LE REGARD D’ANTICIPATION (2° et dernière partie)

 

LE REGARD D’ANTICIPATION

(2° et dernière partie)

 

Quatrièmement, la Sainte Cène nous remplit d'une profonde et fortifiante:

 

4. Consolation

 

Quelle consolation ce repas nous procure, grâce à cette espérance toute projetée dans l'avenir!

 

          «Nous mourrons, mais pour renaître,

          Et, quittant le froid tombeau,

          Nous saluerons notre Maître

          Au seuil d'un monde nouveau,

          La mort, délaissant sa proie,

          Fuira devant son retour,

          Et de l'éternelle joie,

          Pour nous brillera le jour!»

 

Quel rassemblement joyeux quand il reviendra! Nous portons dans notre coeur les paroles triomphantes de 1 Corinthiens 15:19-23: «Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un hommme qu'est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang, Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement.»

 

          «Mes bien-aimés partageront ma gloire,

          Dans ton ciel où l'on ne se quitte plus.

          Mais pour mon coeur la suprême victoire

          Sera d'avoir ton sourire, ô Jésus!»

 

Dieu les amènera avec lui. Assurons-nous que notre espérance est en lui, dans le Seigneur ressuscité qui revient, et alors, toutes les consolations de Dieu au sujet de ceux qui se sont endormis en Jésus nous parviendront. Je ne sais combien de fois certains d'entre vous ont dû assister à un culte d'enterrement. Il arrive souvent que l'on place, pour des raisons pratiques, le cercueil juste à l'endroit où se tient normalement la table de communion. Que cette coïncidence détourne votre regard de la tombe et le fixe sur la gloire; qu'il se tourne du corps vers l'esprit de celui qui se trouve maintenant auprès du Seigneur, et que vous retrouverez «avec lui». Il n'est pas étonnant que Paul ait dit: «Consolez-vous les uns les autres par ces

paroles.»

 

Cinquièmement, en indiquant cette espérance à venir, la Sainte Cène désigne un:

5. But

 

Notre Seigneur quitta cette terre pour remplir un but. Il règne maintenant, couronné de gloire. «C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur» (Hébreux 7:25).

 

En étant «jusqu'à ce qu'il vienne», le repas nous rappelle que, bien que parti, il n'en agit pas moins en notre faveur.

 

          «Vers le trône de grâce

          Si nous levons les yeux,

          Nous rencontrons la face

          D'un Sauveur glorieux.

          Il est notre avocat;

          Pour les siens il combat,

          Toujours victorieux.»

 

De plus, comme le dit Pierre, c'est lui qui, de son règne de gloire, a répandu le Saint-Esprit et sa puissante influence. Souvenons-nous donc, les yeux levés vers le ciel, que notre Seigneur est sur le trône, et qu'il exerce sa souveraineté aujourd'hui. II ne reviendra que pour récolter les résultats de son propre travail au cours de tous ces siècles intermédiaires.

 

Pour finir, souvenons-nous que l'espérance qu'inspire la Sainte Cène ne va pas sans ses:

 

6. Exigences

 

Nous pouvons les classer en deux ordres. La première exigence consiste en celle d'un comportement approprié. C'est ce que déclare Pierre lorsque, parlant du jour du Seigneur «qui viendra comme un voleur dans la nuit… Les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront», il exhorte: «Puis donc que toutes ces choses doivent se dissoudre, quels ne devez-vous pas être par la sainteté de la conduite et par la piété, attendant et hâtant l'avènement du jour de Dieu» (2 Pierre 2:11). Si nous tournons la page et allons à 1 Jean 2:28, nous trouvons l'apôtre, déjà âgé, disant: «Et maintenant, petits enfants, demeurez en lui, afin que, lorsqu'il paraîtra, nous ayons de l'assurance, et qu'à son avènement nous ne soyons pas confus et éloignés de lui.» Oh, mes frères et soeurs en Christ, cherchons à vivre aujourd'hui d'une manière telle que, lorsque nous devons rendre compte de ce jour en sa présence et à sa venue, nous n'ayons point honte. Dans le chapitre suivant de cette belle lettre (3:2,3), Jean dit: «Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est.» Cela n'est-il pas glorieux? Quand il paraîtra, le regard même que nous poserons sur lui nous transformera en sa ressemblance. Mais Jean ne s'arrête pas là; il ajoute qu'en vue de cette perspective, «quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur» (1 Jean 3:3).

