LA TABLE DES PAINS DE PROPOSITION

             

 

LA TABLE DES PAINS DE PROPOSITION

 

Lectures bibliques : Ex.25.23-30 ; 37.10-16.

 

Elle était placée en face du chandelier, au côté septentrional, le Nord (voyez Ex.26.35). Elle était faite de bois d’acacia, recouvert d’or.

Remarquons au passage l’absence totale de l’airain à l’intérieur du Tabernacle, alors qu’il apparaît continuellement dans le parvis. Ici, un rappel est nécessaire : l’airain est le symbole du jugement. Or, l’âme qui est entrée dans le lieu saint, symbole de la vie cachée en Jésus-Christ, est passée de la mort à la vie (comparez Rom. 8.1).

Cette table était destinée à recevoir les pains de proposition (ou de consécration). Les sacrificateurs venaient les déposer sur cette table où ils restaient sept jours, après lesquels ils étaient remplacés par d’autres pains. Ces pains étaient en quelque sorte une expression de reconnaissance pour la bénédiction dont Dieu couronnait le travail de son peuple en lui accordant le pain de chaque jour.

 

 

L’image de Jésus-Christ

 

L’autel des parfums nous parle de Jésus, intercédant pour son peuple, devant Dieu le Père.

La table des pains de proposition nous présente Jésus comme l’aliment parfait pour Dieu et pour l’homme.

Les pains de proposition - littéralement : « le pain de la face » - est donc celui qui est placé sous le regard de Dieu.

 

Il est très important de bien comprendre le double aspect du sacrifice de Jésus-Christ : celui qui concerne Dieu, et celui qui concerne l’homme. En effet, pour le Père, la vie de Jésus a été une nourriture délicieuse (lisez Mt 3.17). Avec quel amour Dieu a suivi toutes les étapes douloureuses de la vie de son Fils bien-aimé, son existence sans péché, son obéissance parfaite, dans les moindres détails, sa consécration, son zèle, ses paroles, ses œuvres ! Quelle différence avec nous, qui n’avons offert à Dieu que le pain affreusement pourri de nos actions mauvaises !

 

Si les pains étaient d’abord là, sur la table, devant Dieu, ils étaient aussi la nourriture des sacrificateurs. Il est merveilleux de voir Dieu faire part à des hommes de l’aliment qui lui était destiné (comparez 1 Cor. 3.21-23).  La vie de Jésus est aussi pour nous ! Contemplons Jésus. Nourrissons-nous de sa vie et de son sacrifice. Méditons chaque détail de son existence terrestre. Soyons ses imitateurs avec l’aide du Saint-Esprit. Nous ne pouvons pas progresser dans notre vie spirituelle, sans cet aliment divin (lisez Jean 6.32-35,48-58 ; comparez Apoc. 7.16). Jésus est le renouvellement de la foi et de la vie spirituelle tout entière du peuple de Dieu.

 

La sainte Cène, « la table du Seigneur » (1 Cor. 10.21) est le symbole de notre relation avec Christ par la foi, comme notre aliment spirituel. Mais que faisons-nous de Jésus-Christ dans la semaine ? Quelle est notre véritable relation avec Christ chaque jour ? Nous nous approchons de la table du Seigneur dans la perspective du banquet royal, les noces de l’Agneau (Mt 8.11). Mais sommes-nous prêts pour ce glorieux jour ? Faisons-nous de Jésus notre aliment spirituel ? Trouvons-nous nos délices dans sa parole ? Nous approchons-nous de lui, dans la prière, avec un saint ravissement ? Combattons-nous avec détermination dans le jeûne, pour l’avancement de son royaume ? Bon nombre de gens se disent chrétiens, mais ils se nourrissent de tout, sauf de Jésus. Leur appétit est ailleurs. Ils se repaissent de musique, de télévision, de loisirs, de relations amicales dans le monde, et de choses qui attristent le Saint-Esprit.

 

Lisez Lév. 24.9 (voyez le contexte). Les sacrificateurs devaient manger ces pains dans un lieu saint (comparez 1 Cor. 10.21).

 

En résumé, les pains de proposition (ou de consécration) étaient offerts à l’Eternel. Ils étaient le symbole de Jésus-Christ qui, par son sacrifice, est une nourriture excellente pour Dieu et pour les hommes.

