QUI EST JÉSUS ? (2° partie)

  

QUI EST JÉSUS ?

(2° partie)

 

Le Fils de Dieu

 

Un certain temps s'était écoulé depuis la pêche miraculeuse, où Pierre, aux genoux de Jésus, lui avait dit : « Retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur » (Luc 5. 8). Les disciples ont suivi leur Seigneur, ont vu sa puissance, son cœur plein de compassion, ses démêlés avec les pharisiens et autres sectes juives ; ils ont pu constater son rejet (Mat.11. 20-24 ; 12. 14) ; les pharisiens avaient été jusqu'à déclarer : « Celui-ci ne chasse les démons que par Béelzébul, chef des démons » (Mat. 12. 24).

Peu après, Jésus se retire tout au nord du pays « aux quartiers de Césarée de Philippe » (Mat. 16. 13). « Comme il priait à l'écart, ses disciples étaient avec lui » (Luc 9. 18). Il les interroge : « Qui disent les hommes que je suis, moi le fils de l'homme ? » Les disciples donnent des réponses plus invraisemblables les unes que les autres. Alors se tournant vers eux, Jésus demande : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » Qu'allaient-ils répondre ? Avaient-ils discerné vraiment qui il était ? Et nous-mêmes que répondons-nous à cette question ?

Un Pilate dira : « Je ne trouve aucun crime en cet homme ». Judas déclarera : « J'ai livré le sang innocent ». Défilant devant la croix, les principaux sacrificateurs diront : « Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même » (Mat. 27. 42). Pierre, le disciple toujours prompt à se mettre en avant, que va-t-il dire ? :« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mat. 16. 16). Déclarer « tu es le Christ » pouvait correspondre à l'espoir des disciples qu'il était «celui qui doit délivrer Israël » (Luc 24. 21) ; ils pouvaient constater que certaines prophéties étaient accomplies par lui ; mais ajouter «... le Fils du Dieu vivant », comment cela était-il possible ? Ils aimaient leur Maître ; mais après la tempête, on s'était étonné : « Quel est celui-ci, que les vents mêmes et la mer lui obéissent ? » (Mat. 8. 27). Si Pierre a pu affirmer qu'il était le Fils de Dieu, c'est bien parce que le Père le lui avait révélé. Paul dira aux Galates : « Il plut à Dieu... de révéler son Fils en moi » (1. 16). D'autres ont cherché « s'ils pourraient le (Dieu) toucher en quelque sorte en tâtonnant et le trouver » (Actes 17. 27). Et nous, comment pouvons-nous le connaître comme le Fils du Dieu vivant ? N'est-ce pas la Parole qui nous le révèle ? Comme le dit l'apôtre : « Ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie par son nom » (Jean 20. 31).

 

Jean 1. 1-4

 

« Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu. Elle était au commencement auprès de Dieu. Toutes choses furent faites par elle, et sans elle pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes ».

 

En très peu de mots l'Esprit de Dieu place devant nous celui qu'il appelle la Parole, ou le Verbe : l'expression des pensées de Dieu.

Aussi loin en arrière que nous puissions concevoir, il « était » : éternel dans son existence ; « auprès de Dieu » : distinct dans sa personne ; mais « Dieu » : divin dans son essence. Il n'est pas devenu tel que ce premier verset nous le révèle ; il l'était au commencement, comme il le dit lui-même : « Avant qu'Abraham fût, je suis » (Jean 8. 58). Lorsqu'à Gethsémané on viendra le prendre, une seule parole de sa bouche fera reculer ses adversaires : « C'est moi » (en grec : je suis). Il n'est ni une émanation subséquente de la divinité (v. 2), ni une créature (v. 3). « Toutes choses furent faites par lui, et sans lui pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait ». Il n'a pas été créé ; il est le Fils unique du Père (Jean 1. 14, 18 ; 3. 16, 18 ; 1 Jean 4.9).