Vous savez certainement, en chrétiens avertis, que les discussions portant sur les détails du retour du Seigneur, provoquent parfois des dissensions et de la controverse dans le coeur de beaucoup de ses meilleurs enfants. Cependant, cette «espérance» que nous avons en lui nous conduit à ce que nous nous purifiions comme lui-même est pur. Voici l'objectif spirituel de notre espérance en Christ, et nous le voyons écrit clairement dans la Sainte Cène.

La seconde exigence que nous adresse cette ordonnance, est celle d'un service approprié. Deux des paraboles de notre Seigneur au sujet de son retour concernent le service; il y est question de ce que ses serviteurs fidèles doivent faire et doivent être. Dans la parabole des talents (Matthieu 25:15), il met l'accent sur la fidélité des serviteurs. Un homme avait cinq talents, un autre deux, et un autre en avait un. On attendait de celui qui avait cinq talents qu'il en produise cinq autres. Le maître ne demandait pas à celui qui avait deux talents qu'il en produise cinq, mais il le félicite pour en avoir produit deux. Cela signifie que le Seigneur demande une fidélité en fonction des dons qu'il nous accorde. Cette parabole met donc l'accent sur la fidélité. Mais prenez la parabole des mines (Luc 19:12-19). Tous les dix avaient chacun une mine. Mais l'un d'entre eux en avait gagné dix et l'autre cinq. Ils furent approuvés cette fois-ci pour leur assiduité au travail. Dieu nous demande ces deux choses à la fois. Il s'attend à une très grande fidélité de noce part dans l'utilisation des talents qu'il nous a confiés, et leur pleine utilisation à son service. D'autre Part, il s'attend également à ce que nous mettions toute la vigueur et la force qu'il nous a accordées au zèle employé à son service. Quel grand privilège nous aurons à recevoir l'approbation du Seigneur, tant pour notre fidélité que pour notre zèle!

«Travaillez», dit le Seigneur dans la parabole, «jusqu'à mon retour». Quand il reviendra, il y aura des récompenses inattendues. Il est possible aussi que parfois les choses soient inversées. Je pense quelques fois à ces missionnaires ou à ces prédicateurs auréolés de prestige; mais il est bien possible qu'au grand jour des récompenses, certains de ceux dont les noms sont inconnus dans l'Église chrétienne, qui n'ont jamais donné une prédication, qui n'ont jamais chanté un solo, ou jamais joué d'un instrument, qui n'ont jamais même distribué les livres de chants ou fait quoique ce soit qui ait pu attirer l'attention; que ceux-là recevront une plus grande récompense. S'il s'est trouvé dans leur coeur une grande fidélité pour utiliser le talent qu'ils avaient reçu, et s'ils se sont appliqués assidûment à travailler à ce qui leur avait été confié, il se pourrait bien que certains de ces inconnus reçoivent une plus grande récompense que d'autres d'entre nous qui connaissent la notoriété publique.

Méditons sur ce que Paul écrit aux Thessaloniciens. Il pense à eux comme étant parmi les prémices de son travail, et il dit: «Qui est, en effet, notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire? N'est-ce pas vous aussi, devant notre Seigneur Jésus-Christ, lors de son avènement?» (1 Thessaloniciens 2:19) Samuel Rutherford* disait: «Mon ciel deviendra deux ciels quand je vous y retrouverai.» C'est à vous qui travaillez pour le Seigneur, que ce soit dans des Églises, à l'école ou dans le champ missionaire, que s'adresse cet encouragement. Quelle joie, quelle couronne de gloire ce sera, quand vous retrouverez cette vieille femme ou ce vieil homme pécheur qui a étéamené à la connaissance du Seigneur ou quand vous retrouverez ce jeune homme ou cette jeune fille que vous aurez pu conduire à Christ; quelle joie quand vous les retrouverez tous «autour du trône céleste de Dieu». Voilà votre récompense; voilà votre couronne de gloire; voilà une partie de «l'espérance» vers laquelle la Sainte Cène dirige notre regard.

«J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m'est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement” (2 Timothée 4:7,8)

La Sainte Cène durera “jusqu’à ce qu’il vienne”.

 

          “Ainsi cette sombre nuit de trahison

          A sa venue nous unissons

          Par cette célébration bénie d’amour

          Jusqu’à ce grand Jour.”

 

Amen !

 

E. KEVAN

www.batissezvotrevie.fr

 

* Samuel Rutherford (1600-1661) : Pasteur et écrivain écossais grandement utilisé par Dieu au 17° siècle.

 

 

 

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