La fiancée et l’épouse

 

 

 FIGURES ET PARABOLES DE L’ÉGLISE (5)

 

La fiancée et l’épouse

(1° partie)

 

Christ, époux de l'Église

 

          La fiancée et l'épouse symbolisent aussi l'Église dans le Nouveau Testament. Ici, les relations d'affection entre Christ et l'Église sont mises en relief.

 

          Dans l'Ancien Testament.

          Cette image avait déjà été utilisée par les écrivains de l'Ancien Testament pour illustrer les relations entre Dieu et le peuple élu (Esaïe 54.4-5 ; 62.5 ; Ézéchiel 16.8 ; Osée 2.18-21). Le Cantique des Cantiques, qui  était lu en public à chaque fête de Pâques, décrivait le conflit dans l'âme de la jeune Sulamithe entre l'amour du berger pauvre et la séduction du puissant monarque de Jérusalem*. Ainsi la communauté fidèle de l'Ancienne, comme de la Nouvelle Alliance se trouve engagée dans un perpétuel conflit entre l'amour de Dieu et la séduction du monde. Les expressions fortes par lesquelles les prophètes stigmatisent l'infidélité d'Israël (adultères, prostitution) s'appuient sur cette même image du mariage, symbole des relations normales entre le peuple élu et son Dieu.

 

          Dans les Évangiles.

          Il n'est donc pas étonnant que Jean-Baptiste ait désigné Jésus comme l'époux (Jean 3.29), que Jésus lui-même ait comparé sa suite au joyeux cortège d'une noce (Matthieu 9.15) et représenté fréquemment le royaume de Dieu sous la forme d'un banquet de mariage. L'image est sous-jacente dans plusieurs paraboles. Dans la parabole du juge inique, l'Église, en butte aux hostilités du monde, est comparée à une veuve. Dans celle de la drachme perdue, il est probable que la pièce perdue ait fait partie du collier de monnaies que claque fiancée juive collectionnait avant son mariage** : chaque âme qui s’égare dans le corps de Christ retarde l’heure des noces de l'Agneau. Dans la parabole des dix vierges, il y a bien un époux attendu impatiemment, une salle de noces, mais où est l'épouse ? Serait-elle représentée par l'ensemble des vierges qui entrent avec l'époux ? Une telle interprétation qui s'éloignerait de la réalité habituelle se rapprocherait singulièrement de l'application que les apôtres feront de cette image par la suite.

 

          Dans les épîtres.

          « Je vous ai fiancés à un seul époux pour vous présenter à Christ comme une vierge pure » (2 Corinthiens 11.2). « Maris, aimez vos femmes comme Christ a aimé l’Église lorsqu'il s'est sacrifié pour elle afin de l'amener à une vie pure et sainte... Il a voulu que cette Église fût placée à ses côtés comme une fiancée resplendissante de gloire et de beauté, sans une tache, sans une ride, sans aucun défaut, sainte et immaculée » (Éphésiens 5. 25-26). « Le mariage est certes un grand mystère mais derrière lui se découvre une vérité encore plus profonde : l'union de Christ et de l’Église dont la réalité humaine n'est que le symbole. » (Éphésiens 5.32)

          « Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, car les noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin éclatant et pur – car le fin lin ce sont les œuvres justes des saints. » (Apocalypse 19. 7-8.)

          « Je vis descendre du ciel d'auprès de Dieu, la nouvelle Jérusalem préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux. » (Apocalypse 21.2)

          « Viens, je vais te montrer l'épouse, la femme de l'agneau... et il me montra la ville sainte. » (Apocalypse 21.9) « Et l'Esprit et l’Épouse disent « Viens ». (Apocalypse 22.17)

          Les mystiques de tous les temps ont repris l'image du mariage en l'appliquant aux relations de l'âme individuelle avec Christ, l'époux divin. Mais la Parole de Dieu ne permet pas une telle application : la fiancée ou l'épouse est toujours l'Église, jamais l'âme du croyant. Notons d'ailleurs que le seul passage qui développe cette image (Éphésiens 5. 22 ss.) présente une singularité curieuse : le mariage humain ne sert pas d'exemple à l'apôtre pour préciser les relations de Christ avec l'Église, mais il fait de l'Union Christ-Église le modèle des relations conjugales normales : « Épouses, soyez soumises à vos maris, comme l’Église l'est à Christ... Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église…» Pour ses lecteurs l'image était donc familière et acceptée, mais il est évident que nous pouvons tirer également du mariage humain maints enseignements concernant la relation de Christ avec son Église.

 

(à suivre)

Alfred KUEN

www.batissezvotrevie.fr

 

* F. Godet : Etudes bibliques sur l'Ancien Testament (Ed. Ligue pour la lecture de la Bible).

** W. Barclay :And Jesus said (Church of Scotland Youth Committee, Edinburgh 1956), pp. 173 ss.

 

 

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