LE PARFUM ODORIFERANT

 

 

LE PARFUM ODORIFERANT

 

 

Lectures bibliques : Ex. 30.34-38 ; 37.29.

 

Au vu de tous les éléments importants et imposants du Tabernacle, comme les colonnes, l’autel des holocaustes, les planches etc., le parfum odoriférant paraît bien insignifiant. Et pourtant ! Peut-on considérer comme très secondaire ce que Dieu nous demande d’apprécier comme « une chose très sainte » (v.36) ? N’est-ce pas là l’explication de tant de failles dans notre vie, et dans la marche des églises ? N’est-ce pas là aussi la raison de la tristesse de l’Esprit ? Nous nous permettons de considérer comme quantité négligeable ce que Dieu regarde comme très saint.

 

En Exode 30.35, Dieu dit : « Tu feras… », et en Exode 37.29, il est écrit : « Il fit… ». Nous avons ici le principe de la bénédiction, de l’approbation de Dieu, et de la venue de la gloire divine : faire ce que Dieu a dit, et comme il l’a dit. C’est si simple ! Cependant, que de manquements, de désobéissances, de transgressions, de rébellions parfois devant les exigences du Seigneur ! Il nous serait si facile et si bénéfique d’être soumis à la volonté de notre Dieu ! (Voyez Jac. 4.17).

 

Le parfum du lieu très-saint nous parle de Christ (comparez 2 Cor. 2.14-15 ; Eph. 5.1-2).

 

 

1. La quantité des composants

 

A la différence de l’huile d’onction (Ex. 30.22-24), aucune mention des quantités de chaque composant utilisé pour le parfum ne figure dans ce passage biblique.

 

L’Ecriture fait allusion ici aux perfections illimitées de Christ. Les grâces contenues en notre Seigneur, les beautés et les perfections concentrées dans son adorable personne, n’ont pas de limites. La pensée de Dieu seule peut mesurer les perfections infinies de Celui en qui habite corporellement toute la plénitude de la divinité (Eph. 3.8 ; Jean 3.34).

 

Lisez Col. 1.19 ; 2.8-9 ; 2.10 ; Jean 1.14,16 ; Eph. 1.3.

 

En Jésus se trouvent une plénitude de divinité, d’onction, de puissance, de grâce, d’amour, de bénédictions, de puissance créatrice, de soutien (voyez Héb. 2.1-3), une plénitude de suprématie : il est le créateur de toutes choses, il est avant tout, au-dessus de tout ; il est le chef de l’Eglise ; il est, en tout, le premier (Col. 1.15-18 ; Eph. 1.20-21). En lui se trouve aussi une plénitude d’héritage (Héb. 1.2), de gloire (Héb. 1.3,13 ; 12.2 ; Marc 16.19 ; Jean 17.5).

Pendant tout le cours de l’éternité, ces glorieuses perfections continueront à se manifester, à la vue des anges et des élus prosternés. Christ sera l’objet de louanges éternelles. Qu’en est-il aujourd’hui dans nos cœurs, et dans nos églises ?

 

 

2. En parties égales

 

Fin du v.34.

 

Chaque trait de caractère d’excellence morale en Christ avait sa vraie place et sa juste proportion. Dans les jours de sa chair, aucune quantité n’en déplaçait une autre, ou ne lui portait atteinte. Dieu seul pouvait apprécier pleinement ce parfum de si bonne odeur. 

 

Voici quelques exemples :

 

Jean 8.1-11 : dans cette rencontre forcée avec la femme adultère, Jésus révèle l’équilibre parfait de son caractère moral et spirituel. Son obéissance à la Loi de Dieu n’efface pas la grâce qu’il est venu apporter aux êtres humains. Mais d’autre part, la grâce qu’il accorde à la femme adultère n’ôte pas la notion et l’exigence de pureté et de sainteté (v.11).

 

Dans la confrontation avec ses adversaires à propos de l’impôt à César (Mt 22.16-22), Jésus montre que la piété rendue au Père céleste ne dispense pas de l’obéissance aux autorités terrestres et vice-versa.

