LE VOILE INTÉRIEUR

                

 

LE VOILE INTÉRIEUR

 

Lectures bibliques : Ex. 26.31-33 ; 36.35-36.

 

Rappelons les trois objets placés dans le lieu-saint : en face, quand on y entrait, se trouvait l’autel des parfums ; à gauche, la lampe à sept branches, et à droite, la table des pains de proposition. Il n’y avait rien d’autre. Et d’ailleurs, il n’y avait besoin de rien d’autre. De la même manière, l’Église possède tout en Jésus-Christ. Elle n’a besoin de personne d’autre, de rien d’autre. Il est l’intercesseur (l’autel des parfums), la lumière (la lampe à sept branches), et le pain de vie (la table des pains de proposition).

 

Au fond du lieu-saint, un voile était suspendu, du sol au plafond, et d’une paroi à l’autre. Il faisait une séparation absolue entre le lieu-saint et le lieu très saint. C’est le troisième voile que nous rencontrons, après le rideau du parvis et celui de l’entrée du Tabernacle.

 

 

Le voile

 

Remarquons une différence avec les deux autres « voiles ». Ces derniers portent le nom de « rideau » (Ex. 26.36 ; 27.16). Le troisième est appelé « voile », et des chérubins y étaient représentés (Ex. 26.31).

Le mot voile nous parle de quelque chose de secret, une chose cachée aux regards, qui ne peut être vue. Pensez, par exemple, au voile qui couvrait le visage de Moïse, masquant ainsi son éclat radieux (2 Cor. 3.13 ; comparez 2 Cor. 4.3-4).

 

Ce voile est un type du Seigneur Jésus : voyez à ce sujet Héb. 10.19-20. Le corps de Jésus cachait la gloire de son caractère divin.

 

Il était fait du même tissu que les deux autres rideaux, et des mêmes couleurs : blanc, bleu, écarlate, et pourpre. Il a la même signification que les autres rideaux. Le fin lin retors, de couleur blanche, fait allusion à la sainte humanité de Jésus (Jean 19.4-5 ; comparez Ps. 45.3) ; le bleu nous parle de son origine céleste et de sa nature divine (Jean 19.8-11) ; l’écarlate évoque son sacrifice sanglant (Jean 19.6-7); la couleur pourpre symbolise la souveraineté universelle de Christ (Jean 19.1-3).

 

Il était « artistement travaillé ». Comparez Luc 1.35 ; 1 Tim. 3.16.

 

Nous avons déjà parlé des chérubins figurant sur la tenture du Tabernacle (Ex. 26.1). Cette tenture formait le plafond de la tente. Pourquoi des chérubins ? Ils sont les plus élevés en dignité parmi les créatures célestes. Ils étaient là pour proclamer, symboliquement, la suprématie de Jésus-Christ dans toute la création (Héb. 1.4-14 ; Eph. 1.20-23 ; 1 Pi. 3.22).

 

Ce voile était soutenu par quatre colonnes. Elles étaient nécessaires pour tendre le voile d’une paroi à l’autre, et en même temps pour cacher le lieu très saint.

Ces quatre colonnes nous rappellent l’œuvre de Jésus. Il a été fait pour nous « sagesse, justification, sanctification, et rédemption ». Voilà quatre magnifiques colonnes ! Comment ne pas penser, également, aux quatre évangiles qui étalent à nos yeux toute la gloire de Jésus ? A ce sujet, pourquoi quatre évangiles qui semblent se répéter ? Dieu avait ses raisons en suscitant quatre évangélistes. Prenons comme exemple le portrait d’une personne que nous n’avons jamais rencontrée. Si nous possédons un jeu de photos du visage de cette personne (de face, de profil, etc.), nous pouvons mieux nous la représenter ! Une seule photo serait insuffisante. Dieu a permis que la bonne nouvelle soit soutenue par quatre colonnes. L’évangéliste Matthieu nous présente Jésus comme le Messie promis à Israël, le Roi, accomplissant les prophéties bibliques ; Marc nous le dépeint comme le serviteur parfait ; Luc comme le fils de l’homme ; et Jean comme le Fils unique de Dieu, le bien-aimé du Père.