« En elle était la vie ». Il n'est pas, comme l'homme, « une âme vivante », mais « un esprit vivifiant » (1 Cor. 15. 45). Le Père lui a donné d'avoir « la vie en lui-même » (Jean 5. 25).

 

Hébreux 1. 1-3

 

« Dieu… nous a parlé dans le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi il a fait les mondes, qui, étant le resplendissement de sa gloire et l'empreinte de sa substance, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance... »

 

Après avoir parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, Dieu nous a parlé « en Fils ». Qui est-il, ce Fils ? D'emblée, « il l'a établi héritier de toutes choses ». Dans ses conseils éternels Dieu a prévu que celui qui viendrait un jour sur la terre pour donner sa vie, serait élevé dans la gloire, et que, dans la plénitude des temps, toutes choses seraient réunies « en un dans le Christ », le chef (Eph. 1. 10).

Par lui, dans l'histoire du temps, « il a fait les mondes ».

Dans sa personne même, il est « le resplendissement de sa gloire et l'empreinte de sa substance ». Pour rendre compréhensible cette expression, les anciens disaient qu'il est la lumière du soleil. Le « soleil » est, dans cette comparaison, Dieu lui-même ; il habite la lumière inaccessible qu'aucun homme n'a vu ni ne peut voir (1 Tim. 6. 16). Mais nous pouvons voir la lumière du soleil qui éclaire toutes choses. La gloire divine nous est cachée, mais elle a brillé pleinement en Christ : « Le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ » (2 Cor. 4. 6).

Comme la cire (comparaison bien faible) reçoit l'empreinte d'un sceau, le Fils est l'image expresse de la Personne divine. Cette image est en quelque sorte « en relief », tandis que dans l'Ancien Testament nous en avions « l'ombre » (Héb. 10. 1). Jésus lui-

même pouvait déclarer à Philippe qui demandait : « Montre-nous le Père » (Jean 14. 8) : « Ne crois-tu pas que moi je suis dans le Père et que le Père est en moi ? » Seule la foi le discerne comme tel.

Non seulement il a créé les mondes, mais « il soutient toutes choses par la parole de sa puissance ». Notre esprit se perd à contempler l'immensité de l'univers. Le moindre dérangement dans notre simple système planétaire amènerait une catastrophe. La Parole ne dévoile ni ne détaille les phénomènes que Dieu permet à la science, par l'intelligence qu'il a donnée à l'homme, de découvrir petit à petit. Elle nous dit simplement : « Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par la Parole de Dieu, de sorte que ce qui se voit n'a pas été fait de choses qui paraissent » (Héb. 11. 3). « Ce qui ne se peut voir de lui, savoir et sa puissance éternelle et sa divinité, se discerne par le moyen de l'intelligence, par les choses qui sont faites » (Rom. 1. 20). La Parole n'est pas un livre de science. Elle nous déclare que Celui qui a créé toutes choses, les soutient aussi par la parole de sa puissance et, quant à la révélation, cela doit nous suffire.

 

Colossiens 1. 15-17

 

« Le Fils de son amour... est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création ; car par lui ont été créées toutes choses, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou principautés, ou autorités : toutes choses ont été créées par lui et pour lui ; et lui est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par lui ».

 

Dans ces passages, il n'est pas « l'empreinte » de sa substance, mais « l'image » du Dieu invisible : « Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître » (Jean 1. 18).

Quant à la création, il en est le « premier-né », c'est-à-dire l'héritier, le chef ; quatre choses nous sont dites sous ce rapport : par lui ont été créées toutes choses, les visibles et les invisibles ; toutes choses ont été créées pour lui ; mais lui est avant toutes choses (il n'est donc pas une créature) ; enfin, toutes choses subsistent par lui, reliant ainsi la pensée à celle d'Hébreux 1. 3.

 

Il est donc « Fils de Dieu » éternellement. Nous l'avons vu dans Jean 1. Il le dit lui-même en s'adressant au Père en Jean 17. 24 : « Père... tu m'as aimé avant la fondation du monde ».

