LA SAUTERELLE

 

LA SAUTERELLE

 

Comme le grillon, le criquet et la courtilière, la sauterelle appartient à l'ordre des Orthoptères, c'est-à-dire des insectes «aux ailes droites». Cet ordre comprend 12 000 espèces. Tous sont des insectes chanteurs. C'est leur mélodie agréable et persistante que l'on entend dans les prés durant les soirées d'été.

La « grande sauterelle verte » mesure de trois à cinq centimètres. Elle se nourrit de bour¬geons, de fleurs, d'autres insectes. On la ren¬contre en Europe, en Afrique, en Asie, mais ce n'est qu'en Afrique que les sauterelles agissent comme de véritables fléaux du monde végétal. Elles forment des essaims de milliards d'indi¬vidus, des vols qui obscurcissent le ciel et plongent le monde dans la nuit, des nuages vivants longs de vingt kilomètres et larges de dix. Elles s'abattent sur une région et, en très peu de temps, toute culture est détruite. On se souvient peut-être de l'anéantissement, en l'année 1954, des vastes orangeraies d'une val¬lée du Maroc qui avaient été rongées par les sauterelles jusqu'à l'écorce en moins de dix minutes. Le coût des dégâts s'était élevé à trois milliards de francs!

De l'anatomie de la sauterelle nous souli¬gnons les points suivants:

 

1. Comme tout orthoptère, la sauterelle possède une grosse tête, des yeux saillants, des mandibules robustes qui lui permettent de briser les aliments les plus durs.

 

2. Les antennes, organes du toucher, de l'odorat, du goût, de l'équilibre, sont fines et longues, atteignant jusqu'à trois fois la lon¬gueur du corps.

 

3. Des quatre ailes, les antérieures, dites élytres, sont rectilignes et serrées contre l'abdomen, lorsque l'insecte est au repos. D'où le terme orthoptère qui est un mot grec signi¬fiant ailes droites. Quant aux ailes posté¬rieures, elles sont repliées sous les élytres.

 

4. Par les pattes postérieures, fortement musclées et plus longues que les antérieures, la sauterelle est capable de faire de grands sauts, au point qu'elle saute plus volontiers qu'elle ne vole.

 

Les sons musicaux de ces insectes chanteurs proviennent du frottement des élytres 

par les pattes postérieures, qui agissent à la manière de l'archet d'un instrument à cordes. 

Il est fait mention de la sauterelle en de nombreux passages de la parole de Dieu. C'est l'insecte le plus souvent cité. Les livres de Moïse, les livres historiques, les Psaumes, les livres des prophètes, les Evangiles et l'Apoca¬lypse en parlent. Huit termes sont utilisés dans le texte hébreu pour exprimer soit diverses variétés de sauterelles soit divers stades de développement d'une même variété. Quatre d'entre eux désignent la sauterelle qui dévore: la locuste, l'yélek, le gob et la chenille, c'est-à-dire la sauterelle à l'état larvaire (Joël 1.4; Nahum 3.15-17). Les quatre autres pré-cisent les espèces qui, selon la loi, sont décla¬rées comestibles: la sauterelle, le solham, le khargol et le khagab (Lév. 11.22).

La parole de Dieu fait état des différents caractères de la sauterelle: sa voracité d'abord, puis son utilité, sa fragilité, sa souplesse.

Sa voracité: c'est à propos des plaies de l'Egypte qu'il est fait mention pour la première fois de la sauterelle. L’Eternel fit fondre une huitième plaie sur ce pays: « Les sauterelles montèrent sur tout le pays d'Egypte... un fléau terrible... le pays fut obscurci... elles mangè¬rent toute l'herbe de la terre » (Ex. 10.14). Ce prodige est rappelé au livre des Psaumes: « Il livra... leur travail à la sauterelle » et: « Il parla, et les sauterelles vinrent... et dévorèrent toutes les plantes dans leur pays » (Ps. 78.46; 105.34-35). En présence de cette scène de mort le Pharaon implore le pardon de Dieu, mais cette fois-ci Dieu endurcit le cœur du monarque. Il avait eu de nombreuses occasions de se repen¬tir... il a laissé passer le temps, dira plus tard le prophète (Jér. 46.17).

Les livres historiques et les livres prophé¬tiques dépeignent souvent chez la sauterelle cette ardeur à détruire. Il en est parlé une der¬nière fois au livre de l'Apocalypse. De la fumée montant du puits de l'abîme, est-il écrit, « il sortit des sauterelles sur la terre » (9.3). Mais, lors de ce jugement, elles ne sont pas vues nui¬sant à l'herbe ou aux arbres comme dans les économies passées, mais aux hommes qui, n'ayant pas le sceau de Dieu sur leurs fronts, c'est-à-dire ayant sombré dans l'apostasie, seront tourmentés au point qu'ils chercheront la mort et ne la trouveront pas. L'homme aujourd'hui veut vivre, demain il voudra mourir!

 

Son utilité: la loi autorisait à manger des rep¬tiles « qui ont, au-dessus de leurs pieds, des jambes avec lesquelles ils sautent sur la terre... la sauterelle selon son espèce » (Lév. 11.21-22). On se souvient que la nourriture de Jean le Baptiseur, du serviteur vivant pour son Dieu, était peu de chose: des sauterelles et du miel sauvage (Matt. 3.4).

 

Sa fragilité: la parole de Dieu se sert aussi de l'image de la sauterelle pour expri¬mer la petitesse de l'homme. Qu'est-il à côté de Celui qui a fondé la terre et étendu les cieux? — Les habitants de la terre, dit le pro¬phète, « sont comme des sauterelles», ses chefs sont le néant, ses juges sont comme rien » (Es. 40.22).

 

Sa souplesse: il arrive un jour où la saute¬relle, alerte et légère, perd sa vivacité et devient pesante. C'est l'image présentée par le Prédi¬cateur pour dépeindre l'homme qui vieillit, qui devient lourd dans ses mouvements et rigide dans ses attitudes. Le jeune homme est sollicité à ne pas attendre les derniers jours de la vie pour se souvenir de son Créateur, de celui qui amènera toute œuvre en jugement, car l'homme s'en va dans sa demeure des siècles (Eccl. 12.5).

 

Il est un dernier passage que nous avons à cœur de rappeler, une déclaration de l'oracle d'Agur. Avec la fourmi, le daman et le lézard, la sauterelle est mise au rang des choses petites sur la terre, qui sont sages entre les sages. « Les sauterelles n'ont point de roi, est-il écrit, mais elles sortent toutes par bandes » (Prov. 30.27). Il n'y a pas d'autorité visible sur laquelle elles puissent compter. Leur force est dans leur multitude. N'est-ce pas aussi la force du peuple de Dieu, en des jours où toute autorité instituée a disparu, de pouvoir se rassembler au nom de Celui qui, quoique invisible, n'en est pas moins présent selon la promesse qu'un jour il laissa à ses disciples? (Matt. 18.20.)

 

Tels sont, par la parole de Dieu, les enseignements de la sauterelle. Nous instruisant par elle à l’égard de la vie présente et à l’égard de l’avenir. Dieu veut que nous en acquérions un cœur sage.

 

P. ROSSEL

www.batissezvotrevie.fr

 

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Bernard (lundi, 22 mai 2023 15:44)

    Merci pour l'éclairage à partir du message sur les sauterelles.