LES VAINQUEURS DE LA BÊTE SUR UNE MER DE VERRE

       

LES VAINQUEURS DE LA BÊTE SUR UNE MER DE VERRE

 

« Puis je vis dans le ciel un autre signe, grand et admirable: sept anges, qui tenaient sept fléaux, les derniers, car par eux s'accomplit la colère de Dieu. Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image, et le nombre de son nom, debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu. » (Apocalypse 15.1-2)

 

Après nous avoir fait entrevoir la moisson de la terre, c’est-à-dire le jugement de Dieu sur les nations, et la vendange des grappes de la vigne de la terre - le jugement de Dieu sur Israël - le Saint-Esprit nous conduit au ciel. Je vous propose aujourd’hui de vous joindre à Jean dans la contemplation de la gloire céleste.

 

 

Une mer de verre

 

v.2 : « Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu » écrit l’apôtre.

Cette vision n’est pas sans rappeler celle du trône, devant lequel il y avait une mer de verre. Nous lisons dans Apocalypse 4.6 : « Il y a encore devant le trône comme une mer de verre, semblable à du cristal. »

Certains commentateurs pensent qu’il s’agit certainement de cette même mer de verre. Notons toutefois une précision dans notre texte d’aujourd’hui : la mer de verre est mêlée de feu, et les vainqueurs de la grande tribulation s’y tiennent debout. Nous reviendront sur cette précision dans quelques instants.

Si les 144 000 élus d’Apocalypse 14.1-5 ont vaincu la bête, ils partagent la victoire avec les martyrs de la grande tribulation qui vraisemblablement sont à ce moment-là devant l’Agneau. Tous s’apprêtent à chanter leur joie en s’accompagnant de harpes, l’instrument de louange par excellence.

L’apôtre Jean contemple là une multitude de rachetés. Ce ne sont plus seulement des Juifs ; aucun chiffre n’est donné, comme lorsque il est question d’Israël. Ce sont les derniers martyrs, ceux qui ont résisté à la bête.

Ils sont debout sur la mer de verre. Ils ont acquis sa nature ; ils sont purs, transparents comme le verre ; le péché n’obscurcit pas leurs âmes. Il n’y a rien de secret, rien de caché en eux. Une puissante exhortation à la sainteté est adressée là à chacun de nous.

Notons encore un fait remarquable : ces vainqueurs se tiennent debout sans que le feu qui est mêlé à la mer de verre ne les consume. Ce miracle ne vous rappelle-t-il pas celui du buisson ardent qui ne se consumait pas devant Moïse ? La Bible dit : «  L'ange de l'Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d'un buisson. Moïse regarda; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point. » (Exode 3.2). Ou bien encore celui de la fournaise ardente qui ne consumait pas les compagnons de Daniel. La Parole de Dieu déclare à ce sujet : « Alors le roi Nebucadnetsar fut effrayé, et se leva précipitamment. Il prit la parole, et dit à ses conseillers: N'avons-nous pas jeté au milieu du feu trois hommes liés? Ils répondirent au roi: Certainement, ô roi! Il reprit et dit: Eh bien, je vois quatre hommes sans liens, qui marchent au milieu du feu, et qui n'ont point de mal; et la figure du quatrième ressemble à celle d'un fils des dieux… Les satrapes, les intendants, les gouverneurs, et les conseillers du roi s'assemblèrent; ils virent que le feu n'avait eu aucun pouvoir sur le corps de ces hommes, que les cheveux de leur tête n'avaient pas été brûlés, que leurs caleçons n'étaient point endommagés, et que l'odeur du feu ne les avait pas atteints. » (Daniel 4.24-25, 27)

Mes amis, si le feu de la persécution a détruit les corps des martyrs, il n’a pas pu atteindre leur âme qui, elle, est indestructible. Jésus a dit : «  Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme » (Matthieu 10.28).

Voilà pourquoi les vainqueurs dont nous parlons aujourd’hui pourront chanter sur une mer de verre mêlée de feu : ils n’auront plus rien à craindre de la colère des hommes ou de celle de Dieu qui dévore comme un feu. Ils triompheront de la rigueur du jugement divin prêt à éclater. Oui, le peuple de Dieu, le peuple des vainqueurs, sera debout sur cette mer, affranchi de toute angoisse, libéré de toute condamnation.

Que cette vision de Jean fortifie notre foi et stimule notre amour et notre zèle pour le Seigneur. Mes frères et sœurs, tous ceux qui sont en Jésus-Christ sont gardés de la mort éternelle. La victoire de Christ est la leur. Ils sont associés à son triomphe.

A ce sujet, retenons fermement dans notre cœur l’exhortation de l’auteur de l’épître aux Hébreux : « Recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant. » (12.28-29)

 

 

Que chanteront ces vainqueurs ?

