TRAVAILLEUR (2° partie)

  

TRAVAILLEUR

(2° partie)

 

Rappel des lectures : Matth. 25. 14-30 ; 2 Tim. 4. 2 ; 2 Pierre 1. 5-15 ; Jean 5.17 ; 4.35.

 

Certains serviteurs de Dieu ont, en réalité, le travail en aversion et savent toujours présenter une excuse pour l'éviter. D'autres ne se sentent pas poussés à le rechercher et se contentent de demeurer oisifs, attendant simplement que quelque chose se produise. Tout fidèle serviteur de Jésus-Christ rachète le temps et, s'il n'est pas pratiquement engagé dans quelque besogne, il est intérieurement actif et s'attend au Seigneur en un véritable exercice de cœur. Notre Seigneur dit en une certaine occasion : « Mon Père agit jusqu'à présent ; moi aussi, j'agis » (Jean 5. 17). Il pose à ses disciples cette question bien à propos : « Ne dites-vous pas qu'il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson ? » Et, répondant lui-même à sa question, il ajoute : « Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson » (Jean 4. 35). Les disciples étaient prêts à attendre quatre mois pour s'attaquer à la besogne, mais notre Seigneur affirme qu'il est temps de s'y mettre tout de suite, et non pas dans un avenir plus ou moins lointain. « Levez les yeux et regardez. » Ces paroles dépeignent la sorte d'ouvriers dont il a besoin, ceux qui n'attendent pas que le travail vienne à eux, mais qui ont des yeux pour voir ce qui est à faire. Notre Seigneur était toujours prêt à travailler en coopération avec le Père dans toute son œuvre. Et, comme le Père était continuellement actif, le Fils l'était aussi. Ce n'est pas l'activité fébrile de personnes aux dispositions agitées qui pourvoiront aux besoins de l’œuvre de Dieu, mais la promptitude d'un serviteur zélé, habitué à lever les yeux et à voir toujours l'ouvrage du Père qui attend sa coopération. Qu'il est pénible de voir combien peu de gens savent discerner ce que Dieu accomplit aujourd'hui ! II est tragique, mais possible, de passer à côté de champs prêts pour la moisson sans apercevoir le grain mûr. Il est possible que la tâche se trouve à la portée de la main sans que nous la remarquions. Les chrétiens qui n'ont pas conscience de l'urgence de la tâche et qui peuvent attendre tranquillement « quatre mois » avant de se mettre franchement à l'œuvre sont des « serviteurs inutiles ». Jésus-Christ a besoin d'ouvriers qui utilisent jalousement les moments qui passent et qui ne remettent jamais au lendemain ce qu'ils peuvent faire le jour-même. En certains endroits, la moisson ne peut pas être mise en grange à cause de chrétiens trop nombreux qui n'aiment pas le travail.

Le zèle est essentiel dans notre service pour le Seigneur, mais il consiste avant tout en une attitude intérieure sans aucun rapport avec les activités extérieures. Nous ne devons pas céder à notre indolence inhérente, mais avoir à cœur le développement de nos dispositions à être zélés. Cependant, si nous sommes paresseux de nature, un simple effort de notre part pour travailler un peu plus ne sert à rien, car, après chaque coup de collier, nous glisserons à nouveau dans notre paresse naturelle. Nous avons besoin d'une transformation de notre nature même. La parole du Seigneur : « Chercher et sauver ce qui est perdu » nous est familière. Il ne vint pas simplement pour entrer en contact avec les hommes. Il vint pour les chercher et pour les sauver. Et avec quel zèle ne les a-t-i1 pas cherchés et sauvés ! Voilà la disposition d'esprit qu'il nous faut.

Au premier chapitre de sa seconde épître, l'apôtre Pierre écrit : « Faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité » (v. 5-7). Ces adjonctions successives caractérisent toute personne zélée. Il faut que nous cultivions une attitude intérieure qui cherche sans cesse à faire de nouvelles conquêtes dans le domaine spirituel. C'est ainsi que nous deviendrons des serviteurs utiles au Seigneur. Certains serviteurs de Dieu semblent être presque dépourvus de tout sens de responsabilité ; ils ne se rendent pas compte de toute l'étendue du champ ; ils ne discernent pas la nécessité d'atteindre les extrémités de la terre avec l’Évangile. Ils accomplissent leur petite besogne, espérant que tout ira pour le mieux. S'ils n'ont pas vu une seule âme être sauvée, ils trouvent cela tout à fait naturel et espèrent vaguement que les résultats seront meilleurs demain ; mais si aucune âme n'est encore sauvée demain, ils s'accommodent de l'inévitable. Comment le but du Seigneur peut-il être atteint par des serviteurs de cette sorte ?

