JÉSUS DANS LE TEMPLE

 

JÉSUS DANS LE TEMPLE

 

Les synagogues étaient des lieux de prière et de lecture de la loi, nées à l'époque de la dispersion et représentées un peu partout dans l'empire là où séjournaient des Juifs. Il y en avait aussi plusieurs en Palestine. Le temple par contre était unique : centre du culte, centre de rassemblement, symbole de l'unité d'Israël. Le Seigneur du temple allait venir le visiter. Quel accueil aurait-il ? Autrefois la nuée avait rempli le tabernacle, puis le temple de Salomon ; elle l'avait quitté en Ézéchiel, à regret et lentement ; elle n'était jamais revenue. Mais Celui dont la nuée indiquait la présence, allait personnellement entrer dans ce temple qu'il appelle la maison de son Père. Qu'y

trouverait-il ?

Dans sa petite enfance, ses parents le présentent dans le temple selon la loi (Luc 2. 22-38) en vue d'offrir le sacrifice prescrit pour la mère (pas pour l'enfant !), selon Lévitique 12. La pauvreté des parents de Jésus ne leur permettait d'apporter que deux tourterelles. Dans son humble foyer à Nazareth, « pour vous, lui qui était riche a vécu dans la pauvreté, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis » (2 Corinthiens 8. 9).

Apparemment, personne dans le temple ne remarque l'enfant. Aucune attention ne serait-elle vraiment portée à Celui que Joseph et Marie savaient être le « Fils du Très-Haut » (Luc 1.32), « qui sauvera son peuple de leurs péchés» (Matthieu 1.21) ? Conduit par l'Esprit, seul un vieillard s'avance. Il prend le petit enfant dans ses bras. Il bénit Dieu : « Maintenant, Seigneur, tu laisses aller ton esclave en paix, selon ta parole; car mes yeux ont vu ton salut » (Luc 2.29). Siméon bénit les parents, mais pas l'enfant, car comment, lui homme mortel, bénirait-il Celui qui devait être « lumière pour la révélation des nations, et gloire de ton peuple Israël ». Anne la prophétesse survient en ce même moment, louant le Seigneur, et parlant de lui à tous ceux qui à Jérusalem attendaient la délivrance (Malachie 3.16).

« Quand il eut douze ans » (Luc 2.42), ses parents le prennent avec eux à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Sur le chemin du retour, ils ignoraient que l'enfant Jésus n'était pas avec eux. Ils croyaient qu'il se trouvait dans la troupe des voyageurs, ou parmi leurs parents.

N'arrive-t-il pas à des parents, même dans des familles chrétiennes, de ne pas connaître l'état spirituel de leur enfant ? Sommes-nous attentifs, les uns à l'égard des autres, pour apporter un enseignement spirituel à nos enfants ?

En fait, Jésus était dans le temple au milieu des docteurs, écoutant et interrogeant. Conscient de sa divinité (v. 49), il restait au niveau de son âge et n'enseignait pas. Il n'avait pas non plus besoin d'apprendre de ces docteurs, lui qui savait tout sans se faire remarquer. Parfait à toutes les étapes de sa croissance, enfant, il n'a pas agi de la même manière qu'il le fera comme homme.

Que de fois durant son ministère, Jésus est entré dans ce temple. En Jean 5, il y rencontre le paralytique, qu'il venait de guérir à Béthesda. Cet homme n'avait pas crié à lui. Infirme depuis trente-huit ans, il n'avait pu que témoigner de sa détresse : « Je n'ai personne ». Il ignorait même qui l'avait guéri. Plus tard « Jésus le trouva dans le temple et lui dit: Voici, tu es guéri; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire ». L'homme s'empresse de dire aux Juifs que Jésus l'a guéri puis disparaît. Le Sauveur, malgré sa grâce, est parfois méconnu par ceux qui ont bénéficié de sa puissance.

