REVEILLES SOUS LE POMMIER

            

REVEILLES SOUS LE POMMIER

 

« Je t’ai réveillée sous le pommier ; là ta mère

t’a enfantée, c’est là qu’elle t’a donné le jour. »

Cantique des cantiques 8.5

 

Nous avons dit précédemment que la jeune fille paraît maintenant, réunie à son bien-aimé et s’appuyant sur son bras avec confiance ; elle raconte comment elle l’a retrouvé : elle dormait dans le jardin de sa mère, sous l’arbre sous lequel elle lui avait donné le jour.

 

Plusieurs choses étonnent dans cette description : on ne met pas un enfant au monde dans un jardin, à l’ordinaire. Et pourquoi répéter deux fois ce singulier détail : « Là ta mère t’a enfantée dans les douleurs, là celle qui t’a enfantée a été en travail » (Version Darby).

 

Il est frappant de ne trouver d’explication sur l’origine de la fiancée qu’au dernier chapitre de ce livre. Le bien-aimé lui rappelle ses origines et il est important que nous en tenions compte.

 

 

Israël

 

N’oublions pas que le Cantique des cantiques est un livre de l’Ancien Testament. Il a, certes, une portée prophétique pour l’Eglise, mais il conserve une première application à l’égard d’Israël.

 

Qui est la personne qui parle ici ? Quel est ce pommier, lieu où la mère de Sulamith l’a enfantée, lieu où Sulamith sera réveillée ? Qui est cette mère ? Que de questions difficiles ! Nous sommes dans les mystères de la sagesse de Salomon, mais aussi de la sagesse de Dieu.

 

C’est, sans nul doute, le berger bien-aimé de la Sulamithe qui parle ici et il s’adresse à elle. C’est donc Dieu qui s’adresse à l’Israël fidèle.

 

Le pommier sous lequel Sulamith a vu le jour, n’est-ce pas la terre d’Israël, objet des promesses de Dieu au patriarche Abraham, renouvelées à Moïse, terre conquise par Josué.

 

C’est sur cette terre sainte que Dieu va réveiller son peuple. Il a déjà connu un réveil national en 1948 lorsque l’Etat d’Israël a été reconnu, fondé (voyez Ezéchiel 37.1-14). C’est le Sionisme et le grand retour de la diaspora, selon ce qu’a prophétisé Esaïe : « Qui sont ceux-là qui volent comme des nuées, Comme des colombes vers leur colombier? (60.8). Mais Dieu a en vue un autre réveil pour son peuple, un réveil spirituel. C’est sur cette terre d’Israël que le Messie reviendra et que les multitudes « tourneront les regards vers lui, celui qu’ils ont percé ! » (Zacharie 12.10)

 

«  Et si on lui demande : d’où viennent ces blessures que tu as aux mains ? Il répondra : c’est dans la maison de ceux qui m’aimaient que je les ai reçues » (Zacharie 13.6 ; 14.3-5).

 

L’Eglise

 

L’Eglise glorieuse, quant à elle, accompagnant le Messie sera réunie à Israël, et Jésus sera le seul berger bien-aimé de l’un et de l’autre (Jean 10.16). 

 

Cette Eglise, ancienne pécheresse a été vue par le Seigneur, il l’a appelée et sauvée par sa grâce. Selon la Parole de Dieu, cette grâce ne fait pas seulement référence à la patience et à la tolérance de Dieu. Elle comprend aussi son plan et son élection avant la fondation du monde, ainsi que la rédemption de son Fils et l’œuvre du Saint-Esprit. Quand la grâce de Dieu a touché un pécheur, elle le place sous l’ombre de Christ. C’est là qu’il est conçu et mis au monde. Lorsqu’il « se réveille », il baigne dans l’amour de Christ. Loué soit Dieu ! Lorsque nous ouvrons les yeux pour la première fois, nous voyons en premier lieu notre Sauveur Jésus-Christ plein de tendresse. 

Nous avons besoin de comprendre très clairement que c’est à la grâce que nous devons chaque mouvement spirituel de notre âme. A ce propos, C.A. Coates écrit : « Dans les premières étapes de notre histoire spirituelle, nous avons conscience de certaines expériences, mais nous ne comprenons pas encore clairement que c’est à la grâce que nous devons chaque mouvement spirituel de nos âmes. Un jeune converti peut avoir la pensée que les choses ont commencé de son côté, mais il ne tarde pas à voir que, dès le début, tout est venu de Dieu. » (« Une esquisse du Cantique des cantiques »)

Nous devons en être pleinement conscients. N’en fut-il pas ainsi de notre conviction de péché ? De notre repentance ? De notre nouvelle naissance ?

