LA RESPONSABILITÉ CHRÉTIENNE

       

LA RESPONSABILITÉ CHRÉTIENNE

 

« Ainsi, chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. » (Romains 14.12.)

 

Les êtres « responsables » sont ceux qui appartiennent aux classes supérieures de la création. En un mot ce sont ceux qui revêtent un caractère spirituel, soit : Dieu, les hommes et les anges. La « responsabilité » est généralement définie comme suit : c'est une obligation morale dans laquelle tout être revêtant ce caractère se trouve engagé pour répondre personnellement de ses actes. Il convient, pour le chrétien, d'entrevoir les différentes branches de la responsabilité :

 

1° - Vis-à-vis de soi-même ;

2° - Vis-à-vis des siens ;

3° - Vis-à-vis du prochain ;

4° - Vis-à-vis des frères en la foi.

 

L'un des traits caractéristiques de la créature humaine et ce qui fait sa supériorité, c'est qu'elle jouit du privilège de la libre disposition de sa personne. Dans le domaine végétal, l'individu n'est qu'un exemplaire esclave de l'espèce. Dans le règne animal l'individu commence à poindre quoique soumis à l'espèce. Mais dans le genre humain l'individu est affranchi de l'espèce. Le fatalisme de l'incrédulité est une arme de Satan pour éloigner les âmes de la vérité. Le fatalisme n'existe pas et l'homme est le réel artisan de sa propre destinée ; ce qu'un homme aura semé, il le récoltera certainement, en dépit des apparences immédiates. Quand Dieu créa son chef-d'œuvre à sa propre image (Genèse 1.27), il ne modela pas un « organisme inconscient », puisqu'il le fit « selon sa ressemblance » morale. Ainsi nous sommes responsables de nous-mêmes et nous ne devons pas rejeter les conséquences de nos inconséquences sur les gens, les temps ou les circonstances, mais bien en accepter la pleine responsabilité ! Que le Seigneur éclaire notre cœur en cela comme en tant d'autres choses !

 

Cher ami qui lis ces lignes et qui n'as pas encore trouvé une solution satisfaisante au grand problème de la vie ; toi qui te trouves jeté dans cette... « existence » sans en connaître la cause et en redoutant l'issue, la question posée par Dieu à Adam en Éden (Genèse 3.9) parvient jusqu'à toi au travers des siècles :

 

« Où es-tu ? »

 

Tu es dans le monde visible qui précède le monde invisible. Que sera, pour toi, ce monde invisible et éternel ? Voilà la première question qui se trouve dans le Saint Livre au lendemain de la « chute » d'Adam dans le péché, l’Évangile ne laisse entrevoir que deux états après la mort : le lieu de la consolation et celui de la perdition (Luc 16.25). Ces deux états sont « définitifs » (Luc 16.26) et « éternels » (Matthieu 25.46.).

La même question… « Où es-tu ? » est posée aussi aux enfants de Dieu. Où en est ta vie chrétienne, ta vie de prière, ta consécration, le feu de ton premier amour, etc... ? Après avoir si brillamment commencé par l'Esprit, ne serais-tu pas quelque peu repris par la chair, le monde et ta vieille nature ? (Galates 3.3) Es-tu dans le domaine de l'adoration, au sommet de la montagne ; ou bien à flanc de coteau, faisant des efforts pour arriver « plus haut » ; ou bien as-tu roulé de chute en chute jusqu'au fond du ravin ? Si tu te trouves dans cette dernière et déplorable position, prends courage ; « achète de l'or éprouvé par le feu, de nouveaux vêtements blancs et un collyre pour tes

yeux. » (Apocalypse 3.18)

 

Au temps où Dieu appesantit sa main sur l’Égypte et où il frappa les Égyptiens de grandes plaies, il est écrit, à ce sujet, Exode 12.30 :

 

« II n'y avait point de maison où il n'y eût un mort ! »

 

Ce fut une scène aussi triste et du même genre lorsque le venin des serpents brûlants poursuivait son œuvre de mort au milieu du camp d'Israël dans le désert (Nombres 21) Cris de détresse de tous côtés ; scènes de désolation, pathétiques entre toutes. Quand la créature humaine se trouve face à face avec ce mal sans remède, la mort, la vérité concernant la fragilité de l'existence humaine se présente brutalement au cœur et à la conscience. Quel est le lecteur de ces lignes qui n'a eu à rendre les derniers devoirs à un être bien-aimé dans un éternel adieu ? Il ne peut y avoir sur notre terre une seule famille où il n'y eût au moins un mort de la génération présente !

Mais, au nombre des membres de notre famille actuellement en vie et peut-être en excellente santé, il y en a qui sont morts dans leurs péchés ! (Éphésiens 2.1)

Il y en a, probablement, qui risquent de mourir dans leurs péchés ! (Jean 8.24).

En un mot, il ne peut y avoir, aucun de nos lecteurs chrétiens qui n'ait un ou plusieurs « morts spirituels » dans sa famille ! Et la question posée à ces enfants de Dieu en la circonstance doit éveiller leur responsabilité.

