« TU ES PIERRE... » (Matthieu 16.13-20)

              

 

 « TU ES PIERRE... » (Matthieu 16.13-20)

 

Que pouvons-nous déduire de certain de cette parole ?

 

a) Que Jésus a parlé de l’Église. Celle-ci n’est pas une invention ou une institution humaine. Elle répond à la volonté du Christ.

 

b) Il en a parlé au moment où, pour la première fois un disciple a reconnu et confessé qu'il était le Christ. Nous ne serons pas étonnés de constater que, plus tard, la confession de la messianité de Christ sera intimement liée à l'entrée dans l'Eglise.

 

c) Jésus a dit « mon Eglise ». Cette Eglise appartient à Christ et à personne d'autre. Pourquoi ? Parce qu'il l'a acquise au prix de son propre sang (Act. 20.28 ; 1 Pi. 1. 18-19). Il a donc sur elle tous les droits du propriétaire : celui de lui donner son nom : Eglise de Christ (Rom. 16. 16 ; Act. 20.28). Nous permettrons-nous d'accoler à cette Eglise le nom d'un autre homme — fût-il un grand réformateur — ou d'une doctrine particulière ? Christ a le droit de diriger cette Eglise, de lui donner sa constitution et le cadre qui lui semblent les mieux adaptés. Il l'a fait par la voix autorisée des apôtres. En vertu de quoi substituerons-nous aux règles apostoliques des règlements humains, des constitutions et traditions qui ne s'appuient sur aucun ordre biblique ? d'obéir à une autorité qu'il n'a pas instituée dans son Eglise ? (Jn. 8. 31 ; 10. 3-5). « Mon Eglise » oppose aussi nettement l'Eglise chrétienne à l'ecclésia théocratique de l'Ancienne Alliance en même temps qu'à l'ecclésia grecque.

 

d) Jésus a dit : « Je bâtirai ». Jésus-Christ est donc à la fois l'archi¬tecte et le constructeur de cette Eglise1. C'est lui qui en a dressé l'épure, et nul n'est autorisé à suivre ses propres plans à la place du sien. C'est encore lui qui rassemble les pierres après les avoir tirées de la carrière du monde, qui les taille, les adapte chacune à sa place, les cimente les unes aux autres. Seules les maisons conformes à son plan, faites avec des matériaux façonnés par ses mains devraient avoir le droit de s'intituler « Eglise de Jésus-Christ ».

 

e) « Mon Eglise », ces mots devaient nécessairement éveiller, dans l'esprit des chrétiens, la pensée que l'unité appartient à la nature même de l'Eglise du Christ. » (Marc Boegner)2  

 

f) Cette Eglise sera la cible des efforts de l'Adversaire, mais celui-ci n'arrivera pas à la vaincre. Pourquoi ? Parce qu'elle est bâtie, non sur le sable mais sur le roc : « sur cette pierre ».

 

(à suivre)

Alfred KUEN

 

1. « Aussi bien, le Christ a-t-il dit à Pierre, non pas : « Tu bâtiras mon Eglise », mais bien « Je bâtirai mon Eglise », indiquant par là qu’aucune médiation vicariale n’était opportune entre les croyants et lui, sous peine de compromettre son action personnelle par la parole et d’évacuer l’œuvre du Saint-Esprit. » F.J. Leenhardt : « Catholicisme romain et Protestantisme », p.42 (Labor et Fides Genève 1957)

 

2. « Le Problème de l’Eglise » (PUF), p. 172 

 

 

 

 

 

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