 

 

Les pains de proposition

 

Lisez Lév. 24.5-9.

 

Nous en parlerons ici comme un symbole de Christ.

 

1. Ils étaient confectionnés avec de la fine fleur de farine. On obtient cette dernière par un processus de moulage. Les grains de froment sont broyés. C’est l’image de notre Seigneur qui fut « broyé » par la souffrance. Au travers de tout ce brisement apparaît les traits magnifiques de sa personne : sa miséricorde, sa fidélité (Héb. 2.17), sa sainteté, son secours (Héb. 2.18), son obéissance (Héb. 5.7-8), en un mot sa perfection (Héb. 2.10 ; 5.9).

La pâte était pétrie à la main. Les souffrances de Christ ont été tracées par la main de Dieu (Actes 2.23).

Quelles sont les qualités de la fine fleur de farine ? Elle est blanche, douce, égale au toucher, sans aucune aspérité. Elles sont le symbole des qualités spirituelles de Jésus, manifestées dans sa vie à un degré absolu, et sans aucune inégalité : pureté, douceur, équilibre. Les qualités de sa personne étaient en harmonie les unes avec les autres. Par exemple, sa bonté ne se transforma jamais en lâcheté ; son courage ne devint jamais de la témérité ; à aucun moment son autorité ne fut de l’autoritarisme, ni son amour de la faiblesse ; il ne proclama jamais la vérité avec dureté ; son message de grâce ne laissa jamais de place à la tolérance du péché . Jésus fut l’homme parfait.

 

2. Les pains étaient cuits au four. C’est une allusion prophétique à la terrible « fournaise » par laquelle Jésus devait passer pour devenir « le pain de vie » : lui, humble par excellence a été humilié ; doux de cœur, il a été soumis à la violence ; lui qui nous a aimés parfaitement fut haï et rejeté ; obéissant jusqu’à la mort, il fut brisé.

 

3. Les pains étaient saupoudrés d’encens. Comment ne pas penser à « la bonne odeur de Christ » ?  Comparez Eph. 5.2 ; 2 Cor. 2.15.

 

4. Les pains étaient au nombre de douze : autant que les tribus d’Israël, un pain par tribu. Aucune n’était oubliée. De la même façon, chaque croyant a sa part de nourriture divine en Jésus-Christ. Personne n’est oublié (voyez Act. 26.6-7). La volonté de Dieu le Père est que Jésus-Christ soit en chacun de nous, et qu’il y soit pleinement.

 

5. Les pains étaient tous identiques : même forme, même taille, même poids. Pourtant les tribus étaient différentes ! Les unes étaient grandes, d’autres étaient plus petites. Elles n’avaient pas toutes témoigné du même zèle pour Dieu. Mais la même grâce était pour tous. Il n’y avait pas de privilégiés. Il n’y avait pas de défavorisés. Le Saint-Esprit nous donne ici une pensée d’uniformité. Nous sommes appelés à être tous semblables sur un point : nous devons manifester le caractère de Jésus. Si certains semblent avoir une portion moindre, ce n’est pas par la volonté de Dieu, mais par une cause qui se trouve en eux-mêmes : paresse spirituelle, manque de sanctification, péché caché, ou une autre chose. Quant à Dieu, il veut donner toute sa plénitude à chacun de ses enfants.

 

6. Les pains étaient renouvelés chaque sabbat. Ils devaient être toujours frais. Ici, nous avons, non une ressemblance, mais une différence. Jésus est le pain qui demeure éternellement. Il conserve la même saveur depuis vingt siècles. Nous ne devons pas nous en lasser. Israël fut dégoûté de la manne. Sachons toujours apprécier la personne de Christ. Faisons la différence entre les pains misérables de ce monde, et « le pain de vie ». Ne désirons rien d’autre que Jésus. Désirons le connaître toujours plus, avec une grande ardeur. C’est alors que nous serons forts, capables de résister à tous les assauts de notre adversaire, le diable.

 

 

Les pains de proposition, le symbole des croyants

 

Ainsi que nous venons de l’étudier, les pains de proposition sont d’abord une image de Jésus, le pain de vie. Mais ils sont aussi un symbole de notre vie de chrétien. Ne sommes-nous pas appelés à nourrir la satisfaction et la volonté de Dieu ? N’avons-nous pas reçu la mission de nourrir un monde spirituellement affamé ? Devant les âmes en détresse, Jésus nous dit encore : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ».

