L’ABEILLE

 

L’ABEILLE

 

La classe des insectes, à laquelle appartient l'abeille, est la classe la plus riche du règne animal. Leur abondance est telle qu'un entomologiste — le savant qui s'occupe de la science des insectes (entomon est un mot grec qui signifie insecte) en dénombre jusqu'à deux mille sur un mètre carré de sol fertile. Ils étaient autrefois répartis en huit ordres selon la conformation de leurs ailes. Aujourd'hui, on n'en distingue pas moins de trente-deux!

L’abeille, qui fait partie de l'ordre des hyménoptères, c'est-à-dire des insectes porteurs

d'ailes membraneuses, est probablement l'insecte le mieux connu de tous. On la rencontre dans toutes les parties du globe, mais particulièrement en Palestine. Leur abondance y est due à la chaleur du climat et à la profusion des plantes aromatiques, par conséquent propres à la consommation du miel. C'est donc avec pleine raison que la Terre promise est appelée dans la parole de Dieu «un pays ruisselant de lait et de miel». Cette expression se rencontre pour la première fois au livre de l'Exode, lorsque l'Éternel annonce à Moïse qu'il va intervenir en vue de la délivrance de son peuple hors du pays d'Égypte (Exode 3.8).

De l'anatomie de l'abeille, il nous paraît utile de retenir les trois éléments suivants:

1. les antennes, organes olfactifs et tactiles très fins, grâce à la sensibilité desquelles l'abeille est à même de construire des cellules d'une symétrie irréprochable;

2. les pattes, au nombre de trois paires. Avec la première paire elle nettoie ses antennes, afin que la poussière n'altère pas leur sensibilité. La deuxième ne sert qu'à la marche. La troisième est munie de deux organes: la brosse, par laquelle le pollen est recueilli, et la corbeille, où il est déposé;

3. l'aiguillon, tel un dard, par lequel une sécrétion venimeuse est injectée à l'homme ou à un animal.

Les abeilles ont été élevées artificiellement dès l'antiquité. Il existe toutefois des abeilles vivant à l'état sauvage, plus irascibles, dont la piqûre est plus brûlante, qui transforment en ruche tout interstice dans la nature: dans les arbres, dans les broussailles, dans les rochers. La parole de Dieu parle même de la carcasse d'un lion. On se souvient qu'un jour, Samson, le juge, avait mis à mort sans peine un jeune lion. Quelque temps après, il trouva, dans le squelette de l'animal, un essaim d'abeilles et du miel, dont il mangea (Juges 14. 8, 9). Cet épisode est une figure de la victoire du Seigneur sur celui qui est appelé le lion rugissant et qui a été rendu impuissant par la mort (Psaume 22.13; Hébreux 2.14). Et, pour le croyant, le fruit du triomphe de la croix de Golgotha est la possession des bénédictions célestes, lesquelles sont représentées par la douceur du miel.

La parole de Dieu nous parle d'un autre libérateur du peuple d'Israël, qui s'est nourri de miel. «Tout le peuple du pays vint dans une forêt, est-il écrit; et il y avait du miel sur le dessus des champs» (1 Samuel 14.25). N'était-ce pas ce miel des rayons édifiés par les abeilles dans les arbres et qui, fondu par la chaleur d'un soleil brûlant, se répandait sur le sol ? Jonathan en mangea et ses yeux furent éclaircis, ce qui signifie simplement que, épuisé par de durs combats, il a repris des forces. Mais du point de vue spirituel, n'est-il pas parlé des yeux de notre cœur ou de notre entendement, éclairés par notre Dieu, le Père de gloire?

(Éphésiens 1.18.) N'est-il pas écrit: « C'est toi qui m'as instruit. Que tes paroles ont été douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche! Par tes préceptes je suis devenu intelligent»? (Psaume 119.102-104.)

Les abeilles sauvages enfin peuvent construire leurs rayons dans les fentes d'un rocher, d'où découle le miel. Deux passages nous parlent du miel du rocher. Moïse, en son dernier cantique, rappelle les soins de l'Éternel pour son peuple: «il a mangé le produit des champs, et il lui a fait sucer le miel du rocher» (Deutéronome 32.13). Et, si ce peuple avait voulu, par la suite, écouter son Dieu, il aurait goûté les mêmes bénédictions: «Je t'aurais rassasié du miel du rocher» (Psaume 81.16).

L’abeille, dans la parole de Dieu, contrairement à ce qu'enseigne la morale des hommes, n'est pas présentée comme étant l'exemple du travail acharné, auquel l'homme paresseux ne prend pas garde. C'est la fourmi qui est le symbole de l'activité assidue. L’abeille est vue comme un être agressif, qui poursuit sa proie avec fureur, sans relâche, jusqu'à ce qu'elle l'ait atteinte. Trois passages – dans la loi, les psaumes et les prophètes – nous le montrent.

1. Moïse, en rappelant l'obstination du peuple à vouloir monter contre les ennemis en Canaan, leur dit: «Et l’Amoréen… sortit à votre rencontre, et vous poursuivit, comme font les abeilles, et il vous tailla en pièces» (Deutéronome 1.44). L'image est encore plus parlante, si l'on considère le peuple des Amoréens comme étant le plus acharné des peuples de Canaan contre les Israélites. Le prophète rappelle en effet que la taille des Amoréens «était comme la hauteur des cèdres», et qu'ils étaient forts «comme les chênes». Mais, finalement, l'Éternel les détruisit devant eux (Amos 2.9).

2. L’auteur du Psaume 118 annonce le sort des nations ennemies du peuple de Dieu; elles l’environneront comme des abeilles. C'est la puissance du Messie lui-même qui, avant qu'il entre dans son règne, aura le dessus. Par trois fois, il déclare: «Au nom de l'Éternel, certes je les ai détruites» (v. 10-12).

3. Le prophète enfin annonce que le jour vient où l'Éternel sifflera la mouche des canaux du Nil de l’Égypte et l'abeille qui est dans le pays d'Assyrie. Selon la coutume qu'on avait dans l'Orient de faire sortir des abeilles et de les rappeler à l'approche du soir en sifflant, ainsi les rois du Midi et du Nord viendront, appelés par Dieu, et ne laisseront rien subsister du pays de Palestine: tout le pays ne sera que ronces et épines (Esaïe 7.18-20, 24). «Dieu fera venir les ennemis, les mouches, l'ennemi qui pique, puis le rasoir d'Assyrie qui rasera tout» (J.N.D.).

Pour conclure et pour nous résumer, nous dirons que la parole de Dieu présente l'abeille sous trois angles différents:

1. Comme agent producteur d'une nourriture substantielle, le miel, image de l'Écriture

Sainte, nourriture de notre âme.

2. Comme agent persécuteur, image de la puissance du mal qui cherche à nuire au peuple de Dieu. A cet égard ne sommes-nous pas exhortés chacun à se revêtir de l'armure complète de Dieu contre la puissance spirituelle de méchanceté et à prendre par-dessus tout le bouclier de la foi, par lequel nous pouvons éteindre tous les dards enflammés du Méchant, qui sont semblables à l'aiguillon brûlant de l'abeille ? (Éphésiens 6.16)

3. Comme agent du jugement de Dieu contre les impiétés et les iniquités, commises

principalement par son peuple privilégié entre tous.

 

P. ROSSEL

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Rojo (samedi, 06 janvier 2024 14:54)

    Par rapport au Psaume 118:12, qui parlent des ennemis d'Israël, d'après les sages des juifs, les mots "Abeilles" et "Ben Agar" (le fils d'Agar, Ismaël, père des nations Arabes) sont représentés par le même nombre symbolique.