LE BON SAMARITAIN

  

LE BON SAMARITAIN

(Luc 10.25-37)

 

Prendre soin d’autrui

 

Face à des questions insidieuses, Jésus n'avait pas l'habitude de donner des réponses directes. Très souvent, il répondait par une question ou une déclaration à première vue totalement dénuées de rapport avec la question d'origine. L'intelligence supérieure et non-conventionnelle avec laquelle le Seigneur dialogue ressort par exemple de ses célèbres conversations avec Nicodème, la Samaritaine ou le jeune homme riche.

Il ne se contentait pas de savoir comment aller au cœur de la question, mais il discernait aussi les mobiles de ses interlocuteurs. Il lui fallait donc, pour aller au vrai cœur de la question, commencer par s'éloigner de I' interrogation de l'autre. Jésus donna rarement une réponse directe car on lui posa peu de questions directes. Il redirigeait vite la conversation vers les vrais problèmes en les plaçant à la lumière de la vérité divine.

La Samaritaine était prête à discuter de politique religieuse (Juifs contre Samaritains, Jérusalem ou la montagne de Garizim) afin d'échapper à la revendication de Jésus, comme quoi il était la source de « l'eau de la vie ». Mais le Seigneur balaya ses évasions par la révélation de la connaissance qu'il avait de sa vie ! (Jean 4.9-26) Jésus était le maître dans l'art d'amener une conversation au cœur du sujet !

C'est ce qu'il fit dans la conversation dont la parabole du bon Samaritain forme le centre. Dans ces trois échanges entre Jésus et un docteur de la loi, le questionneur devint le questionné et fut conduit à la vérité que Jésus voulait lui faire saisir.

 

La manœuvre d’ouverture : une question insidieuse

(10 :25,26)

Face à sa croissance en popularité, les ennemis de Jésus cherchèrent à le faire trébucher en l'amenant à prononcer des paroles dont ils pourraient se servir pour le discréditer. Un docteur de la loi lui posa une question apparemment simple : « Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » Jésus répondit par une autre question : « Qu'est-il écrit dans la loi ? Qu'y lis-tu ? »

Que se passait-il ici ? L'homme ne posait pas sa question sur la vie éternelle parce qu'il ressentait lui-même quelque besoin d'éclaircissement. Pareillement, Jésus ne regardait pas cette question, provenant d'un docteur de la loi, comme une demande honnête.

Pourquoi donc, dans ce contexte, cette intervention était-elle un piège ? La réponse de Jésus offre un indice. Elle renvoie l'homme à « la loi », aux Écritures, sous-entendant qu'il n'y cherchait pas sa réponse. Il en attendait une qui serait extérieure aux stricts confins doctrinaux de la loi.

Si par exemple le Seigneur avait répondu : « Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé », comme le fit Paul au geôlier de Philippes, le docteur de la loi aurait alors pu 1'accuser de proférer un blasphème en se proclamant le Messie promis par les Écritures.

Christ sera cloué à la croix pour cette raison précise. Nous voyons donc pourquoi Jésus répondit ainsi. Il n'était pas encore prêt à se révéler d'une manière qui conduirait à sa mort aux mains des autorités juives.

 

Laissez les Écritures parler d'elles-mêmes

 

Pour commencer, Jésus se contente ici de laisser les Écritures parler d'elles-mêmes. Il planifie avec soin la révélation de soi-même comme le Messie promis et le Fils de Dieu qui allait mourir pour les péchés de son peuple. C'est pourquoi il renvoie son interlocuteur à la loi de Moïse où se douve le test de la vérité (Ésaïe 8 :20). Cela nous donne bien sûr le principe général selon lequel nous devons toujours nous efforcer de laisser la Parole de Dieu parler d'elle-même. Au contraire de Jésus, nous ne pouvons apporter aucune nouvelle révélation, mais nous avons tendance à faire résonner nos opinions comme des révélations. Notre tâche consiste pourtant à diriger les gens vers ce que Dieu a dit, et à laisser sa Parole parler sur les questions de leur cœur et de leur vie.

