SA MORT

          

SA MORT

 

Les années ont passé. « La fête des pains sans levain, qui est appelée la Pâque, approchait... Et le jour des pains sans levain, dans lequel il fallait sacrifier la Pâque, arriva... Et quand l'heure fut venue, il se mit à table » (Luc 22). L'heure est venue «  pour passer de ce monde au Père » (Jean 13.1). Va-t-il reculer devant la souffrance ? Sera-t-il vraiment obéissant jusqu'à la mort ? Encore une fois : « Il a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes ».

A Gethsémané, il accepte la coupe de la main du Père. Quand Pilate déclare : « Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime » (Jean 19.4), c'est Jésus qui sort dehors, portant la couronne d'épines et le vêtement de pourpre, le visage défiguré « plus que celui d'aucun homme » (Es. 52.14). Il aurait pu reculer. Le gouverneur ne pouvait le contraindre. Volontairement, Jésus sort dehors. Pilate le présente : « Voici l'homme ! »

« L'Homme de douleurs » est placé devant son peuple. Que vont-ils répondre ? — « Crucifie, crucifie-le ! »

Enfin Pilate le livre pour être crucifié. Ils prennent Jésus et l'emmènent. Que nous est-il dit ? « Et il sortit portant sa croix » (Jean 19.17). Jamais ils n'auraient pu l'emmener contre son gré. Le prophète avait bien annoncé qu'il serait « mené comme une brebis à la boucherie » : l’Évangile de Marc, celui du Serviteur, nous le présente ainsi. Mais dans celui de Jean, le Fils de Dieu s'en va de lui-même au lieu du supplice !

Jésus était-il mortel ? Tout homme est mortel ; il avait participé de la nature humaine ; mais il ne devait pas mourir, il pouvait donner sa vie : « Personne ne me l'ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j'ai le pouvoir de la laisser, et j'ai le pouvoir de la reprendre » (Jean 10.18). De sa propre décision, dans toute la possession de ses facultés, refusant le fiel qui aurait peut-être atténué ses souffrances, il s'est laissé crucifier. Il n'est pas descendu de la croix quand on lui disait : « Si tu es fils de Dieu, si tu es le roi des Juifs, descends de la croix et nous croirons en toi. » Jusqu'au bout il a répondu à l’Écriture ; et quand « toutes choses étaient déjà accomplies », ayant pris le vinaigre, il s'est écrié : « C'est accompli ». Et ayant baissé la tête, il remit son esprit (Jean 19.28-30).

La foule s'en est retournée à Jérusalem, se frappant la poitrine. La nuit descend sur le Calvaire. Un homme, disciple en secret, Joseph d'Arimathée, s'approche. Il a reçu de Pilate la permission de prendre le corps de Jésus. Il l'ôte de la croix. Un autre s'avance, qui, au commencement, était venu de nuit à Jésus, Nicodème ; il apporte « une mixtion de myrrhe et d'aloès d'environ cent livres » (Jean 19.38¬42). Tous deux prennent le corps, l'enveloppent de linges, avec les aromates, et dans le sépulcre neuf du jardin, déposent Jésus. Deux hommes sont occupés de lui dans sa mort, comme deux hommes avaient parlé avec lui de la mort qu’il devait accomplir à Jérusalem (Luc 9.31) ; comme deux hommes s’en iront à Emmaüs, tristes, toutes leurs espérances s’étant évanouies avec sa mort.

 

G. ANDRÉ

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