 

Dans le récit de la résurrection de Lazare (Jean 11), la puissance créatrice de Christ ne « déplace » pas sa douce affection pour cette petite famille (Jean 11.5,35). Jésus sait qu’il va ressusciter Lazare. Il pleure cependant devant le sépulcre. Ici, apparaît un bouleversant équilibre entre l’âme et l’esprit.

 

Dans le récit de la multiplication des pains et des poissons (Mt 15.32 et suivants), nous remarquons que le souci de nourrir l’esprit des foules n’ôte pas à Jésus sa préoccupation de prendre soin aussi de leurs corps. Il veille à ce que les forces physiques ne leur manquent pas en chemin. Mais, dans Jean 6.26, lorsque les gens viennent à lui parce qu’ils ont mangé (!), Jésus les ramène à la vraie priorité, la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle (v.27).

 

Ps.45.4-5 : quel équilibre dans les perfections du Messie ! Combativité (« guerrier »), vérité (« épée », symbole de la Parole de Dieu), splendeur,  beauté (« parure »), gloire, douceur, justice, puissance (« droite »). Sa combativité ne devient jamais de l’agressivité. La vérité ne se transforme pas en dureté. Sa douceur n’efface pas la vérité, ni la sainteté.

 

Eph. 1.15-18 ; Gal. 1.15-16 : nous avons besoin d’une révélation toujours plus grande et plus profonde de Christ. Soyons très humbles. Nous savons si peu de choses. Nous le connaissons si peu et si mal. C’est ce qui explique tant de difficultés rencontrées :

 

1 Cor. 2.14-15 : le fossé creusé entre les chrétiens charnels et les chrétiens spirituels dans certaines circonstances. Ou bien la prétendue sainteté se transforme en dureté, ou bien le sentimentalisme ferme les yeux sur le péché et ne veut rien entendre de la situation exacte du pécheur.

 

Nos erreurs de comportement à l’égard des âmes perdues : soit une attitude de rejet, soit un accueil excessif, les considérant comme des âmes sauvées.

 

Nos erreurs d’attitude à l’égard des rétrogrades : soit une position de mépris ou d’accusation, soit un accueil chaleureux, immodéré, sans prendre le temps de savoir s’il y a, de la part de celui qui prétend revenir à Dieu, une vraie repentance accompagnée de fruits dignes du Seigneur.

 

Nos erreurs dans l’éducation de nos enfants : soit une dureté excessive, soit de la faiblesse et du laxisme.

 

Que Dieu nous aide à tirer de Christ les perfections dont notre âme a besoin ! Vivons de mieux en mieux dans l’équilibre divin. Que les éléments de notre parfum soient « en parties égales » !

 

 

3. Les divers composants du parfum

 

Le « stacté » : une résine au parfum suave, produite par un arbre situé dans les montagnes de Galaad, et qui se répandait librement, sans que l’on ait besoin de percer l’arbre. L’écorce laissait suinter un baume épais, employé en parfumerie et en médecine. Pour ce qui est du parfum du lieu très-saint, comment ne pas penser à la prière, et en particulier à la spontanéité dans la prière ? Jésus n’est-il pas notre modèle ? Tôt le matin, dans la journée, tard le soir, parfois des nuits entières, il priait, sentant le besoin constant d’une communion ininterrompue avec le Père. Le « stacté » du parfum de sa prière coulait de lui-même !

 

« L’ongle odorant » : il provenait d’une « coquille odorante » (autre traduction). Ces coquillages, ressemblant à un ongle, vivaient dans les profondeurs de la mer Rouge. Brûlés, ils dégageaient un parfum fort et agréable. C’est l’image de ce qui jaillit du fond du cœur. Le fond du cœur de Christ est un parfum exquis. Qu’en est-il « du dedans » des hommes ? Ce qu’en dit Jésus est éloquent ! Voyez Marc 7.20-23. Qu’en est-il du « dedans » des chrétiens ? Qu’en est-il de notre « dedans » ?