 

« Et ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l'agneau, en disant: Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout puissant! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations! Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront, et se prosterneront devant toi, parce que tes jugements ont été manifestés. » (v.3 et 4)

 

Tout d’abord, ils chanteront le cantique de Moïse.

Moïse et tout le peuple d’Israël ont entonné un cantique après la traversée de la mer Rouge et la délivrance miraculeuse que Dieu leur avait accordée en détruisant Pharaon et son armée. Vous pourrez relire le contenu de ce cantique dans le livre de l’Exode, au chapitre 15, les versets 1 à 19.

Si, comme le déclare la Parole de Dieu en Exode 14.8, les Israélites sont sortis de leur servitude séculaire « la main levée », c’est-à-dire ouvertement, les martyrs de la grande tribulation sortiront aussi en vainqueurs de l’écrasante oppression à laquelle l’Antéchrist les aura soumis. Si les uns ont loué l’Éternel après avoir franchi la mer Rouge, les autres chanteront à la gloire du Seigneur après avoir courageusement traversé l’épreuve et versé leur propre sang pour Christ. C’est pourquoi, à des millénaires d’intervalle, les deux chœurs entonnent les mêmes thèmes de louanges. Je vous propose d’ailleurs une brève comparaison entre le chapitre 15 de l’Exode et notre texte d’aujourd’hui.

 

Exode 15.1 : « Je chanterai à l’Éternel, car il a fait éclater sa gloire ». Apocalypse 15.4 : « Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom ? »

 

Exode 15.11 : « Qui est comme toi… ô Éternel… digne de louanges, opérant des prodiges ». Apocalypse 15.3 : « Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant ».

 

Exode 15.13 : « Tu as délivré ce peuple ; par ta puissance tu le diriges vers la demeure de ta sainteté ». Apocalypse 15.4 : « Car seul tu es saint ».

 

Exode 15.14 : « Les peuples l’apprennent et ils tremblent ». Apocalypse 15.4 : « Et toutes les nations viendront et t’adoreront, parce que tes jugements ont été manifestés »

 

Exode 15.18 : « L’Éternel régnera éternellement et à toujours ». Apocalypse 15.3 : « Tes voies sont justes et véritables, roi des nations »

 

Cependant la Parole de Dieu fait mention d’un deuxième cantique de Moïse dont les accents se rapprochent aussi d’Apocalypse 15. C’est celui que Moïse enseigna aux Israélites à la veille de sa mort. Il est écrit en effet en Deutéronome 31.22 : « En ce jour-là, Moïse écrivit ce cantique, et il l’enseigna aux enfants d’Israël ». Ce cantique devait servir de « témoin contre eux ». L’Éternel avait  dit à Moïse : « Écrivez ce cantique. Enseigne-le aux enfants d’Israël, mets-le dans leur bouche, et que ce cantique me serve de témoin contre les enfants d’Israël » (Deutéronome 31.19) Ce cantique était destiné « aux derniers temps », c’est-à-dire – comme le disent nos versions – au jour où le malheur finira par atteindre Israël, acculé dans ses derniers retranchements, peu avant la bataille d’Harmaguédon.

 

Nous n’étudierons pas ici en détails le cantique de Moïse (Deutéronome 32), mais je vous exhorte vivement à le relire et à le méditer. Pour ceux qui aiment l’étude de la bonne parole de Dieu, je voudrais seulement m’arrêter quelques instants sur ce cantique. Il est une prophétie sur l’histoire d’Israël. Il y a là un reflet de la beauté prophétique des saintes Écritures. Le cantique aborde les thèmes suivants :

- l’injustice d’Israël devant le Dieu juste (v.1 à 6). C’est malheureusement le caractère de la nation à travers les siècles.

- l’ingratitude d’Israël devant la bonté de Dieu au cours des années (v.7 à 12). Il suffit de se souvenir de ce qu’a été l’attitude du peuple à l’égard de l’Éternel durant les quarante années dans le désert.

- L’infidélité d’Israël au Dieu fidèle (v.13 à 20). Souvenez-vous à cet égard de la très sombre période des Juges, une période d’apostasie outrancière.

- La suite du cantique de Moïse parle de l’Israël inexcusable devant le châtiment de Dieu (v.21-25) ; évocation prophétique de la période des rois.

- Il est ensuite question d’Israël insulté et vaincu par les ennemis de Dieu (v.26-35). C’est la période des captivités.

- Israël est alors invité à revenir à son Dieu (v.36 à 39). Évocation du retour de l’exil.

- Et enfin, l’intégration d’Israël, en dépit de ses fautes, dans les plans de Dieu pour le monde (v.40-43). Allusion à la Diaspora à la fin des siècles.

