LE DÉBITEUR IMPITOYABLE

 

  LE DÉBITEUR IMPITOYABLE

 

(Matthieu 18.21-35)

 

Les disciples se disputaient pour savoir qui d'entre eux serait le plus grand dans le royaume des cieux. Interrogé, Jésus leur répond en plaçant un petit enfant au milieu d'eux. Il les reprend : « Si vous ne devenez pas comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux » (Matthieu 18.3), puis les exhorte : « Quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux.» Avoir un esprit d'enfant et recevoir les petits enfants en son nom revient à accueillir le Seigneur lui-même. Jésus énonce ensuite deux points importants d'application. Il souligne d'abord, par la parabole de la brebis perdue (cf. (ch.14), que Dieu cherchera et sauvera ses élus perdus jusqu'au tout dernier. Ceux-ci n' arrivent jamais au point où Dieu accepte de les laisser se perdre, car chacun d'eux lui est important (Matthieu 18.10-14).

Puis, Jésus fait remarquer qu'il nous faut assez d'humilité et d'amour pour aller chercher le frère qui a péché contre nous, afin de le gagner et le restaurer en une pleine relation (Matthieu 18.15-20). Cette démarche ne doit donc pas être une simple approche pour se justifier, mais une action empreinte d'un esprit de pardon sincère pour la réconciliation avec la personne brouillée.

Pierre réagit à cela par une question : « Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu'à sept fois ? » (Matthieu 18.21) «Y a-t-il une limite à cette attitude de pardon ? », demandait-t-i1. Ce à quoi Jésus répond par une double déclaration : « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois » (18.22). C' est-à-dire : « Continue à pardonner à ton frère, ne cesse pas de t'ouvrir à lui.» Puis il illustre ce point.

 

 

La parabole du débiteur impitoyable

 

Un puissant roi décida de régler ses comptes avec ses vassaux. L'un d'eux lui devait dix mille talents, un chiffre astronomique, égal à plusieurs millions de nos devises actuelles, une dette insolvable en fait. Suivant la coutume de l'époque, le roi ordonna la vente de ce serviteur, de sa famille et de ses biens pour régler la dette. L'homme, « se jetant à terre », promit à son souverain de le rembourser s'il lui en accordait le temps. Bien conscient de l'impossibilité d'une telle action, mais « ému de compassion », le roi « le laissa aller, et lui remit sa dette » (18.23-27).

Ainsi pardonné, l'homme rencontra un collègue qui lui devait cent deniers (environ trois mois de salaire), une dette ridicule comparée à celle qui venait de lui être remise. Il aborda l'homme avec violence et, en dépit de supplications semblables aux siennes, il le fit enfermer en prison. Cette action révolta les autres serviteurs. Ils en parlèrent au roi, qui appela l'homme pour lui reprocher son attitude : « Méchant serviteur, je t'avais remis en entier ta dette, parce que tu m'en avais supplié ; ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon comme j'ai eu pitié de toi ? » Puis il « le livra aux bourreaux » jusqu' à ce qu' il ait payé sa dette, éternellement puisque la chose lui était impossible.

 

 

L'interprétation de la parabole

 

Le roi est Dieu, et les serviteurs ceux qui se professent citoyens de son royaume. Le contraste se dessine entre notre insolvable dette de pécheurs devant Dieu, et celles relativement dérisoires que nous avons les uns envers les autres. La parabole ne minimise pas les péchés que nous commettons contre nos frères et sœurs. Elle souligne plutôt le fait que, face au pardon divin de notre dette, il devrait nous être relativement aisé de remettre celle des autres à notre encontre.

Jésus enseigne qu'une évidence vitale du pardon de nos péchés en Christ se voit en ce que nous pardonnons volontiers les péchés des autres. Le contraire montre que nous n'avons pas saisi le sens de l'Évangile du pardon. Notre cœur n'est pas en règle avec le Seigneur comme nous voudrions le croire.

 

(à suivre : l’application de la parabole)

Gordon KEDDIE

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