JÉSUS DANS LE JARDIN (2° partie)

 

 

 JÉSUS DANS LE JARDIN

(2° partie)

 

Le jardin de l’aurore

 

Le soir de la crucifixion, après que toutes les classes de la population ont défilé devant le Calvaire, avec leurs moqueries et leurs injures, et que Jésus a rendu l'esprit, il se fait un grand silence. Dans le crépuscule, deux hommes, Nicodème et Joseph d'Arimathée, se retrouvent au pied de la croix, pour prendre soin du corps de la sainte victime et l'ensevelir. Joseph d'Arimathée, le riche a été annoncé longtemps à l'avance par les prophètes. La parole que le Maître avait dite à Nicodème dans la nuit « Il faut que le Fils de l'homme soit élevé... » (Jean 3.14), est restée longtemps incompréhensible à son esprit. Elle s'éclaire soudain quand il est là devant Jésus en croix. « Or il y avait un jardin, au lieu où il avait été crucifié, et dans le jardin, un tombeau neuf » (Jean 19.41). Le corps est embaumé avec le mélange de myrrhe et d'aloès d'environ cent livres, donnée par Nicodème, puis enveloppé du linceul net apporté par Joseph. Tous deux le déposent dans le sépulcre neuf (Jean 19.38-42 ; Matthieu 27.57-60 ; Marc 15.42-47). Dans le silence de cette soirée, y a-t-il profession de foi plus éloquente que l'acte de ces deux hommes qui portent la dépouille de Jésus, le vase dans lequel la plénitude de la déité s'était plu à habiter ? Dans un tel lieu, il n'y a pas trace du péché ; le Sauveur l'a porté pendant les trois heures de ténèbres. Maintenant la souillure est pour toujours emportée loin des regards de Dieu. Une grande pierre est roulée contre la porte du tombeau. Les deux hommes s'en vont, mais « Marie de Magdala et l'autre Marie étaient là, assises en face du tombeau » (Matthieu 27.61).

Sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du premier jour de la semaine (Matthieu 28.1), les deux femmes reviennent dans ce jardin pour «voir le sépulcre». Rien n'a changé. Tout est net et calme. À l'aube un ange du Seigneur, descendant du ciel, roule la pierre, pourtant scellée, du tombeau vide, et s'assied sur elle en signe de victoire. Dans la tombe, rien n'a été terni par la corruption (Psaume 16.10). Le sépulcre reste neuf, le linceul est toujours net, les linges sont en ordre, le suaire plié à part, la pierre est roulée.

« Comme il faisait encore sombre » (Jean 20.1), Marie de Magdala vient au jardin. Elle voit la pierre ôtée. Elle court l'annoncer à Simon Pierre et à l'autre disciple. Eux-mêmes se rendent au tombeau, ils voient les linges à terre, mais ils ne connaissaient pas encore l'écriture qu'il devait ressusciter d'entre les morts, et s'en retournent «chez eux» (Jean 20.1-10). Les femmes avec les parfums arrivent « comme le soleil se levait » (Marc 16.2) : aurore du premier jour d'une semaine qui ne va plus finir. « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts, celui qui est vivant ? » (Luc 24. 5).Elles vont avertir les onze et tous les autres.

Pour Marie de Magdala, il n'y a plus de « chez soi », comme pour Pierre et Jean. Elle reste dans le jardin «près du tombeau» (Jean 20.11), comme elle avait été « près de la croix » (19.25), et pleure. De Son vivant, elle avait suivi Jésus comme son Libérateur. Sur la croix, elle l'avait contemplé comme son Sauveur ; elle avait compris que pour lui donner la vie, il avait offert la sienne. Maintenant seule dans le  jardin, elle cherche à voir et à comprendre davantage. Elle a apporté ses aromates, mais au fond de son cœur, naît peut-être le sentiment qu'elle aura mieux à faire que d'embaumer le corps disparu de Jésus. En réalité, si elle le retrouvait, elle n'obtiendrait pas davantage que ce qui va couronner sa recherche. Elle sera comblée en rencontrant Jésus ressuscité.

Quand Jésus l'interroge : « Femme, pourquoi pleures-tu ? », elle ne reconnaît pas son visage, croyant être en face du jardinier. Quand il l'appelle par son nom : « Marie », aussitôt elle reconnaît la voix par laquelle les sept démons avaient été chassés. Quel entretien inoubliable fait de deux mots : « Marie… Rabboni (Jean 20.11-16). C'est la première rencontre du Ressuscité qui « apparut d'abord à Marie de Magdala» (Marc 16.9).

Par une femme, le péché était autrefois entré dans le premier jardin. Par une femme, le Vainqueur ressuscité est accueilli dans le jardin de l'aurore.

Le Seigneur apparaîtra à plusieurs autres personnes : aux disciples d'Emmaüs, qui retournent vers leurs frères, qui eux-mêmes rapportent les apparitions du Ressuscité. Lui-même vient le soir au milieu d'eux : les disciples se réjouissent quand ils voient le Seigneur. Il n'apparaît pas là comme un grand vainqueur qui raconte ses hauts faits et ses combats ; mais, comme quelqu'un qui passe et, dans l'intimité de cette chambre haute, apporte aux siens la paix, et leur montre ses mains et son côté : « Voyez... c'est

moi-même ». Puis il donne « beaucoup de preuves certaines » de sa résurrection (Actes 1.3 ; Luc 24.39-43 ; Jean 20.27, etc.).

Aujourd'hui, nous pouvons connaître cette communion de la même manière que Marie, ou Jean, ou Pierre. Les disciples en ont été réjouis : « Lui que, sans l’avoir vu, vous aimez; et croyant en lui, bien que maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d'une joie ineffable et glorieuse» (1 Pierre 1.8).

Dans les déclarations du Ressuscité, rien ne surpasse le message confié à Marie de Magdala : « Va vers mes frères et dis-leur: Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu». Si merveilleuse que fut cette révélation, Marie avait tout d'abord autre chose à dire aux disciples Elle a vu le Seigneur » (Jean 20.18).

 

Après avoir considéré le chemin merveilleux qui nous a conduits des bords du Jourdain au jardin de l'aurore, pouvons-nous dire comme ceux d'autrefois : « Nous avons vu le Seigneur ? » (Jean 20.25).

Saurons-nous comme lui nous occuper des autres ? Après son rejet, il pensait aux âmes fatiguées et chargées (Matthieu 11.28).

À Gethsémané, il s'occupait des siens.

Sur la croix il pensait à sa mère.

Au matin de la résurrection, il vient d'abord vers Marie, puis vers ses frères.

 

               A toi, Jésus, nul n’est semblable,

               Car toi seul est la vérité ;

               Tout dans ta personne adorable,

               Est amour, grandeur et beauté.

                    (C. Malan)

 

Georges ANDRÉ

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