 

« Où est ton frère ? » (Genèse 4.9)

 

Où est celui auquel tu es lié pour ce temps par les liens fragiles et éphémères du sang et celui duquel tu risques d'être séparé définitivement, irrémédiablement et éternellement dans l'Au-delà ? N'est-ce pas là une question particulièrement solennelle, frères et sœurs ? Nous devons nous garder de l'attitude et de la réponse de Caïn à qui la question fut posée : « Suis-je le gardien de mon frère ? » Certainement, nous sommes responsables les uns des autres et notre devoir le plus élémentaire est de les porter au Seigneur dans de ferventes intercessions. Si l'âme de nos bien-aimés a autant de valeur que celle de quiconque, il n'en reste pas moins vrai qu'il serait anormal de nous intéresser plus aux autres qu'aux membres de notre famille et spécialement de ceux avec lesquels nous vivons journellement dans l'intimité : parents, enfants, conjoint, frères, sœurs, etc... Puissions-nous, frères et sœurs, avoir l'assurance, avant leur départ ou avant le nôtre, que :

 

« Dieu nous aura donné tous ceux qui naviguent avec nous ! » (Actes 27.24).

 

S'il est normal de nous intéresser aux « nôtres », il serait anormal en notre qualité d'enfants de Dieu de nous désintéresser des « autres », c'est-à-dire de notre « prochain » L'amour du prochain est l’une des grandes démonstrations de la foi chrétienne. Le docteur de la loi (Luc 10.25-37) posa au Seigneur cette question quelque peu... « saugrenue » :

 

« Et qui donc est mon prochain ? »

 

La parabole du « Bon Samaritain » donnée en réponse, situe parfaitement les choses dans leur cadre. Un grand égoïste faisant sa prière citait hâtivement quelques rares noms appartenant au cercle restreint de personnes qui lui étaient sympathiques ; ne serait-ce pas le cas de quelques-uns d'entre nous ? Un petit altruiste, dans sa naïveté enfantine avait une liste interminable de noms à présenter à la sollicitude du Seigneur. L'amour est ingénieux ; c'est ce qui nous manque ! Notre prochain sort même du cercle de nos amis et connaissances, de nos collègues et collaborateurs, etc... et s'étend à ceux qui ne nous sont pas franchement... sympathiques, pour arriver à ceux qui peuvent nous être antipathiques ; notre prochain est celui qui a une âme à sauver. Et comme nous avons été portés devant Dieu par des lèvres inconnues, portons, à notre tour des âmes inconnues devant le Seigneur pour leur salut.

 

Notre responsabilité n'est pas moindre à l'égard de nos frères et sœurs en la foi sous prétexte qu'ils connaissent aussi bien que nous ce qu'ils ont à faire pour plaire à Dieu. Leurs connaissances bibliques et leurs expériences spirituelles ne nous dispensent nullement de notre devoir à leur égard, car nous sommes membres les uns des autres et nos obligations sont impérieuses et réciproques. Voici les recommandations de la Parole de Dieu à ce sujet :

 

« Avertissez ceux qui vivent dans le désordre ; consolez ceux qui sont abattus ; supportez les faibles ; usez de patience envers tous ! » (1 Thessaloniciens 5.14).

 

Esquiver notre responsabilité à l'égard de nos frères et sœurs en la foi sous prétexte de timidité ou... d'incompétence spirituelle, d'incapacité quelconque, etc..., est tout simplement, une lâcheté. Le Seigneur nous appelle à avertir avec douceur et amour, mais avec fermeté, tout chrétien dont la vie n'est pas « en ordre ». Quant aux découragés, il nous sera facile de leur prodiguer quelque consolation, surtout dans le domaine pratique (Jacques 2.15-16.) Si quelque frère nous semble faible dans la foi apprenons à supporter et à ne pas blesser « celui pour lequel Christ est mort » (Romains 14.15 ; 1 Corinthiens 8.11). Enfin, quoi qu'il en soit, de la patience, encore de la patience et toujours de la patience, car le Seigneur est extrêmement patient avec nous.

 

Notre responsabilité personnelle à l'égard de nous-mêmes est un fait évident que personne ne songe à nier.

Vis-à-vis des « nôtres » est chose toute naturelle.

En ce qui concerne notre attitude envers notre « prochain » ...c'est plus complexe et plus difficile. Apprenons à donner à cette expression un sens illimité.

Se sentir responsable de nos frères en la foi est... délicat, demande passablement de tact spirituel. C'est le Saint-Esprit qui est le dispensateur de telles grâces.

Que le Seigneur nous rende conscients de nos diverses responsabilités sans oublier, bien entendu, la dette infinie que nous avons contractée à son égard en la personne divine de Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Sauveur, en ce qui nous concerne personnellement.

 

En conséquence : Chacun, qu'il s'agisse de ses actions, ses paroles ou même de ses pensées vis-à-vis de soi-même, des frères en la foi, de la famille ou d'un prochain quelconque est responsable devant Dieu !

Car : « Les hommes devront rendre compte (à Dieu) de toute vaine parole qu'ils auront proférée ! » (Matthieu 12.36)

 

Pierre NICOLLE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Jean-Paul (mardi, 25 octobre 2022 13:53)

    "LA RESPONSABILITÉ CHRÉTIENNE" du 22 Octobre de Pierre Nicole
    Quel excellent article!!!
    Merci pour ce message de grande qualité.
    A méditer sans cesse afin de croître encore et encore par la Grâce de Dieu.