils prêchent avec éloquence et expliquent avec la plus grande justesse ce qu’est en réalité le péché et ce que sont le pardon et la pureté, mais il leur manque la flamme brûlante, cette fournaise intérieure de l’amour palpitant, qui soupire et gémit et se brise sous la chaleur fracassante de l’amour tout consumant.

 

          La tendresse divine de l’esprit a un comportement qui est surhumain et céleste. Elle évite instinctivement de blesser les sentiments des autres en parlant de choses déplaisantes, ou en partant dans des disputes de mots jonchées d’arguments, en mentionnant des sujets douloureux et mortifiants. Elle marque son point en cessant de contester et gagne son adversaire en semblant le laisser aller sur son chemin. Elle ne peut pas réprimander, ou se renfrogner, ou menacer; elle a perdu le pouvoir de la querelle. La tendresse de l’esprit fait de la poitrine de Jésus sa demeure, et à partir de ce Saint Château, elle observe toutes les autres créatures, bonnes ou mauvaises, à travers le canal du Cœur plein d’espoir et suppliant qui a été percé sur la croix. Elle ressent toutes choses du point de vue de Dieu, et ne vit que pour transmettre les compassions et les affections parfaites de Jésus. Elle comprend les paroles du Saint-Esprit : « Soyez bons et compatissants, vous pardonnant réciproquement. » La tendresse doit être dans la nature même, et le pardon n’est autre chose que le comportement de cette nature.

 

G.D. WATSON

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