 

Appliquez la Parole à la conscience des auditeurs

 

En second lieu, Jésus veut amener cet homme à répondre à sa propre question. Il lui demande donc : « Qu’y lis-tu ? », pour le placer face à lui-même, à ses mobiles et son péché. L'empêchant de se dissimuler derrière une apparence honnête, il expose sa fourberie à vouloir piéger l'homme qu'il prétend appeler « Maître ».

Ici réside aussi un principe général à appliquer. Pour vraiment convaincre quelqu'un de son péché et 1'amener à la repentance, nous devons l'amener à se convaincre lui-même dans sa propre conscience. Personne ne se repentira sans s'être soi-même honnêtement et ouvertement déclaré coupable. Un procès juste, une faute flagrante, et le pouvoir de la loi peuvent placer un homme derrière les barreaux pendant des années. Mais il n'acceptera jamais sa culpabilité avant que son propre cœur ne l'accuse et le condamne.

C'est pourquoi une prédication et une cure d'âme bibliques visent le cœur et la conscience, afin que le Saint-Esprit accompagne la Parole de Dieu jusqu' à la racine de la rébellion du pécheur, au plus profond de son cœur, et y produise une véritable conviction de sa perdition et de son besoin d'un Sauveur. Les pécheurs ont besoin de « mariner dans leur jus » pendant un temps afin de ressentir la chaleur de la conviction de péché.

 

La contre-attaque : l’esprit de la loi (10 :27--29)

 

Ce docteur connaît très bien la loi, et il cite Deutéronome 6 :5 et Lévitique 19 :18 : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même » (10 :27). Bien sûr, il se livre ainsi entre les mains du Seigneur. La réponse de Jésus le désarme complètement en plaçant fermement l'accent sur la Parole de Dieu. De là, Jésus peut diriger la conversation à son gré et appliquer la vérité à la conscience de cet homme. Sa réponse est un coup de maître. Il acquiesce tout simplement avec son interlocuteur. « Tu as bien répondu... fais cela, et tu vivras » (10 :28). Cette simplicité accomplit trois choses importantes.

Premièrement, Jésus touche la vie de cet homme à un point de contact vital pour lui. Où faut-il amener un légaliste ? À la loi de Dieu ! Pourquoi ? Parce qu'il croit la connaître, alors qu'en fait, il en ignore le sens et la spiritualité. Si cet homme avait été un libertin, à la vie décousue comme la Samaritaine, Jésus se serait concentré sur le fruit de son abandon plutôt que sur la terreur de la loi.

Jésus adapte son approche à 1'attitude spécifique de ses interlocuteurs, et nous devrions l'imiter dans notre évangélisation. Trop souvent, cependant, nous faisons le perroquet évangélique, qui rabâche une litanie apprise par cœur ou un chapelet de citations bibliques, comme si tous les non-chrétiens formaient une caste de cibles uniformes : un seul scénario pour tout le monde ! Mais Jésus ou ses apôtres n'agissent pas ainsi. Ils appliquent un discernement spirituel aux hommes qu'ils évangélisent, et ils respectent leur intégrité individuelle d'êtres humains. Ils touchent les gens au point de leurs circonstances et de leur état spirituel particuliers, et ils s'approchent d'eux avec une sagesse issue d'une compréhension saine de la nature humaine et de la vérité divine.

Deuxièmement, Jésus va d'emblée au vrai problème, ici la spiritualité de la loi. L'homme savait très bien que nul ne peut vraiment l'observer, et que personne n'obtiendra le salut si cela dépend d'une perfection absolue (Psaume 130 :3). Il fallait détruire l'idée de la possibilité pour l'homme d'atteindre le salut par ses meilleurs efforts, et raviver l'accent scripturaire de l'Ancien Testament sur la nécessité d'un salut par grâce. Jésus ne se laisse jamais enfermer dans les plans d'un autre homme. III va droit « à la plaie ».