En Jean 7, à la fête des tabernacles, « comme on était déjà au milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait ». Au milieu du vacarme de la foule qui discutait et se disputait, Jésus « s'écria dans le temple », enseignant qui il était dans sa parfaite humanité et dans sa divinité (v. 14, 28, 29). « La dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tenait debout, et il cria: Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive» (v. 37). La fête des tabernacles était celle de la joie. Le huitième jour en était le couronnement, la fin des sept fêtes de l'Éternel, selon Lévitique 23.1. Pourquoi parler de soif en cette journée culminante ? La loi n'avait rien amené à la perfection (Hébreux 7.19), elle ne pouvait pas donner la vie. Les fêtes de l'Éternel étaient devenues les fêtes des Juifs (v. 2), cérémonies et rites où la vie était éteinte. Maintenant Jésus était là. On pouvait venir à lui, et plus tard recevoir l'Esprit, si l'on croyait en lui. Les huissiers chargés de le prendre n'osent le faire : « Jamais homme n'a parlé comme cet homme » (v. 46) disent-ils. Malgré les avertissements de Nicodème, toute l'opposition des sacrificateurs et des pharisiens s'envenime : « Aucun prophète ne s'est levé de Galilée ! » (v. 52). Chacun s'en va dans sa maison. Aucune n'accueille le Sauveur qui va passer la nuit « au mont des Oliviers » (Jean 8. 1).

L'évangile de Jean nous présente quatre fêtes des Juifs en rapport avec le temple :

- au chapitre 5, où Jésus rencontre le paralytique dans le temple ;

- la fête des tabernacles, où Jésus criait clans le temple (Jean 7) ;

- la fête de la dédicace où il se promenait dans le temple, vrai berger des brebis (Jean 10. 22-30) ;

- la dernière Pâque où il a été crucifié - « Détruisez ce temple (celui de son corps), et en trois jours je le relèverai» (Jean 2.19).

À son arrivée à Jérusalem, après que la foule eut crié : « Hosanna dans les lieux très hauts ! Jésus entra dans Jérusalem, et dans le temple; après avoir porté ses regards à la ronde sur tout, comme il était déjà tard, il sortit et s'en alla à Béthanie » (Marc 11. 1) . Savons-nous voir le Seigneur Jésus promener ainsi son regard pénétrant de tous les côtés, sur tout ? Y avait-il dans ce temple un cœur pour lui, une attitude qui corresponde encore à la maison de Dieu ? Il cherche en vain. À sa première venue dans cette maison, Siméon avait été là, et Anne, mais ce jour-là, personne. Pour Israël « il était déjà tard » ; Jésus sort et s'en va.

Dans cette dernière semaine de sa vie, le Seigneur revient chaque jour dans le temple. Il chasse les marchands, rappelant qu'il est écrit : « Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations… mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs » (Marc 11.17). Puis, les unes après les autres, toutes les classes religieuses vont venir à lui. Il met en lumière leur hypocrisie, leur incrédulité, leur haine.

Une seule fois, son cœur a été consolé. Étant « assis en face du Trésor, Jésus regardait comment la foule jetait de la monnaie au Trésor... Une veuve pauvre vint et y jeta deux pites » (Marc 12. 41, 42). Jésus assis, regarde ! Tant de fois dans l'évangile de Marc ce même regard s'est posé sur diverses personnes. À ce moment, il considère comment l'on donne au Trésor, pas tellement combien est donné, mais quelle proportion on garde pour soi. La veuve vient. Elle y jette tout ce qu'elle possède. Elle donne tout, comme lui-même avait tout donné, et allait faire le sacrifice de sa propre vie.

La dernière semaine s'achève. Jésus sortit et s'éloigna « du temple » (Matthieu 24.1). Seul restait le jugement. Pourtant, une fois encore, le temple sera mentionné. La sainte Victime a passé à Gethsémané, a traversé les souffrances et l'abandon de la croix. Et Jésus, « ayant encore crié à voix forte, rendit l'esprit. Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas » (Matthieu 27.50) :

 

          Le lieu très saint est découvert,

          L'accès à Dieu nous est ouvert

          Par toi, Jésus, qui t'es offert

          Sur la croix.

                    (H. Rossier A. Ladrierre)

 

Quand ce soir-là les sacrificateurs sort entrés dans le temple, qu'ont-ils vu derrière le voile ? Un sanctuaire vide : « Votre maison vous est laissée déserte (Matthieu 23.38). Mais pour le croyant, le voile déchiré s'ouvre sur les cieux ouverts par l’effet de son œuvre, de même qu'au début de son ministère ils s'étaient ouverts sur sa merveilleuse personne. Le racheté pénètre dans les lieux saints « par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il a ouvert pour nous à travers le voile›› (Hébreux 10. 20), et dans son cœur, uni à tous les enfants de Dieu, il adore. Cette entrée dans la présence divine sera toujours à travers un voile déchiré, pas un voile ôté. Il importe d’être chaque fois conscient du prix qui a été payé pour nous donner cet accès : le corps de Jésus déchiré ››.

 

Georges ANDRÉ

www.batissezvotrevie.fr

 

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