Quand il est né sur la terre, il est toujours Fils de Dieu. « Le saint enfant qui naîtra sera appelée Fils de Dieu ». C'est le mystère de sa personne conçu de l'Esprit Saint, mais né de la vierge, il est « véritablement Dieu et véritablement homme ». « Tu es mon fils », déclare Hébreux 1. 5.

Dans sa résurrection enfin, il est « déterminé (ou prouvé) Fils de Dieu en puissance, selon l'Esprit de sainteté, par la résurrection des morts » (Rom. 1.4).

 

Le mystère de la Trinité

 

Dès le premier verset de la Bible, elle est impliquée : « Dieu créa » ; en hébreu, Dieu est au pluriel (Élohim), le verbe créa est au singulier ! Un peu plus loin : « Dieu dit : Faisons (pluriel) l'homme à notre image... et Dieu créa (singulier) l'homme » (Gen. 1. 26). Il faut attendre le baptême de Jean pour que la Trinité se dévoile. Jésus prend place comme homme avec le peuple qui se repentait, non qu'il ait eu besoin lui-même de se repentir, mais cela convenait à la position qu'il avait prise au milieu de son peuple. Le Baptisé prie ; l'Esprit descend alors sur lui comme une colombe ; et la voix du Père résonne du ciel : « Tu es mon Fils bien-aimé » (Luc 3. 21-22).

Jésus déclarera : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10. 30). Le Saint-Esprit, le Consolateur, lorsqu'il sera venu, fera connaître que « moi je suis en mon Père » (14. 20), comme Jésus l'avait dit à Philippe : « Moi je suis dans le Père, et le Père est en moi » (v. 10). Sur la terre, il n'était pas un dieu indépendant du Père, quoique distinct dans sa personne (Jean 5).

Le Saint Esprit « procède du Père » (Jean 15. 26). Il est « donné »par le Père, « envoyé » par lui (14. 26) ; mais le Saint-Esprit est envoyé « au nom du Fils » (14, 26), et c'est lui qui l'envoie d'auprès du Père (15. 26).

N'allons pas plus loin dans ce mystère. Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l'homme Christ Jésus (1 Tim. 2. 5) ; pourtant il s'est révélé en trois manières d'être, ou trois personnes.

L'homme aimerait poser des questions, mais ne dépassons pas la révélation de la Parole. En effet, le Seigneur Jésus lui-même le dit : « Personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père ; ni personne ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler » (Mat. 11. 27). « Le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître » ; mais il reste dans la personne du Fils un mystère que personne ne « connaît à fond », même si Paul peut souhaiter « le connaître, lui », comme nous connaissons une personne ou un fait. Il est vrai que « la vie a été manifestée » (1 Jean 1. 1-4) : il a été vu, et contemplé, et touché. Cette révélation nous est donnée pour que notre joie soit accomplie dans la communion avec le Père et le Fils. Mais il reste en la personne du Fils un mystère impénétrable, même lorsqu’il apparaît dans sa gloire : il portera le nom « fidèle et véritable » ; de « la Parole de Dieu » ; de « Roi des rois, et Seigneur des seigneurs » (Apoc.19. 11, 13, 16), mais aussi « un nom écrit que nul ne connaît que lui seul » (v.12) !

 

          Nom de Jésus que nul ne sonde,

          Nom du Dieu d’éternité,

          Et de l’Agneau Sauveur du monde,

          Et de l’homme ressuscité.     (H.Rossier)

 

Et pourtant, devant une telle grandeur, un tel mystère, Paul peut déclarer, et chacun de nous peut se joindre à l’expression de son infinie reconnaissance : « Le Fils de Dieu m’a aimé, et s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2. 20).

 

(à suivre : le Fils de l’homme)

Georges ANDRÉ

www.batissezvotrevie.fr

  

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