De même, si on vous interroge sur votre église, ne donnez pas un cours sur les différences entre les dizaines de dénominations qui emplissent le pays, ou sur les événements survenus il y a trois siècles pour lesquels vous portez un nom particulier. Allez droit au cœur de votre foi et de votre tâche, à Christ crucifié ! Un homme discutera de politique d'église jusqu'à son arrivée en enfer, mais Jésus refuse de telles diversions. Il place les gens face à leurs vrais besoins et les pousse vers une réponse.

Troisièmement, il met à jour les vraies intentions du docteur de la loi. Tout le monde comprenait que cet homme ne cherchait pas seulement une occasion pour citer deux textes bibliques fondamentaux. Une défaite aussi aisée le fit donc paraître plutôt stupide, et il dut s'en sentir mortifié. Jésus 1'avait humilié, sans toutefois l'écraser complètement. Il lui restait la conscience aiguë d'avoir été mis au défi jusqu'au plus profond de son être. Comment le sais-je ? Parce que sa réponse cherche à esquiver les implications des vérités mêmes que Jésus 1’oblige à citer. « Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ?» (10 :29) Il ressent soudain la force de la Parole de Dieu au sujet de 1'amour dû au prochain, et comprend que cela ne trouve pas un tel écho en son cœur. Il demande donc à Jésus de définir les limites de cette injonction en détaillant qui est ce prochain.

Il y a eu un retournement complet de son but initial. Il était venu piéger Jésus, mais ce dernier le traque désormais. Le chasseur est devenu gibier, l'attaquant se trouve sur la défensive, et cela avec une telle rapidité et facilité ! Sans éclat de voix ou esprit combatif, Jésus conduit l'homme à se condamner lui-même par une simple réponse. La vérité énoncée avec courtoisie possède ce genre d'effet. L'idée que les chrétiens devraient manifester dans les rues et parader des banderoles en scandant les Écritures à la face du monde, chose devenue courante à note époque de confrontation, ne provient ni de l'enseignement de Jésus, ni de son exemple. Il témoigne avec sérénité plutôt qu'avec éclat.

 

La mise en échec : un souci réel et concret pour autrui (10 :30-37)

 

Jésus ne répond pas directement, mais il raconte une histoire, la célèbre parabole du « bon Samaritain ». Il l'utilise pour montrer une des marques de la spiritualité du royaume de Dieu, à savoir un souci réel et concret pour les besoins d'autrui (10 :30-35). Là aussi, Jésus force le docteur de la loi à faire face à son propre péché en lui demandant, en quelque sorte, d'interpréter lui-même la parabole (10 :35,37).

 

L’homme qui tomba aux mains des brigands

 

Les quelques trente kilomètres déserts qui séparent Jérusalem de Jéricho étaient un lieu de prédilection pour les brigands qui voulaient agresser les voyageurs. Un homme en particulier subit une telle attaque. Les brigands le rouèrent de coups, lui dérobèrent toutes ses possessions et le laissèrent à mourir sous le soleil de Judée.

Peu après, « un sacrificateur », puis « un Lévite » survinrent, mais tous deux « passèrent outre » (10 :31,32). Ni l'un, ni l'autre ne voulut s'impliquer, bien que leur vocation consiste à servir Dieu et, bien sûr, à aimer leur prochain comme eux-mêmes. Le texte ne le dit pas, mais le sacrificateur allait très probablement à Jérusalem (ou en revenait), en connexion avec son tour annuel de service dans le temple.

En dépit de leur position officielle, les deux hommes ne manifestèrent rien de l'amour de Dieu pour les perdus. Pourtant, les sacrifices qu'ils connaissaient si bien représentaient précisément un tel amour. Qui sait quelle excuse ils s'inventèrent pour justifier leur attitude ? Quoiqu'il en soit, ceux-là mêmes qui auraient dû manifester de l'intérêt pour la pauvre victime passèrent outre.

« Mais un Samaritain » arriva. L'emploi même de ce terme revêtait une profonde signification pour les auditeurs Juifs, qui méprisaient les Samaritains*. Appeler un homme « Samaritain » ne décrivait pas seulement son origine ethnique, mais revenait à traiter un Allemand de « boche » par exemple.

