L’AMOUR FORT COMME LA MORT
« Car l’amour est fort comme la mort ».
(Cantique des cantiques 8.6)
Ce sont ici les paroles de la Sulamithe adressées à son berger bien-aimé.
Quel enseignement pour l’âme du chrétien attachée à Christ. Souvenons-nous des paroles de l’apôtre Pierre: « Vous étiez comme des brebis errantes. Mais maintenant vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes. » (1 Pi. 2.25)
Pourquoi la Sulamithe veut-elle être aimée de cet « amour fort comme la mort » ?
La Parole de Dieu nous a montré tout le parcours spirituel de la jeune fille. Quand elle se rappelle son état d’origine, elle ne peut que déborder d’humilité. Elle ne peut s’empêcher de considérer le vide de son existence, la vanité de ce qu’elle a vécu, la futilité de ses pensées et de ses recherches. Son seul espoir est le berger qui l’aime. Elle est convaincue que si elle tient bon jusqu’à la fin, ce ne sera pas grâce à elle, mais à son berger qui veillera sur elle.
Il en est ainsi de nous, bien-aimés frères et sœurs en la foi. Paul écrit: « Il [Dieu] vous affermira aussi jusqu'à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ. Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur. » (1 Cor.1.8-9)
Pierre a aussi déclaré: « Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. » (1 Pi. 5.10)
Etrange…
L’évocation de ces deux mots, amour et mort, tellement différents l’un de l’autre, et placés ici dans un même verset, pourrait avoir une résonnance étrange. En effet :
L’amour parle d’union, de réunion, de communion ; la mort, de séparation.
L’amour suscite joie, bonheur ; la mort, tristesse, larmes et détresse.
L’amour engendre chaleur ; la mort, la froideur.
L’amour évoque un commencement (la fondation d’un foyer, par exemple) : la mort, une fin.
L’amour sème la paix, le repos ; la mort, l’angoisse, la terreur, l’effroi, le trouble.
La force
Cependant, dans ce verset, la comparaison repose sur un point précis : la force ! « L’amour est fort comme la mort ».
Rien ne résiste à la mort.
La mort ne connaît pas d’âge, ni de rang social, ni de niveau d’instruction, ni de couleur de peau, ni de niveau de fortune, ni de niveau moral, ni de religion, ni de philosophie. Bien portants, malades, veuves, orphelins, heureux, malheureux, pauvres, nantis, tous meurent également. Rien ni personne ne lui résiste. « Ils ont confiance en leurs biens, et se glorifient de leur grande richesse… Ils ne vivront pas toujours, ils n'éviteront pas la vue de la fosse. Car ils la verront: les sages meurent, l'insensé et le stupide périssent également, et ils laissent à d'autres leurs biens. Ils s'imaginent que leurs maisons seront éternelles, que leurs demeures subsisteront d'âge en âge, eux dont les noms sont honorés sur la terre. Mais l'homme qui est en honneur n'a point de durée, il est semblable aux bêtes que l'on égorge. » (Ps. 49.7-13) Quelqu’un a dit que la mort est un bon pasteur parce qu’elle ne perd jamais rien de son troupeau. La Bible dit : « Y a-t-il un homme qui puisse vivre et ne pas voir la mort, qui puisse sauver son âme du séjour des morts? » (Ps 89.49) ; et encore : « L'homme n'est pas maître de son souffle pour pouvoir le retenir, et il n'a aucune puissance sur le jour de la mort; il n'y a point de délivrance dans ce combat, et la méchanceté ne saurait sauver les méchants. » (Eccl. 8.8)
Qu’en est-il du véritable amour ? Qu’en est-il de l’amour de Dieu ? Il est fort comme la mort. Jésus-Christ a proclamé : « Dieu a tant aimé le monde… ». Il a aimé toutes ses créatures sans aucune distinction.
Si cet amour divin est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit, nous allons apprendre à aimer comme Dieu ; car l’amour est une école. Paul a écrit à la jeune église de Thessalonique : « Pour ce qui est de l'amour fraternel, vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive; car vous avez vous-mêmes appris de Dieu à vous aimer les uns les autres, et c'est aussi ce que vous faites envers tous les frères dans la Macédoine entière. Mais nous vous exhortons, frères, à abonder toujours plus dans cet amour… » (1 Th. 4.9-10)
Le lien entre l’amour et la mort
Parfois des sentiments aussi forts que la mort peuvent conduire à des actes héroïques, sans pour autant être des sentiments d’amour.
Le sentiment du devoir qui anime les pompiers et les secouristes les pousse parfois au péril de leur propre vie, à sauver des inconnus.
Le sentiment de l’honneur stimule les soldats qui, sur le front, défendent leur patrie au péril de leur vie, eux aussi.