 

1. « Pain de proposition », ou « pain de consécration », littéralement - comme nous l’avons souligné - « le pain de la face », c’est-à-dire celui qui est placé sous le regard de Dieu. C’est notre position, de par notre conversion. Nous sommes consacrés à Dieu, vivant sous son regard (voyez Rom. 6.13 ; 15.16 ; Eph.1.4 : « …devant lui » ). Nous vivons sous le contrôle de Dieu. Si nous perdons de vue ces deux réalités (notre consécration d’une part, et notre vie devant la face de Dieu d’autre part) nous cesserons de nourrir la satisfaction et la volonté de Dieu.

 

2. Nous avons rappelé qu’ils étaient confectionnés avec de la fine fleur de farine. A l’exemple de Jésus, nos épreuves, nos souffrances sont tracées et « dosées » par la main de Dieu : lisez Jac. 1.2-4 ; Jac. 5.11 ; 1 Pi. 1.6-7 ; Rom. 5.3-4 ; 1 Cor. 10.13.

 

3. Nous avons souligné plus haut les qualités de la fine fleur de farine : blanche, douce, égale au toucher, sans aspérités. Lorsque notre « chair » est broyée, il en ressort le caractère de Christ : sa pureté, sa douceur, son équilibre.

 

4. Ils étaient placés sur la table en deux piles de six. Cette disposition fait ressortir une pensée de mutualité. Dans les épîtres, nous rencontrons très souvent l’expression « les uns les autres ». Nous avons vraiment l’impression de deux piles : les uns, et les autres. Dans quels domaines ? L’amour, le support mutuel, l’exhortation, la consolation, le pardon, la prière, l’affection, l’édification, la vigilance, etc. N’est-il pas écrit : « Aimez-vous…supportez-vous…saluez-vous…exhortez-vous…consolez-vous…pardonnez-vous…édifiez-vous…les uns les autres » ?

 

5. Ils étaient saupoudrés d’encens. L’encens est un symbole de la prière (comparez Ps.141.2). L’Esprit de Jésus-Christ doit nous inspirer, nous guider, dans notre manière de prier les uns pour les autres, et pour tous les croyants. Cette mutualité doit être arrosée « d’encens » (voyez Col. 2.1 ; 4.2-3,12). Une autre vérité apparaît dans l’image des pains saupoudrés d’encens : nous sommes sans cesse rappelés au souvenir de Dieu le Père, grâce à l’intercession de Jésus-Christ. Quelle grâce, et quel merveilleux privilège !

 

6. Dans une même pile, ils étaient les uns sous les autres. Ici, apparaît une pensée de soumission. Cette vérité est bien présente dans l’Ecriture. L’épouse est soumise à son mari, les enfants à leurs parents, les jeunes aux anciens, les uns aux autres.

 

7. Les pains étaient tous identiques. Là, est soulignée une pensée d’égalité, et d’uniformité. Comparez Gal. 3.26,28. Nous sommes semblables les uns aux autres sous le rapport du caractère de Jésus. Certes, nous sommes différents par les dons reçus, les fonctions remplies dans le Corps de Christ, mais non par notre objectif commun : devenir semblables à Jésus.

 

8. Les pains étaient issus d’une seule et même pâte. L’Ecriture souligne une pensée d’unité (comparez 1 Cor. 10.17).

 

9. Les pains étaient renouvelés chaque sabbat. Ils étaient toujours frais. Renouvelons constamment notre zèle, notre foi, notre amour. Ne soyons pas des pains « rassis » pour notre Dieu !

 

La bordure

 

Elle empêchait les pains de tomber. En effet, la table ne devait jamais rester vide lors des déplacements. De la même façon, Dieu veut que nous veillions sur le pain de vie, c’est-à-dire que nous devons l’honorer dans notre cœur, nous en nourrir, quelles que soient les circonstances de notre pèlerinage terrestre. Jésus, le pain de vie, ne doit jamais « glisser » de notre cœur. Veillons donc sur nos états d’âme et nos humeurs. Soyons fidèles et constants.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Adrien (vendredi, 30 décembre 2022 22:51)

    Rien à dire très juste. Soyez bénis!