Le mot indiquait un préjugé à l'encontre de l'homme, et son auteur aurait d'ordinaire affiché une certaine supériorité. Pis encore, ce terme de « Samaritain » équivalait à le dire « possédé » (Jean 8 :48). En plaçant un Samaritain dans le rôle de miséricorde à l'égard de la victime des brigands, Jésus soulignait le caractère choquant de l’impitoyabilité des Juifs qui venaient de passer outre.

 

La signification de l'amour pour son prochain (10 :33,34)

 

Tout d'abord, le Samaritain « fut ému de compassion » (10 :33). Les souffrances d'un autre être humain lui inspirèrent de la pitié. En un sens, il souffrait avec lui et ressentait ses douleurs. Puisque l'essence de la compassion écarte toute considération égoïste, il résolut de l'aider de son mieux, sans se soucier s'il tomberait lui-même aux mains des brigands, ou du fait que cet homme était Juif et partageait peut-être le mépris de ses concitoyens à l'égard des Samaritains. Il se consacra à la simple tâche d'aider un homme souffrant et dans le besoin.

Puis, le Samaritain agit selon son impulsion de compassion. « Il s'approcha, et banda ses plaies » (10 :34). L'amour n'est pas une théorie, mais il agit de manière tangible et palpable, en dépensant ses ressources dans l'intérêt d'autrui. Dieu aime l'homme perdu, et il a envoyé son Fils unique comme Sauveur pour mourir sur une croix. « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15 :13). Jésus va encore plus loin. Il meurt pour ses ennemis. Par la grâce, il en fait ses amis et ses frères, les enfants mêmes de Dieu ! Le Samaritain prit des risques pour son « ennemi » Juif, et donne un exemple vivant de la véritable nature de l'amour.

L'amour bande et adoucit les plaies de la vie. Il aide jusqu'à ce qu'il ne puisse plus le faire. L'amour s'oublie et pense uniquement à l'autre. « Si vous aimez ceux qui vous aiment, demandait Jésus, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains n'agissent-ils pas de même ?... Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5 :46-48).

Enfin, le Samaritain persista dans son souci pour la victime des brigands. La charité de certains ressemble à un missile Exocet : ils « tirent et oublient ». Combien d'églises envoient de l'argent pour soutenir des causes éloignées, mais acceptent rarement de « se salir les mains » en prenant soin des nécessiteux à leur porte ?

Le Samaritain prit l'homme, « le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui ». Il paya ensuite les frais, promettant à l'hôte : « Ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour » (10 :34,35).

L'apôtre Paul définit 1'amour par la patience et la douceur. En termes négatifs, l'amour n'est point envieux, il ne se vante point, ne s'enfle point d'orgueil, ne fait rien de malhonnête, ne cherche point son intérêt, ne s'irrite point, ne soupçonne point le mal ni ne se réjouit de l'injustice. De manière positive, l'amour se réjouit de la vérité. Il excuse tout, croit tout, il espère tout et supporte tout (1 Corinthiens 13 :4-7). Il ne s'agit pas là de la conception abstraite d'un simple collage de bonnes paroles, mais du manifeste de la vie chrétienne, enraciné en Christ et en son amour pour son peuple. Paul avait précédemment parlé de l'Église en tant que corps de Christ (1 Corinthiens 11 et 12). Il qualifie cet amour autre part d’« accomplissement de la loi » (Romains 13 :10).

Cet amour coule dans le concret de cette transformation de l'homme effectuée par l'amour de Dieu en Jésus-Christ. Il est de façon prééminente l'amour de Christ, qui s'écria depuis la croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. » Il s'agit de l'amour éternel de Dieu qui continue à appeler les hommes perdus à venir à la rédemption et à une nouveauté de vie au travers de l'Évangile de son Fils bien-aimé. L'amour n'est pas seulement un sentiment, mais une dynamique qui se dépense sans cesse pour le Seigneur et pour son prochain.

 

Êtes-vous un prochain pour l'homme dans le besoin ?