La nécessité du travail à accomplir conduit certains individus - les gardes du corps d’un chef d’Etat, par exemple - à exposer leur propre vie pour protéger celle d’un autre.
Une certaine forme d’amour, sans pour autant être une vertu chrétienne, peut être aussi fort que la mort. Une maman n’est-elle pas capable de se sacrifier pour son enfant ?
L’apôtre Paul ose même une supposition : « A peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un peut-être mourrait-il pour un homme de bien. » (Rom. 5.7)
Le cœur de Dieu et de Christ
« L’amour fort comme la mort » est l’amour du Berger (Christ) qui donne sa vie pour ses brebis : « Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis… Je donne ma vie pour mes brebis… Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. » (Jean 10.11, 15, 17)
Le combat spirituel de Jésus à Gethsémané en est l’admirable et l’effroyable réalité. Pensons à ses souffrances sur la croix. Son amour pour nous a été « fort comme la mort ».
De nombreux textes de la Parole de Dieu unissent l’amour et la mort de Jésus pour nous ; un amour qui a été fort comme la mort. Oserais-je dire « plus fort que la mort » ? Christ s’est donné pour nous : « Marchez dans l’amour, à l'exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s'est livré lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur. » (Eph. 5.2) Paul écrit : « Je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » (Gal. 2.20) Jean parle de Christ en ces termes : « A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang… » (Apoc.1.5)
Notre propre cœur
Notre amour pour le Seigneur est-il « fort comme la mort » ?
Pensez aux martyrs de la première Eglise chrétienne. Considérez les résolutions des premiers apôtres ; Paul par exemple, qui déclare : « Je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m'était précieuse, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus, d'annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu » (Act. 20.24)
Dans le livre des Actes des apôtres, Luc rapporte : « Comme nous étions là depuis plusieurs jours, un prophète, nommé Agabus, descendit de Judée, et vint nous trouver. Il prit la ceinture de Paul, se lia les pieds et les mains, et dit: Voici ce que déclare le Saint-Esprit: L'homme à qui appartient cette ceinture, les Juifs le lieront de la même manière à Jérusalem, et le livreront entre les mains des païens. Quand nous entendîmes cela, nous et ceux de l'endroit, nous priâmes Paul de ne pas monter à Jérusalem. Alors il répondit: Que faites-vous, en pleurant et en me brisant le cœur? Je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus. » (Act. 21.10-13)
Etienne, fut le premier martyr de l’Eglise chrétienne. Son amour pour son Seigneur a été « fort comme la mort ».
Jésus a dit : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. » (Mt 16.24) Les martyrs de tous les temps et d’aujourd’hui ont rempli parfaitement le contrat du vrai disciple !
Qu’en est-il de notre amour pour les frères en la foi ? Est-il « fort comme la mort » ? Prisca et Aquilas sont, dans les Ecritures, la démonstration d’un tel amour. Paul écrit à leur sujet : « Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d'œuvre en Jésus-Christ, qui ont exposé leur tête pour sauver ma vie; ce n'est pas moi seul qui leur rends grâces, ce sont encore toutes les Églises des païens. » (Rom. 16.3-4)
Jésus nous a laissé ce commandement : « C'est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. » (Jean 15.12-14)
Soyons les imitateurs de notre Seigneur : « Nous avons connu l'amour, en ce qu'il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. » (1 Jn 3.16)
Qu’en est-il enfin de notre amour pour les perdus ? Certes, la mort d’un chrétien ne peut servir d’expiation pour un pécheur ; seule la mort de Jésus a fait l’expiation des péchés des hommes. Mais nous comprenons bien ce que cela signifie néanmoins pour nous. Jusqu’où serions-nous prêts à aller pour le salut des perdus ? Pensons aux missionnaires qui sont allés au péril de leur vie en Chine, en Afrique, et ailleurs, affrontant des dangers énormes, et mourant pour avoir prêché l’Evangile de la grâce et de l’amour de Dieu, à la face de l’enfer. Des millions leur devront le salut de leur âme.
Mes amis, si nous croyons que Jésus a affronté la puissance de la mort par amour pour nous, nous serons assurés de la fidélité de son amour ; nous aurons une place assurée dans ses affections pour l’éternité. Il déclare : « Je t’aime d’un amour éternel ». (Jér. 31.3) ; nous serons assurés également que rien, ni personne ne pourra nous arracher à l’étreinte de cet amour, « fort comme la mort ». La mort tient ceux qu’elle enlace avec une force à laquelle le pouvoir d’aucune créature ne peut s’opposer. Il en est ainsi de l’amour de Christ pour les siens. Il a déclaré : « Mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. » (Jean 10.27-29)
Paul BALLIERE
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