LA PUCE

  

LA PUCE

 

La puce appartient à un ordre représenté par de très petits insectes, démunis d'ailes, les Aptères. Cet ordre comprend 1 200 espèces de puces connues actuellement dans le monde. Les plus petites mesurent moins d'un millimètre, les plus grandes cinq millimètres.

Elles habitent en toute région du globe, surtout dans les régions chaudes ou humides. « Elles trouvent en Palestine, dit un naturaliste du siècle passé, tout ce qu'il faut pour faire prospérer leur race. Le supplice que ces insectes nous font endurer est tel que l'on ne peut se défendre de manifester son irritation contre eux. »

La puce pond des œufs en quantité, d'où sortent des larves allongées et blanchâtres, vivant dans les fentes des planchers, dans les nids, dans la paille des écuries. En quatre semaines éclot l'insecte parfait.

De son mode d'existence nous relevons les trois points suivants:

1. Dépourvue d'yeux, guidée par de courtes antennes, la puce est munie de pièces buccales qui sont adaptées à piquer et à sucer le sang de l'homme, des animaux, des oiseaux. Sa piqûre est irritante, voire dangereuse, car cet insecte peut être le vecteur de maladies graves, la peste par exemple.

2. Son corps est déprimé latéralement, ce qui facilite les déplacements dans le pelage ou le plumage de l'hôte.

3. Elle n'a pas d'ailes, comme l'indique le mot aptère, mot grec qui signifie sans aile. Elle possède par contre trois paires de pattes vigoureuses, enflées à la base, aptes au saut, ce qui lui permet de faire des bonds jusqu'à cent trente fois sa hauteur.

La Parole de Dieu parle de la puce à deux reprises Les deux passages se trouvent dans le récit de la poursuite acharnée de David par le roi Saül. Lorsque celui-ci apprend que David est dans les lieux forts d'En-Guédi (1 Sam. 24.1), il vient avec trois mille hommes « pour chercher David ». Il entre d'abord dans une caverne pour s'y reposer, au fond de laquelle se trouvent David et sa troupe. On pense que le moment est venu d'en finir avec Saül, mais David, retenant ses hommes, déclare: « Loin de moi, de par l'Éternel, que je fasse une telle chose à mon seigneur, à l'oint de l'Éternel ! » (v.7). Puis, quand Saül quitte la caverne, David crie après lui: « Qui poursuis-tu? Un chien mort, une puce ! » (v.15). Il considère le roi d'Israël supérieur à lui-même, il se compare à cet insecte très petit, insignifiant, qu'est une puce, il s'estime moins que rien, une chose vile, une chose méprisée, une chose qui n'est pas, comme l’écrira plus tard l'apôtre Paul, en parlant du choix de Dieu, à des croyants enflés d'orgueil (1 Cor. 1.28). Dans ce sentiment de profonde humilité, il fait appel à la grâce de Dieu et s'en remet à lui en toute confiance, comme le montre le Psaume 57 composé « quand il fuyait devant Saül, dans la caverne »: « Je crierai au Dieu Très-haut, à Dieu qui mène tout à bonne fin pour moi » (v.2).

Saül paraît touché par l'attitude de celui qu'il persécute sans relâche. Il élève la voix, il pleure, il reconnaît la grandeur d'âme de David qui est plus juste que lui, qui lui a rendu le bien pour le mal, qui a épargné sa vie. Mais un tel sentiment ne devait être que fugace, éphémère. En effet, quand il apprend plus tard que David se tient caché en la colline de Hakila (1 Sam. 26.1), il monte à nouveau avec trois mille hommes « pour chercher David ». Il campe et, avec ses chefs et ses hommes, s'endort d'« un sommeil profond envoyé par l'Eternel » (v.12). Il semble qu'une nouvelle occasion est fournie à David d'en finir avec Saül. Mais David de s'écrier aussitôt: « Loin de moi, de par l'Eternel, que j'étende ma main sur l'oint de l'Eternel ! » (v.11). A Saül qui se réveille et qui reconnaît la voix de David, la question est posée: « Pourquoi mon seigneur poursuit-il son serviteur ? car qu'ai-je fait, et quel mal y a-t-il dans ma main ?... le roi d'Israël est sorti pour chercher une puce, comme on poursuivrait une perdrix dans les montagnes » (v.18-20).

Saül paraît à nouveau rentrer en lui-même. Il confesse son péché, le mal qu'il a fait à David, ses folles actions, sa très grande erreur. Puis, après avoir imploré la bénédiction sur David, il lui annonce: « Tu feras de grandes choses et tu en viendras à bout » (v.25). Ce sont là les dernières paroles de Saül à David. Retournant en son lieu, il cesse désormais de le poursuivre comme on cherche une puce, comme on poursuit une perdrix dans les montagnes.

Une puce ! Tel est le minuscule insecte auquel se compare David. Quant à lui-même, il est humble, petit à ses yeux, abaissé. Vis-à-vis de l'ennemi qui ne lui laisse ni trêve ni repos, il a une attitude pleine de dignité et de grandeur. Quant à l'avenir, il s'en remet à Celui qui juge justement et auquel seul appartient la vengeance.

Un tel comportement nous amène à regarder vers un plus grand que David, vers Celui dont la gloire morale, dans l'humilité profonde, a toujours resplendi d'un indicible éclat.

Et maintenant nous-mêmes, comme des élus de Dieu, ne sommes-nous pas appelés à nous revêtir, à son image, d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de longanimité et, par-dessus toutes ces choses, de l'amour, qui est le lien de la perfection ? (Col. 3.12-14.)

 

P. ROSSEL

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