Pierre, lui, était d'une autre trempe. Dans le passage que nous venons de citer, il s'efforce d'arracher ses lecteurs à tout ce qui pourrait avoir allure de passivité. Relisez ce passage et notez l'énergie divine qui fait vibrer son être tout entier et qu'il s'efforce de communiquer à d'autres au moyen de son épître. Il affirme, en effet, que dès que vous avez acquis une vertu chrétienne, vous devez la compléter par une autre, et, après

avoir acquis cette autre vertu, rechercher sa qualité complémentaire. Ainsi, il faut courir et ne jamais vous reposer, satisfaits de ce que vous avez déjà atteint, ajouter toujours et ne jamais cesser d'ajouter jusqu'à ce que vous ayez atteint le but. Mais pourquoi donc cet inlassable effort ? « Si ces choses sont en vous et y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus- Christ » (v. 8).

Notez que le zèle chasse l'oisiveté. L'oisiveté trouve ses racines dans la paresse et le zèle en est le remède. Si nous sommes toujours désœuvrés, nous devons nous prendre énergiquement en main pour acquérir ce qui manque à notre nature. Après avoir remédié à la première déficience, nous devrons remédier à la seconde, puis à la troisième, et ensuite à chacune des suivantes, jusqu'à ce que nous ne soyons plus « oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ ». Si nous agissons ainsi par la force divine qui nous en rend capables, une transformation se manifestera dans nos caractères. Nous cesserons d'être des amateurs et nous deviendrons de ceux qui aiment travailler dur, serviteurs joyeux du Seigneur.

Pierre est inlassablement zélé afin de susciter ce zèle chez ses lecteurs. Notez ce qu'il dit au verset 15 : « J'aurai soin qu'après mon départ vous puissiez toujours vous souvenir de ces choses ». Ce qui nous frappe ici, c'est qu'il ne s'agit pas simplement d'une activité extérieure, mais d'un impératif intérieur, un impératif de l'esprit qui a engendré cet effort infatigable de sa part.

Oh ! que nous puissions prendre conscience du poids de notre responsabilité, de l'urgence des besoins de nos proches et de la fuite du temps ! Si le sérieux de la situation nous oppresse, il ne nous reste pas d'autre possibilité que de travailler, même si, pour accomplir notre tâche, nous devons nous priver de nourriture et de sommeil. Notre temps de labeur est presque écoulé ; les besoins sont encore immenses et nous ne nous sommes pas acquittés de notre solennelle obligation. En qualité de moribonds, dépensons toutes nos forces en faveur de ceux qui meurent autour de nous. Nous n'avons pas le droit de permettre à notre paresse naturelle de nous laisser aller à temporiser, mais nous devons nous lever aujourd'hui-même et ordonner à notre corps de nous servir. Que nous sert-il de dire que nous sommes ardents à servir le Seigneur si nous ne nous arrachons pas à notre léthargie ? Et à quoi nous servira toute notre connaissance de la vérité, si nous ne sommes pas libérés de notre indolence innée ?

Revenons au passage de Matthieu 25 que nous avons examiné au début de notre entretien. Nous voyons dans cette parabole un serviteur du Seigneur placé en face de deux accusations devant le tribunal de Dieu : méchanceté et paresse. Le Seigneur prononce lui-même la sentence : « Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors » (v. 30). Le verdict du Seigneur à l'égard du serviteur paresseux se résume dans cet adjectif « inutile ». Seul un serviteur zélé peut lui être utile. Ne traitons pas ce sujet à la légère ; mais, à partir d'aujourd'hui, prenons-le comme un avertissement solennel, regardant au Seigneur afin qu'il nous rende capables de rejeter nos habitudes de paresse. Comme cette habitude s'est enracinée en nous au cours de nombreuses années, nous ne pouvons pas espérer en être délivrés en un jour ou deux, ni nous attendre à l'éliminer par quelque doux traitement. Pour ne pas nous attirer, du Seigneur même, la redoutable sentence de « serviteur inutile », nous devons nous traiter sans aucun ménagement, à sa lumière.

 

Watchman NEE

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