QUE FAUT-IL PENSER DU SPIRITISME ?

       

QUE FAUT-IL PENSER DU SPIRITISME ?

 

Il est très courant dans les religions païennes de chercher à entretenir des relations avec les disparus, pour obtenir d'eux des révélations, de l'aide ou des consolations. De nos jours un nombre effarant de soi-disant chrétiens évoquent les esprits, soit parce qu'ils veulent à tout prix garder le contact avec leurs morts, soit parce qu'ils voudraient apprendre ce que la Bible ne leur dit pas. Ils aimeraient en particulier recevoir des lumières supplémentaires sur l'avenir, les décisions à prendre, leurs affaires d'amour ou d'argent, les mystères d'outre-tombe, etc. Est-il réellement possible d'entrer en contact avec les esprits par les médiums, les tables tournantes, la planchette, le pendule, les coups frappés, etc. ? Et surtout, qu'enseigne la Bible à ce propos ?

 

1. Remarquons premièrement qu'il se mêle au spiritisme beaucoup de supercherie. Comme dans tout occultisme, la tentation est grande pour les charlatans d'abuser de la naïveté incommensurable du bon public. Quoi de plus facile que de profiter du trouble produit par le mystère, pour faire dire aux esprits ce qu'on voudrait qu'ils disent ? Deux choses en tout cas sont curieuses : lorsqu'on fait censément parler des hommes célèbres, tels que Victor Hugo ou Napoléon, pourquoi leurs « révélations » sont-elles d'une telle platitude, sans comparaison possible avec leurs œuvres écrites de leur vivant ? D'autre part, si les esprits communiquent par exemple au médium les meilleurs « tuyaux » pour

jouer à la bourse, pourquoi ledit médium n'en profite-t-il pas plutôt que de livrer un tel secret à ses clients ? Et comment se fait-il que la chronique judiciaire parle si souvent de médiums et de devins condamnés pour escroquerie ?

Charles Nordmann, astronome de l'observatoire de Paris, parle des exploits de médiums pendant leurs transes : dédoublement physique, portion de l'organisme qui s'extériorise, protubérances, filaments d'une substance vaporeuse, tout cela dans la lumière vague des séances spirites. On a dit, ajoute-t-il, que ces choses-là sont dues principalement à une « inflammation de l'imagination ». On parlait beaucoup des extériorisations d'une certaine Miss Bessinet. Or, elle fut surprise au magnésium, loin de la chaise où elle était censée être liée, éclairant son visage avec une lampe électrique ! (L'Au-delà, face au problème de l'immortalité, Hachette, Paris 1927).

 

2. Les spirites (Allan Kardec par ex.) reconnaissent que parfois certains esprits malins se moquent d'eux en répondant à la place des âmes appelées; ou bien ils se révèlent d'une façon bizarre et dangereuse. Combien de personnes ont même perdu la raison par ce contact pernicieux ! Camille Flammarion, dans un livre intitulé « Après la mort », écrit ceci : « La duchesse de Gomar, que tous les occultistes ont connue, avait perdu l'orientation nécessaire dans le chemin de ces études, car elle se croyait Marie Stuart réincarnée, et néanmoins évoquait l'esprit de l'infortunée reine d'Ecosse ! ». Flammarion parle aussi des morts qui, par des coups frappés, demandent des messes et des chapelets, mais cela seulement dans les familles catholiques ! (p. 187, 224). Par qui

donc de telles requêtes sont-elles inspirées ?

 

3. Il n'en reste pas moins qu'il y a dans le spiritisme une incontestable réalité.

La Bible fait allusion en des termes non équivoques à « ceux qui évoquent les esprits », qui « interrogent les morts », Lév. 19:31; 20. 6; Deut. 18. 11. Elle parle d'hommes et de femmes qui « ont en eux l'esprit d'un mort ou un esprit de divination », c'est-à-dire qui sont des médiums, Lév. 20. 27; des personnes, qui prédisent l'avenir en évoquant les morts, pareilles à celle que le roi Saül chercha à consulter, 1 Sam. 28. 3, 7-8. Jusque dans le livre des Actes, il est question d’un médium animé « d'un esprit de Python »,

qui en devinant procurait un grand profit à ses maîtres, Actes 16. 16. Cette femme était ce que nous appellerions une de ces « voyantes extra-lucides », dont l'activité est encore aujourd'hui extrêmement lucrative.

 

4. Sous peine de mort, l'Ancien Testament interdisait de se livrer au spiritisme et à l'occultisme. Chaque fois que l'Ecriture touche ce sujet, c'est pour en signaler le danger mortel. L'évocation des morts était largement pratiquée par les Cananéens, et Israël est solennellement exhorté à s'en abstenir totalement : « Ne vous tournez point vers ceux qui évoquent les esprits, ni vers les devins; ne les recherchez point, de peur de vous souiller avec eux... Si quelqu'un s'adresse aux morts et aux esprits, pour se prostituer avec eux, je tournerai ma face contre cet homme, je le retrancherai du milieu de son peuple... Si un homme ou une femme ont en eux l'esprit d'un mort ou un esprit de divination, ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux », Lév. 19. 31; 20. 6, 27. « Lorsque tu seras entré dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne, tu n'apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. Qu'on ne trouve chez toi personne qui... exerce le métier de devin, d'astrologue, d'augure, de magicien, d'enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l'Eternel; et c'est à cause de ces abominations que l'Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. Tu seras entièrement à l'Eternel ton Dieu », Deut. 18.9-13. Un des crimes reprochés à Israël est d'avoir « mangé des victimes sacrifiées aux morts » et d'avoir ainsi irrité l'Eternel, Ps. 106.28-29.

Il ressort de ces textes que :

a) le spiritisme est une souillure, une prostitution, une abomination aux yeux de Dieu ;

b) à cause de cela et de leur occultisme, les Cananéens ont été exterminés;

c) l'évocation des morts et des esprits est punie de mort en Israël;

d) il est défendu de consulter les spirites et les médiums, aussi bien que de l'être soi-même;

e) le croyant appartient à Dieu entièrement; le spiritisme serait pour lui une infidélité et une idolâtrie qui interrompraient sa communion avec le Seigneur;

f) l'occultisme, la divination, l'astrologie, sont aussi pernicieux que le spiritisme, car ils mettent également en contact avec la séduction de l'ennemi. Sachons nous en souvenir au moment où toutes ces « sciences » remportent un succès sans précédent.

 

René PACHE

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