C.A. Coates poursuit : « Notre origine spirituelle, telle qu'elle est présentée dans ce verset [Cantique des cantiques 8.5], n'est pas précisément la nouvelle naissance ou la conversion. La pensée, ici, n'est pas que nous sommes engen¬drés de Dieu, ce qui, évidemment, est vrai, mais plutôt que nous avons été enfantés par une mère. Cela demande à être compris. Au chapitre 4 des Galates, Paul parle de deux mères : l'une est la servante, l'autre la femme libre. L'apôtre montre que ces deux mères sont deux systèmes, dont l'un est marqué par l'esclavage, l'autre par la liberté. Le premier est le système légal en rapport avec Sina, le deuxième, le système spirituel de grâce et de liberté dont il est parlé comme étant « la Jéru¬salem d'en-haut », et de celui-ci Paul dit : « qui est notre mère ». Plus loin il ajoute : « Ainsi, frères, nous ne sommes pas enfants de la servante, mais de la femme libre » (Gal. 4.31).

Le système légal n'aurait jamais pu enfanter la fiancée ; il ne pouvait servir l'amour de Christ, ni former des affections répondant librement à son cœur. Il fallait une tout autre mère pour arriver à ce résultat, et cette mère est « la Jérusalem d'en-haut « La Jérusalem de maintenant », qui « est dans la servitude avec ses enfants », représente la religion terrestre qui peut être suivie par l'homme dans la chair, mais dont le résultat est l'esclavage, car il lui impossible de répondre à ses exi¬gences. Mais la « Jérusalem d'en-haut » en une métropole nouvelle et céleste représentant tout ce qui est le fruit des promesses divines, tout ce qui est purement de Dieu par sa grâce, tout ce qui est « selon l'Esprit », en contraste avec ce qui est « selon la chair ». C'est une cité libre, et ses enfants sont nés libres. « Christ nous a placés dans la liberté en nous affran¬chissant ; tenez-vous donc fermes, et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servi¬tude » (Gal. 5.1).

Lorsque nous nous tournons vers Dieu, nous faisons l'expérience qu'il est prêt à tout faire pour nous ; il est prêt à nous pardonner nos péchés, à nous donner Christ pour justice et le Saint-Esprit pour nous sceller, et pour habiter en nous. Il y a un système béni de grâce, comprenant tout ce que Dieu s'était proposé et qui prend maintenant forme en un Christ ressuscité et glorifié. Le Saint-Esprit est donné à ceux qui croient pour qu'ils comptent sur lui et non plus sur la chair ; or ce système est celui de « notre mère ». Tout ce qui forme nos pensées, nos désirs, nos affections vient de Dieu et de la grâce ; nous sommes enfantés sous l'influence d'un système qui confère un bien infini et éternel. La connaissance de ce que Dieu dispense en grâce et en amour est la base, dans nos âmes, des affections qui caracté¬risent la fiancée.

Notre mère nous a enfantés « sous le pom¬mier », et c'est là que le Bien-aimé nous a réveillés. Sans aucun doute, le « pommier » est une figure de Christ. Voyez le chapitre 2.3. Enfantés par notre mère et réveillés par Christ, nous nous trouvons à son ombre ; nous réali¬sons, en ce qui concerne nos relations avec Dieu et les relations de Dieu avec nous, que tout est par Christ ; il n'est plus question d'Adam. Quel réveil pour l'âme lorsque, pour la première fois, elle a conscience que Dieu est intervenu, introduisant un nouveau Chef qui n'est pas une source de mort et de condam¬nation, mais un Arbre de vie ! Rien dans l'histoire du monde ne peut être comparé à la venue de Christ et à ce qui a découlé de sa mort ; tout ce qui a été introduit subsiste en lui ; il n'est plus question de ce qui aurait dû être, mais de ce qui est. Chaque pensée de Dieu pour notre bénédiction est en Christ ; mais nous ne le réalisons qu'en tant qu' « enfantés » et divinement réveillés. Par nature, nous n'apprécions pas Christ ; si nous le faisions, cela prouverait que nous ne sommes pas des êtres déchus et que même la nature pourrait apprécier ce que Dieu est. « La loi a été donnée par Moise ; la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ (Jean 1.17. Nous n'avons rien en dehors de Christ. « De sa plénitude, nous tous nous avons reçu et grâce sur grâce ». Combien il est béni et à la gloire de Dieu, de savoir que toutes nos bénédictions viennent de son côté, par la libre et souveraine action de son amour déployé en Christ ; nous sommes maintenant divinement réveillés pour l'en louer. » (« Une esquisse du Cantique des cantiques »)

 

Frères et sœurs, dépendons toujours de la grâce éminente de notre Dieu. Souvenons-nous toujours de notre faiblesse et de notre insuffisance naturelles. Nous portons, certes, un trésor divin qui est Christ. Mais nous le portons dans un vase d’argile : nous-même. Dieu l’a voulu ainsi pour que l’excellence de la puissance manifestée lui soit attribuée, à lui seul.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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