LE RÉQUISITOIRE CONTRE LES NATIONS

                

Les articles que nous publions actuellement dans cette rubrique sont des notes relevées lors de cours bibliques donnés en 1929. Nous donnons cette précision à cause de l’évolution et du bouleversement de l’Histoire mondiale depuis cette date. (NDLR)

 

LE RÉQUISITOIRE CONTRE LES NATIONS

 

Chapitres 25 à 32

 

Nous ne nous arrêterons pas longuement à cette portion de notre livre. Quelques remarques générales suffiront.

Les sentences proférées contre les nations entourant la Palestine, vont évidemment plus loin que nous le pensons. Il est frappant de constater que bon nombre de ces peuples sont en train de réapparaître sur la scène politique du monde, après avoir été, pour ainsi dire, enfermés pendant des siècles dans le sarcophage turc, enveloppés dans les limites de cet empire, où tout développement était impossible. Je crois que 1914 est une date qui fait époque dans l'histoire de ces nations au point de vue prophétique, car dès lors elles aspirent à retrouver leur autonomie. Depuis la guerre, c'est, par exemple, l’Égypte qui veut à tout prix s'affranchir de la tutelle britannique. La Palestine, la Transjordanie, l'Irak (Mésopotamie), la Syrie, manifestent de semblables aspirations. N'a-t-on pas même vu à Genève une députation de ce qui reste des vieux Assyriens venir plaider, auprès de la Société des Nations, le droit à l’existence !

Avant la guerre, il pouvait nous paraître que ces pays et leurs habitants avaient fait l'objet de jugements définitifs. Mais aujourd'hui, nous avons des raisons de penser qu'il y a encore un avenir pour beaucoup d'entre eux, et qu'ils sont en train de reprendre leur place au soleil, afin de jouer leur dernier rôle à la fin du temps des nations.

Parmi les discours prophétiques de notre Livre concernant les nations, il en est un dont la portée dépasse de beaucoup la personne et les circonstances de celui à qui il s'adresse. Ce discours revêt la forme d'une « complainte sur le Roi de Tyr » (28.11-19) ; mais il est aisé de découvrir derrière la silhouette de ce monarque terrestre, châtié pour son arrogance, la sinistre personnalité du « Dieu de ce siècle. » La description qui nous est faite du souverain phénicien ne saurait convenir à un simple mortel. C'est d'un « chérubin oint » protecteur, « plein de sagesse et parfait en beauté », qu'il s'agit, c'est-à-dire d'un être qu'il n'est pas possible d'assimiler à l'homme, et dont la chute correspond à ce que nous savons, par d'autres portions des Écritures, de l'histoire de Satan.

Il est intéressant de constater ici, comme aussi dans le chapitre 14 d'Esaïe, versets 12 à 15, que l'origine du péché doit être cherchée dans un cœur qui « a voulu s'élever jusqu'à l'égalité avec Dieu » ; tandis que l'origine du salut s'est trouvée dans un cœur « qui n'a pas regardé comme un objet à ravir d'être égal à Dieu, mais s'est anéanti lui-même... » (Phil. 2.5-8). Le contraste est frappant et plein d'instruction. En fait, rien n'est plus odieux au Seigneur et plus contraire à l'esprit de l’Évangile qu'un cœur orgueilleux chez un enfant de Dieu. C'est le péché qui attire sûrement la discipline dans toute sa sévérité.

 

F. BERNEY

 

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