 

La parabole répond à la question du docteur de la loi. Jésus le regarde maintenant droit dans les yeux, et lui demande : « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? » (10 :36) La réponse est inéluctable, bien sûr, mais dire : « le Samaritain », lui reste en travers de la gorge, et il doit se contenter de répondre : « Celui qui a exercé de la miséricorde envers lui » (10 :37).

Que nous enseigne Jésus ici ? Tout d'abord, il souligne que le prochain est quiconque est dans le besoin et dans la sphère de notre aide. Le Samaritain ne se demanda pas si l’autre était vraiment son prochain, ni à quelle nationalité il appartenait, s'il le connaissait, avait les moyens de l'aider, ou courait quelque danger en s'arrêtant. Il se contenta de faire tout en son pouvoir pour aider un être humain dans le besoin. Il manifesta l'amour dont le sacrificateur et le Lévite se contentaient de parler.

Qui est votre prochain ? Quiconque est dans le besoin, et que vous pouvez aider ! Au niveau le plus simple, cela implique une réponse aux besoins que vous rencontrez dans la providence de Dieu. Aider les organisations de secours à l'étranger est une bonne chose. Mais le véritable test se situe dans la compassion concrète qu'on ressent et manifeste pour ceux qui souffrent autour de nous.

Jacques indique clairement que l'essence de la vraie religion « consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde » (1 :27). Nous avons trop tendance, même au sein de nos églises, à laisser les orphelins et les veuves au soin de l'administration, tout en étant souvent, en vérité, les prochains les plus immédiats qui devraient en prendre soin.

Jésus lance un défi direct à la conscience. Il demande à l'homme : « Es-tu un prochain pour ceux que tu croises dans la vie quotidienne ? » La question du docteur, voyez-vous, peut être une merveilleuse question de théorie, ce qui occupe sans fin séminaires, débats et retraites, sans jamais exiger de se salir les mains dans une œuvre réelle de miséricorde**.

Jésus discerne quelque chose de cette attitude chez ce docteur de la loi. C'est pourquoi il personnalise la question et la plante dans la conscience de l'autre. Il l'accule au mur en le forçant à avouer qui est le vrai prochain : celui qui a exercé la miséricorde. Être un prochain commence avec le cœur habité par un amour et une compassion concrets.

Jésus lui dit donc : « Va, et toi, fais de même » (10 :37). Pas de fioritures, ni d'explications élaborées, de discussions sans fin sur « les données du problème ». Simplement « va » et « fais », comme le Samaritain ! Fais de ton mieux, mais « fais » !

Jésus lui-même est, dans un sens, le bon Samaritain suprême, qui vint vers un peuple perdu et les regarda comme ses prochains. Il mourut à la place des pécheurs, pour guérir leur plaie et les restaurer à une vie vraie et éternelle, qu'on reçoit et possède dans la repentance envers Dieu et la foi en Christ comme Sauveur et Seigneur.

Une marque de la vie du royaume se voit dans l'amour et le soin dont les enfants de Dieu entourent les autres, parce que Christ les a aimés alors qu'ils étaient encore aveugles, nus, sans forces et condamnés.

 

« Heureux l'homme qui exerce la miséricorde et qui prête,

Qui règle ses actions d'après la justice !

Car il ne chancelle jamais ;

La mémoire du juste dure toujours » (Psaume 112 :5,6).

 

Gordon KEDDIE

www.batissezvotrevie.fr

 

Notes :

 

*Les Samaritains descendaient des mariages mixtes intervenus entre les rescapés du royaume d'Israël et les colons Assyriens installés après la chute de Samarie au huitième siècle avant notre ère. Ils observaient une forme éclectique de Judaïsme, basée sur l'acceptation du Pentateuque comme seule Parole de Dieu. Ils continuent encore aujourd'hui à offrir leurs sacrifices annuels sur la montagne de Garizim.

 

** On a remarqué que, plus les pharisiens perdaient leur pouvoir de faire des prosélytes, plus ils se fixaient avec une obsession exhaustive sur la manière de faire des prosélytes. Il est beaucoup plus aisé de parler de bonté que de faire du bien. Un jour, pourtant, les paroles doivent cesser, ou toute prétention n'est qu'une comédie hypocrite.

 

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