PREMIERE MENTION DE L’EGLISE

             

PREMIERE MENTION DE L’EGLISE

 

La première fois que Jésus-Christ parle de l'Eglise, c'est sur le chemin de Césarée de Philippe (Mt. 16. 13-20). C'est un moment décisif de son ministère.

Jusqu'ici, il a toujours caché aux disciples qu'il était le Messie. Il ne voulait pas leur imposer cette pensée du dehors et attendait patiemment que le Père, par le Saint-Esprit, fasse son œuvre en eux. Le moment lui semble venu de voir où en sont ses disciples. « Qui dit-on que je suis ? » Diverses opinions se sont fait jour. Mais ce qui l'intéresse, c'est ce que pensent les apôtres eux-mêmes : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? » C'est alors que Pierre, dans un élan spontané, lui fait cette magnifique confession : « Tu es le Christ (c'est le mot grec pour Messie), le Fils du Dieu vivant ». Nous avons beaucoup de mal aujourd'hui, à saisir le caractère bouleversant, révo¬lutionnaire de cet aveu. Le Messie ! Celui que depuis des millénaires tous les prophètes ont annoncé, Celui qu'Israël attendait depuis de longues générations, Celui qui devait réaliser toutes les prophéties qui le concernaient, racheter Israël de ses péchés (Es. 53), l'intro¬duire dans la Nouvelle Alliance (Ez. 36), ce Messie était là, devant eux, en chair et en os, et un homme venait de le reconnaître comme tel. Moment capital de la vie du Seigneur, bien plus : de l'histoire de toute l'humanité !

Jusqu'ici l'œuvre de Jésus avait comme but de manifester les signes de sa messianité (enseignement, miracles...) ; à présent que cette messianité a été reconnue, Jésus pourra parler de l'œuvre future du Messie. Elle comporte deux aspects essentiels : sa mort rédemptrice suivie de sa résurrection (il en parlera immédiatement : v. 21-23) et la constitution de la communauté messianique : l'Eglise (v. 18-19).

Jésus commencera par cette dernière perspective, car elle sera le résultat final de son œuvre rédemptrice, et son regard embrasse d'un coup l'histoire de cette Eglise depuis sa fondation jusqu'à la fin des temps.

Cependant, avant de parler de l'Eglise, Jésus va s'adresser à Pierre qui vient de lui faire cet aveu inestimable :

• Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela » : reconnaître en Jésus le Messie, n'est pas du ressort du simple jeu des facultés humaines, « mais c'est mon Père qui est dans les cieux » : il a fallu une intervention directe de Dieu, une révélation, pour que Pierre arrive à cette conviction (Jn. 6.44 ; cf. Eph. 1. 18).

Jésus se trouve devant le premier fruit de son ministère : la pre¬mière pierre pour l'édifice qu'il veut construire est là. « Et moi je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle ». Nous avons là une des paroles les plus célèbres du Christ, celle que nos amis catholiques nous citent le plus souvent dans les controverses pour étayer leurs dogmes de la succession apostolique et l'infaillibilité pontificale. Elles sont inscrites en lettres d'or autour de la coupole du Vatican. D'énormes traités ont été écrits sur ces mots, les recherches et discussions sur le sens de cette parole se pour¬suivent depuis des siècles. Dès les premiers temps du christianisme, les opinions étaient multiples ; actuellement encore les divergences d'interprétation de ce verset sont un des plus grands obstacles au rapprochement entre l'Eglise romaine et les autres branches du chris¬tianisme historique. Il serait impossible de faire le point de la contro¬verse dans le cadre de cette étude.

Contentons-nous de dégager : 1° ce que nous pouvons déduire avec certitude de cette parole, 2° ce qui a donné lieu à des interpré¬tations variées.

 

(à suivre)

Alfred KUEN

www.batissezvotrevie.fr

 

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