LA CONVERSION A JESUS

    

LA CONVERSION A JESUS

 

Notre homme [voir l’article précédent « La conviction de péché opérée par l’Esprit »] entend alors le merveilleux message de l'Évangile lui annoncer que Dieu n'est pas seulement un juste Juge mais aussi un Sauveur plein de compassion. Il apprend que ce Dieu a envoyé son Fils pour subir la colère divine à la place des pécheurs. L'Évangile lui montre qu'il existe un pardon gratuit qui s'obtient par la foi en Jésus-Christ. Éveillé à l'annonce de cette nouvelle, le pécheur se hâte de venir trouver un refuge auprès de Christ, sachant que s'il est rejeté, il ne lui restera plus qu'à subir le châtiment qu'il mérite. Il comprend aussi que, s'il est accepté, il sera sauvé et que cela donnera toute la gloire à la grâce infinie de Dieu. Nous trouvons donc que le nom et l'œuvre de Jésus interdisent le désespoir et frappent d'un rayon d'espoir l'âme qui gît dans les ténèbres (1). On pourrait penser que l'homme pécheur ainsi convaincu de son péché s'emparerait immédiatement de l'Évangile de la grâce souveraine, de cette bonne nouvelle d'un Sauveur et d'un plein salut offerts gratuitement. On pourrait imaginer que, dès l'annonce de l'Évangile, quiconque dans cette condition s'écrierait avec joie : « Voici le Sauveur que je veux ! Quelle grâce étonnante ! Voici tout ce que je désire ! Ce salut répond à tous mes besoins ! Je vais m'y reposer et y trouver ma gloire ! »

Hélas, ce n'est pas toujours le cas. Il est plus courant de voir l'homme éveillé au sentiment de son péché faire preuve de réticence, parfois d'une grande réticence à recevoir la consolation de cet Évangile merveilleux. Cela ne vient d'aucun défaut présent dans le message de la grâce. La grâce divine est tout à fait capable de parer aux besoins du pécheur. Cette réticence à se saisir du Sauveur découle d'une incompréhension de la grâce elle-même. L'homme cherche en lui-même l'authentification qui lui permettra de recevoir Christ. Il craint de ne pas avoir été encore assez humilié par son sentiment de péché. Il se demande si son dégoût du péché est assez profond. Il s'inquiète de ne pas voir ses désirs pour Christ et la sainteté aussi forts qu'ils devraient l'être (2). C'est ainsi que les pécheurs résistent à la grâce de Dieu, lors même qu'ils sont sous la conviction du péché et désirent le salut. Cela montre combien il est difficile pour l'orgueil de l'homme pécheur de venir à Christ sur la base de la grâce seule. Oui, il est vrai que le renoncement de soi qu'exige l'Évangile est le sacrifice le plus difficile pour l'orgueil de l'homme.

 

Abraham BOOTH

www.batissezvotrevie.fr

 

Notes :

 

1.Le processus de conviction de péché décrit ici n’est pas une norme rigide pour tous ceux qui viennent à Christ. Le Tout-Puissant n’est pas limité à une seule manière d’agir dans l’esprit des pécheurs quand il les amène à découvrir leur état, leur nature et leur danger. Dieu est souverain et agit comme il lui plaît, dans ce domaine comme en tout autre. Tout homme pécheur doit ressentir son besoin avant de chercher ou d'accepter de l'aide aux mains de la grâce divine, mais le Seigneur possède diverses manières d'amener les siens à ressentir et accepter sa puissance. Il éclaire certains d'une manière plus graduelle et les attire à Christ avec douceur, avec des cordages d'amour pourrait-on dire. Il frappe d'autres avec une conviction soudaine, comme avec la voix du tonnerre ou l'éclat de l'éclair. Il amène ces gens au bord même du désespoir et les secoue au-dessus de l'abîme de perdition. Ne cherchons pas les raisons pour ces différences dans les voies de Dieu. De la même manière qu'il sauve qui il veut, il a le droit de les amener à la connaissance du salut de la manière et par le moyen qu'il lui plaît d'utiliser. Pour celui qui se demande si sa conviction de péché est authentique, les questions à poser ne sont pas : « Combien de temps ai-je été convaincu de péché ? Avais-je un sentiment de péché assez profond ? Suis-je parvenu à la conviction par les bons moyens ? » Il vaut mieux chercher à répondre aux bonnes questions : « Puis-je honnêtement dire que je sais que j'ai péché et que je mérite de périr ? Est-ce que je crois que rien d'autre que la grâce de Dieu peut me sauver ? Est-ce que je me confie en Jésus-Christ seul ? »

 

2. Il faut remarquer à ce point qu'une profonde détresse par crainte du péché n'est exigée de personne afin d'obtenir la paix avec Dieu. Une telle détresse n'appartient pas aux préceptes de la loi mais à sa malédiction. Les appréhensions terrifiantes du châtiment éternel ne font pas partie de ce qui est exigé des pécheurs mais de ce qui leur est infligé. Il existe une tristesse selon Dieu en raison du péché, et nous avons le devoir de la posséder. Dieu nous la commande et y attache des promesses. Mais les craintes issues de la loi viennent de la malédiction de cette loi et non du précepte lui-même. Elles expriment un sentiment de danger qui découle de la loi plutôt que d'avoir fait ce qui est mal aux yeux de la loi. Ce ne sont certainement pas les marques d'un amour pour Dieu ou d'une sainteté intérieure de vie. Le pécheur éveillé au sentiment de son péché qui désire connaître une telle détresse avant de pouvoir croire est quelqu'un qui cherche la misère de l'incrédulité afin d'obtenir la permission de croire.

 

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