 

« Le galbanum » : une sorte de gomme provenant d’un arbrisseau de Syrie qui, une fois brisé, donnait un liquide utilisé pour faire ce qu’on appelait le « galbanum ». C’est l’image de ce qui vient d’un cœur brisé. Ce parfum est particulièrement agréable aux « narines » du Seigneur (voyez Ps. 51.19). Si Jésus exhale une odeur aussi exquise pour Dieu et pour les croyants, c’est parce que, Fils de l’homme, il a accepté le brisement de tout son être (Es. 53.5, 10). Il fut doux et humble de cœur (Mt 11.29). L’orgueil sent mauvais. La vanité aussi. Seule l’humilité nous rend agréables au Seigneur (1 Pi. 5.5).

 

« L’encens pur » : une résine aromatique amenée des Indes par les caravanes arabes. Elle provenait d’un petit arbre qui, à la suite d’une incision faite le soir, laissait suinter l’encens pendant la nuit. Elle se présentait sous forme de « larmes » de 2 cm environ. Quand on la brûlait, elle dégageait une odeur agréable. Contemplons Jésus dans ses souffrances, dans sa solitude, dans ses larmes. Que « d’incisions » subies, endurées contre sa personne ! Que de nuits spirituelles, de souffrances et de solitude. Le feu de la croix a fait monter vers Dieu l’odeur de la victoire, du triomphe sur Satan, sur les démons, sur le péché, sur la maladie, et sur le monde.

 

« Il sera salé » : v. 35. Le sel empêchait la corruption, et favorisait aussi la combustion du parfum. Le Fils bien-aimé du Père n’a jamais connu la corruption.         

 

 

4. Réduit en poudre

 

« Tu le réduiras en poudre » v. 36. Autre traduction : « Tu le pileras très fin ». Cette parole de l’Ecriture renferme une profondeur spirituelle magnifique.

 

Nous comprenons que chaque petit moment de la vie de Christ, chaque geste, chaque regard, chaque parole, dans chacune des moindres circonstances de son existence, répandaient un parfum inégalable, pur, et saint.

 

Plus le parfum était pilé menu, plus sa composition exquise et précieuse était manifestée. Il en était ainsi dans la vie de notre cher Seigneur. Chaque détail de sa vie révélait les perfections de sa personne bénie. Quelle grande leçon pour nous ! Que ce ne soit plus nous qui vivions, mais Christ qui vive en nous !

 

 

5. Une exclusivité pour Dieu

 

v. 37 : « Vous ne ferez point pour vous de parfum semblable…vous le regarderez comme…réservé pour l’Eternel ». Remarquez aussi la place occupée par ce parfum : « devant le témoignage » (v. 36), c’est-à-dire dans le lieu très-saint.

 

Il y a, en Jésus, quelque chose que Dieu seul peut apprécier. Nous pouvons nous approcher de Jésus-Christ. Nous pouvons contempler sa personne incomparable. Nous satisferons en lui nos désirs les plus profonds et les plus ardents. Mais au-delà de tout ce que nous sommes et serons capables de saisir, au-delà de tout ce que les anges auront pu contempler de la gloire de Christ, il y a quelque chose en lui que Dieu seul peut sonder, et que lui seul peut apprécier dans sa plénitude (voyez Mt 11.27). Aucun regard d’homme ou d’ange ne pourra jamais discerner tout ce que renfermait ce saint parfum « réduit en poudre », « pilé très fin », notre Seigneur Jésus lui-même, qui trouve dans le ciel le lieu convenable pour exhaler toute son excellence divine.

 

 

Conclusion

 

Que nos affections soient puissamment attirées vers Jésus ! Fermons nos yeux et nos oreilles à tous les attraits, à toutes les prétentions et les promesses de la terre. Ayons une intelligence plus élevée de la gloire de Jésus-Christ, de sa beauté, de son excellence, de sa plénitude. Lui seul peut satisfaire les désirs de notre cœur altéré.

 

Paul BALLIERE

www.batissezvotrevie.fr

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Israël ezechiel (vendredi, 11 août 2023 09:37)

    Très bon méssage avec des explications détailler de la vie et de la personne de Jésus Christ que dieu te bénisse abondamment au nom suprème de Jésus Christ