LA PAROLE ECRITE

       

LA PAROLE ECRITE

 

Si l'évangile est une religion de la parole, il est aussi celle d'un Livre.

 

1.Nécessité d’une révélation écrite 

 

Une communication orale donnée â un homme de Dieu, à une génération, à un peuple élu, n'est pas suffisante. Il est indispensable que le message soit mis par écrit.

Remarquons à ce propos que c'est l'invention de l'écriture qui a permis le plus grand progrès de la civilisation. Dans toute l'histoire de l'humanité, on ne connaît pas d'exemple de peuple arrivé à une vraie culture ni à un développement cohérent de la pensée, sans l'écriture. La première chose qu'une tribu sauvage doit apprendre pour sortir de la barbarie, c'est à mettre son langage et ses mots sur le papier. De même, une révélation divine durable doit reposer sur une base écrite.

 

2. L'écriture est indispensable pour fixer le message.

 

Il prend ainsi une forme définitive, étant gardé des variations, des additions et des erreurs d'une transmission orale. Il ne peut se corrompre ni devenir infidèle. Le livre de la loi était placé à côté de l'arche de l'alliance comme témoin contre Israël (De. 31.20. Norme immuable de la volonté divine, il allait permettre au cours des siècles de mesurer les désobéissances du peuple.

Revêtue de sa forme définitive, la révélation acquiert une valeur permanente : « Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé » (Mt.5.18).

 

3. Le texte écrit rappelle à chaque instant le message original qu'on a si rapidement tendance à oublier. Après les grands événements de Réphidim, Dieu ordonne à Moise :

« Écris cela dans le livre, pour que le souvenir s'en conserve » (Ex. 17. 14). Ce passage nous fait penser à la même expression employée par Malachie : « Alors, ceux qui craignent l'Éternel se parlèrent l'un à l’autre ; l'Éternel fut attentif, et il écouta ; et un livre de souvenir fut écrit devant lui » (3. 16).

 

4. Un livre permet de grouper toutes les paroles reçues.

 

On peut ainsi ajouter les messages les uns aux autres, accumuler les révélations du passé et les transmettre toutes ensemble aux générations futures. « Ces choses leur sont arrivées (aux Israélites) pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles » (1 Cor. 10. 11).

 

5. Le message écrit devient indépendant de l’orateur ou de l’écrivain.

Jérémie fournit de ce fait une illustration frappante. Après bien des années de ministère et de prédication, Dieu lui donne l'ordre d'écrire dans un livre toutes les paroles reçues de lui (Jér. 36. 2). Le prophète dicte à Baruc son secrétaire la succession de ces messages (v. 4). Mais, étant lui-même en prison, il envoie Baruc lire son texte devant le peuple et ses chefs (v. 5-13). Ceux-ci s'émeuvent, et font en sorte que le roi en entende la lecture (v. 14-21). Le roi, rendu furieux par de telles paroles, coupe le livre et le jette au feu. Sur quoi le prophète reçoit l'ordre d'écrire tranquillement un nouveau livre, encore plus complet que le premier (v. 28-32).

Ainsi le message écrit est le plus mobile : tandis que son rédacteur est prisonnier, le livre franchit les grilles et les rideaux de fer, atteint successivement les cercles les plus divers, et peut se reproduire aisément. Le prophète peut disparaître : Dieu continue à parler par le texte inspiré.

 

6. Le message écrit devient universel, indestructible et presque omniprésent.

 

La première révélation est donnée au prophète lui-même. Oralement, il peut se faire entendre de quelques auditeurs. Mais dès que le texte est écrit, celui-ci peut être multiplié à l'infini. Il est aisé de le copier, le traduire, le reproduire dans des éditions toujours nouvelles. Chacun peut de la sorte avoir son propre exemplaire de la Parole de Dieu. La persécution arrive, les missionnaires disparaissent, mais l’Ecriture demeure. Peut-être qu'une page écrite reste pendant longtemps enfouie comme une semence. Si elle germe un jour, elle n'aura rien perdu de sa jeunesse ni de sa puissance. Pour atteindre les milliards de nos contemporains, il faut à tout prix une telle puissance de diffusion.

 

7. La révélation rendue accessible par l’Ecriture rend désormais les lecteurs responsables.

 

« Ils ont Moïse et les prophètes ; qu'ils les écoutent ! » (Luc 16.29). Les frères du mauvais riche ont vraiment tout ce qu'il leur faut : Dieu ne leur accordera ni intervention ni miracles superflus. I1 en est ainsi, à plus forte raison, des hommes de notre génération qui ont toute l'Écriture si facilement à leur portée.

 

René PACHE

www.batissezvotrevie.fr

 

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