 

Les crochets d’or et les socles d’argent : l’or est le symbole de la divinité, l’argent celui de la rédemption. Saisissons par la foi deux réalités essentielles au sujet de Christ : il est le Fils de Dieu, et il est le rédempteur.

 

Le voile mettait une séparation entre le lieu-saint et le lieu très saint. Ce dernier était la partie secrète du Tabernacle, la demeure exclusive de Dieu, son trône sur la terre. Le voile excluait donc l’homme de la présence de Dieu. Nous comprenons ici l’enseignement de l’Écriture : la vie parfaite de Jésus sur la terre exclut l’homme de la présence de Dieu. Pour être en communion avec Dieu, l’homme devait être aussi parfait que Jésus-Christ ! Mais hélas ! Le sacrificateur, dans le lieu saint, pouvait admirer la beauté du voile, mais le voile le séparait de Dieu !

 

Un paradoxe

 

Arrivé au point de cette étude, nous allons souligner un paradoxe. Le voile isolait le lieu de la présence divine, le cachant aux regards, et l’enveloppant de mystère. Mais il était aussi le seul moyen de pénétrer dans le lieu très saint. En Jésus-Christ, nous découvrons ce même paradoxe. Sa vie parfaite, admirable et admirée, nous exclut de la présence de Dieu ; mais c’est par Jésus-Christ, dans sa mort, au travers de son sang que nous avons accès auprès du Père (Eph. 2.18).

 

Toute l’année, la voie du lieu très saint était fermée. Aucun sacrificateur n’était autorisé à entrer, ni même à soulever le voile, sous peine de mourir. Il y avait cependant une exception : le souverain sacrificateur, une fois l’an, le jour des expiations, entrait dans le lieu très saint (voyez Lév. 16.1-22) :

 

          Il égorgeait un taureau et un bouc.

          Il mettait le sang dans un bassin.

          Il faisait l’aspersion du sang devant le voile.

          Il écartait le voile.

          Il faisait l’aspersion du sang sur le propitiatoire.

          Il restait debout.

          Il ne séjournait là qu’un bref instant, de peur de mourir.

 

Cette « cérémonie » officielle, le jour des expiations, nous projette vers un sacrifice plus grand et plus parfait, celui de notre Seigneur Jésus-Christ : Héb. 10.4). Sur la croix, « tout est accompli » ! Ce fut vraiment là, le grand jour des expiations ! Le sacrifice de Jésus eut lieu à l’heure du sacrifice du soir (trois heures de l’après-midi), l’heure où l’agneau était placé sur l’autel d’airain dans la cour du Temple (comparez 1 Cor. 5.7).

 

 

Le jour où le voile fut déchiré

 

J’invite mes lecteurs à considérer attentivement les textes suivants :  Mt 27.50-51 ; Marc 15.37-38 ; Luc 23.45.

 

Le voile du Temple ne fut pas déchiré par une main d’homme ! Ce rideau était très lourd. La tradition rapporte que son épaisseur était de la dimension de la paume d’une main. Il fut déchiré « depuis le haut jusqu’en bas ». Cela représente plusieurs mètres de hauteur, sans aucun appui. L’œuvre de notre rédemption fut une œuvre divine : Jean 10.17-18 : « …je donne ma vie…personne ne me l’ôte, mais, je la donne de moi-même » ; Ps. 22.16 : « Tu me réduis à… » ; Es. 53.10 : « Il a plu à l’Éternel… ». Déchirer le voile dans le Temple ? Qui aurait osé un tel sacrilège ? Et pourquoi ? L’obstacle qui séparait l’homme de son créateur venait d’être ôté par la croix. Dieu pouvait déchirer le voile.

 

Le voile fut déchiré « par le milieu ». Non dans un coin du voile. Dieu ne nous offre pas une « petite entrée ». La porte de la grâce est grande ouverte ! Alléluia ! (2 Cor. 5.19).

 

La déchirure fut totale : « depuis le haut jusqu’en bas ». Le chemin est désormais libre. Nous pouvons aller jusqu’à Dieu : Jean 14.6 ; Héb. 6.17-20 ; Héb. 9.6-8,11-12.

 

 

Conclusion

 

Adorons Dieu pour un tel salut ! Approchons-nous librement de lui : Héb. 10.19-22 ; Héb. 4.14-16.   

 

Paul BALLIERE

 

 

 

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