 

Le début et la fin du cantique de Moïse montrent clairement l’analogie entre Deutéronome 32 et Apocalypse 15 :

 

Deutéronome 32.4 : « Il est le rocher; ses œuvres sont parfaites, Car toutes ses voies sont justes ». Apocalypse 15.3 : « Tes œuvres sont grandes et admirables... Tes voies sont justes et véritables , roi des nations». Les rachetés ne font pas une fastidieuse énumération de tout ce qu’ils ont fait pour Dieu ; ils ne glissent pas dans cette conception moderniste du témoignage qui comporte un étalage sans merci d’œuvres humaines. Non, ce sont les œuvres de Dieu qui sont admirées ! Dieu seul est glorifié ! Soyons confus de toutes nos œuvres, de toutes nos voies, de tous nos systèmes, de toutes nos pratiques, et… oserai-je même l’écrire… de tous nos Mouvements, et de tous nos Réveils si courts, si vite pollués et si rapidement éteints ! A Dieu seul la gloire ! « Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom ? Car seul tu es saint ! »

 

Deutéronome 32.43 : « Nations, chantez les louanges de son peuple! Car l'Éternel venge le sang de ses serviteurs, il se venge de ses adversaires ». Apocalypse 15.4 : « Et toutes les nations viendront, et se prosterneront devant toi, parce que tes jugements ont été manifestés. »

 

Avez-vous remarqué que le cantique de Moïse proclame dès le début l’unique gloire de Dieu : « Je chanterai à l’Éternel, car il a fait éclater sa gloire... » ? Il n’y a dans tout le cantique pas un seul mot à la gloire du peuple israélite. Nous y trouvons seulement le témoignage rendu à la majesté divine : « Qui est comme toi, ô Éternel ? »

Mes amis, toute notre vie chrétienne devrait être ce cantique-là : un témoignage à la gloire et à la majesté de notre Seigneur et Sauveur !

 

 

Le cantique de l’Agneau

 

Ces choristes n’acclameront pas seulement Christ comme « le Roi des nations », ainsi que nous l’avons lu il y a quelques instants. Ils chanteront les louanges de l’Agneau et se souviendront de l’heure de la croix. Si le cantique de Moïse exalte les hauts faits de Dieu dans l’Ancien Testament, le cantique de l’Agneau s’inspire exclusivement du Nouveau Testament. Il ne verra le jour qu’à l’époque de la grande tribulation et célébrera avant tout – c’est une certitude absolue – le rachat expiatoire accompli à la croix. Ces vainqueurs rachetés par le sang de l’Agneau exécuteront probablement le cantique nouveau mentionné déjà au chapitre 5.9-10 : « Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation; tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. »

Ils exprimeront à pleine voix leur bonheur et leur amour pour le Seigneur qui, après avoir enduré les horribles souffrances de la croix, manifestera sa puissance, sa justice, sa souveraineté, et sa sainteté.

Le cantique de l’Agneau, qu’est-il donc, sinon tout ce que Christ a dit, ouvrant la bouche et annonçant dès le début de son ministère la venue du royaume céleste ? Le cantique de l’Agneau… qu’est-il, sinon la glorification perpétuelle du Père ? Jésus n’a-t-il pas dit au Père : « Je t’ai glorifié sur la terre »? (Jean 17.4)

Ô mes amis, nous savons où ce cantique de l’Agneau a éclaté le plus puissamment ; nous savons quelle a été, parmi les milliards d’heures perdues de notre Histoire, l’heure divine, d’infinie souffrance, où Christ a accepté de rendre gloire à Dieu. Il a dit dans sa prière : « ...Mon âme est toute troublée. Et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ?… mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure… Père, glorifie ton nom ! (Jean 17.28)

Il n’est donc pas étonnant que le cantique de Moïse et celui de l’Agneau soient si étroitement liés, comme fondus en un unique cantique de louange, pour marquer l’unité indissoluble des deux alliances ; alliances par lesquelles s’est accomplie la rédemption. L’œuvre de salut tout entière telle que Dieu l’a préparée par Moïse a été accomplie par Christ.

Plus encore, le cantique de Moïse est prophétique et indique par anticipation la délivrance plus grande, opérée par l’œuvre de Jésus à la croix ; et le cantique de l’Agneau est à son tour prophétique et s’élève à la gloire de Dieu, qui doit resplendir sur toute la terre lors de l’avènement de son royaume. N’oubliez jamais ceci : l’Ancien Testament ne s’explique que par le Nouveau Testament et celui-ci ne s’explique que par le royaume de Dieu qui vient. En résumé, les dernières pages de la Bible expliquent le Livre tout entier.

 

Les entendez-vous, ces vainqueurs d’Apocalypse 15 ? « Et toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi, parce que tes jugements ont été manifestés ».

Dépassant par la foi les siècles de blasphème et d’endurcissement, les élus acclament le jour où, toute révolte brisée, les genoux fléchiront devant Jésus-Christ dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et où toute langue confessera que Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père, comme le dit Paul en Philippiens 2.11.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Carine (vendredi, 28 octobre 2022)